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De la branche des ducs de Foix, Louis, Gafton .
& François- Phoebus , tués enfemble dans nos !
guerres civiles, en 1580, au combat de Môn-
cravei. •
Frédéric de F o ix , fils de Louis & neveu des •
deux autres, attaché au roi de Navarre, comme ;
fou père & Tes oncles, portoit l’étendard général
à la bataille de Coutras, en ^87.
Deux de fes fils, Henri & Lotus furent tués,
Louis en 1-657 , Henri en 1658 ,. Jean - Baptifte
Gafton , leur frère aîné, avoit été tué en 1646 ,
au fiége du fort de Mar diète
De la branche des marquis de F o ix , Jean,
tué en Italie fous Henri IL
Phcebus , tué au fiége de Montauban , fous
Louis XIÏL.
La maifon de Foix a produit aufli des hommes
de mérite dans l’état eccléfiaftique :
î Q. Pierre de Foix, cardinal, nommé à vingt-
deux ans, en 1409, par l’antipape Benoît XIII,
mais confirmé en fuite par les papes légitimes
qui travailla très-utilement pour l’extinftion du
fchifme. Il fut employé en différentes légations ;
on l’appel i oit le bon légat. Ilétoit archevêque d’Arles;
il a fondé à Toy leufe , le collège de Foix. Mort
le 13 décembre 1464*
2.0. Pierre de Foix, dit le jeune, aufli cardinal,
petit neveu du précédent & qui, comme lu i, fe
difiinguoit dans les'négociations, lorfqü’il mourut,
encore à la fleur de fon âge. Il étoit évêque de
Vannes : né le 7 février 1449, créé cardinal en
1476, à vingt-fept ans. Mort le 10 août 1490.
3°, François de Foix-Candale, évêque d’Aire,
après Chriftophe fon frère en 1570, mort à
Bordeaux en 1594 , âgé, dit-on , de quatre vingt-
dix-ans, Il étoit favanr. Il avoit traduit en fran-
çois un- des ouvrages attribués- à Mercure Trifmé-
gift*; il avoit fait des commentaires fur Eu-
clide, &e.
Mais le plus célèbre de tous les prélats qui ont
porté le nom de Foix, le fameux Paul de Foix ,
archevêque de Touloufe , n’étoit de la maifon de
Foix, que par les femmes. Il étoit de celle des
comtes de Carmafn, dont le nom étoit de Veze.
Le comte de Carmain Jean I , fon trifaïeul,
avoit époufé la fille unique de cet Archam' aud
de isoix-Navaiilês, tué avec le duc de Bourgogne,
fur le pont de Montereau-Faut Yonne ; & Jean
de Carmain & de Foix, fils de Jean I , avoit époufé
Jeanne de Foix, fa confine, fille de Matthieu , „
frère cTArcliambaud. Depuis ce/temps les comtes
de Carmain ont toujours porté Le nom de Foix.
Jean de Foix, comte de Carmain, père de Paul
de Foix, avoit près de trente ans quand fes père
& mère fe marièrent; il fut déclaré légitime par
yn arrêt folemnel du parlement de Touloufe ,
en 1538 ; & dès 1518 , il avoit époufé la mère
fie Paul de Foix, Celui-ci naquit 152g, 6c fut reçu
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confeiller au parlement, en 1546, Il y fut perfécutè
parce qu’il étoit oppofé à la perfécution. Il fut
mêle dans l’affaire d Anne du Bourg. Son crime
étoit d’avoir demandé s’il ne feroit pas' poflible
de faire une diftinébon entre ceux qui nioient le
fond des myHères & la réalité des facremens, &
ceux qui n’en attaquoient que la forme ; il de-
mandoit en conféquence b l’on ne peurroit pas fo
permettre quelque indulgence, au moins à l’égard
de ceux-ci? On l'obligea de reconnoître que dans
l’euchariftie , la forme eftinféparable de la matière ;.
il fut d’ailleurs exclu, pour un an , des affemblées
du parlement.
Cet arrêt, rendu le 8 janvier 1559, par quelques
membres choifis . par mi" les catholiques les plus
zélés, fut caffé par un arrêt du 8 février 1560 ,
rendu toutes les chambres affemblées. Paul de
Foix fut dans la fuite ambaflàdeur, confeiller d’état,
archevêque de Touloufe, célébré fous tous ces
rapports, plus célèbre encore par fon amour pour
les lettres & par fon admiration pafiîonnée pour
Ariflote. On a de lui des lettres. Il môurut à
Rome en 1^84» Muret, dont il avoit été le bienfaiteur,
prononça fon oraifon funèbre; le cardinal
d’Offat avoit été fon fecrétaire d’ambaffade. -
Il y a dans le 17e. volume -des mémoires de
littérature, page 6ao & fuivantes, un mémoire
curieux de M. Secouffe fur Paul de Foix.
FOLARD. ( C h a r le s ) ( Hiß. mod. ) C’eft
le fameux chevalier Folard, digne de parvenir
aux fuprêmes honneurs de la guerre , comme Rofe
& Fabert, après avoir commencé, comme eux, par
êtrefimple loldat. La guerre ne fut point pour lui tin
fimple métier, "mais un art favant & profond ,
réfultat d’une multitude d’arts : formé par les
commentaires de Céfar, il fut en état de donner
fes commentaires fur Polybe ; Charles XII
fut un de fes maîtres & le maréchal de Saxe fut fon
difciple. Il communiqua lui-même,en grand maître,
fes idées à Charles X I I , qui les adopta, & qui
v-al!oit l’emptayer à les exécuter , lorfque ce roi
guerrier fut tué au fiége de Frédéric S hall. Le
chevalier Folard revint dans fa patrie qu’il n’avoit
quittée que parce qu’elle étoit en paix, & que pour
aller donner & recevoir ailleurs des leçons fur
la guerre. Il avoir fervi la France fous les Ven-
dômes & fous les Viilars, dans la guerre de la
fuccefiîon ; il revint la fepvir en 1719 , contre
l’Efpagne, fous M. de Berwick, autrefois le défendeur
& le vengeur de l’Efpagne. C e fut la
dernière campagne du chevalier Folard. Dans la
guerre de 1688; il avoit fait le métier de partifan ,
qui avoit éié pour lui une foarce d’inftru étions
dont cet état n’avoit pas paru jnfqties-là fufeep-
tible. En 1705 , dans le cours de la grande guerre
de la fucceffion d’ECpagne, il avoit été dangereufe-
ment blefîe de trois coups de feu à la bataille de
Caflano , ce qui ne l’empêcha pas de réfléchir
profondément fut l’ordre de cette bataille & d’y
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méditer fon fyftême des colonnes. Il avoit encore (
été bleffé à la bataille de Malplaquet, & avoit <
été fait prifonnier quelque temps après. Une mul* j
titnde de fticeès ,de détails furent dus à fa valeur, J
à fon intelligence, à fa bonne conduite; & il en j
auroit fans doute eu de plus généraux & de plus 1
clécififs, fi fes talens avoient été employés plus
en grand. En 17 14 , il avoit concouru à la défenfe
de Maltîie , aflîogée par les Turcs. Il inflruifit les
guerriers par fes écrits, après les avoir animés
par fon exemple. Il employa les loîfirs de la paix
à enfeigner l’art delà guerre. On a de lu i,'outre
fes commentaires fur Polybe, un recueil de nouvelles
découvertes fur la guerre , un traité de là défenfe
des places , un traité du métier de parti fin.
L ’homme le plus diftingué paie toujours tribut
à la nature par quelque foibleffe. Les miracles &
les convulfions de Saint-Médard eurent dans le
chevalier Folard un partifan qui les accrédita. Sa
réputation ne contribua pas médiocrement à répandre
& à prolonger l’erreur. Il eft très vraifem-
folable qu’il la partagea de bonne foi, & ce n’étoit
pas aflurément faute de lumières ; on ne dira
pas du moins qu’il ait voulu par-là faire fa cour.
M. le chevalier Folard mourut en 1752, à Avignon
où il étoit né en 1669. Il a paru en 175.3 ? des
mémoires pour fervir à fon hiftoire.,..
Son nom efi encore porté avec gloire par un
neveu, qui a été pour les négociations, ce que
l’oncle étoit pour la guerre qui , par l’aménité
de fon caraâère & la douceur aimable de
fes moeurs, infpire à tous ceux qui le connoiffent,
l’intérêt 3 la bien-veillance & le refpeél.
Le P. Folard, jéfuite , ( François Melchior ),
étoit frère du chevalier, il étoit de l’académie
de Lyon. Oh a de lui la tragédie d’OEdipe 8c celle
de Thémijlocle , & l'oraifon funèbre du maréchal de
Viilars, dont l’exorde & quelques morceaux ont
eu de la réputation.
FOLENGO. ( T h éo ph il e ) ( Voye^ C o c c a y e .)
FOLIETA. ( Voye^ F o g l ie t a . )
FOLKES, ( M a r t in ) ( H i j l . litt. mod. ) antiquaire,
, phyficien & mathématicien anglois ,
membre diftingué de l’académie des fciences de
Paris & de la fociété royale de Londres. Dans
cette dernière, ©il il fut reçu à vingt-quatre ans,
Newton le nomma fon vice-préfident, & il fut
préfident après Sloane. Il a rempli de favans
mémoires les tranfaélions p h ilo fo p h iq u e s . Il a laiffé
un ouvrage eftimé de fa nation f u r le s rtlonnoies
d ’ argent d’Angleterre , depuis la conquête jufqu’à
fon temps. Né à Weftmiflfter vers l’an 1690 ;
mort à Londres en 1754.
FONSECA, (Pier re d e . ) {Hijl. litt. mod.) jéfuite
portugais, mort à Lisbonne en 1599, fé prétend©ïl
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l’inventeur de la fcience moyenne, & il réclame cetie
découverte dans une groffe méraphyfiq.ue en quatre
volumes in-folio.
F O N T , ( Jo se ph d e l a ) ( Hi/2. litt. mod. )
auteur de Y épreuve réciproque, des trois frères rivaux ,
& de quelques autres pièces comiques & lyriques.
Né à Paris en 1686 ; mort à Pafly près Paris
en 1725 , carrière bien courte , & qui, prolongée,,
eût pu enrichir le théâtre.
FONTAINE- ( Je a n de l a ) ( H iß . lia. mod:. )
M. Diderot a écrit fa vie en dix ou douze phrafes
& l’a mife à la tête d’une jolie édition de fes
contes; on pourroit l’écrire en un gros volume,
fi l’on vouloit raflembler tontes les- hiftoriettes
qu’on a racontées fur fes drftraélions & fes naïvetés.
Au fond , toute fon hiftoïre eft dans fes oeuvres
& qui ne connoît pas fes oeuvres ? qui ne les
fait pas prefque par coeur? Né à Château-Thierry,
le 8 juillet 1621 ; mort à Paris en 1695.
Nous ne remarquerons ici que deux chofes ,
parce que ce font des traits de caraâère. L’une
eft l’étonnement dont il fut' faifi lorfque ,. dans
une grande maladie qu’il eut trois ans avant fa
mort, il entendit les miniftres-de la religion lui
reprocher fes contes, comme un ouvrage dangereux
pour les moeurs ; on croiroit qu’il auroit
pris à la lettre ce qu’il dit lui-même dans un de
fes prologues.
S’ils font faux,, ee font vains tfifeours.
S’ils font vrais r on les défapprouve.
Iroir-il , après tout , s’alarmer fans raifon
Pour un peu de plaifantefie ?
Je craindrois bien plutôt que la cajolerie’
Ne mît le feu dans la maifon.
Chaflez les foupi-rans , be lle s , fouffrez mon livre.
Je réponds de vous corps pour corps........,«
Mais , pour bons tours, laiflez-lesrlà ;
Ge font chofes indifférentes
J‘e n’y vois rien de périlleux :
Les mères, les maris me prendront aux cheveux.
Pour dix ou douze contes bleus!
'Voyez un peu la belle affaire !
Ce que je n’ ai pas. f a i tm o n livre iroit le faire ?
L’autre trait eft ,. qu’a- fa mort on le trouva
couvert d’un cilice.
Cependant , depuis ce qu’on appela fit conver-
fion , il étoit retourné encore à fon péché , & avoit
compofê quelques, nouveaux contes du même
genre que les autres ; par exemple , la Clochette.
Il femble encore que ce foit à cette récidive
qu’il faffe allufion, dans le prologue de ce conte,
O combien l’homme eft inconftant, divers»
Foible,,-légeXj, tenant mal fa parole !•