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Au refie > fi nous donnons à Garamond le titre
de roi de France, c’efl pour nous conformer à
l’ufage ; il n’exifloit point dans le monde de royaume
de ce nom, & ce ne fut que fous la fécondé race
qu’il put s’appliquer au pays que nous habitons.
Jufqu’à ce temps les Gaules , quoiqu’affujetties
aux François , confervèrent la gloire de leur premier
nom. (M — y . )
FARE ; ( Sa in t e ) ( Hiß. de Fr. ) fondatrice &
abbeffe de Faremoutier , foeur de faint Faron,
évêque de Meaux & de Changulfe, évêque de
L a on , morte vers le milieu du feptième fiècle.
« Les douceurs célefles qu’elle avoit goûtées fous
*> les ailes de fainte Fare » , dit Boffiiet, en parlant
de la princeffe Anne de Gonzague ; élevée
au couvent de Faremoutier.
FARE. ( la ) ( Ph il ip p e -C h a r l e s d e ) {Hiß.
de Fr. ) Le maréchal de la Fare , nommé maréchal
de France en 1746 „ mort le 4 feptembre 1 7 5 z ,
& qui avoit été capitaine des gardes-du-corps du
régent & chevalier d’honneur de la dauphine,
infante d’Efpagne, première femme du père du
r o i , étoit fils du marquis de la Fare ( Charles-
A ugufle ), aufli capitaine des gardes du régent, &
qui l’avoit été du père de ce prince. Charles-
Augufle efl ce marquis de la Fare , auteur des
mémoires qui portent fon nom & de quelques
pièces de vers, plufieursfois imprimées,à la fuite
des oeuvres de l’abbé de Chaulieu, fon ami. La
plus jolie de ces pièces efl celle qu’il fit pour
madame de Caylus :
Je te promets un regard de Caylus,
& que M. de Voltaire a rapportée dans le fiecle
de Louis X IV ; c’efl de ce marquis de la Fare
que le même M, de Voltaire a d it, dans le Temple
du Goût :
L a Fare avec plus de mollefle , •
En baiflant fa lyre d’un to n .
Chàntoit auprès de fa maître fie
Quelques vers fans précifion
Que le plaifir & la pare fie ;
Diéloient fans l’aide d1 Apollon.
Il mourut le 3 juin 1713-
F A R E L , ( G u il l a um e ) ( Hiß. du Calvinifine.j
de Gap en Dauphiné, ami de Luther, de Zuin-
g le , de Calvin, répandôit, par-tout où on vouloir
l ’entendre , les nouvelles opinions : après s’être
fait chaiTer de Meaux pour fadoélrine,; après avoir
prêché & excité des troubles a Grenoble, à G ap,
à Bâle, à Strasbourg, à Metz, à Montbelliard, à
Laufanne , à Neuchâtel, dans la ville d’A ig le ,
dans le baiilage de Morat, dans l’abbaye de Gorze,
il acquit affez d’autorité à Genève pour, y renver-
fer les autels St brifer les images en plein jour.
F A R
fans que ce tranfport d’iconoelaflc parût fcanda-
lifer. Il arracha, au milieu d’une proceffion, une
flatue de faint Antoine des mains du prêtre qui
. la^portoit, & la jeta dans la rivière ; il arrêtoit
dans les rues les prêtres qu’il trouvoit portant le
viatique aux malades, & il les avertiffoit que ce
qu’ils portoient avec1 tant de folemnité, n’étoit
que du pain ; les prédicateurs catholiques étoient
publiquement & impunément infultés ; on les
inteirompoit dans leurs fermons, on leur donnoit
des démentis; les deux partis en venoient fouvent
aux mains, tout étoit en combuflion dans la ville.
Les cordeliers du couvent de R iv e , déjà entraînés
par les nouvelles opinions, ouvrirent une
thèfe publique, où tout le monde eut la liberté
de tout dire, & où les magiflrats affilièrent pour
prononcer entre l’églife romaine & la réformée,
comme on avoit fait à Zurich & à Berne. L e
premier effet de cette difpute fut que le père
Bernard, gardien des cordeliers & préfident de
la thèfe, fe maria & -ypla fon couvent pour affi-
gner un douaire à fa femme ; mais un effet beaucoup
plus important de cette même conférence,
ce fut la profcription folemnellè de la religion
romaine , faite par le gouvernement le 27 août
1535 ; l’année fuivante Genève confacra cet événement
par une infcription qu’elle fit graver fur
une table d’airain confervée dans l’hôtel-de-ville :
« E n mémoire d e la g râ ce q u e D i e u n o u s a f a i t e
» d ’ a v o ir f e c o u é le j o u g d e V d n té c h r ijl, a b o li l a f u p e r f
» t i t io n & r ecou v r é notre lib e rté .
Le clergé féculier, les moines fortirent de la ville,1
les religieufes de Sainte-Claire furent invitées,
par un fermon d e F a r e l , à quitter le voile & à fe
marier. F a r e l prit.pour texte : ex u rg en s M a r ia a b i i t i n
m on tana . Les religieufes ne crurënt point qu’il leur fût
permis de courir les champs, parce que Marie avoit
été vifiter fa coufine Elifabeth fur les montagnes de
Judée ; toutes , excepté une feule, nommée la
foeur Blaifine , refusèrent la liberté qu’on leur
offroit : les magiflrats les firent conduire , fous
une bonne efcorte & avec toutes fortes d’égards,
jufqu’aux frontières de la république ; elles fe retirèrent
à A nnecy, où le duc de Savoie avoit
fait préparer un mônaflère pour les recevoir. F a r e l ,
qui d’abord avoit été accueilli à Genève, qui en-
fuite en avoit été chaffé , en devint le principal
miniflre ; il engagea Calvin à partager les travaux
de fon apoflolat ; ( voyez l’article C a lv in , j ils travaillèrent
de concert, mais avec une ardeur qui
parut exceffive & qui les fit bientôt chaffer tous
les deux. F a r e l alla de nouveau prêcher à Bâle ,
puis à Neuchâtel, où il mourut en 1365 , s’étant
marié à foixante-neuf ans. On a de lui quelques
écrits polémiques contre l’églife romaine.
FARET. ( N ic o l a s ) ( H i j l . l i t t . m o d . j C ’efl
de lui que Boileau parle dans ces deux vers;
F A R
Ainfi , tel autrefois qu’on vit avec Faret
Charbonner de fes vers les murs d’un cabaret."
& ce tel qu’on vit avec Faret efl Saint - Amand ,
fon ami, qui l’a célébré dans fes vers comme un
.aimable 8t illuflre débauché. Faret étoit de l'académie
françoife. Il mourut en 1646. On a de lui : v
l'Honnête hçmme,, ouvrage imité de l’italien de Bal-
thafar Caftiglione. • { . J
FARGIS. ( d u ) {Hiß. de Fr.) Magdeleine de
S illy , comtéffe de là Rochepot, femme de Charles
d’Angennes du Fargis, confeiller d’état & ambaf-
fadeur en Ëfpagne ; dame d’atours de la reine Anne
d’Autriche. Une jeune reine, aimable, mal-
heureufe, perfécutée par un miniflre violent, par
un prêtre fanguinaire & amoureux, qui fe vengeait
de n’avoir pas fu plaire, infpire naturellement ■
un intérêt tendre & un v if enthoufiafme de zèle,
fur-tout dans ceux qui l’approchent & que le devoir
attache particuliérement à fa perfonne. La
comteffe du Fargis ne put voir fa maîtreffe-oppri-
mée fans lui prêter fon foible fecours ; elle entra
dans quelques projets dont le but étoit de diminuer
ou d’anéantir le pouvoir fans bornes^du
cardinal de Richelieu. Ces projets furent traités
d’intrigues , parce qu’ils n’avoient pas réuffi, & de
crimes d’é tat, parce q u e , fous la tyrannie , le
crime d’état efl de déplaire à l’homme tout-puif-
fant : madame du Fargis fut obligée de quitter la
France ; & fur des lettres d’e lle, écrites en chiffres,
& qui furent interceptées, le cardinal, confommant
fa violence autant qu’il étoit en lui, fit rendre en
1631 un arrêt par la commiffion qui s’appelloit la
chambre de juflice de l’arfenal, & cet arrêr Condamna
madame du Fargis à être décapitée. Elle
mourut, toujours expatriée, à Louvain en 1639
au mois de feptembre. Elle eut un fils, tué au
fiége d’Arras en 1640.
T A R I A de Soufa , ( E m m a n u e l ) ( Hiß. litt.
moi.')., gentilhomme portugais , chevalier de l’ordre
de Chrift . auteur d’une hifloire de Portugal, con- j
duite jufqu’au règne du cardinal Henri , in-fol. &
d’un autre ouvrage en fix volumes in fo l., intitulé ;
l ’Europe, l’A fê & T Afrique portugaifes. Le même
auteur a laiffé auffi des. poéfies. Mort à Madrid
en 1649,
FARINACCIO , (P ro s pe r ) (H iß. litt, rnod. y
bon jurifconfulte, du moins pour les Ultramontains
, affez méchant homme. Le Pape Clément
V I i l difoit de lui : la farine efi bonne , le fac ne
vaut rien. On a fes ouvrages en 13 volumes in-fol.
Né en 1554 à Rome, mort auffi à Rome le 30
oélobre 1618.
FARNABE , ( T h o m a s ) ( Hiß. litt. rnod. )
fa van t anglois dont nous avons des éditions connues
de Térence, de Virgile, d’Ovidç, de JuYéna],
F A R
de Per fe, de Sén.eque', de Martial, de Lucain ; il
avoit couru les mers avec François Drake &
Jean Hawkins; il avoit été foldat, puis déferteur.
Toujours ;fidèle à Charles I dans fa difgrace ;
puifqu’il faut de* .rois , difoit-il, j ’pïme mieux neri
avoir qu un quet d’en avoir cinq cent. Mort en 1647-
FARNESE, voyc{ Pa r m e .
FARON. ( S a i n t ) (Hijl. de Fri) Voyez l’article
F a r e . Il fonda l’abbaye nommée de fon nom
Saint-Faronriès-Meaux. Mort le 28 oélobre 6 7 2 .
FATHIMTTES ou FATHEMITES, f. m. pl.
( Hi/L rnod. ) defeendans de Mahomet par Fathima
ou Fatham,ah fa-, fille.
La dynaflie des Fqthimites, c’efl.-à-dire des
.princes defcen.dus en ligne direéle d’Ali & de
Fathima, fille de Mahomet, fon époufe, commença
en Afrique l’an de l’hégire 296, de J. C.
‘968 , par Abqn Mohammed Obeidallab.
Les Fathimites conquirent, enfuite l’Egypte , &
s’y .établirent en qualité de califes.
Les califes Fathimites d’Egypte finirent dans la
perfonne d’Abed, l’ân 567 de l’hégire, de Jefus-
Chrifl" 1 1 7 Ï , après avoir régné 208 ans depuis la
conquête de Moez, & 268 depuis leur établiffe-
ment en Afrique. DïEl. de Trév. & Chambers. (G.)
FAU CH E T , ( C l a u d e ) (Hijl. litt. rnod.) préfident
de la cour des monnoies de Paris ; né en
1329, mort en 1:601. Il connoiffoit affez bien nos
antiquités , & aujourd’hui même on le confulte 8c
on le cite fur ces objets d’érudition. Ses principaux
ouvragés font les Antiquités gauloifes &
. Frartçpifes., dont la fécondé partie efl une efpèce
d’hifloire de France , mais des deux premières
races feulement s les noms & fornmaires des oeuvres
de cent vingt-^fept anciens poètes français ; un traité
des Libertés de l’églife gallicane', un traité de Y Origine
des chevaliers , armoiries, &c. Les oeuvres du
préfident Fauchet furent imprimées en 1610 ; c’étoit
le temps d’effayer fi Louis XIII avoit quelque
goût pour la leélure; c’étoit le temps de lui
apprendre l’hifloire de fon royaume & celle des
rois fes prédéceffeurs on crut l’hifloire de France
du préfident Fauchet propre à inflruire ce prince ;
mais on ne confidéra pas affez combien elle étoit
loin de pouvoir l’amufer ; Gomberville, cité par
M. le préfident Hénault, dit que ce livre dégoûta
pour jamais Louis XIII de la leélure ; il efl vrai
qu’il n’eut jamais un defir bien ardent de s’inf-
truire.
FAUCHEUR, (M ic h e l l e ) (Hijl.litt.mod.)
miniflre proteflant du dix-feptième fiècle, qu’on
| trouvoit alors fi éloquent, que le maréchal de la
1 Force , au fortir d’un de fes fermons fur le duel ,
[ dit tout haut : à préfent, fi on m’envoyoit un cartel ,
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