€ 6 6 G A ï
fur le miniftère de la chaire, qui ont mérité d’être
attribuées à Maffillon.
GAILLARD (H onoré ) ( Hiß. litt.-mod. )
jéfuite, célébré par la prédication. On n’a point
fes fermons , on fait cependant qu’il avoit pris
foin de les raffembtér ; mais on a de lui quelques
oraifons funèbres , imprimées féparément. Né à
Aix en 1641 ; mort à Paris en 1727.
G A L , ( Sa in t ) ( Hiß. ecclèf ) fondateur du
monaffère de fon nom en Suiffe, en fut le premier
abbé en 614. Il mourut vers l’an 646; il
étoit d’Irlande & difciple de S. Colomban.
Un antre Saint Gai avoit été évêque de Clermont
, & étoit mort vers l’an 552.
G A L A S , ( Ma t t h ie u ) ( Hiß. mod. ) un des
généraux des empereurs Ferdinand II & Ferdinand
III dans la guerre de trente ans, élève du
comte de Tilly. 11 eut peu de fuccès dans le
commandement des armées, le général Banier
en dit la raifon. ( Voyeç l'article Bà Nie r . ) En
1635 , il prit Keiferloutre fur les Suédois : ên
16 3 6 , il infpira-beaucoup de terreur, lorfqu’on
le vit entrer avec le duc de Lorraine en Bourgogne
, dans le même temps ou du côté du
Nord les Efpagnols prenoient Corbie. Il afiiégea
Saint-Jean-de-Lône : ce liège offre un des plus
baux monu-.nens du courage & du patriotifme
François. Le général Galas avoit une armée de
quatre-vingt mille hommes ; la place étoit prefque
fans fortifications ; la famine & la pelle y. éta-
ïOrent leurs ravages ; la garnifon étoit réduite à
cent-cinquante hommes ; le nombre des habitans
en état de porter les armes, n’etoit pas beaucoup
plus grand ; le commandant de la place
étoit attaqué de la pelle ; fon lieutenant n’étoit
propre qu’à décourager la garnifon par fa timidité
, il étoit même fufpeél d’intelligence avec
l'ennemi ; mais les bourgeois, & parmi eux les
vieillards , les enfans & les femmes mêmes ,
donnèrent l’ex-mple d’une confiance fi héroïque,
qu’il fallut bien que la garnifon s’empreffât à
l’imiter & à la féconder. Le prince de Condé
(père du grand Condé ) , grâce à cette confiance,
eut le temps d’envoyer au fecours d e là place,
le comte de Rantzau, qui fut depuis , le célèbre
maréchal de Rantzau ; & le liège fut levé le
3 novembre. La v e ille , les habitans , qui avoient
déjà foutemi un affaut, Si qui voyoient qu’on
préparoit tout pour un fécond., s’éfoien t affemblés,
& par une délibération commune Si unanime ,
qui exille, ils déclarèrent vouloir tous mourir
pour la défenfe de la place ; « même font réfolus,
ce font leurs termes , en cas que par malheur
» ils vinffent à être forcés, de mettre le feu dans
» leurs maifons & aux poudres & munitions de
» guerre, étant en la maifon-de - v ille , afin que
n les ennemis ne recouvrent aucun avantage,
G A L
>1 Si enfuite de c e , tous mourir l’épée à la main ;
» & à toute extrémité , & où il y auroit moyen
» de retraite, de le faire fur le pont de Saône,
» Si jetter, en fortant, une arcade d’icelui dans
» l’eau, afin d’avoir moyen de fe retirer en sû-
1» reté. » L’affemblée fe tenoit au corps-de-garde
de la porte de Saône , & on porta l’acte à ligner
fur la brèche à tons ceux qui la gardoient. Parmi
les défenfeurs de Saint-Jean-de-Lône étoient le
baron Desbarres & Trémont fon fils, gentilshommes
du voilinage , qui étoient venus s’enfermer
dans la place, réfolus de périr avec les
habitans.
En 1645, le général G a l a s , joint avec l’archiduc
Léopold, frère de Ferdinand III Si avec
Jean de Vert , eut -l’honneur de faire lever le
fiêge d’Haiibron à M. de Turenne & an maréchal
de Çrammont, pendant l’abfence Si la maladie
du duc d’Enguien ( le grand Condé ) , à
la perfonne duquel feul la fortune des armes de
la France fembloit alors attachée. Les Impériaux
reprirent dans cette campagne tout ce qui leur
avoit été enlevé entre le Neckre & le Danube.
G a la s mourut à Vienne en Autriche, en 1647,
il étoit né à Trente, en 1589.
G A L B A , ( Se r g iu s ) ( Hiß. rom. ) fuccefîeur
de Néron , étoit de l’illullre famille des Sülpicius ,
qui avoient la chimère de prétendre être ifîùs de
Jupiter & de Paliphaé. Il naquit dans un village
près de Terracine , ou il pana fa jeuneffe dans
l’étude de la jurifprudence. Sa femme Lepide fixa
toute fa tendreffe, 8c il fut réfifier aux careffes
d’Agrippine qui le follicitoit au divorce pour le
faire paffer dans fon lit. Fidèle à fon premier
amour, il vécut dans le célibat après la mort de
fa femme dont il avoit eü deùx enfans. Sa modération
le mit à l’abri des orages qui, dans ces teihps
de troùbles, renverfoient la fortune des principaux
citoyens. Il fut redevable de fa tranquillité au crédit
de Livie , q u i, en mourant, lui légua douze
cents cinquante mille écus : mais ce don fut annuité
par Tibère. Ayant été élu préteur avant
l’âge , il célébra en l’honneur de Flore des jeux où
l’on vit des éléphans danfer fur" la corde. Après
avoir été conful & gouverneur d’Aquitaine , il fut
envoyé par les légions pour rétablir l’ancienne
difcipline. Sa févérité impofante réprima la licence
fans trouver de rebelles. Après la mort de Cali-
gula il parut vouloir mener une vie privée, mais
Claudius qui l’aimoit, le mit à la tête de la cohorte
qui veilloit à fa garde. L ’Afrique étoit alors agitée
de diffentions civiles, il fut choifi pour y rétablir
le calme. La fageffe de fon adminiff ration lui mérita
les honneurs du triomphe. & la dignité facer-
dotale : dans les premières années du règne de
Néron , il s’éloigna des affaires pour vivre dans la
retraite; mais on l’arracha à fon lôifir pour l’envoyer
commander en Efpagne , où Vindex le follicita
d’adhérer à la rébellion qu’il avoit excitée dans les.
G A L
Gaules. Les crimes de Néron ayant foulevé le
peuple & l’armée, Galba fut proclamé empereur
par les légions d’Efpagne : mais il ne prit que le
titre de lieutenant du fénat & du peuple, jufqu’à
la mort de Néron qui fut le dernier de la
famille d’Augufte. Le fénat & les chevaliers, fatis-
faits d’être délivrés de leur tyran, ne contefterent
point aux légions le droit d’elire. 1 empereur, &.
Jedr choix fut confirmé. Galba démentit bientôt
Fidée qu’on avoit conçue de fa capacité. Sa vieil—
leffe Si fon avarice le firent tomber dans le mépris.
On ne vit plus qu’un vieillard languiffant qui
s’abandonnoit aux confeils pervers de fes favoris.
Il avoit été jufqu’alors févère ; il fe montra cruel
en faifant mourir un confulaîre, & un conful
défigné, fans leur permettre de fe juftifier. Les
foldats de l’armée navale furent décimés; Rome
fut remplie de.gens de guerre, q u i, n’ayant ni
chef, ni paye , y vivoient de leur brigandage. Les
troupes, qui aimoîent autant les vices des empereurs,
qu’elles avoient autrefois aimé leurs vertus,
avoient oublié l’ancienne difcipline que Galba fe
propofoit de rétablir. Le mécontentement fut
général, & fur-tout dans la baffe-Allemagne,
où Vitellius fut envoyé pour en pacifier les
troubles. Galba crut devoir fe ménager un appui
en défignant fon fucceffeur. Son choix tomba fur
Pifon qui comptoit parmi fes ancêtres Craffus &
Pompée. Othon, qui avoit paffé fa jeuneffe à la
cour de Néron, dont il avoit partage les débauchés
, ne put fouffrir qu’un autre lui eut été
préféré. Son efprit étoit auffi vigoureux que fon
corps étoit efféminé. Son ambition etpit allumée
par les prédirions des aftrologues qui lui pro-
mettoient l’empire. Il commença par fe concilier
l’affe&ion des gens de guerre par fes manières
fimples & populaires ; il careffoit les vieux foldafs,
les appelloit fes camarades, & les aidoit| de fa
bourfe & de fon crédit. Chaque fois qu il regaloit
Galba , il faifoit un préfent de cent fefterces à
la cohorte qui étoit de garde à fa porte. Ces
îargeffes rendaient plus fenfibles l’a varicelle Galba, ,
qui avoit coutume de dire qu’il n’avoit point
acheté l’empire. L’efprit de révolte fe communiqua
aux légions, Si aux troupes auxiliaires qui
étoient encouragées par la rébellion de l’armée
d’Allemagne. Vingt-trois prétoriens rencontrent
Othon dans les rues de Rome, Si le proclament
•empereur. Leur nombre groffitdans leur marche ;
ils le conduifent au camp, où tous les foldats >
l’environnent,/ Si le place au milieu (des étendards.
Chacun lui jure de verfer fon fang pour
fa défend. Galba, inftmit de cè tumulte, fe rend
dans la place publique avec Pifon qu’il venoit
d’adopter; il voit des gens qui 1e plaignent, & n e
Voit perfonne qui s’offre à le venger. Othon profite
de la première chaleur de fes partifans, s’avance
à la tête de la cavalerie dans la place publique,
d’où il écarte le peuple Si les fénateurs. Un enfei-
gne de cohorte foule aux pieds l’image de Galba ,
GA L 667
1 que fes porteurs, en fuyant, renverfentdansla boue.
Alors fe vovrnt entouré d’affaflins, il s’écrie :
Frappez ,, f i l’intérêt de la république le demande,
Julius-Ca; 11s, foldat tégionaire, lui enfonce fon
épée dans le corps devant le temple de Céfar.
Ainfi finit Galba, âgé de foixante Si treize ans. Il
avoit vécu avec gloire fous cinq empereurs , &
avoit été plus heureux fous l’empire des autres que
fous le fien. Il fut plutôt fans vices que vertueux.
Bon maître, ami fidèle, il craignoit de découv®*
les coupables pour n’avoir point à les punir. Quoiqu’il
n’aimât point l’éclat Si le bruit, il étoit
extrêmement jaloux de fa réputation. Satisfait de
ce qu’il poffédoit, il ne convoitoit point le bien
; d’autrui ; mais il étoit économe du fien, & avare
j. de celui du public. On prit pour fageffe ce qui
! n’étoit en lui qu’une froide indifférence. Il fignala
: fa jeuneffe dans les guerres d’A llemagne, & fit
! paroître beaucoup de modération & de capacité
; dans fon gouvernement d’Afrique Si d’Efpagne :
: enfin , tant qu’il ne fut qu’homme privé , il parut
digne de l’empire. ( T-n . )
G A L E , ( T h om a s ) {Hiß. litt, mod,) (avant
anglois, auteur de livres d’érudition fort efiimes,
dont voici les principaux.
Hifiorioe. poëticce antiqui fcriptores.
Hifloriet Britannica. , Saxonica 6* Anglo-T)anica
fcriptores quindecim.
- Rhetores feleEli.
Jamblieus de myfleriis Egypiiomm , &c.
Opufeula mythologica, ethïca & phyfica.
Thomas Gale a donné auflt une favante édition
de l’itinéraire d’Antonin. Il étoit de la fociétè
royale de Londres, Si fut doyen d’Y orck en 1697.
Il mourut en 1709.
G A L E N , ( Je a n V an ) ( Hiß. de Hollande. )
capitaine fameux au fervice des Provinces Unies ,
fut d’abord matelot, & parvint rapidement aux
premiers honneurs de la marine militaire; Dans un
combat de mer, livré devant Livourne en 1652»
il fut bleffé' à la jambe , il continua de combattre ;
il fallut la lui couper, Si ii mourut neuf jours
après, à Livourne, des fuites de cette opération.
Un autre Galen, ( Chrifiophe-Bernard ) évêque
de Munffer , avoit la valeur & la cruauté d’un
foldat qui ne fait être que foldat il fe fit en quelque
forte 1e tyran de la ville dont il étoit évêque,
en y faifant conftruire une citadelle pour la fou,-
mettre : il fervit les Anglois contre les Holl: ndois
dans la guerre qui finit en 16,66 , par la médiation
de Louis XIV. Dans la guerre de 1672 , il étoit uni
avec tés François contre tés Hollandois , qui lui
retenoient un domaine qu’il réclamait. Il mourut en
1678. On a écrit fa v ie , honneur plus fbuyeat
accordé que mérité.
p p p p i