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travaux littéraire«. Elle avoit fait divers ouvrages
dont parle Photius. Elle mourut en 460; fa vie a
été écrite par Ville foré.
30. Eudoxie , fille de la précédente & de l’empereur
Théodofe II , époufa l’empereur Valentinien
III; le tyran Maxime, qui affafîina Valentinien
& ufurpa l’Empire , força Eudoxie de
l’époufer, & lui avoua que l’amour qu’il avoit
conçu pour elle, avoit été le principal motif de
fon crime. Eudoxie, pour le punir & pour venger
Valentinien, appella en Italie „Genferic & les
Vandales, quiSaccagèrent Rome, mais qui emmenèrent
en Afrique Eudoxie captive. M. de
Chabanon , de l ’académie françoife & de l’académie
des infcriptions & belles-lettres, a fait de
Ce fujet une tragédie intéreffante.
40. Eudoxie , veuve de Conftantin Ducas,
empereur grec au onzième fièele , époufa en
fécondes noces Romain Diogène , un des plus
grands capitaines de l’empire. L’hiftoire de ce
fécond mariage eft mêlée d’incidens romanefqûes
& d’intrigues dignes d’une cour déliée & cor-
rom pue. "Dans un accès de tendreffe conjugale,
elle avoit promis avec ferment & par écrit à
Conftantin Ducas, fon premier mari, de ne fe
jamais remarier ; cet écrit étoit dé; ofé entre les
mains de Xiphilin , patriarche de Conftantinople.
Après la mort de Conftantin Ducas, arrivée en
1067, elle (e ftt proclamer impératrice & fit proclamer
en même temps fes fuccefteurs trote fils,
qu’elle avoit de Conftantin. Romain Diogène,
ayant voulu lui enlever la couronne, fut vaincu,
pris & condamné à mort ; Eudoxie voulut le voir
avant l’exécution, & fut fi frappée de fa bonne
mine, qu’elle lui accorda fa grâce ; elle .s’y attacha
de plus en plus, le mit à la tête de fes armées, &
voulut l’époufer; mais il fallut tirer des mains du
patriarche Xiphilin l’écrit fatal par lequel elle
avoit renoncé à un fécond mariage. Un eunuque
de confiance va trouver le patriarche & lui confie
en fecret que l’impératrice a conçu une forte
inclination pour le frère de Xiphilin , & qu'e^l’écrit-
eft le feul obftacle qui s’oppofe au defir qu’elle a
de l’époufer. Le patriarche, pour placer fon frère
fur le trône & s’y placer avec lu i, remet récrit.
Eudoxie, devenue libre, époufe Romain Diogène
( en 1068 , ) & le fait empereur. Trois ans après ,
{ en 1071) l’empereur Michel, fon fils , fe fait
proclamer & la fait enfermer dans un couvent.
On a de cette Eudoxie un ouvrage manufcrit
célèbre qui eft à la bibliothèque du r o i, concernant
les généalogies des dieux., des héros &
des héroïnes.
EVE , {H ifl. fa r . ) femme d’Adam & mère
du genre humain, dont l’hiftoire eft rapportée dans
les premiers chapitres de la Genèfe , & embellie
à quelques égards dans le Paradis perdu de Milton
& dans le poëme de la Mort d'Abel de M. Geffner.
EVEILLON, ( Ja cqu es ) ( Hifl. liu% mod. )
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chanoine 8c grand vicaire d’Angers, (avant vertueux,
dont il faudroit parler quand on n’auroit
à en rapporter que le mot fuivant. Il vêtiffoit les
pauvres,. & il n’avoit point de tapifferie dans fa
chambre ; fes amis lui reprochoient ces murailles
nues qui leur choquoient la vue : çes murailles,
leur répondoit-il , ne mèdifent pas quelles aient
froid ; mais les pauvres que je trouve à ma porte tout
trembla ns, me difent qu ils ont befoin d'habits. Il a
écrit fur diverfes matières eccléfïaftiques, fur les
procédions, fur le chant d’églife, fur les excommunications
& les monitoires; il a légué fa bibliothèque
aux je fuites de la Flèche. Né en 1572 ,
mort en 165r,
E VELIN ( Jean ) {Hiß. litt, mod») a obtenu
pour funi.verfité d’Oxford les marbres d’Arondel
& pour la fociété royale de Londres, la bibliothèque
du même comte d’Arondel. Il a écrit fur
la gravure en cuivre, fur la culture des arbres,,
fur l’origine & les progrès de la navigation & du
commerce, fur les médaillés. Il a traduit le
parfait Jardinier de la Qnintinie &• des traités
d’architeéftire de Chambray. Né à Wotton en
Surrey en 1620, mort en 1706.
EVENUS. ( Hiß. d'EcoJfe. ) On dit dans les
antiquités de l’Ecoffe qu’un ro i, Evetius I I I , ordonna
par une loi expreffe que tout homme auroit
autant de femmes qu’il en pourroit nourrir ; que
les rois auroient droit fur les femmes des nobles
& les nobles fur celles du peuple. Qu’arriva-t-il £
Evenus fut dépofé , puis étranglé.
EUGENE. {Hifl. eccléf .) Il y a eu quatre papes
de ce nom. On attribue à Eugène I I , qui occupa
le faint - fiége depuis l’an 824 jufqu’à l’an 827 »
Pétabliffement de l’épreuve par l’eau froide.
Eugène I I I , chaffé de Rome par les troubles
de fon temps, vint en France, où il avoit été moine
à Cîteaux & à Clervaux , fous faint Bernard ; il
y tint quelques conciles. « Saint Bernard, die
M. le préfident HénaultJ » eonfervoit fous le
» pape Eugène I I I , qui. avoit été fon difciple , un
» afeendant qui les honoroit également l’un $L
n l’autre. » Eugène I I I fiégea depuis 1145 jufqu’à
i i j3 :,«dom Jean de Lannes, bibliothécaire de
l’abbaye de. Clervaux , a écrit l’hiftcire de fon.
pontificat, publiée en 1737.
Eugène IV fiégea depuis 1431 jufqù’en 1447*
Ce fut fous lui que fe tint le concile de Bâle ,
avec lequel il eut de grandes conteftations, d’oi*
naquit un fchifme , le concile l’ayant dépofé &
ayant mis à fa place Amédée , duc de Savoie,
qui avoit remis fon duché à fon fils , & vivoit
paifible & heureux en apparence dans la folittide
de Ripaille. Saifi d’une nou vellé ambition, il accepta
la papauté ;. & malgré le choix d’un concile, il n’e&
qu’au rang des antipapes j fous le nom de Félix V .
llfemble que ce foit à cet événement que Lafontaine
ait fait ailuûon dans la fable de l’homme qui
court après la fortune Sc de l’homme qui l’attend
dans fon lit:
Cet homme , difent-Hs , étoit planteur de choux,
Et le voilà devenu pape ! . . . .
Et puis la papauté vaut-elle ce qu’on quitte?
Le repos, le repos, tréforü précieux
Qu’On en faifoit jadis le parcage des dieux.
M. de Voltaire a fait aufii fes réflexions fur le
même événement :
Ripaille , je te vois . . 6 bizarre Amédée , ;
Eft-il vrai que, dans ces beaux lieux,
Des foins 8c des grandeurs écartant toute idée,
Tu vécus en vrai fage , en vrai voluptueux,
Et que , la (Té bientôt de ton doux hermitage,
Tu voulus être pape, & ceflas d’être fage?
Dieux facrés du repos » je n’en ferois pas tant ;
Et malgré les deux clefs dont la vertu nous frappe ,
* Si j’étois ainfi pénitent,
Je ne voudrois pas être pape.
C’eft aufii fous le pontificat d’Eugène I V que la
pragmatique-fanélion fut compofée de plufieurs
décrets du concile de Bâle, & arrêtée dans l’af-
femblée de Bourges, en 1438.
Eugène eft aufti le nom d’un tyran romain, que
le comte Aibogafte falua empereur à Vienne en
Dauphiné, après la mort du jeune Valentinien,
en 392 : il fit quelques conquêtes en Allemagne
& en Italie, & fut vaincu, le 6 feptembi’e 394,
par l’empereur Théodofe, qui lui fit trancher la
tête fur le champ de bataille.
EUGÈNE. ( Prince ) ( Voyez Savoie. )
EVILMÉRODAC, {Hifl. fa r.) fils & fucceffeur
de Nabuchodonofor, roi de Babylone, fut affaf?
fine après un règne de deux ans, par Nérigliflbr
fon beau-frère.
EUMÈNE, ( Hifl. anc. ) l’un des plus célèbres
capitaines connus fous le ritre de fucceffeurs
d’Alexandre ; il conquit la Cappadoce & la
Paphlagonie-, fit la guerre avec divers fuecès à
Cratère, à Antipater, à Antigone, fut vaincu par
ce' dernier, au moyen d’une trahifon à Orcinium
en Cappadoce, l’an 320 avant J. C. & livré à
Antigone, qui le fit mourir en prifon , l’an 315
avant J.-C._
Eumène eft encore le nom de deux rois^ de Per-
game, dont le fécond , neveu du premier, contemporain
& ennemi d’Antiochus & de Prufias & allié
fidèle des Romains , eft principalement connu par fo n amour pour les lettres &. par l’augmentation
çonfidérabie qu’il fit à la bibliothèque de Pergame ,
fondée par fes prédéceffeiirs fur le modèle de
celle d’Alexandrie.
Eumène-, Eumenius , eft aufii le nom d’un orateur
du 4e fièclé , natif d’Autun, originaire d’Athènes,
qui prononça, l’an 369, le panégyrique de Conftance
- Chlore & du grand Conftantin fon fils. Il
mourut vers le milieu du 4e fiècle. L e père de la
Baune , jéfuite, a recueilli ce qui refie de fes
harangues ; elles font partie du recueil intitulé :
Panegyrici veteres ad ufiim Ddphini. L’ufage qu’un
Dauphin doit faire des panégyriques, eft de les
craindre & de les mériter.
EUNAPE, EUNAPIV 5, {Hiß. litt.') né à Sardes
en L ydie, connu principalement comme hiftorien,
avoit fait une ‘hiftoire des céfars , dont Suidas a
confervé quelques fragmens; nous avons fes Vies
des philofophes de fon temps. Il écrivoit fous les
règnes de Valentinien , de Valens & de Gratien.
EUPOLIS, { Hiß. litt, ane. ) poëte grec de
l’ancienne comédie , vivoit vers l’an 440 avant
J. C. Horace en parle dans fa quatrième fatyre
du livre premier.
Eupolis atque Cratinus-, Arißophanef jue po'lttzM
Atque alii quorum Comcedia prifca virorum eß.
EVREUX. ( Hifl. de Fr. ) Le comté d’Evreux
fut l’apanage ~d’une branche de la maifm de
France , iflùe de Louis, cinquième fils de Philippe-
le-Hardy. Philippe, comte d'Evreux, fils de Louis ,
fut roi de Navarre, par Jeanne de France fa
femme, fille de Louis Hutin, roi de France & de
Navarre. Le fils de Louis & de Jeanne fut ce roi de
Navarre , Charles-le-Mauvais, trop fameux dans
l’hiftoire fous les rois Jean, Charles V & Charles V f .
La branche mafculine d'Evreux s’étant éteinte , en
1425 , la Navarre pafla dans la maifon d’Arragon,
dans celle de Foix , dans celle d’Albret, puis dans
la branche de Bourbon , de la Maifon de France,
où elle eft encore. Le comté dlEvreux fut plufieurs
fois réuni à la couronne, & concédé par elle à
différentes maifons ; enfin, en 16 51, il fut cédé
avec d’autres domaines, èn dédommagement de
Sedan , à la maifon de Bouillon, qui le pofsède
encore aujourd’hui.
EURIPIDE, ( Hiß. litt, anc. ) poëte g rec, fi
fameux que nous en dirons peu de chofè. On
place fa nfiffance à l’an 480, & fa mort à l’an
407 avant J. C. Il étoit né à Salamine, il brilloit
à Athènes dans le même temps que Sophocle,
dont il fut le rival, & , félon l’ufage , l’ennemi.
Ariftophane le joua dans quelques-unes de fes
comédies ; le peuple, qui fe croit juge au théâtre ,
le traita quelquefois avec cette infolence grofiière
que l’ignorance & le mauvais goût aiment fur-
tout à fignaler contre le génie ; mais les décifions
hafardées d’une populace ne lui en impofo.ient pas,
il réfiftoit en face & haranguoit l’aiTemblée. Les
fpeél-ateurs, ou une partie d’entre eux , deman-
doient un jour qu’il retranchât quelques vers dans
une de fes pièces ; il parut fur le théâtre, & leur
dit : Je ne trayaille pas pour être inflriàt par vous .