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les .chevaliers & le peuple lui préfentoient des
ètrennes t 8c en fon abfence ils les dépofoient au
çapitole. On employoit le produit de ces ^réfens
à acheter desftatues de quelques divinités, l’empe
reurne voulant point appliquer à fo n profit les libéralités
de fes fujets. Parmi Tes fucceffeurs, les uns
adoptèrent cette coutume, d’autres l’abolirent ;
mais elle n’en eut pas moins lieu entre les particuliers.
Les premiers chrétiens la désapprouvèrent,
parce qu’elle avoit trait aux cérémonies du paga-
nifme, & qu’on y mêloit des fuperftitions; mats
depuis qu’elle n’a plus eu pour but que d’être un
témoignage d’eflime ou de vénération, Téglife a
ceffé de la condamner, {G )
ETTMULLER; (Michel & Michel-Ernest)
{H iß. Litt, mod.) nom dé deux célèbres médecins
allemands, père & f i l s :1e fils, mort à Leipfick
en 173 a ,' a donné la vie & les ouvrages de Ion
père, mort aufli ,à Leipfick en 1683.
E V A G O R A S , ( H i ß . anc. ) eft le nom de deux
cois de Salamine dans Tifle de C yp re, dont on
croit que le fécond fut le petit-fils du premier.
Ce premier fut un grand roi d’un petit état ;
Athènes l’adopta pour citoyen , & lui érigea une
flatue en reçonnoiffance des fervices qu’elle en
avoit reçus contre les Lacédémoniens: Ifocrate
a fait fon éloge, pour fervir d’exemple & de leçon
à Nicoclès, fils & fuccefleur â'Evagoras. Cet éloge
eft le portrait d’un prince accompli, qui avoit
mis à profit toutes les leçons du malheur. Evaporas
ept à fou tenir une guerre défavantageufe contre
le roi de Perfe Artaxerxès Mnémon ; il fut obligé
de fe foümettre & de payer tribut. Il mourut vers
l’an 372 avant J, C,
Son petit-fils fut détrôné ; le roi de Perfe Ochus
jugea d’après les plaintes de fes peuples qu’il l’avoit
été juftement; il lui donna cependant, pour le
dédommager, un gouvernement, mais dans lequel
Evaporas fe conduisit fi mal, qu’il s’en fit encore
cbauer ; ayant tenté quelque entreprife fur Salamine
, il fut pris, & on le fit mourir vers Tan 351
avant J. C.
EVAGRE. {Hiß. e ce îé f.)Ceü le nom i° . d’un
patriarche de Conflantinople dont Téleâion, faite
pn 370, fut l’origine d’uné perfécution contre
les catholiques , décrite par faint Grégoire de
Nazianze ;
a°. D’un patriarche d'Antioche, élu en 38p,
mort vers Tan 39^, ami de faint Jérôme;
30. De l’auteur d’une hiftoire eccléfiaftique,
dont R.obert Etiennç & le favant Valois ont
.donné des éditions ; elle commence ou Socrate &
Xhéodoret finirent la le yr, ç’çft-à-dire, vers Tan
4 3 1 , & va jufqu’en 394. pvagre étoit né vers
l’an 536. C ’eft c.efoi qu’oij noiupje Evftgre Je
(gJioJaRitJuep
e v A
E V A R IC , { H i ß . m o d .) roi des Gôths cTEf-
pagne au cinquième fiècle, connu par beaucoup de
guerres, mort à Arles en 484.
EVARISTE, ( Hiß. eccïéf. ) pape, fucceffeur de
* faint Clément, élu l’an 100, mort Tan 109.
EUCHER, ( Hiß. ecclèf.) (faint) archevêque
de Lyon , nommé vers l’an 434, auteur de divers
.ouvrages, entre autres d’un Eloge du défert, adreffé
à faint Hilaire, & d’un traité du mépris du monde,
Tun & l’autre traduits par M. Arnauld d’Andilly.
Saint Eucher a aufli écrit Thiftoire de faint Maurice
& des martyrs de la légion thébaine. Il mourut
vers l’an 454. Il avoit été marié, & avoit eu
deux fils, qui furent évêques de fon vivant.
EUCLIDE. {Hiß. litt, anc.) Indépendamment
d* Euclide le mathématicien, auteur des Elémens Ci
connus, & qui profeffoit la géométrie à Alexandrie
fous le règne de Ptolomée, fils de Lagus ,
Tantiqüiré nous offre un autre Euclide, mégarien,
pour qui la philofophie de Socrate avoit tant de
charmes, que les Athéniens ayant défendu fous
peine de mort aux Mégariens d’entrer dans leur
v ille , il y entroit la nuit en habits de femme au
péril de fa v ie , pour n’être pas privé des leçons
de ce philofophe. On regarde cet Euclide comme
l’inventeur des fubtilités de la logique qui ont
fervi depuis de modèle à la fcholaftique.
Quant au mathématicien d’Alexandrie, le roi
Ptolomée voulut apprendre de lui la géométrie;
mais bientôt rebuté des premières difficultés, il
demanda s’il n’y avoit pas de méthode plus courte
& plus facile pour l’apprendre ; je rien connais point,
dit Euclide , de particulière pour les rois.
EUDES , fils de Robert-le-Fort, XXIXe roi de
France, ( Hiß. de France. ) parvint au trône par
fes vertus politiques & guerrières : fon père , qui
mourut les armes à la main, en combattant contre
les Normands , lui laifla d’illuftres exemples à
fuivre, La défenfe de Paris afliégé par ce peuple,
qui reffembioit moins à une nation qu’à un effairn
de brigands, avoit tourné vers Eudes tous les
regards des François, & lui avoit concilié tous
les cceurs: fa taille'noble •& majeftueufe, fon
accès facile & populaire, fe figure gracieiife &
intéreflânte foytenoient Tenthoufiafme national,
excité par fes premiers exploits militaires. Les
feigneurg de Neuftrie, qui, dans ce fiècle fécond en
orages, fentoienî le befoin d’un chef qui sût combattre
& gouverner, le proclamèrent roi dans un
parlement tenu à Compiègne, Le peuple n’eut
point de part à cette éleftjon ; on avoit ceffé de
l ’appelfer aux aflèmbléps nationales , où jamais il
ne joua un rôle bien intéreffant.
Eudes, reconnu roi dans la Neuftrie & dan$
TÂquitaine, ufe de la plps grande modérât on, &
. c’Itojt fe plus sûr moyep de faire perdre 1e fouvenir
çfe
E U D
ê e fon ufurpation. Il déclara que Louis-le-Bègue
Payant nommé tuteur de Charles -ie-Simp'ie , il ne
pouvoir & ne vouloir prendre les rênes du gouvernement,
que pour les remettre au jeune prince quand
•fonâgelui permettroit -de les diriger.Plufieurs chro-
-snologiftes, fondés fur cette déclaration, ne l’ont
point compté au nombre des.rois de France. Iis ne
peuvent contefler qu’il n’en ait pris le titre; mais
ils prétendent que, dans ce fiècle , lesfeigvieurss’in-
rituloient feigneurs desserres & domaines de leurs
pupilles,.
Eudes avoit un rival redoutable dans Arnoul-le-
Bâtard ; on prétend qu’il alla Je trouver à "Wormes,,
6c que là il lui remit la couronne & les autres
marques de la dignité royale, Taffurant qu’il ne
vouloir -les tenir que de lui: fui van t ce fenri.mentj
Cette démarche lui en fit un allié & un ami. Son
pouvoir fut long-temps chancelant: Thérkage de
Charlemagne étoit alors di-fpufé par cinq princes
rivaux , qui, ne pouvant s’exclure, mettoient leur
gloire à le déchirer. Rodolphe étendoitfe domination
fur 4a Bourgogne & la Savoie ; Arnoul Tégnoit
en Allemagne ; Louis, fils de Bofon, ter.oit fous
fa puiffance le Dauphiné & le Lyonnois ■; Eudes
tenoît le refte de la France, que ravageoient toujours
les Normands ; ce prince les vainquit partout
çù il put les combattre : ce héros en fit fur-
tout un horrible carnage dans la forêt de Mont-
faucon ; mais fes affaires l’ayant forcé de tourner
d’un autre côté, ils fe vengèrent cruellement de
cette défaite , ils prirent Meaux, & en réduifiren.t
leshabitansen efclavage ; ils marchèrent enfuite vers
Paris, dont ils formèrent le fiége. Eudes s’avança
pour le délivrer ; fa réputation de valeur jeta la
crainte parmi çes barbares, qui, quoique beaucoup
fupérieurs par le nombre, n’osèrent hafarder le
combat: ils renoncèrent à leur entreprife pour fe
répandre dans la Bretagne Si le Cotentin. Tandis
qu'Eudes réprimoit les courfes des Normands,
les feigneurs qui Tavoient élu tournèrent un regard
de pitié fur Charles-le Simple leur roi, dont ils
avoient injuftement trahi la caufe : le monarque
cu’ils avoient oublié jtifqif alors,fut tiré de Tobfcurité
& proclamé par leur fuffrage, plusp.uifîant que le
droit de la ngjflance,dans ces temps cT anarchie & de
difeorde, Cette révolution augmenta les calamités
publiques : les deux princes rivaux défendirent leur
caufe par les armes; dès qu'Eudes parut, il vainquit
fans combattre ; telle étoit l’opinion de fe
valeur, qu’elle diffipa les partifans de Charles:.ce
prince alla mendier un afyle chez le roi de Germanie.,
qui feignit de prendre fe défenfe & qui
le trahit.
• Eudes, aufli habile à négocier qu’à combattre, fe
rendit au concile de Wormes , convoqué par
Arnoul, pour appaifer. les troubles : tout ce qui
fut arrêté dans cette affemblée refta fans exécution.
Foulques, archevêque de Reims , fut plus
peureux dans fes négociations. Ce fut ce prélat qui
Hifioire, Tome I I . Seconde Paru
E U D jo;
< eut la gloire de rétablir le calme dans le royaiime:
il engagea les deux princes rivaux à confèmir à un
traité de partage. Charles fut reconnu roi de France,
Eudes en poflecla cette partie qui efl entre la Seine
& les Pyrénées : il ne fe faifoit point de partage
qu’on ne fît en même temps un très-grand nombre
de mécontens. De nouvelles guerres étoient prêtes
à-fe rallumer. La mort dû Eudes, arrivée en 896, en
fufpendit peur quelques inffans les ravages. Il
régnoit depuis l ’an 88§. {M — IV)
EUDOXE. {Hijl. anc.) Eudoxe de Guide, célèbre
principalement comme affronoine 8c comme géographe
, .a perfectionné la théorie des fcâions coniques.
“Ses ralens & fes connoiflances lui valurent
l'honneur d’être le légiflateur de fe patrie. Mort
Tan 350 avant J. C .
EUDOXE ( Hijl. eccl. ) efl encore le nom d’un
évêque arien, que fon parti & la faveur de l’empereur
Confiance élevèrent fur le fiége de Conf-
tantinôple , vers Tap 3.60 de J . C. Il mourut l ’an
370.
EUDOXIE, ou EUDOCIE ; {Hijl. rom ) c’eft
le nom de quatre impératrices, toutes quatre célèbres,.
i ° . La première étoit femme de l’empereur
Arcadius ; elle Tavoit époufépar le crédit de l’eunuque
Eutrope : ce malheureux, dépouillé de fes
"biens, de fes dignités, & livré à la vengeance du
peuple, chercha un afyledans une églife ; on voulut
l’en arracher ; S. Jean Chryfofiôme prit fe défenfe
, 8c par un difeours plein d’éloquence &
d’humanité, lui concilia la faveur Si la pitié publiques.
Eutrope n’en perdit pas moins la tête fur
un échafaud Tan 399.; & S. Jean Chryfofiôme
ayant encouru la difgrace de l’ irnpératrice Eudoxie
par fes véhémentes & courageufes déclamations
contre le luxe, le fafte & les déprédations de la
cour impériale, Eudoxie le perfécuta & le fit envoyer
deux fois en ex il, en 403 & 404. Elle mourut
peu de temps après d’une fauffe couche.
2°. Eudoxie y qui fe nommoit aufli Athénais &
qui étoit athénienne, fille de Léonce le philofophe
, époufa l’empereur Théodofe le jeune, en
421 , par l’entremife d.e Pulchérie, loeur de cet
empereur. Déshéritée par fon père, qui crut qu’avec
des talens joints à la beauté on n’avoit pas befoin
de biens, maltraitée par fes frères qui fe prévalurent
contre elle des difp'ofitions de leur père, elle demanda
juftice à Pulchérie , qu i, l’ayant connue, la
jugea digne du rang fuprême & la fit époufer à
l’empereur fon frère: devenuetoute-puiflante, elle
oublia les torts dé fes frères & les éleva aux premières
dignités de l’Etat, L’empereur la foupçonna
d’infidélité & la perfécuta. Rentrée par l’effet de
cette difgrace dans la condition privée , elle vécut à
/érufeiem dans Tobfcurité, dans la piété , dans les
H Sss