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l'exercice d'une- charge- noble ÿ par des lettres
d'ennobliffemene ou d'indigénat y expédiées ©iï
confirmées par une diète. La nobleffe ne fis perd}
que par des crimes d'état, & par l'exercice de
métiers réputés vils , tels qu'un commerce de detail
, ou la tenue d'un cabaret dans les villes»- M
eft permis à* un gentilhomme polonois d'établir
des manufadures^dèfemr un autre gentilhomme .,
©u de vendre y comme il peut y les- prckhnftâons- de'
fes terres. La diète de ié y y ai établi toutes gêS-
règles. Les enfans, nés pendant que te père abiv-
foit ainfi de fa liberté r c'eft- Yex-pieffion- de la*
lo i , font cenfés roturiers. Si quelqu'un eft- ènno- '
b l i , fes enfans , nés depuis cette époque,- font
gentilshommes polonois y mais fi un> étrangeraprès
avoir prouvé fa noble fie pat des> titres- fuffifans-
obtient l-'indigénat dans- une diète , i i eft- habile,-
dèsdors , à tous les emplois, -& jouit de l'égalité
établie entre- tous tes nobles^ Enfin 3 un gentilhomme
étranger, naturalifé par la; diète, perdroit
fes droits d'indigène, s 'il néglige©it d-acheter des
terres. Telle eft la nobleffe dont le concours
forme les Sétines , & dont le fuffrage élit les
nonces à la diète. Tel eft enfin le corps fouverain
dé la nation. Voyei D ietè de Pologne, & l'article
P qeogne.
D ÏÉ T R IC B S T E ÎN ( princes de JK ffoye^ le
Di&ionnaire de géographie.
D IE T Z , état- d'Allemagne. Voye\ l'article
N a s s a u .
DIFFÉREND , ou D IF F É R E N T , contefta-
tion s débat. Le différend n'eft pas la même chofe
que la difpute & la- querelle. La concurrence des
intérêts- caufe le différend ; la contrariété des opinions
produit tes difputes > - l'aigreur dés efprits
eft là fource dés- querelles-. On- vuide te différend ;
on termine la difpute > on appaife la querelle :
l'envie & l'avidité dès hommes font quelquefois
de gros différends pour des bagatelles : l'entêtement,
joint au défaut d'attention a là jufte valeur
des termes, eft ce qui prolonge ordinairement-les
difputes : if y a-, dans la plupart dès querellés,
plus d'humeur que de haine.
Il y a deux moyens de vuider les différends entre
ceux qui fe trouvent dans l'état de nature, difoit
fagement Cicéron r * L 'u n , par la difeuffion des
» raifons de part & d'autre ; l'autre, par là force. *
La première convient proprement à l'homme >
l'autre n'appartient qu'aux bêtes:. Il ne faut donc
en venir à eellè-ci, que-quand il n'y a pas moyen
d’employer l'autre. La difcuflion des raifons peut
fe foire principalement de quatre manières j favoir,
là cdnference amiable, la tranfa&ibn , la médiation
& les arbitrés : on' y en ajoute ordinairement
encore deux, te fort & les combats finguliers-.
Il eft manifefte que, par le droit naturel, tous
les différends entre des personnes indépendantes,
doivent être fournis a dès arbitres.
Si l'on a- caufé du dommage, ou fi fort a fait
quelque offenfe, & qu'on l'ait- réparée , il: né riftè
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plus' de fojet de difpute ; l'offenfé & l'agreifeur
doivent déformais vivre en bonne intelligence.
Mais fi le dommage n'a pas été réparé- 5 fi 1 offenfe
y non content de la réparation faite, conferve
pour l'agreflèur,. l'aigreur ordinaire entre ennemis
5 fi l'on- n'elt pas d'accord de la juftice des
prétentions- qu'on a- les uns contre les autres > fi
enfin il y a-quelque fujet; de querelle ,_quel en
fera le juge ? • :
Ceux qui vivent- en«'eux dans i'itidependance
de l'état de nature,-n'ont point de jugexommun
qui puiffe prononcer avec autorité for leurs dijfé- 1
rends ; on n'y reeonnoît point de fuperieur j chacun
y' eft K arbitre fouveraân de fes propres actions}
mais chacun doit fe conformer, aux maximes de la
loi naturelle'. L'offenfé peut négliger ou foutenir
fort droit , diftïmuter l'offenfé,. l'injure, le dommage'
ou- en pourfuivre la; réparation. L’agrefîeur
peut même vouloir réparer te mal qu il a fait f
mais celui des deux qui prononce fur fon affaire
propre, ne peut affujettir l'autre à fon jugement.
Il fout donc , fi l'on aime la: juftice , & que le
différend ne puiffe- être terminé par une conférence
amiable entre les parties, s'en remettre au fort,
ou« s'en rapporter à- la décifion d un ou de piufîeurs
arbitres, car il n'y a que cette voie d’ éviter lès
illufions- de l'amour- propre ,. 8r les ravages de la
guerre, qui peut naître des prétentions qu on ne
veut pas foumettre à des arbitres.
La- convention, par laquelle on nomme des arbitres
, ne doit pas être conditionnelle > car fi l'on
vouloir foire dépendre l'exécution du jugement de
la- juftice de les difpofitions, il s enfuivroit que la
partie condamnée fe eonftitueroit elle-meme juge
dés raifons qui auroient détermine 1 arbitre j il
naîtroit- d é-là une nouvelle difcuflion, toute pareille
à la première ; il faudroit avoir recours à
un autre arbitre, & après celui-là a un troifieme,
gf il y auroir un progrès à rinnni. Le jugement
de l'arbitre, dans l'état de liberté naturelle,. doit
être une loi fouveraine pour les deux parti es > car
cet état ne connoît ni les appels , ni les procedures
, ni tes autres formes que tes fociétés civiles
ont introduites^. t ,
Les mêmes loix de nature qui ont ete données
aux particuliers , ont leur application aux- corps
politiques. Un état ne doit pas ^faire a un autre
état ce qu'il ne voudroit pas qu'un autre état lui
fit. Toute république- doit faire aux autres républiques
ce qu elle- fouhaiteroit que tes autres lui
fiflent. Enfin, toutes tes puiffanees de la terre doivent
cultiver 3 les unes avec les autres , 1 amitié
que la nature apprend aux particuliers à entretenir
entr'eux. On fe tromperoit groffièrement, fi on
imaginoit que les loix naturelles ne lient pas les
corps politiques , comme les particuliers. La multitude
des coupables ne diminue certainement pas
les crimes aux yeux de l'auteur de la. nature. Au
contraire, une puiflknee fouveraine eft beaucoup
plus coupable qu un fimpte particulier, quand eU
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Icommet quelque crime-, parce que l'infradion I
: qu'elle commet, caufe beaucoup plus de mal a la
fociété, que la mauvaife conduite d un particulier. 5 Les fouverains font donc obligés de deux manières
de foumettre leurs différends à des arbitres,
i . - Deux nation» ont un différend , dont elles ne
peuvent- fe- conftit-uer juges-j car elles font egate-
' ment indépendantes. Rien n'eft plus raifonnabk ,
que de prendre pour arbitre u-n peuple voifm,
.qui n'ait aucun, intérêt à décider plutôt la- quei-
tion en- faveur de l'u n , qu'en faveur de 1 autre.
Chacun de ces deux peuples prétend que fon
droit eft certain > 8e ne veut point le modérer.
Dans cette oppofition dé.fentim.ens >il faut qu un
peuple , choift pour arbitre, termine la queieüe,
©u que; le fort des armes- la décide. ^ -
Si l'on concevoit une république, où il n y eut
ni magiftracs , ni juges, & où chaque famille fe
crût en droit de fe faire, juftice à elle-même par
violence * fur toutes fes prétentions contra fes vol-
lins, on déploreroit le malheur d'une telle fociété,
& l'on auroit horreur d'uné république ( fi néanmoins
un, tel corps méritoit ce nom ) y où toutes
les familles s'armeroient les unes contre des autres.
Doit - on regarder avec moins d'horreur le
Imonde entier qui eft la fociété univerfelle des hommes
, lorfque chaque peuple qui n'v eft que comme
une grande famille, fe croit en droit defe faire
juftice, par la violence , fur toutes fes prétentions
contre les peuples, voifîns ?
.$! Un particulier q u i, ayant des prétentions fur |
un héritage, voudroit s'en emparer par force , au
lieu de réclamer l'autorité du magiftrat:, feroit
puni comme un féditieux. Ofera-t-an. dire qu'un
Souverain peut d'abord employer la violence pour
foutenir fes prétentions , fans- avoir tenté toutes
les voies de.douceur & d'humanité ? La juftice ne ,
doit elle pas encore être plus facrée pour lesfou-
verains , par rapport à des pays entiers, que pour
des familles , par rapport à quelques petits héritages
? Sera-t-on injufte & raviffeur, lorfqu’on ne
prend que quelques a-rpens. de terre j jufte &c équitable
quand on> ufurpa des "provinces entières ? Si
l’on fe prévient, fi l'on fe flatte, fi l'on s'aveugle
dans la difcuflion des plus petits intérêts, ne
doit-on pas craindre davantage de fe prévenir 3
d e fe flatter, de s’aveugler fur tes plus grands ?
Se croira-t-on foi-même dans une matière où l'on
a toutes fortes de motifs de fe défier de fon jugement
? N e craindra-t-on point de fe tromper
dans des cas où l’erreur d'un feul homme conduit
à des conféquences terribles ?
il;. Les princes chrétiens pourroiènt rougir de ne
t|pas adopter la voie de l'arbitrage j car l'Alcoran
|en foit une loi- aux turcs. Mahomet a ordonné 4que fi deux nations ou deux provinces de mu fui-
imans font en guerre, toutes les autres s'unifient
pour les concilier., & pour contraindre celle qui
fLa tort à donner fatisfaftion à l'autre.
i|f' Un fouverain qui confent à l'arbitrage- de fes
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différends avec un. autre fonverain, montre fa confiance
dans te droit qu'il réclame 5 Û foi£ vo^
bonne foi , fon équité., fo modération j. & f i 1e
refus de l'autre fouverain l'oblige à une guerre,
il aura, pour lui le témoignage de fa confc-ience &
l ’eftime de fes voifins»
DIL LENBQ URG . Voye^ N a s s a u , •
DINICELSBUH L ou DU N KEL.SBU H L , ville
impériale : elle eft appellée par quelques-uns Tri-
eoliis y Zeacollis ou Zeapolis 3. & fituee^ entre le
comté d'Oettingen & la principauté d^Anfpach
fur trois collines , en allemand Bühel , où l'on cul-
tivoit jadis de i'épautre, en allemand Dinkel, d’où
elle a tiré fon nom & fes armes, qui font de
gueules à trois collines de finople > enacune fur-
montée d'un épi de bled u or. Son magiftrat eft%#
moitié catholique & moitié luthérien j mais le plus
grand nombre des habitans profefle le luthéranif-
me. Les. catholiques'occupent I’églife principale
& deux couvens d’hommes. Les luthériens pnt la
paroifle de l’hôpital, un confiftoire particulier Se
deux écoles, dont l’une eft deftinee a i etude de
la langue latine depuis la convention de i é f i .
L ’ordre téutonique y a un bailliage une pre-
yôté dépendante de la commanderie d’Ellingen ,
qui poffède entr’autres le village de Vimmelbach.
Dans un ancien fceau-, cette ville porte 1e nom
d?oppidum villicum. Elle fut ceinte, en 982., d une
muraille fimple, à laquelle^ on en ajouta une fécondé
en 1126. En 13 yx , l’empereur l ’engagea
aux comtes d'Ottingen ; mais elle s'eft rachetee
elle-même , & tes empereurs Charles IV & Wen-
cellas lui- ont garanti fon immédiateté. Elle a la
feizîèsne voix parmi les villes impériales de Suabe
à i'affemblée de l'Empire, & la treizième aux
diètes du cercle. Sa taxe matriculaire qui étoit
jadis de 208 florins, fut réduite-à 90 florins en
1 é8 j. Sa contribution pour l'entretien de la chambre
impériale, eft de 148^ rixdales 71 kr. Son pe-
. tit territoire , qui eft rempli d'étangs , comprend
le hameau. Tiefweeg. L'abbaye d'ËlWangen & les
princes d'Oettingen-Spielberg réclament une^portion
du territoire de cette ville , & le procès eft
pendant avla chambre impériale.
DIO C E SE . Voyei le Dictionnaire du Jurif-
prudence. . . .
D ISC IP L IN É M IL ITA IR E . Voye.1 le Dic tionnaire
de l'Art militaire.
D ISCU S S IO N . Difcuter une matière, une
queftion, une opinion , c’ eft l'épurer & la débar-
rafler de toutes les matières qui peuvent lui être
étrangères, pour la préfenter nette & dégagée de
toutes les difficultés qui l'embrouilloient. #
L'étude jointe à l'expérience peut feule rendre
ùn miniftre d'état capable des hautes fondions
qu’il remplit. On fait quels peuvent être tes fruits
de l'une & de l'autre, & il s’ en faut bien que
l'expérience lui foumifle toutes les reffources dont
il a befoin. L'intervalle qui fépare le commencement
& la fin de la vie eft fi court, qu'il fembîe