
annuel, foit en a rg enten. bétail ou en bled,, &
il,s font en outre afiujettis aux corvées. Le roi Frédéric
IV rendit, le. £ i février 1702, une ordonnance,
par laquelle il exempta de lajmortaille tous
ceux qui qtoiént nés depuis le 25. août 1699 ,
c ’eil-à-dire , depuis l ’époque où il étoit monte fur
le trône. M a is , par rétabliflèment d’une milice
nationale , tous, les payfans font redevenus ferfs
au mortaillablés ; c a r , dès qu’un, jeune homme
qft arrivé à l’âge de neuf ans, il n’ofe quitter le
domaine où il eft né ; & depuis. 1.8 ans jufqu’ à
quarante , il. eft obligé de fe faire enrôler dans les
troupes du. pays. Aucun foldat n’ofe* s’ établir ni
prendre de ferme, ailleurs que dans la terre où
il fe trouve, infcrit. Lorfqu’il.'a fini.fon fervice militaire
j & qu’ il ne veut point recevoir de ferme,
le propriétaire de la terre à qui il appartient peut
le. céder au régiment, des gardes, ou à tel autre
régiment qu’il juge à propos 5 le même propriétaire
peut demande^ le congé d’ un foldat'qui veut
s’établir, en mettant- à fa. place un autre fujet 5
& jorfqoi’ un payfan quitte la terre fans paffe-port,
il eft pourfuivL comme transfuge.
La nobleffe jouit en. général des droits fuivans :
fa voir, du droit de chaffe 8e de pêche, de patronage,
( en vertu, duquel elle nomme les curés
& perçoit les revenus eccléfiaftiques X> celui de
faire des fidéicommis. ; celui de varech ou de
trouvaille, lorfque le véritable propriétaire de
la chofe perdue ne. fe. préfente pas dans un
an & jour. Les gentilshommes, quand il s’agit
de leur honneur ou de le.ux v ie , doivent être cités
au tribunal fuprême du roi ; & s’ il eft
queftion de faifir leurs, biens pour dettes, le juge
provincial inftruit ces fortes de caufës. Les privilèges
de la nobleffe de Slefw.ick feront indiqués
ailleurs. Toutes, les perfonnes qui ont un rang ou
une dignité, jouiffent d’une efpèce de nobleffe
perfonnellé.-Le roi Chriftian V introduit le premier
le titre de comte & de baron féodal. Les
nobles de cette claflfe, outre les privilèges dont
nous venons de parler, jouiffent de plufieurs autres
droits : ils peuvent établir des majorats dans
leur famille ; leurs teftamens , pour être valables ,
n’ont pas* befoin de la confirmation du roi ; ils
ont le droit de patronage fur tous les bénéfices,
ce ils perçoivent au moins la dixième partie des biens
fournis à la dixme. Le principal manoir du baron,
dont dépendent 100 arpens de terres, o u , ce
qui revient au même, dontTetendue eft de cent
tonnes de grain dur ; & celui du comte , d’ où
dépendent 300 arpens , font exempts de toute
contribution, exceptée celle qu’on appelle taille
des princejfes. Les baronies & les comtés ne peuvent
être hypothéqués pour dettes, & leur pof-
fefleur ne fauroit .les aliéner, fans, le confen-
tement de l’héritier préfomptif, & fans la per-
miiTion du roi. La confifcation n’a lieu à l’égard
de ces terres que pour crime de lèze-majefté ;
& en.cq cas, elles retombent à la. plus prochaine
ligne. Les comtes en particulier ont la propriété
des mines & des tréfors trouvés dans leurs terres ;
ils jouiffent du droit de jurifdiCtion fur leurs do-
meftiques , 8e lorfqu’ils bâtiffent des maifons à
Copenhague, ils font exempts des rentes foncières
, du logement des gens de guerre, & de dif-
férens. autres impôts. Ces maifonsspaftent à l’ aine
aufli bien que la comté. La chancellerie donne aux
comtes le titre de très-illuftres ( hoch-undwohlge-
bokm) , & aux barons celui d’illuftres ( woklge-
bohrn ) $ & lorfque les comtes font compris dans
la première cfaue fur la lifte des rangs, on les
appelle excellences ou hochgrüfliche excellent
S e c t i o n I V e.
Observations fur Vagriculture » les manufactures , la
navigation & le commerce du Danemarck.
Agriculture. L ’agriculture pourroit être d’un produit
plus confidérable qu’ elle ne l’a été jufqu’à
préfent ; mais les payfans auroient befoin d’inf-
truétions & d’ encouragement. On évalue le produit
annuel du royaume du Danemarck feul à
8,361,760 tonnes de froment, feigle , o r g e ,
avoine, bled , farrafin, pois , vefees & fèves.
Quand la récolte eft bonne, les danois peuvent
exporter beaucoup de grains. L ’exportation U
plus confidérable 8e la plus utile fe fait vers les
parties méridionales delà Norwège , où l’on n’ofe
acheter que du bled de Danemarck, quoique les
habitans foient dans le cas de s’en procurer ailleurs
8e à meilleur compte. Les iiles de Fionie ,
de Laaland ( qui eft la plus fertile de toutes ) »
de Langland & le Jutland en fourniffent la plus
grande quantité; celle de Sélande produit du
malt; cehede Fionie du bled farrafin; le Jutland
& le duché de Sleswick beaucoup de boe u fs ,
de chevaux & de cochons : les chevaux du Slef-
wick font plus grands que ceux des ifles. Quelques
provinces exportent des pois ; d’autres, principalement
l’ ifle de Falfter, des fruits ; l’ifle de
Laaland de la manne ; celle de Fionie de l’hydromel
; quelques provinces, 8e en particulier celles
d’Hyderftedt font un grand commerce de fromages
& de beure.
On voyoit peu de manufactures en Danemarck
au dernier fiècle. Frédéric IV 8c Chriftian V I
commencèrent à en établir. Frédéric V les multiplia
. & les perfectionna. On trouve aujourd’hui à
Copenhague beaucoup d’artiftes, & l’induftrie a
fait des progrès dans le refte du royaume. On y
fait de la toile de voiles, de la toile ordinaire ,
de la batifte, des dentelles, du papier, du tabac
à fumer & du tabac en poudre, des étoffes de
coton & demi-coton, du fucre raffiné, des terres
colorées, des pipes de; terre, de la porcelaine
de la fayence, du vitriol, de l’alun , du fàvon ,
des galons d’or & d’ argent, toutes efpèces d’ouvrages
d’orfevrerie, de cuivre, de laiton, de fer
8c d’acier. La Fauffe dorure, qu’ a inventée Ste-
num, approche beaucoup de la dorure véritable
par fon éclat & fa durée. Les manufaélures d armes
fuffifent pour fournir l’armée danoife. Les
préparations des cuirs fe perfectionnent de jour
en jour : les gands de Rander & d’Odenfée ont
de la réputation. On fabrique également des draps
de difmentes qualités , des étoffes, des tapis
peints 8e imprimés, des bas trjcotés 8c faits au
métier, des chapeaux, &c. des étoffes de foie ,
de pluche , de velours : la manufacture la plus
confidérable eft la manufaéture royale de foie établie
à Copenhague. Il y en a une autre où l’on fabrique
beaucoup de toiles peintes. L ’introduétion
des marchandifes étrangères eft défendue ; & dès
1736 l’ ufage des bijoux, des étoffes d’or & d’argent
, ainfi que des dentelles étrangères, a été
interdit. En 1738, le roi fit établir à la bourfe
un grand magaun où les manufaéturiers apportent
les marchandifes dont ils ne trouvent point le débit
, & dont le prix leur eft payé comptant ; ces
marchandifes font enfuite livrées à crédit aux marchands
: cet établiffement eft fujet à beaucoup
d’inconvénîens ; mais ce n’ eft pas ici le lieu de les
indiquer.
Commerce. Le Danemarck eft fîtué très-avanta-
geufement pour le commerce ; il femble deftiné à
etre l’entrepôt de la mer Baltique. Autrefois les
villes anféatiques faifoient feules le commerce de
ce royaume ; mais les anglois 8c fur-tout les hol-
landois ne tardèrent pas à le leur enlever. Les
-danois commencèrent, fous le règne de Chriftian
I I I , à faire leur commerce par eux-mêmes.
Chriftian IV les favorifa autant qu’il lui fut poffi-
b le , & fous Chriftian V ils fortirent de leurs ports
avec leurs propres vaiffeaux. Cependant c’ eft Frédéric
IV qui eft véritablement le fondateur du
commerce danois ; Chriftian V I le foutint, & Frédéric
V le porta â fa perfection.
Dans l’ etat aCtuel des chofes , les exportations
font affez bornées : les plus confidérables fe ré-
duifent pour les provinces du continent de l’Allemagne
, à cinq ou fix mille boeufs , à trois ou
quatre mille chevaux propres à la cavalerie , à
quelque feigle 8e à de menus grains, qui font
vendus aux fuédois & aux hollandois. Depuis quelques
années , le Danemarck confomme le froment
que la Fionie & l’Aaland envoyoient autrefois à
l ’étranger. Ces deux ifles , ainfi que la Séelande ,
ne vendent plus guères que ces magnifiques attelages
, fi chers à tous ceux qui aiment les beaux
chevaux.La Norwège fournit au commerce, du
hareng, des bois , des mâtures , du goudron 8e du
fer. Il fort des pelleteries de la Laponie & du
Groenland. On tire de l’Iflande de la morue, de
l ’huile de baleine, de chien & de veau marin ,
du foufre, 8e ce voluptueux duvet connu fous le
nom à*édredon.
Pour entrer dans des détails qui font toujours
Utiles, dans ces fortes de matières, nous dirons,
d’après Bufching, que les danois exportent annuellement
5-48,496 tonnes de feigle, d’orge ,
d’avoine , de pois, de fèves , de bled farrafin
; de la manne, de millet, de lentilles , de
pavot , de moutarde , de cumin , de fruits
verds 8e fecs ; de l’eau-de-vie de grain, ( environ
32,000 ancres ) , de la bierre, du pain , des cochons
du Jutland (environ 10,000) du la rd, de
la viande, du béurre, du fromage, du fuif , de
la cire , du miel , de l’hydromel, des peaux ,
de la laine , dès foies de cochons, des crins, des
plumes, des draps, des gands de Rander, des
dentelles, des cordes, des ouvrages de fer blanc,
de cuivre & de fe r , de la toile & du treillis ,
de la farine & des bas du Jutland, des peaux de
moutons, de la laine filée, de la toile à voiles,
des chapeaux , des pierres de taille, de la fayenc
e , de la poterie de gra y, des coffres, des meubles
de différentes efpeces, des fouliers, des pan-
touffles, du fucre, du firop, dès toiles peintes ,
8ec. Suivant le calcul fait en 175-9 par le vice-
chancelier Pontoppidan, le produit de ces denrées
& marchandifes exportées 8e des accifes va
à 2,5-33,271 écus, & la valeur des marchandifes
qui entrent à 2,477,445- écus danois, de
manière que l’exportation paffe l’importation de
5-5-3826 écus ; par conféquent lé commerce de Danemarck
eft prefque dans un équilibre parfait.
Parmi les productions du Danemarck , il y en a
fort peu qui puifient fervir de matière première dans
les manufactures.. On n’y trouve pas en affez
grande quantité les foies , les laines, le lin , le
chanvre , le caftor , ou les autres matières né-
ceffaires aux grandes fabriques. Il faut ajouter que
les danois ne font pas naturellement induftrieux,
8e qu’ils fe contentent d’élever leurs beftiaux, de
vaquer à l’économie rurale, de faire la pêche &
d’ aller en mer : on concevra aifément la raifon
pourquoi les manufactures y font fort négligées.
Ainfi tout le commerce qui s’y fait en draps, en
étoffes de laine & de foie , en chapeaux , bas ,
-dorures , toiles, 8ec. eft paÏÏîf ; c’eft-à dire, que
le Danemarck tire ces marchandifes des pays étrangers,
8e les paye en argent ou en lettres de change
fur la \Holiande ou fur Hambourg, qui eft la
caiffe publique des danois. Il eh eft de même des
vins , huiles, eaux-de-vie, fruits 8e autres productions
que la nature a refufées aux contrées du
nord ; mais les états du Danemarck o n t , d’un autre
côté , un. commerce aCtif qu’on vient d’indiquer
tout-à-l’heure. Non-feulement les ports de
Copenhague , de Bergen en N o rw è g e , 8e les autres
ports de la mer Baltique & de la mer du
Nord font toujours remplis de navires marchands
des principales nations commerçantes , mais il y
a auffi beaucoup de vaiffeaux appartenans aux fu~
jets du roi de Danemarck, qui parcourent toutes
les mers du monde. On v oit, par exemple, à
Bergen' des négocians qui tous les mois font lancer
a l’eau ua nouveau vaiiTeau , qu”ils nomment
B *