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Denis Doâart étoit né à Paris en 163,4, il y mourut
en 1707 , M. de Fontenelle a fait ion éloge.
Jean-Baptifte-Claude Dodart, fon fils, premier
médecin du roi, mort à Paris, en 1730, a lai fie '
des notes fur Vhißoire générale des drogues, de P. Po-
eney.
DODUS ou DE DONDTS (J a c q u e s ) ( Hiß.
litt. mod. ) , médecin,, mathématicien célèbre de
Padoue ; comme médecin il fut fur nommé aggre-
gator , à caufe de la quantité de remèdes qu’il
avoit compofés , & ce furnom ne fut que pour
lui ; comme mathématicien , il fut furnommé
Jacques de Fhorloge, à caufe d’une horloge d’un
genre particulier dont il fut l’inventeur & ce nom
de Fhorloge s’eft confervé dans fa famille ; ce fut
lui encore qui trouva le premier le moyen de
faire du fel avec l’eau de la fontaine d’Albano
dans le Psdouan. On a de lui un ouvrage intitulé:
promptuarium meàicinot ; il a compofé aufli en fo-
ciété avec Jean fon fils , un traité de fontibus cali-
dis Patayini agri. Mort'en 1330.
D O DWE L (H enri) ( Hiß. litt, mod. ) , un des
plus fa vans hommes qu’ait produit l’Irlande, profond,
fur-tout dans l’érudition eccléfiaftique . auteur
du traité célèbre de paucitate martyrum , ou il
diminue confidérablement le nombre des martyrs;
dom Thierry Ruinart l’a réfuté dans la préface de
fes aCles fincères des martyrs; il y a encore de
Dodwel, un traité fur la maniéré d?étudier la théologie
; il y a quelques ouvrages de controverfe.
Dans l’érudition profane, on a de lu i, géographie
véteris fcriptores Gratci minores■ ; de veteribus
çyclis ; annales Thucydidis & Xenophontis ; de
atate Phalaridis & Pythagorce. Dodwel a donné encore
diverfes éditions d’auteurs diadiques , toujours
accompagnées de favantes notes. Sa vie a
été publiée en Anglois par François Brokesby.
D O E G ( Hiß. fa ç r . ) , Iduméen, écuyer de
Saul, caufa la ruine de la ville de Nobé & la mort
du grand pontife Achimelech , ainfi que de quatre-
vingt-cinq autres prêtres, en les accufant calom-
joieufement d’avoir confpiré avec David, contre
JSaül. Joad, dans Athalie , met Doëg parmi les
jiojns profçrits dans l'ancien teftament.
Abiron & Dathan, D.oëg, Achitophel,
Xes chiens à qui fon b > a s a livré Jéfabel,
Attendant que fur toi leur Fureur fe déploie,
Déjà font k ta p o r t e & d e m a n d e n t leur proie.
' DO G AN - BACHI f. m. { Hiß. mod? ) , nom
que les Turcs donnent au grand fauconier dp Sultan
; on le nomme aufii dochangi-bachi.
P Q G E ©e Ç ènes (m , ( Hiß. mod. ) , premier
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magifirat de la république, qu’on élit du corps
des fénateurs ; il gouverne deux ans, & ne peut
rentrer dans cet emploi qu’a près un intervalle de
douze. Il lui efi défendu de recevoir aucune vifite,
donner aucune audience, ni ouvrir les lettres qui
lui font adrefî’ées'', qu’en préfence de deux fénateurs
qui demeurent avec lui dans le palais ducal.
L ’habit qu’il porte dans les jours de cérémonie, eft
une robe de velours ou de damas rouge à l’antique,
avec un bonnet pointu de la même étoffe
que fa robe. On le traite de féréhité , & les féna-,
teurs d’excellence ; c’eft pourquoi quand il fort de
charge , & qu’il fe rend à l’affemblée des collèges
convoqués pour recevoir la démiffion de fa dignité,
le fecrétaire de l’aflemblée lui dit : Vofira ferenita
ha fornito fuo tempo ; vofira excellença Jene vadi è
cafa : Votre fèrénité a fait fon temps ; votre excellence
peut fe tenir che% elle. Son excellence obéit dans le
moment. On procède quelques jours après à une
nouvelle élection , & le doyen des fénateurs fait
pendant l’interregne les fondions du doge. Article
de M. le chevalier d e J a u COURT.
D o g e d e V enise f. m. ( Hiß. mod. ) ? premier
magifirat de la république, qu’on élit à vie ; &
qui efi le chef de tous les confeils.
C ’eft en 709 'que les Vénitiens fe regardant
comme une république , eurent leur premier doge9
qui ne fut qu’un efpèce de tribun du peuple élu
par des bourgeois. Plufieurs familles qui donnèrent
leurs voix à ce premier doge > fubfiftent encore.
Elles font des plus anciens nobles’de l’Europe, fans
en excepter aucune maifon , & prouvent , dit M, de
Voltaire, que la noblefle petit s’acquérir autrement
qu’en pofiedant un château , ou en payant
des patentes à un fouverain.
Le doge de la république accrut fa puifiance avec
celle de l’état ; il prenoit déjà , vers le milieu du
dixième fièçle, letitrç de duc de Dalmatie, dux
Dalmatie ; car c’eft ce que fignifie le mot de doge :
dans le même temps, Béranger reconnu empereur
en Italie, lui accorda le privilège de battre
monnoiè. Aujourd’hui le doge de Venife n’eft plus
qu’un fantôme de la majefté du prince, dont la
république ariftopratique a retenu toute l’autorité,
en décorant la charge d’une vaine ombre de dignité
fouveraine.
On traite toujours le doge de fèrénité., & les
Vénitiens difent^ que c’eft un titre d’honneur au.-,
deflus d’altefîè. Tous les fénateurs fe lèvent & fa-
luent le doge quand il entre dans les confeils, &
le doge ne fe' lève pouf perfonne, que pour les
ambafîadeurs étrangers La république lui donne
quatorze mille ducats d’appointent*:ns pour l’entretien
de fa maifon , & pour les frais qu’il fait à traiter
quatre fois l’année les ambaffadeurs, la feigneu-
r ie , & les fénateurs qui àfliftent aux fondions de
ces jours-là. Son train ordinaire confifte en deux-'
valets-de-chambre, quatre gondoliers, & quelques
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férvîteufs. La république paye tous les autres officiers
qui ne fe fervent que dans les cérémonies
publiques. Il eft vêtu de pourpre comme les autres
fénateurs, mais il porte un bonnet de général à
l’antique * de même couleur que la vefte.
Il eftprotedeur délia Virginia , collateur de tous
les bénéfices de faint Mare, & nomme à quelques
autres,petites chargesd’huifîiersde fa maifon,qu’on
appelle commandeurs du palais. Sa famille n’eft point »
foumife aux magiftrats des pompes , & fes enfans I
peuvent avoir des eftafiers & des gondoliers vêtus
de livrée. Voilà les apanages du premier magif-
trat de Venife, dont la dignité eft d’ailleurs tellement
tempérée, qu’il n’eft pas difficile de conclure
que le doge eft à la république, & non pas la république
au doge.
Premièrement, ou ne prend point le deuil pour
la mort du doge, pour lui prouver qu’il n’eft pas
le fouverain ; mais nous allons faire voir par plufieurs
autres détails qu’il eft bien éloigné de pouvoir
s’arroger ce titre.
Il eft aflujetti aux loix comme les autres citoyens
fans aucune réferve; quoique les lettres de créance
que la république envoie à fes miniftres dans les
cours étrangères , foient écrites au nom du doge ,
cependant c’eft un fecrétaire du fénat qui eft chargé
de les ligner, & d’y appofer le fceau des armes
de la république. Quoique les ambafîadeurs adref-
fent leurs dépêches au doge , il ne peut les ouvrir
qu’en préfence des c nleiliers , & même on peut
les ouvrir & y répondre fans lui.
Il donne audience aux ambafîadeurs , mais il
fie leur donne point de réponfe de fon chef fur
les affaires importantes; il a feulement la liberté
de répondre comme il le juge à propos aux com-
plimens qu’ils font à fa feigneurie, parce que de
telles réponfes font toujours fans aucune confé-
quence.
Pour le faire reffoiivenir qu’il ne fait que prêter
fon nom au fénat, on ne délibère & on ne prend
aucune réfolution fur les propofitions des ambaffa-
deurs & des autres miniftres, qu’il ne fe foit retiré
avec fe& confeillers.. On examine alors la chofe,
on prend les avis des fages , & l’on drefle la délibération
par écrit, pour être portée à la première
affemblée du fénat’, où le doge fe trou van t^ave.c fes
confeillers, n’a, comme les autres fénateurs, que fa
v o ix , pour approuver ou défaprouver les réfolu*
tions qu’on a prifes en fon abfence.
Il ne peut faire de vifites particulières, ni rendre
celles que les ambafîadeurs lùi font quelquefois
dans des occafions extraordinaires , qu’avec la per-
miffion du fénat, qui ne l’accorde guère, que
lorfqu’il manque de prétextes honnêtes pour la re-
fufer. De cette façon , le doge vit chez lui d’une
manière fi retirée , qu’on peut dire que la folitude
& la dépendance font les qualités les plus effgn-
tielles de fa condition.
D O G
La monnoîe de Venife qu’on appelle d u ca t, fe.
bat au nom du dog e, mais non pas à fon coin ou
à fes armes , comme c’étoit l’ufige lorfqu’il avoit
un pouvoir abfolu dans le gouvernement.
Il eft vrai qu’il préfide à tous les confeils, maià-
il n’eft reconnu prince delà république qu’à la tête
du fénat, dans les tribunaux où il aflifte, & dans
le palais ducal de S. Marc. Hors de * là il a moins
d’autorité qu’un fimple féaateur, puifqu'il n’o/eroit
fe mêler d’aucune affaire.
Il ne fauroit fortir de Venife fans en demander
une efpèce de permifîion à fes confeillers ; & fi
pour lors il arrivoit quelque défordre dans le lieu
où il fe trouveroit, ce.feroit au podeftat comme
étant revêtu de l’autorité publique , & non au doge ,
à y mettre ordre.
Ses enfans & fes frères font exclus des premières
charges de l’état,' & ne peuvent obtenir aucun
bénéfice delà cour de Rome, mais feulement le
cardinalat qui n’eft point un bénéfice, &. qui ne
donne point de jurifdi&ion.
Enfin fi le doge eft;marié, fa femme n’eft plus
traitée en princefle ; le fénat n’en a point voulu couronner
depuis le feizième fiècle.
Cependant quoique là charge de doge foit tempérée
par toutes les chofes dont nous venons de
parler, qui rendent cette dignité onéreufe, cela
n’empêche pas les familles qui n’ont point encore
donné de doge à la république, de faire le.ur pofiîble
pour arriver à cet honneur -, foit afin de fe mettre
en plus grande confidération , foit dans l’efpéranc©
de mieux établir leur fortune par cette nouvelle
décoration, & par le bien que ce premier magif-
trat peut amaffer, s’il eft afîez heureux pour vivre
long-temps dans fon emploi.
Aufli l’on n’éleve guère à cette dignité que des
hommes^d’un mérite particulier. On choifit ordinairement
un des procurateurs de S. Marc, un
fujet qui ait fervi l’état dans les ambafîades , dans
le commandement, ou dans l’exercice des premiers
emplois de la république. Mais comme le fénat
ne le met dans ce haut rang que pour gouverner
en fon nom , les plus habiles fénateurs ne font pas
toujours élus pour remplir cette place. L’age avancé,
la naiffance illuftre, & la modération dans le caractère
, font les trois qualités auxquelles on s’attache
davantage.
La première chofe qu’on fait après la mort du
d og e, c’eft de nommer trois inquifiteurs pour rechercher
fà conduite , pour écouter toutes les
plaintes qu’on peut faire contre fon adminiftra-
tion , & pour faire juftice à fes créanciers aux dépens
de fa fucceffion. Les obfeques du doge ne font
pas plutôt finies, que l’on procède à lui donner
un fucceffeur par un long circuit de ferutins & de
balotations, afin que le fort & le mérite concourent
également dans ce choix. Pendant le temps
que les électeurs font enfermés, ils font gardés