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fçuurrain voûté, qui fert coin nie d'iule: efpece de
mine ou de paffage dans les vieux murs. Le meme
mot Te dit encore d’une décoration mite a.lentree
d’une grotte. ■ . ,
Crypta , eft aufli en ufage chez quelques-uns de
pos anciens écrivains, pour lignifier une chapelle, ou
Un oratoire fous terre ( P ) . .
CAVENDISH ( Hift. d’Anglet.), c’eft le nom de
deux hommes célèbres en Angleterre.
L’un, nommé Guillaume, duc de Newcaitle ,; eit
auteur d’une méthode nouvelle de drejjer & travailler
les chevaux 3 ouvrage cooepofé en anglois au commencement
du dix-feptième fiècle, traduit en François
& imprimé à Anvers, avec figures, in-fol. 1058.
L’autre , nommé Thomas , eft un. navigateur îl-
luftre du temps de la reine Elifabeth. Apres s être
fignalé dans plufieurs combats en Europe , dans
plufieurs courfesen Amérique, il entreprit en 86
un voyage autour du monde : il 1 exécuta en deux,
ans 8c quelques mois. Parti du port de Plimouth en
Juillet 1586, i ly rentra en Septembre 15 88 avec des
r-icheffes immenfes & des lumières plus precieufes
que les richeffes. Trois ans après il retourna au
détroit de Magellan & fut jetté par la tempête fur
les côtes'du Bréfil, où il périt à la fleur de fon âge.
Laët a décrit fes voyages dans Vhiftomdu nouveau
ijionde,
CAV ICEO ( Ja c q u e s ); ( Hift'Jitt. mod.), prêtre
italien, auteur du roman de. Pérégrin, Venife 1526,
traduit en françois par Françoisd’A fly ,,1 5 28, mort
en 1 5 1 1 à 68 ans.
CAU LE T ( Fr a n ç o is - Ét ien n e d e } {Hift:.
mod. ) , évêque de Pamiers, -connu par fa vertu
rigide , fon janfénifme inflexible & la réfiftance
opiniâtre qu’il oppofa de concert avec M. Pavillon
évêque d’Âleth,.àl’édit de 1673 concernant la règle.,
f Voyez l’article Roffuet). Son temporel,fut faifi &
’ réyêque de Pamiers réduit a vivre des aumônes des.
fidèles. Elles ne lui manquèrent pas : un de fes amis
nommé Le Pelletier-des Touches, lui ayant envoye.
une fomme confidérahle, le P. de la. Chaifê, quoique
doux. & modéré en comparaison. du P. L e
Tellier, jugea que c’étoit un crime d’état que d’af-
fifter dans fes befoins. un év.êqua qui réfiftoit à-la, ;
cour ; il: voulut faire donner une. lettre de cachet
au prêteur. Louis XIV avait, dans fon ccçur le fen-
fiment de la jufiiee. & de l’honneur s’il avoit.
eu les lumières qui manquoiênt encore à fqp fiècle , J
i-1 auroit été un aufîi bon roi qu’il fut un grand roi..
Lapropofition.du P. dela.CHaife le révolta: « Il ne |
»» fera pas d it ,. réponditril,. que fqu$ mon régné ;
une a&ion de courage & de vertu ait reçu le
» falaire ducrime. Cauletné à Toplpufe en 1610,.
nommé évêque de Pamiers en 1645 » mourut le.
7 Août 1680. On a de lui un ouvrage fur la régale,
in quarto ,.publié en i 68ï ,011 cette, matière n’eft
pas traitée félon les principes du gouvernement.
J CAU LIAC ( G u y d e ) ( Hift. littt mod, ) ,
médecin des papes Clément V I 8c urbain V , au
quatorzième fiècle , auteur: d’un corps de. chirurgie..
C A Ü
eftimê, qui a été publié à Lyon en-1669. On lu i
doit la defeription de cette pefte fameufe qui enu
1348 , 8c dans les années fuivantes,, parcourut toute,
la terre & emporta le quart de la r-ace humaine..
CAUMARTiN ( Hiß. de io v ) , famille diftinguée
principalement dans la robe: Louis Le Févre der
Caumàriin fut garde des fceaux en-1622 & mourut
en 1623. La dignité de garde desfceaux éprouva,
bien des révolutions fous ce règne,. ce fut un pofte
gliffantoûperfonne ne pût fe maintenir ;.le crédit du
maréchabde Baffompierre fervit utilement Caumar-
tin : le roi ne lui étoït pas favorable, il étoit bègue
& Caumartin aufli : IL f a u t difoit Louis X I I I , que
le chancelier £un roi bègue fache parler pour lui. Le
nom dé Caumartin a été illuftré par plufieurs autres;,
perfonnages & dans la robe & dans l’.épée, 8c 1q$
vers de Boileau.:
Tout n’eft pas Caumartin., BignonmicPAguefleau ,,
n’à pas été inutile à. là gloire de ce nom.
GAUMONT ( Hifl.de Fr. ). Il y a e u en France*
deuxmaifons de Caumont, fàvoir : Caumont la Force ^
éc Caumont-Lauzun..{ Voye^ Force Ha )i & Lau—
ZUN ) .
C Â V O Y E ( Louis d 'O g e r , marquis dé )~ {Hift..
deFr,'),.grand maréchal des logis de la maifon du;
roi, dit le brave Cavoye1 il mérita ce furnom parr
plufieurs avions de valeur. En 1666, fervantfous-
Ruyter dans la guerre que les Hollandois avoient;
alors fur mer contre les Anglois, il vit un.brûlot
anglois s’avancer vers le vaiffeau amiral de là flotte^
hollandoife, il propofa & il alla aufli-tôt , avec le;
chevalier de Lorraine & le chevalier, de Coiflin
dans une chaloupe , couper les cables des chaloupes ,
du brûlot , ce qui rendit 1& brûlot inutile 8c fitc
avorter le projet des Anglois.. Il fuivit. Louis X IV
dans toutes fes campagnes; il; avoit. eu 1-honneur.-
d’être élevé auprès de lui, & ce prince lè mariai
àLouife de Coëtlogon , fille d’honneur de la reine;
Mariè-Thérèfe d’Autriche. Cavoye fe diftingua au;
paffage du Rhin, 8c Boileau en fait:mention dans;
fa fameufe épitre fur ce paffage-, en changeant uni
peu.fon nom pour le heloin de la rime::
La Salle ,. Bôringhen ».Nogent ,.d’Aànbte ,.Cavois,,
F.endent les flots tremblaiis fpus.uafi noble, poids..
Il étoit l’âmi de Turenne & de Luxembourg, il!
l’étoit des malheureux qu’il appuya, toujours de-
fon crédit auprès du roi. H n?étoit point: étranger-
aux lettres: on dit que Louis XIV le. voyant fè:
promener avec Racine fur la terrafle dèVerfailles.
dit : Voilà Cavoye qui fe croit bel-efprit parce qu'il'
^fl. avec. Racine, y Racine qui fe- croit homme de-:
cour parce qu'il efl avec Cavoye. Celui-ci étoit d’une;
ancienne famille de Picardie., Né en 1640. : mort:
.en 1716-
CAURRES ( Je a n des ) ( Hiß. litt, mod■ 5' » ; '
à Morejjl.en Picardie , fut principal du collège d’As
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ifniens & cîianoîne de Péglife de faint-Nlcolas- dans
même ville. Il vivoit en 1^75 & en 1584. On
« d e lui des vers françois fur l’aflaflinat de 1 amiral
«de Coifgny & fur le fuppiiee du comte de Mont-
gonieh, ou il approuve l ’un & l’autre, &une ode
à la louange du maffacre de la faint~Barthelemi.
Bayle déclare avcâr appris de lui qu’il y eut un
«emps où les femmes portoient un miroir fur le
■ ventre. On trouve ce fait dans une déclamation j
vraiment curieufe de cet auteur contre les modes
de fon temps , laquelle fait partie de fes oeuvres
morales, aufli bien que l’éloge de la fàint-Barthelemi.
-«c Sur ce propos, mefdames, dit-il, avons à vous
demander s’il vous eft poflible de complaire
-*> à dieu & d ’être fauvées à faire ce qu’il vous
» prohibe & deffend î Non véritablement : & il
n faut, veuilliez ou non , que vous deftortilloniez,
-j» défehauvefourifliez:, dérètez, c’eft-a-dire ne p©r-
» tez plus en ailes de chauve-fouris , ou en façon
» de rets, vos cheveux par lefquels prendre dia-
» boliquement & enfiler les-hommes«pour raffafier
votre désordonné appétit ; ou bien que vous
11 foyez perdues 6c damnées, car indubitablement
ce vous eft une chofe deffendue au vieil 6c au
» nouveau teftament. Et fi le roi l ’avoit ainfi or-
v donné, il faudroit bien que vous le filfiez; mais
» pour commandement que dieu yous faffe ,
» vous n’en ferez autre chofe , ains vous mour-
« rez , comme dit eft , en votre inobédience
«j 8c fuperbe, par cefte mondanité qui vous abufe
» voire, 8c qui vous rend fi laides 8c abominables
« à regarder, que l i vbus faviez comme cela vous
"» memed, vous y mettriez plutôt le feu que de
« les montrer pour la mauvaife grâce qu’ils vous
» donnent. Et pleuft à la bonté de dieu qu’il fût
» permis à toutes .perfonnes d’appeiler celles qui
» les portent , paillardes'8c putains,afin de les en
v corigerl O-dieu ! hélas ! en quel malheureux
»> règne fommes nous tombés, de voir une telle
v dépravité fur la terre que nous voyons, jufqu’à
» porter en l’églife les mirouers de macule pen-
v dans fur le ventre ! Qu’on life toutes les hiftoires
» divines, humaines 8c prophanes, il ne fe trou-
» vera point que les impudiques 8c mérétrices les
» ayent jamais portés en public jufqu’à ce jour-
» d’hui, que le diable eft defehaîné par la France,
« ce qui eft encore plus déteftable devant dieu 8c
» devant les hommes que toutes les autres -aboli
minations. Et combien qu'il n’y ait que lescourti-
a> fanes & damoifelles raufquées qui en ufent, fi
r> eft-ce qu’avec le temps n’y aura-ni bourgeoife
3> ni chambrière, comme elles font dès-à-préfent,
3> qui par accouftumance n’en veuille porter ».
On voit que ce n’eft pas d’aujourdLui que les
modes font ridicules, ni que les pédans plus ridi-
, cules encore déclament contre. Celui-ci eft du
règne de Henri I I I , règne de lu x e , de ruine 8c
de crimes.
CAUSSIN ( N ic o l a s ) ( Hiß. de Fr. ) , jéfuite,
«tuteur de la cour fainte, & dont on difoit qu'il av.o 'u
CA U
mieux fait fes affaires à la cour fainte qu'à la-cour de
■ de France. Il fut fait confefleur de Louis XIIL II
étoit honnête homme, fimple 8c dévot : il voulut
intéreffer la religion du -prince quil dirige o it , à
rappeller la reine-mère, 8c quelqu’un oferoit-il dire
que ce n’étoit pas fon devoir ? le cardinal de Richelieu
le fit exiler. Né à TrOyes en i58:3 : mort
à Paris en 1651. La cour Jointe n’eft pas fon feul
ouvrage , mais les autres font oubliés -, '8c les rai-
fons qui ont confervé le fbtrvenir de la Cour fainte
ne font pas favorables à l’ouvrage.
CAU X de MoNtlebert ( Hift. litt. m o d .) i
auteur de Marius, tragédie, 8c de Lifemacus, autre
tragédie; la première fut repréfentée en 17 15; là
-fécondé, en 1737. La première a été attribuée &
l’eft encore au préfident Hénault. On peut voir
dans les poéfies morales de Le Fort un poëmé
moral de Caux intitulé : Vhorloge de fable , figure
du monde. Caux étoit parent des Corneilles. Mort
à Bayeux en 1733. .
CAX TON ( G u il l a u m e ) { Hift. lia . mod. ) ,
employé dans diverfes négociations par le roi
Edouard IV , eft beaucoup plus connu pour avoir
introduit l’imprimerie en Angleterre. Il mit d’abord
fous prefîe des livres de-fa compofition , entr autres
une chronique qu’il intitula : FruElus temporum. Ses
plus belles éditions font de 1477 > ^ moumt ea
1494*
C A Y E T . ( Voyei C a ïe t ) .
CAYLUS (C h a r l e s -D a n ie l d e L é v i de T h u -
b ï I res d e ) {Hift. litt, mod.'), difciple de Bofîuet,
grand-vicaire du cardinal de Noailles. Il fut janfe»
nifte 8c pieux, comme le cardinal, fans être éloquent
comme l’évêque : il fut nommé, vers 1705 ,
à l’évêché d’Auxerre. C ’eft un des derniers faints du
janfénifme, au moins parmi les évêques. I l mourut
en 1754 à 83 ans. On a recueilli fes oeuvres en quatre
volumes, 8c on a écrit fa vie en deux.
Ce nom a été au moins autant illuftré par fon neveu
Anne-Claude-Philippe de Thubières de Gri-
moard, de Peftels, de L é v i, comte de Caylus, ft
célèbre par fon amour pour les arts 8c fes bienfaits
utiles envers les artiftes & les favans. Artifte 8c fa-
vant lui-même, il gravoit 8c il fe forma un oeuvre :
Chantez Braflac , gravez Caylus,
a flit M. de Voltaire , dans /e Temple du goût. C ’eft à
M. de Czy/«*-qu'on doit le magnifique ouvrage qui
met fous-nos yeux les pierres gravées-ducabinet du
roi. Il en fit faire ries deflins-par Bouchardon, &
M. Mariette, ami de M. de Caylus, en adonné les
explications. Reçu, en 1731, honoraire à l’académie
de peinture 8c fculpture, il compofa la vie des
plus fameux peintres 8c fculpteurs de cette compagnie.
Il recueillit de nouveaux fujets de tableaux
dans Homère , d«ins Virgile, 8cc. Il fonda un prix
pour les élèves qui caraaériferoient le mieux un®
paflion : il fit graver les deflins coloriés faits à Rome ,
d’après des peintures antiques, par Pietro- Sauter