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paroît par plufieurs 'médailles anciennes ; & les
Femmes des céfars partageaient a v ec eux ce defnieV
t i t r e , comme celles des, empereurs portoient le
nom d'aUgiifi.es. (G)
C é s a r , Voyz^ T r iu m v ir a t .
C é sa r B o r g ia , Voye% B o r g i a .
C é sa r de V endôme , Voyer V endôme.
C É SA R I (H en ri d e Sa i n t ) {Hiß.litt.moi.') ,
poète provençal du quinzième fiè c le , a continué
l’hifloire des poètes Provençaux.
CÉSARINI (.Ju l ie n ) {Hifi.'mod.), cardinal*
préfident du concile de Balle. Ce. minière de l’évangile
eftjùr-tout connu pour avoir fait violer
une paix jurée fur l’évangile, 8c pour en avoir
été puni fur le champ par le fait même, avec une
promptitude qui donneroit beaucoup de moralité à
l’hiftoire, fi elle offroit fouvent de cette manière
la peine placée à la fuite du crime. Nous qualifions
ainfi la commiflion fanguinaire dont Cèfarini s’étoit
chargé 8c qu’il remplit ; en effet ces attentats politiques
& publics qui font verfer le fang , non pas
d’un homme ou deux, mais des nations, doivent
être au premier rang parmi les crimes.
Exterminez , grand Dieu î de la terre oii nous fommes,
Quiconque avec plaifir répand le fang des hommes !
Le cardinal Cèfarini avoit été envoyé par le pape
Eugène I V , auprès de Ladiflas , roi de Hongrie,
pour prêcher une croifade contre les Turcs, & il
avoit déterminé Ladiflas à rompre une paix jurée,
nous le répétons, fur l’évangile avec ces mêmes
Turcs , qui avoient très -bien compris que des Chrétiens
dévoient jurer par le Dieu des Chrétiens ;
ils ignoroient & ne pouvoient deviner Pinfernale
maxime , qu’on ne doit point garder la foi aux hérétiques
, & encore moins aux Mufulmans , que
nous appelions nous-mêmes infidèles. De-là la fa-
meufe bataille de Varne du n novembre 1444 ,
où Ladiflas fut battu 8c tué , & où du moins le
cardinal périt. Les uns difent qu’en paffant tiné
rivière , l’or dont il étoit chargé l’entraîna dans
les flots ; d autres croient que les Hongrois irrités
du mauvais fuccès des confeils du cardinal 8c de
fes prédictions ( c a r , parlant au nom de Rome,
il ri avoit pas manqué de promettre la viétoirè) ,
s’en vengèrent en le prenant pour viftimê^
CÉSARION. {Hiß. Rom.) C’eftle nom d’un fils
de Céfar ©C de Cléopâtre : il fut en quelque forte
adopté par Antoine, qui déclara fole'mnellement
que Céfar l’avoit reconnu pour fön fils ; en conséquence
il le proclama roi de l’Egypte, de la Lybie,
de Hie de Chypre & deda Cçeléfyrie, conjointement
avec fa mère, & pour lui Succéder dans ce
partage. Lorfque Céfarion entra dans l’âge de l’ado-
lefcence, Antoine,- conformément à un ancien
ufage, célébra cette époque par des fêtes publiques
, qu’il donna dans Alexandrie. Lorfque Cléopâtre
vit Augufle, ou Oétave, devenir le maître
en Egypte, elle envoya Céfarion avec de grandes
c Ê s
richeffes dans les Indes, par l’Ethiopie. Un homme
chargé de fon éducation, nommé Rhodon , 8c qui
vraisemblablement le trahiffoit, lui perfuada de revenir,
en l’affurant que l’intention d’Augufle étoit
de lui laiffer le royaume d’Egypte. Augufle lé laifla
vivre tant que Cléopâtre vécut; mais après la mort
de cette reine, fur la citation d’un hémiftiche d’Homère,
dont le fens efl que la multitude des fou-
verains n’eft pas avantageufe, il le fit périr.
CÉSONIE ( Milonia Ce s onia ) ( Hiß. Rom. ) ,
.dernière femme de Caïus Caligula, qui l’aimoit
paflionnéirient. C ’étoit à elle qu’il difoit quelquefois
: cette bette tête fera coupée auffi-.tôt que je l'aurai
çrdonné. Ii lui difoit- aufîi qu’il lui prenoit envie de
iui faire donner la queftion, pour Savoir d’elle pourquoi
il l’aimoit fi fort. En. effet elle n’étoit,. dit-on ,
ni jeune ni belle lorfqu’il l’avoit époufée-; & les
fuperflitieux parloient de charmes, de philtres,
qu’ils l’accufoient ou la foupçonnoient d’avoir employés.
Il paroît que fon principal charme étoit fon
extrême complaifance pour tous les goûts 8c tous
les caprices de ce fou frénétique, qui, dit-on, dans
la fureur .de fes débauches infenfées, prenoit quelquefois
plaifir à l’expofer nue aux yeux de fes favoris.
Lorfque Caligula fut tué, Chéreas fon meurtrier
envoya le tribun Julius Lupus pour fe défaire
de Céforiie 8c de fa fille Julia Drufilla, qu’elle avoir
eue de Caligula. Céfimic préfenta fon fein découvert
au fer de raffaflin,, avec beaucoup de confiance : il
eut la barbarie dô-la percer de plufieurs coups d’épée,
& d’écrafer la tête de, l’enfant contre la muraille,
pour qu'il ne reftât rien, difent quelques hifloriens ,
d'un fang f i abominable. Mais ce, fang fi abominable
étoit celui dé Germanîcûs. Caïus lui-même commença
fon empire fous d’heureux aufpices :
De Rome, pour un temps, Caïus fut lès délices.
& il paroît que fes fureurs furent l’effet d’une maladie
, qui lui dérangea le’ cerveau. Les fureurs plus
grandes' que Chéréas faifoit exercer fur une femme
8c un enfant, n’avoient pas cette excufe.
CESTIUS. {Hiß. Rom.') Ce fera, fi l’on v eut,
lé Zoïle romain. Tout ce, qu’on fait de fon hiftoire,
c’eftqu’fl avoit critiqué Cicéron, & que fe trouvant
en Afie à la table de M. Tullius , qui en avoit alors,
le gouvernement, Sc qui étoit fils de Cicéron , un
donrefiique de M. Tullius le défigna, en difant à
fon maître : c'efi ce critique qui difoit que v,otre père
étoit un ignorant; fur quoi M. Tullius fit prendré
Cefiius-par fes domeftiques, & le fit fouetter cruellement
én fâ préfence. Plufieurs auteurs qui rapportent
ce Fait, trouvent ce traitement fort jufle-,
parce que Cefiius avoit eu ,1a témérité de critiquer
Cicéron. C ’efl ainfi qu’ils rapportent que je. ne fais
quel tyran fit mettre Zoïle en croix ; ce qui leur
paroît fort jufle encore, parce qu’il avoit- çritiqué
Homère-. Il faut leur répondre que 1^ gloire d’ïjfo-
mère 8c de Cicéron n’efl flatteuie que parce qu’on
a , oii qu’on doit avoir la liberté de le& critiquer :
C E T
• que fi Cefiius avoit dit que Cicéron étoit ufi igno-
rant-, il avoit grand tort affurément, parce que
Cicéron étoit très-favant ; mais que' la peine d’une
- pareille-faute efl la honte d’avoir dit une fottife
| | & la certitude de n’avoir perfuadé perfonne : que
■ ce Cefiius ne croyoit point avoir imùlté Cicéron,
| puifqn’il fe,préfentoit avec cette fécurité à la table
I; de fon fils : que cette fécurité même , preuve d’innocence,
ou, en tout cas, marque d’eftime de la
^ part d t Cefiius y méritoit d’être tefpeélee , ainfi que
||f les droits facrés de l’hofpitalité : qu’il y a poinf dé
H gouvernement fous lequel Cefiius rient obtenu la
J f vengeance d’un fi fanglant & fi injufte outrage:
| que-M. Tullius avoit bien mal profité du livre des
Wm: offices qui lui efl adreffé par fon père, ou que la
piété filiale lui faifoit étrangément illufion , comme
• le nom de Cicéron fait illufion à ceiix qui rappor-
! tent cette aétion à la louange de M. Tullius. C ’efl
m ainfi qu’il faut prefque toujours réformer les juge-
mens ,' ou fuperflitieux , ou incônfidérés, de l’hif-
•(§?' toirve; - .
t CÉTÉS, ou Protée. { Hift. ri Egypte. ) L’Egypte,
après la mort d’Aélifanes, tomba dans l’anarçhie.
Les peuples fentirent le befqin d’avoir Un maître :
éclairés dans leur choix 8c inftruits par l’expérience,
j'. ils reconnurent qu’une illuflre naiffance n’étoit pas
toujours un gage' d’une fage adminiftration : ils
j|| choifirent Cités, plus connu par le nom de Protée,
ï habitant de Memphis, qui, quoique hê dans un
m rang obfcur, avoit des droits pouf commander aux
$1: hommes ,: puifqu’il; avoit toutes les vertus qui pou-
i j voient les rendre heureux. Jamais prince ne s’oc-
^ cupa plus fcrupuleufeMent de fes aevoifs. Quoi-
’y qu’ayant de l’humanité, il punit avec févérité les
P coupables, parce qu’il favoit que l’indulgence enhardit
plus fouvent au crime qu’elle n’excite à la
vertp. On prétend que fous flan règne, Paris &
Hélèïie abordèrent en Egypte t Cètès, religieux ob-
fervateur de l’hofpitalité, auroit cru en violer les
% droits, s’il eût puni ces amans adultères ; mais trop
équitable pour les laiffer jouir paifiblement de leur
^ crime, il leur enleva les tréfors qu’ils avoient
K ravis à Ménélas, auquel ils furent reftitüés. Cètès
^ partageoit fon temps entre les foins du trône &
fa l’étude delà magie , qui n’étoit quë la connoiffance
■ des procédés de la nature. La fable nous apprend
qu’il prenoit toutes fortes'de formes, c’eft-à-dire , i. que fon génie fe plioit à toutes les circonfiances :
d’autres prétendent que cette fable tire fon origine
de la coutume introduite par ce prince, d’orner
la tête des rois d’Egypte de figures d'animaux, &
qui devint le fymbole du pouvoir fuprême. On le
; confond quelquefois avec le Séthos de Manéthon ,-
& quelquefois avec Typhon , dont l’hiftoire à été
défigurée par les menfonges des poètes. Il fut adoré
comme le dieu de la mer, parce que fa domination
; s’étendoit fur les côtes maritimes de l’Egypte. C ’efl
en ce fens qu’Hornère l’appelle le miniftre où le lieu-
:| tenant de Neptune : Newton efl perfuadé qu’il
n’eut jamais .le titre de ro i, & qu’il n’eut que
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l’adminiflratioh fubordonnée de la Baffe-Egypte
Les peuples, heureiix fous fon gouvernement, le
déifièrent après fa mort, & lui érigèrent un temple
célèbre à Memphis. ( T-n . )
CÉTHÉGUS, nom célèbre dans l’hiftoire romaine
, mais plutôt en mauvaife qu’en bonne part»
Quand Horace dit ;
Quce prifcïs memorata Catonibus atque Cethegis
HuneJitus informis premit & deferta vetujlas.
ce n’efi pas pour la vertu qu’il met les Céthégus à
côté des Catons ; c’efl feulement pour l’ancienneté.
Les plus connus des Céthégus font :
i ° . Publiùs Cornélius CÉTHÉGUS, partifan zélé
de MariuS contre Sylla : il difpofoit de tout dans
Rome, & illaiffoit tout à la difpofition d’une maî-
treffe. Les perfonnagès les plus confidérables de la
république étoient forcés, de ramper fous cette femme
; car il n’y avoit déjà plus de vrais Romains.
Lucullus lui fit fa cour-, pour obtenir le commandement
dans la guerre contre Mithridate : c’étoit
elle qui, avec les charges, difpenfoit la gloire 8c
les richeffes.
2.0. Caïus Cornélius C é t h é g u s , le plus fameux
des complices de Catilina, fut étranglé en prifon.
30. Un autre fénateur de la même famille fut décapité
fous l’empire de Valentinien, eh 3 6 8 ,pour
adultère, châtiment alu moins févère , 8c qui vrai-
'femblablementn’avoit pas lieu du temps d’Augufle,
car Horace n’en parle point dans l’énumération des
dangers auxquels les adultères font expofés.
jiudhe ejl opéra pretium , procederc recte
Qui màchïs nonvultis , ut omnïparte lahorçnt t
Uique illis milita corrupta dolore yoluptas
■ Atque hac rara 3 eadat dura inter fapc p.ricla »
Hic j &c.
Il y a feulement des exèmples , fous les premiers
I empereurs, que,des citoyens ont été relégués pour
; adultère , 8c Senèque l’avoit été pour cette caufe
, fous l’empire de Claude.
! CËTHÜRA ( Hifl. fac. ) , fécondé femme d’A-
i braham ; ce patriarche avoit cent quarante ans
I , lorfqu’il l’éptfufa ; il en eut fix fils :Zamram, Jec-
| fan , Madan, Madian, Jesboc 8c Sué.
| CEURAWATH , f. m. ( R i fi . mod. ) nom d’une
feâe de Benjans, dans les Indes, fi infatués de
l’opinion de la métempfycofe, qu’ils refpedent
les moindres infèéles. Leurs bramines eu prêtres
ont toujours la bouche couverte d’un voile , de
peur d’avaler quelque mouche ; 8c ils ont également
foin , en allumant de la chandelle ou du
feu dansJeurs maifons ,.qne nul papillon ou moucheron
ne vienne s’y brûler ; ils font aufîi bouillir
l’eau , avant que de la boire , de peur qu’elle ne
contienne quelques infeâes. Du refte, ils n’admettent
ni peines , ni récompenfes après cette vie 3
dont les événemens, félon eux , ne dépendent