
S?88 Ê T A Ë T A
Contribution
des
2,xoo,ooopiaftr.
Contribution
des
huit millions.
Contribution
des
deux millions.
Sommes payées avant
le 31 décembre 178$
fur la contribution des
huit millions.
Nouvel-Hampshire. 48,000. , 373. 59s 80,000 3,000
MafTachufett........ 192,000 M 0 7 ,396 320,000 1 4 7 / 7 7 . 1 n
Rhode-Ifiand........ 28,800 2l 6,6u4 483000 67.847
Connecticut......... .. 133,200 747,19« 222,000 13^577 Nouvelle - York... 54,000 373.598 90,000 39.064
Nouveau-Jerfey... 66,000 485/79 110,000 102,004
Penfylvanie.............. 180,000 i,izo ,79 4 300,000 346,631
De laware................ 16,8,00 112,005 28,000
Maryland ................ 1 3 2,000 933.996 220,000
'OCO
"0
Virginie. ................ 174,000. 3.307.594 290,000* 11 115,103
Caroline feptentr.. 88,800 611,677 148,000
Caroline méridion. 72,0.00 373.598 120,000 344.301
Géorgie. . . . . . . . . ' 14,400 14,905 24,000
Environ.
1,200,000 8,000,000 2,000,000 . 1,4867511
En 1784 on avait donné aux diverfes provinces
, des facilités pour payer ces contingens 5 car
une réfolution du 28 avril permet aux différents
états de recevoir de chaque contribuable les trois
quarts de fa cottifation en argent, & le relie en
diminution des arrérages dus à chaque individu
par les Etats-Unis.
La réfolution du congrès, du 27feptembre 178 5,
avertit que les provinces doivent encore la moitié
de la contribution des 8,000,000 de piaftres, indiqués
dans la table , & que le tréfor des Etats-
Unis n’avoit rien reçu fur celle de 2,000,000 de
piallres.
En attendant qu'on ait fixé d'une manière invariable
la rè g le , d'après laquelle on établira le
contingent des différentes provinces, voici la proportion
qu'on obferve pour une contribution de
too o piallres.
L e Nouvel-Hampshire en p a ie ............... 35
MafTachufett............................................ 148
Rhode - I fian d ................................................ 21
Connecticut ...................... 87
Nouvelle-Yorck .................. .. ; .............. ; 85
N o u v e au -J e r fe y ................................... 55
Penfylvanie ............ 136
Delaware ............................................ 1 5
Maryland ................ .. i.. 94
Virginie . . T ..........dij............169 j
L a Caroline feptentrionale 72 ;
La Caroline méridionale................ 72
Géorgie . * * . . . . ......... .. _ 11
IQOQ
On voit que le contingent.de la Virginie eft le
plus fort de tous> mais plufieurs provinces fem-
blent avoir payé davantage durant la guerre, parce
qu’elles ne fouffroient point des déprédations des
anglois qui ravageoient cruellement la Virginie.
Dans la réquifition de 1784, les contingens demandés
aux diverfes provinces furent calculés
d'après les premiers à comptes , & de manière que
toutes les provinces fe trouveroient fur un pied
éga l, après avoir payé ce qu'on leur demandoit
alors. La demande des 1,200,000, des 8 millions
& des 2 millions de piaftres, avoit ^été faite durant
la guerre , par forme d’effai 5-le congrès vou-
Ioit favoir fi les états pouvaient fournir les fubfides
néceffaires. On reconnut qu'ils ne le pouvoient.
pas. C ’efl par des emprunts faits en Europe que.
le congrès fe procura l'argent dont il avoit be-
foin, & à l'époque de la réquifition de 1784,1!'
fongeoit à abandonner celles de 1,200,000 & de
2 millions & une moitié de celles de 8,000,000*
de piallres. Mais prefque toutes les provinces ayant
payé une fomme quelconque., à compte de ces.
trois demandes , il fallut bien exiger des contributions
proportionnées, de celles qui n'avoient rien:
payé, où qui avoient payé de moindres fommes..
Nous ne pouvons donner des détails fur la-
dette particulière des diverfes provinces 5. nous fa-
vons feulement qu'en 1784 le nouvel-Hampshire.
devoit.-.. — . . . . • ••• *. • 5 0 0 , 0 0 0 piallres..
MafTachufett . . . . - ......... .... 5,000,000
Rhode - Ifiand’......................... 43 0,000.
Connecticut.......................... 3,439,086
La Virginie . . . . . . . . . . . . . 2,50.0,000..
É T A
La Virginie étant beaucoup, plus riche que le
Çonneélicut, nous ignorons comment elle devoit
moins. Il ell vraifemblable qu'elle avoit fait plus
. d'efforts & payé plus de contributions durant la
guerre.
Les autres états avoient des dettes proportionnées
à leurs facultés j & fi on ellime leurs facultés
, d'après la règle fuivie jufqu'à préfent pour
la fixation des contingens qu'exige le congres ,
les huit provinces qui ne font pas nommées dévoient
environ 14 millions , & par conféquent la
dette particulière de tous les états montoit a 25
bu 26 millions de piallres.
Les divers états s'efforcent de mettre des taxes
qui fuffifent au paiement de l'intérêt-de leurs dettes
particulières & de la dette fédérale , ainfi
qu'aux dépenfes ordinaires de leurs provinces &
du gouvernement de l'union. Les taxes font en
général de l à 1 \ pour cent fur la valeur des
biens , & de 2 |- à 5 pour cent fur l'importation
des marchandifes étrangères. Mais , comme nous
,îe difions toùt-à-Theure , la levée dès taxes. & le
paiement des intérêts fe feront dans la fuite avec
plus d'exaClitude; Les citoyens des nouvelles républiques
éprouvent encore la défrefie qu'ont produit
les déprédations de la guerre./Leurs maifôns
étoient en ruine à la paix. Leurs fermes étoient
dévallées ; ils manquôient de vêtemens & des cho-
fes les plus nécefTaires à la culture.'Ils lie pou-
voient donc fupporter de gros impôts , & les
plaintes qu'on a formées contre eux, font bien
exagérées. On rencontre de toutes parts , -des
gens qui vous difent : ces .américains fi vantes,
après une banqueroute fcandaleufe , . refufent de
payer des impôts pour les frais de leur gouvernement
5 ils ne fongent pas à récompenfer les
braves foldats qui ont fouteiru la confédération j
ils fe font mal battiis, & lorfqu'ils voient la
guerre terminée en leur faveur , ils ne veulent
payer ni les étrangers qui leur ont donné des fe-
cours, ni les nationaux qui ont expofé leur vie
tous les jours, ou prodigué leur fortune 3 ils joignent
l'ingratitude à la démence & à l'infidélité,
& un peuple fi corrompu ne laiflfe aucun efpoir.
Mais on peut répondre à ces déclamateurs fi vifs :
les américains reconnoiffent que leurs dettes font
facrées 5 & en parlant du papier-monnoie , nous
avons détruit la .feule objeCtion qu'on puifie
faire : ils n'ont befoin que d'un tems raifonnable
pour acquitter ces dettes , & ils en ont déjà commencé
le paiement 3 ils fournifïént les contributions
néceffaires au maintien de leur gouvernement
j les officiers & lés foldats ne fe plaignent
point depuis qu'on leur paye avec exactitude l'intérêt
de ce qui leur ell d u , & on s'occupe du
rembourfement du principal. Lorfqu'on voudra favoir
s’ils fe font fi mal battus , qu'on le demande
aux troupes qu'ils ont chargé à Bunkèrs-Hill, à
Bennington, à Still-Water, à Kings-Mountain,
à Cowpens, à Guilford, 2e aux fources de
Ê T A
EEutaw ï quant aux reproches fi indécens, d'ingratitude
, de folie, d'infidélité & de corruption,
ceux à qui les fauffetés ne coûtent rien, fe les
permettent aifément, mais ils ne rougiffent pas de
fe difpenfer des preuves. La manie de notre fiecle
ell de juger de tout fur de vagues apperçus ;
& puifqu'elle femble incurable , il faut s en
amiifer. . ,
Les critiques les plus julles en apparence fe
font trop prelfés d'établir leur opinion 3 il falloit
dillinguer les époques , luivre d'une année à 1 autre
les opérations du congrès & de chacune des
provinces 3 fe fouvenir qu'à la fin d'une guerre
civile, des républiques nouvelles & le corps qui
les dirige, doivent aller à tâtons ; que les cir-
conllances aliénant tous les jours, des combi-
naifons qui n'ont pas été prévues par les çonlli-
tutions ou par l'aéle fédératif, la marche des affaires
les plus urgentes doit manquer de rapidité 5
& qu'enfin chaque éfar connoifTant fa détreffe ,
donne paffagérement & fans s'expliquer fur l'avenir
, des décrets reçus avec peu d'indulgence dé
ceux qui ne la connoiflent pas.
Au moment, ou la paix fut lignée, le papier-
monnoie. fe trpuvoit anéanti, ou du moins les
20c millions de piallres qu'il repréfentoit à la
charge des Etats- Unis, pouvoient s'acquitter avec
trois millions de piallres , & les 200 autres millions
de piallres de ce papier mis en circulation par les
différentes provinces, pouvoient fe racheter au
même prix 5 mais fi èet effrayant fardeau n'em-
barrailfoit plus le congrès , c'étoit aux dépens des
citoyens de l'Amérique, & cette perte ajoutée à
tant d'autres diminuoit encore leurs moyens de
payer fur le champ les impôts néceffaires pour
acquitter les intérêts du relie de la dette. C e relie
de la dette /étoit afifez confidérable pour exciter
des inquiétudes : le congrès fentit qu'après ce^qui
étoit arrivé fur le papier - monnoie, il falloit s'occuper
avec un foin extrême du maintien du crédit
des nouvelles républiques chez les peuples
étrangers. L'aéle de confédération ne lui accor-
doit pas une autorité allez grande pour mettre des
impôts & hors d'état d'employer la contrainte
il fe vit obligé de recourir à la perfuafion. En
1783 ,( il expofa aux différens états la fituation.
des affaires , & les moyens qu'il convenoit
d'employer pour payer les intérêts de la dette
& rembourfer un jour le capital. Il recommanda
de pourvoir d'une manière efficace aux.
dettes des Etats - Unis, qu'on évaluoit alors à
42,942,837 piaftres. « Cette fomme , difoit-il
33 effectuée en un feul paiement, ou à des ter-
=» mes peu éloignés, eft un effort au * deffus de
« nos reffources 3. & quand cette opération feroir
»3 praticable, le bien public demanderait que la
33 dette fuivît le cours d'une extinélion graduelle,
33 & qu'on fît des fonds pour payer les intérêts,
33 qu'on peuteftïmer à 2,415,9.5 6 piaftres par an.
33 Les moyens de remplir le trélor pub lic , tels