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Pon fait des vers. Le vaincu fe déguïfa, & vint
à la cour de- Fridlef,? réfolu de l’affafîiner. Il fut
découvert ; « Quel étoit ton deffein , lui dit
» Fridlef : » de te faire périr, répondit Hiarn :
& de quelle mort, répliqua le roi ; par le duel,
repartitie poète : hé bien , c’eft de cette mort que tu
périras toi-même, ajouta Fridlef : ils s’armèrent auffi-
t ô t , & entrèrent en lice ; Hiarn tomba fous les
coups de fon ennemi. On prétend que Fridlef,
reconnu par tous les Danois, fit la guerre au roi
de Norwege qui lui avoit refufé fa fille. Il mourut
vers le commencement du premier fiècle de notre
ère. ( M . d é S a c y . )
FRISCHE, ( Dom Ja c q u e s ) ( Hiß. litt. mod. )
bénédiâin , a donné avec dom Nicolas-le-Nourry,
l ’édition de Saint - Ambroife ; avec dom Vaillant,
la vie de Saint-Auguftin , mife à la fin de l’édition
de ce père ; il travailloit à l’édition de Saint-
Grégoire de Nazianze, lorfqu’il mourut à Paris
en 1693.
FRISCHLIN, ( N icgdêm e) {Hiß. litt.mod. )
poète allemand , né dans le duché de Virtemberg,
couronné par l’empereur Rodolphe, à la diète de
Ratisbonne , pour fa comédie de Rebecca; fes
oeuvres poétiques ont été recueillies en 4 volumes
in-8°. Sa fin fut tragique; il fe tua (en 1590)
en voulant fe fauver d’une prifon où des vers
fatyriques l’avoient fait enfermer ; il n’avoit que
quarante-trois ans , étant né en 1547.
FR IZO N ,' ( P ier r e ) ( ( Hiß. litt. mod. ) grand-
maître du college de Navarre & doéleur de Sorbonne
, mort en i 651 , auteur du Gaüia Purpu-
rata , ( Voye{ l’article b aluze. )
FR O B EN , ( Je an ) ( Hiß. litt. mod. ) célèbre
& favant imprimeur à Balle, ami d’Erafme, dont
il a imprimé les ouvrages. Mort en 1527.
FR O IDM O N T , ( L ib e r t ) ( Hiß. litt. mod. )
idoôeur de Louvain, ami de Defcartes & de Jan-
fenius, fut l’éditeur de YAugufiinus de ce dernier,
4k l’auteur de quelques opufcules polémiques &
janfêniftes , dont voici les titres. La lampe de
Saïnt-Auguflin ; les mouchettes de la lampe ; colloque
en rimes entre Saint-Auguflin & Saint-Ambroife.
Né en 1585. Mort en 1653.
FR O ILA , ( Hifi. d'Efpagne. ) efi le nom de
'deux ou trois rois ou tyrans barbares de l ’Efpagne,
dans les huitième , neuvième & dixième fiècles.
Ils ont verfé bien du fang & quelquefois' celui de
leurs proches, & n’en méritent que plus d’être
inconnus,
FROISSART ou FROISSÀRD , ( Hiß, litt,
'mod. ) hiftorien célèbre. Sa chronique eft un.
ipuyrage précieux pour la connoiffanee dç rhifioire
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du quatorzième fiècle ; M. Dacier, fecrétaîre
perpétuel de l’académie des inferiptions & belles-
lettres , en prépare une édition que toutes les
précédentes rendent encore néceffaire.
FRÖLAND , ( L o u is ) ( Hiß. litt, mod. )
avocat célèbre à Rouen, puis à Paris, auteur de
favans mémoires fur le fenatus-c on fuite Velleïert
& fur les ßatuts réels , pcrfonnels & mixtes , & de
quelques autres bons ouvrages de jurifprudence,
relatifs fur-tout à la coutume de Normandie. Mort
en 1746,
FR OM A G E T , ( Hiß. litt. mod. ) auteur des
romans intitulés: Kam Muflapha, & le coufin de
Mahomet y & de quelques, opéra comiques qu’il
a co.mpofés, ou feul , ou en fociété avec le
Sage & avec Panard. Mort en 1739.
FROMENTIERES, ( Jean L o u is d e ) ( Hiß.
I itt. mod. ) évêque d’Aire , prédicateur célèbre ,
élève du P. Senaut. Ses fermons ont été imprimés
en 6 vol. in-ia. Mort en 1684.
FRONSPERG ou FRÖNSBERG. ( G e o r g e s ,
COMTE d e ) ( Hiß. d’AU. & de Fr. ) Ce Georges
Fronfperg , qui commandoit les Lanfquenets à
la bataille de Pavie , étoit un capitaine d’une taille
gigantefque , d’une force extraordinaire , d’unè
valeur féroce , excellent citoyen, luthérien furieux
, capable de tout entreprendre pour fèrvir
fa patrie & pour nuire au pape , fainffant avec
ardeur l’occafion d’aller faire la guerre en Italie,
dans l’efpérance que les conjonctures améneroient
quelques moyens d’infulter & d’humilier le faint-
fiége. Son ambition étoit de porter fes mains fa-
crilèges jufques fur le pape, il avoit fait faire une
chaîne d’or pour l’étrangler, difoit-il, de fes propres
mains- , parce qu’à tous feigneurs tous honneurs.
Plaifanterie atroce d’un barbare que la haine abru-
tilîoit, & qu’un amour infenfé de fa religion rendoit
impie. Brantôme rapporte de ces allemands d’autres
horreurs dont l’humanité frémit, & dont la pudeur
rougit ; mais -leur valeur égaloit leur cruauté ; ce
furent eux qui décidèrent la vidoire à Pavie ^
en 1525, par un mouvement que le connétable
de Bourbon leur fit faire : lés colonels Fronfperg
& Sith allongèrent par fon ordre les deux pointes
de leur gros bataillon , & ferrant les bandes-
noires , dit Varillas, comme dans une tenaille,
ils les écrasèrent & les dètruifirent entièrement.
Les Lanfquenets devenus plus terribles par cette
vi&oire, & voyant l’aile droite des François entièrement
détachée du corps de bataille, tournêreat
leurs efforts contre elle & l’enveloppèrent ; ce
fut alors que toute la nobleffe francoife fut tuée
ou prife, & que François I , lui - même tomba
dans les fers de Charles-Quint ; les allemands de
Fronfperg avoient auffi beaucoup contribué à la
vi&oire j au combat de la Bicoque en 152a, E s
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1327» Fronfperg. accompagnoit le connétable de
Bourbon dans fon expédition de Rome , & il
touchoit au moment d’exécuter fês projets contre
le pape, lorfqu’une violente apoplexie termina
fes jours à Ferrare ; il ne vit point le fac de
Rome, mais fes lanfquenets ne remplirent que trop
bien fes intentions, après fa mort, par toutes les
violences qu’ils exercèrent à Rome pendant deux
mois entiers. " j
FR O N T IN , ( Se x t u s Ju l iu s F r o n t in u s . )
( Hiß. Rom. ) guerrier & jurifconfulte , préteur,
puis conful , fut envoyé , l’an 78 de J. C. par
l ’empereur Vefpafien, en Bretagne, c’eft-à-dire, en
Angleterre, pour faire la guerre aux peuples de
cette île, & il la fit avec fuccès ; mais c’eft principalement
par fon livre des flratagêmes qu’il efi
célèbre ; il eft. aufîi l’auteur d’un traité de qualitate
agrorum, imprimé à Paris par les foins de Tur-
rièbe.
FRONTO , ( M a r c u s Ju l iu s . ) ( Hifl. rom. )
conful l’an 96 de J. C. Nous ne citerons de lui
qu’un mot. Il avoit vu le règne de Néron, & il
vöyöit celui de Nerva , qu’on àcCufoit d’un peu
de foibleffe & de facilité ; il ofa dire en plein
fénat : il efl dangereux d'être gouverné par un prince
fous qui tout eft défendu, & encore 'plus dangereux
de l'être par un prince fous qui tout efi permis.
Ajoutons à la gloire de Nerva qu’il profita de
ce mot.
FROTHON I , ( Hiß. de Danemarck. ) roi de
Danemarck, étoit fils de cet Hadding qui fe fit
donner la mort pour ne pas furvivre à fon ami.
A peine fut - il fur le trône , que la manie des
conquêtes s’empara de fon ame. Il entra à main
armée dans la Courlande. Les peuples effrayés
s’enfuirent à fon approche , emportant avec eux
tous les fruits de leur récolte. Ils efpércient que
la difette forceroit les Danois à fe retirer ; ils ne
fe trompoient pas. Mais ceux-ci, dans leur retraite,
creusèrent des précipices. qu’ils couvrirent d’un
gazon légèrement foutenu ; les Courlandois s’avancèrent
à la pourfuite des Danois ; ils tombèrent
dans le piège qui leur étoit préparé , & furent
prefque tous maffacrés. Cette rufe meurtrière
prouve que les anciens rois du Nord faifoient la
guerre, moins pour conquérir que pour verfer
du fang, comme certains animaux qui fe contentent
d’étrangler leur proie , & dédaignent de
s’en nourrir. Frqthon parut fur. les frontières de
la Rufîïe, fournit quelques places: déjà fes vues
«tmbitieufes fe tournoient vers la Suède ; mais fa
fecur, épôufe du roi Regner, à la tête d’une
armée , ofa arrêter fa marche triomphante.
Fendant ces expéditions Frothon avoit laiffé les
rênes du gouvernement entre les mains d’Uffon ,
fon miniftre & fon beau-frère : l’ingrat avoit profité
de fon abfence p«ur former une confpiration
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contre fon bienfaiteur ; il vouloît .lui enlever la
couronne & la vie : Frothon reparut ; le complot
fe difiipa , l’auteur tomba aux pieds du roi qui.,
fatisfait de rompre fon mariage, daigna lui pardonner.
Frothon fournit la Frife Cimbrique, remporta
une viéloire célèbre fur le fouverain de
cette contrée ; le même bonheur accompagna fes
armes contre les Saxons, qu’il forçà de lui payer
ttibilt : lorfqu’il crut avoir pouffé fes conquêtes
affez loin dans le continent , îl chercha dans
l’Océan un nouvel aliment à fon ambition ; il
fournit l’Angleterre & l’Écoffe. Il mourut dans
une fécondé expédition qu’il entreprit contre la
Suède vers l ’an 58 avant J. C. C ’étoit un roi
fpadaffm, comme l’étoient alors tous les rois du
Nords Deux de fes fujets l’appellèrent en d u e l,
& tous deux périrent de fa maifi. ( M. d e S a c y . )
F r o t h o n II. Si l’on en croit quelques hiffo-
riens , il ne dut la couronne; de Danemarck qu’à fa
valeur. Sa force extraordinaire lui mérita le furnom
de vigoureux , qualité forteftimée dans un temps
& dans une contrée où l’on ne connoiffoit d’autre
droit que la force. Il conquit la Norvège en ter-
raffant lui feul le roi Roger, & dix de fes plus
braves courtifans. Dans ces temps plus que barbares
, une couronne étoit le prix d’un coup de
lance ou de maffue. Frothon II régnoit cent-cinquante
ans avant l’ère chrétienne , & le duel
étoit alors tellement à la mode, que lorfque les
rois manquoient de prétexte pour fe déclarer la
guerre, ils prenoient celui de mefurer leurs forces.
( M. d e S a c y . )
F r o t h o n III fuccéda à Fridlef I , vers l’an
74 avant J. C . après une minorité orageufe : il
envoya des ambaffadeurs au roi des Huns', pour
lui demander Hannonde fa fille en mariage. Ceux-ci
firent* cette demande d’une manière qui peint bien
les moeurs de leur fiècle. Il faut, difoient-ils, '
ou remettre votre fille entre nos mains, ou vous
battre avec nous. Cette'harangue étoit preffante ;
elle fit effet, Hannonde fut conduite à la cour de
Danemarck. Mais Frothon ne fut pas l’objet qui
fit le plus d’impreflion fur fon coeur. Le miniftre
| Grepa la v i t , lui plut & l’aima ce favori étoit
jaloux de la confiance que le roi donnoit à Eric
le fage, qui étoit venu de Norwege pour épier
les deffeins de Frothon. Il confeilla au roi de le
faire affafliner. Ce prince rejet ta ce confeil avec
horreur. Bientôt Eric lui découvrit l’intrigue fe-
crète de la reine 8e de Grepa. Hannonde fut
répudiée ; Frothon ' donna fa foeur en mariage à
Eric pour prix de ce fer vice , fi toutefois c’en eft
un ; Eric alla , au nom du r o i, demander la fille
du roi de Norwege , 8c l’enleva tandis que ce
prince délibéroit s’il devoit l’accorder.
Les Danois furent attaqués par les Vandales »
le roi les repouffa, les pourfuivit, maffacra tout
ce qui put lui réfifter, fournit le refte , 8c prit le