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Il fut reçu, ep 17169 à l'académie des înfcrîp-
tions & belles-lettres. Il lui a donné de fa vans
mémoires fur diverfes matières, entre autres fur
les AJJaJJins & le Vieux dç la montagne.
Nul genre de connoiflances ne lui étoit étranger.
Il a traduit en latin un ouvrage de M. Villemot,
phyftcien célèbre, & l’un de fes plus intimes amis ,
intitula, nouveau Syficme, on nouvelle Explication
du mouvement des planètes. Il a eu la réputation
de très-bien écrire en latin : on a comparé fa lati-
nifé à celle dç Celfe.
. Un recueil de plus de cinquante mille cartes,
divifé en vingt-quatre claffes, dont chacune eft
fubdivifée en plusieurs branchés, & qui contient
une multitudeprodigieufe d’extraits, d’indications,
d’anecdotes, de critiques fa vantes, fruit de fes
réflexions, montre l’ufage qu’il fut faire d une
bibliothèque de quarante-cinq mille volumes; Il
a donné à la bibliothèque du foi tous ceux de fes
livres qui n’y étoient pas, & par cette difpofition
fi généreufe , & fi favorable au public, plus d’onze
mille volumes nouveaux ont enrichi la bibliothèque
du roi. On dit qu’il a plufieurs fois racheté des
livrés qu’il avoit prêtés, jugeant que , puifqu’on
ne les lui rendoit pas, on les avoit perdus , ou
qu’on en avoit encore befoin, & ne voulant pas les
redemander. Enfin, il a employé une vie de quatre-
vingt-onze ans à faire du bien, & à étendre les
connoiflances humaines pat-tous les moyens qui
étoient en fa puiffance-. À fon çonvoi, où fe trou-
voie nt beaucoup de gens de lettres, 6ç où beaucouo
d’autres fe feroient trouvés ?
Si ,, comme à l’imérçc Pâme humaine eft liée >
La vertu qu-j n’eft plus n’étoit pas oubliée ,
M. d’Alembert s’étonnoit, & s’indignoit, d’en
trouver fi peu ; il crioit à haute voix : c'eft un grand
fcandale de voir j î peu de gens de lettres rendre les
derniers devoirs à un homme qui a f i bien mérité deux
tous y & j en dirai bien mon avis q tous ceux qui ne
font pas ici,
La longévité de la famille de M. Falcpnet ne
s’eft pas étendue jufqu’à fa poftérité. 11 avoit eu
quatre enfans; ils étoient tous - morts long-temps
avant lui;
Mr Le Beau a fait fon éloge hiftorique, où on
vpudroit bien ne pas voir que les eaux d’A ix en
Savoie , qui dévoient leur rétabliffement à André
Falconet, ne furent point ingrates , parce qu’elles
rendirent la fan té à fon petit-fils ; que ce petit-fils,
(Camille) pendant fa maladie, étoit réduit à la
-compagniè des en fa ns de fon âge, qui nétoient pas
des livres ; que la fameufe madame Guyon étant
entrée en' difpute avec M. Falconct, T amazone fut
vaincue ; que M. Falconct la laijfa marcher fur les
nues y au milieu des vapeurs d’une dévotion hafar-
deufe y & qu'il fe tint content de rahîper für la terre*
O h voudroit fur * tout qu’un homme qui aypit
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tant d’efprit & de goût en latin , n’en eût pas été
aflez dépourvu en françois pour s’imaginer reffem*.
hier, par cés gentillefTes, à M. de Fpntenelle.
FALIERI, ( Marin ) dpge de Venife, cpnfpira
contre fa république, & eut la tête tranchée «t
quatre-vingts ans, en 1354.
Un autre FALIERI, (O rd e l a fo ) doge ds
Venife an commencement du douzième fièclç,
avoit acquis plus de gloire, & avoit été çué en.
combattant pour fa patrie.
FALKLAND, (-Lucius C a r y , vicpmte d e )
{Hiß. d’Anglet'.') fêcrétaire d’état fous le règne
de Charles I*r, miniftre vertueux, zélateur ardenç
& tendre de la paix, & qui ne s’en, croÿoit que
plus obligé de s’expofer à tous les dangers de
la guerre, fut tué à la bataille eje Neubury ep
1643.
Ej C’eft de lui que Pope a c|ic dans VEJfqi fui\
l ’Homme :
Vois le jufte Falkland étendu fur la poudre,
FALLOPE, (Gabriel ) ( Hiß. litt, mod.') médecin
italien çelèbre , paffe pour avoir découvert cette
partie de la matrice, nomméç de fon nom lq trompe
de Fallope. On affure cependant qu’elle n’étoiç
pas inconnue aux anciens; mais en matière d'invention
& de découvertes , c’efi un grand préjugé
que de donner fon nom. Né à Modène, mort *
Padoueen 1562, fVoyer Fabricjus , dit Aaua-i
pendente. )
? FAMILIERS, f. m. pl. { Hiß. mod. ) nom qué
lon^cîonne en Elpagne 6c en Portugal ajix officiers
de Tihquifition dont la fon&iôn eft de faire arrêtef
les accufés. Il y a des grands & d’autres perfonnes
confiderables q ui, à la honte de l’humanité? fi»
font gloire de ce titre odieux, 6ç vont mçme jufqu’à'
en exercer les fondions. ( G )
FAMNE , ( Hiß. mod. ) mefure qui eft d’ufagq
en Suède; c’en la même choie qu’une brafle.
FANNIA {Hiß. rom.) étoit connue pour une;
femme galante, mais elle étoit riche ; .un bourgeois
de Mhnurne , nommé Cai'us Titinius, l’é-
poufa, 6c , peu de temps après , l’acçufa d’adultère,
efpérant garder la dot & fe délivrer de la femme.
L’affaire fut portée devant Marius, qui, concev
an t les projets de Titinitis par fa conduite, &
jugeant que fa turpitude volontaire ne devoit pas
lui profiter, commença par ordonner que le mari
reftit lier oit la dot, Sc condamna enfui te I3 femme
à une amende de quatre fols d’or; Markis, dans
la. fuite, ayant été pris dans les marais de Min turne,
OU il s etoic cache, fut conduit chez Fannia , qui,
fort contente fans doute du jugement qu’il avoir
rendq
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rendu dans fon affaire, le confola dans fon malheur
par toutes fortes d’égards - & lui rendit tous les
bons offices qui purent dépendre d’elle.
FANNIUS , ( C a ï u s ) { H i ß . r o m . ) furnommé
Strabon. La loi nommée de fon nom Fannia, &
portée fous fön confulat l’an 161 avant J. C . ,
profcrivic inutilement le luxe des tables. Ce F a n n
iu s eft un des interlocuteurs du Traité de l’amitié
de Cicéron ; c’étoit un des gendres de Lælius.
Un autre Caïus F a n n iu s , qui vivoit* fous Tra-
jan , avoit compofé une Hiftoire des cruautés de
Néron, mais elle eft perdue. •
Un F a n n iu s Cépion , ayant confpiré contre A11-
gufte , & la confpiration ayant été découverte,
fe tua lui-même ; c’eft le fujet de cette ép.gramme
de Martial :
Hoß em cùm fugeret ,/e Fannius ipfe peremit ;
H ic y rego-, non fu r o r eft , lié moriàre rhori ?
Cette épigramme n’a de feus qu’en fuppofant
qu’Augnfte eût pardonné à F a n n iu s .
Horace parle d’un ptiëte nommé F a n n iu s , (Qua- -
dratus ) qui n’étoit pas de fes amis & qu’il ne
traite pas bien, mais qu’Augufte avoit bien traite,
puifqu’il avoit fait placer fes ouvrages & fon
portrait dans la bibliothèque publique du temple .
d’Apollon.
B e a tu s F an niu s u ltrb
D e la t is cap f is & imag in e y cùm mea nerno1
S crip ta lé g a t.
- Ce B e a t u s F a n n iu s paroît avoir été le modèle
du b ie n h e u re u x S c u d é r i.
Ailleurs , Horace dit encore :
M e n ' moveat cimex P a n t iliu s , au t ctiicie r qubd
V e llic e t abfentem D em etrius , d u t qubd'ineptus
Fannius hermogenis la d a t con v iva T ig e l li ?
ce qui a encore été le modèle de ces vers de
Boileau ;
Eh! qu'importe à’-nos v ers-que Pèfriii lés admire,
Que l’auteur du Jo n a s s’ëmpreffe .pour les lire ,
Qu'ils charment de Se n lis le poëte idiot ,
Ou le fec jradufteur du françois d’Amyot ?
FARAMOND ou Pharamond , premier roi;
de France. (Hiß. de Fr.) Des écrivains ont placé'
‘ au rang des fables les roibles fragmens qui nous
reftent de l’hiftoire de ce prince : Tl ne nous
paroît cependant pas pöffible de douter de fon,
exïftence & de fon règne. Il étoit fils de Marco-,
mère ou Marcomire , duc ou roi- d’une tribu "de-
Francs, qui fe fignala fous le règne de Théodofe
le Grand. Ce fut vers l’an 420 , que, fuivaritl’ufage
des tribus germaniques qui obéiftoient à.des rois,
Hißoire, Tome II, Seconde p a r t ,
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il fut élevé fur le bouclier & montré comme roi
à la nation aflfembléeXSeS peuples, ligués fous le
nom de Francs, Qccupoient le pays que; renfert-
ment le Rhin , le V e fe r , le Mein & l’Océan ; ils
avoient profité des troubles de l ’empire des embarras
d’Honorius , & avoient ajouté’ à leurs1 poG
feffions - la ville CX le territoire de Trêves. On
prétend même qu’ils excitoient dès-lors l'inquiétude
des Romains, au point de leur faire craindre
pour la Belgique entière , 6i que ce fut l’une des
principales raifons qui déterminèrent Aëtius à paffer
dans les Gaules. Les Francs n’eurent aucun
démêlé avec ce général. Faramond mourut peu de
temps après la victoire d’Aëtius fur Théodoric ,
roi des Vifigoths , qui fe rapporte à l’an 427. On
ne fait quel étoit fon âge, ni quelle fut fa femme :
on lui donne deux fils dont l’hiftoire ne nous a
point dévoilé la deftinée, & Clodion qui lui fuc-
cédâ. Une chronique fait mention d’un troifième
fils nommé -Did'wn ; mais on ne voit rien de fem-
blable dans tous les écrivains qui fe font occupés
de nos annales.
Il ne faut pas fe figurer la royauté parmi les
Francs , telle que nous la voyons aujourd’hui ; il
s’en falloit bien qu’elle jetât le même éclat : ce
n’étoit, à proprement parler, que des chefs ou
des généraux d’armée ; ils ét'oiérit tout-puiflans en
temps de guerre, & puniffbient de mort quiconque
avoit violé leur ordonnance. On ne fait pas exac-
temement qiiêllë étoit leur autorité pendant la
paix: ils étoient juges nés de tous les diffère ns,
ils terminoient par eux-mêmes tous, ceux qui
S’élevoient fous leurs yeux , & nom m oient, dans
les affemblées générales, les officiers qui dévoient
les repréfenter dans ces fondions par-tout où ils
n’étoient pas;
Des écrivains ont regardé Faramond comme
l’auteur de la loi Laïque qui exclut les femmes
du trône.
(O n regarde Faramond comme l’auteur de la
loi falique ; mais cette loi n’a pas réglé nommément
la fueçeffioin à la couronne ; & le principe
de l’exclufion des femmes à cet égard , fe tire
feulement, par une induâion naturelle, de l’article
6 du titre 62 des Aïeux f )
D ’autres, dont le fentiment nous paroît préférable
, penfent que cette loi s’eft introduite par
l’ufage 6c qu’effe n’eft l’ouvrage d’aucun Jégiffa-
teur. Les différentes tribus de Francs ne fé réunirent
en forme de nation que pour fe défendre
contre les Romains ,'& enfuite pour les attaquer;
une femme n’eût poiut été propre pour les conduire
dans leurs expéditions militaires. Qu’on les
: confidère dans leur origine , on les voit dans un
| état de guerre continuelle, toujours les armes à
I la main : ils ne faifoient pas même leur féjour
dans les villes, mais feulement dans des camps:
I le peu de maifons qu’ils bâtiffoient reffembloienç
(- à des tentes, fans folidité 6c fans magnificence.
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