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petit bourg avec quelques tnaîfons écartées, 8c
elle eft fituée aux pieds du Rigi , fur les bords
du lac de Lucerne. Son territoire n'a que deux
lieues de longueur fur une de largeur. Le gouvernement
de cette république affez inconnue eft
démocratique. Le chef fe nomme Landammah ,
tient un confeil, une juftice, qu'on augmente
dans quelques cas déterminés & laquelle on
nomme alors jujtice doublée , & une cour criminelle.
En 1 31 y j Gerjaw conclut avec les cantons
d'Uri , Schwitz & Underwalden, une alliance
qui s’eft confirmée en 1359. É n j 4 j i , le nombre
des hommes que Gerjaw devoit fournir à fes
alliés en tems de guerre , fut fixé à cent. C'eft la
feule liaifon de Gerjaw avec le corps helvétique.
C e pays appartenoit à la maifon d'Autriche qui
J’hypotéqua à la famille de Moos de Lucerne.
Les habitans fe rachetèrent en 13 90. L'empereur
Sigifmond confirma en 1433 leurs privilèges.
Gerfaw féparoit anciennement la Thurgovie de
l'Ergovie ,' & appartenoit à la première de ces
provinces.
G EX pays de 3 province de France. Voye^ le
Di&ibnmaire de géographie.
G IEN G EN y ville impériale au cercle de
Suabe : elle eft fituée fur le ruiffeau de Bre-
genz y & enclavée dans la feigneurie de Hei-
denheim. Elle profeffe la religion luthérienne. On
ignore à qu'elle époque elle obtint fon immédia-
teté. Mais en 13 54., l'empereur Charles IV la
donna en emphithéofe au comte de Helfenfteid.
le même empereur la réunit à l'Empire en 1378 -,
& l'empereur Wenceflas lui garantit fa liberté.
Les impériaux la dévaftèrent en 1634.
Elle occupe à la diète, la trente-unième place
parmi les villes impériales du banc de Suabe, & la
vingt-troifième dans les affemblées du cercle. Sa
taxe matriçulaire , qui en 1683 avoir été réduite
de 60 florins à 34 , eft de 36 florins depuis 1728.
Elle paie 27 rixdalers 6 k r ., pour J'entretiet? de
la chambre impériale.
I G IM BO R N & N E U S T A D T , feigneurie
‘ d ’Allemagne, au cercle de Weftphalie : elle eft
fituée-entre les duchés de Berg & de Weftphalie
, le comté de Homberg & celui de la Mark 3
dont elle faifoit autrefois partie. En 16 10 , Jean 5 ig?A??pnd 3 électeur de Brandebourg, & Wo lfgang
Guillaume duc de Neubourg, eo-poffeffeurs
des terres de Juliers , d eC lè ve s , de Berg, de la
M a rk , &e. érigèrent Gimborn, qui dépendoitdu
comté de Schwarzenberg, en feigneurie médiate,
fous la réferve de la fupériorité territoriale, &
y joignirent Nièder-Gelepe, avec les fermes de
P a el & de Reckilinghaufen, paroiffe de Gum-
mersbach, Adam : comte de Schwarzenberg ,
c* reçut i’inveftjture, 8ç en 1616 3 l'éle<fteur de
Brandebourg lui donna, à titre d'annèxe de ia
feigneurie , les paroiffes cjomplettes de Gummers-
mf'L) fe às Mçublenbaçh ; LéleCteur Je au Guil-
G L A
Iaume y ajouta tout le bailliage de Nei^ftadt J
les drois régaliens, prérogatives & fupériorité
territoriale, & le titre de fief mafculin & de baronnie
immédiate du faint Empire. La preltation
de l'hommage fe fit en 1631.
» Le comte de Schwarzenberg confirma dès lors
a fes fujets proteftans, une entière liberté de religion,
& conclut avec eux en 16 58, une convention
, d'après laquelle on règle les affaires
tant eecléfiaftiques que civiles. Les miniftres luthériens
ont gardé leurs liâifons avec ceux du
comté de la Mark, qui a toujours infifté fur
la réunion de ces feigneuries à fon domaine 3 &
qui en a,^ toujours foutenu les intérêts , contre
les vexations des feigneurs aChiels.
Le comté de Schwarzenberg, demanda vainement
en 1(367 , d'être admis aux états de la
Weftphalie 3 mais on lui accorda cette grâce en
1682, après fon élévation à la dignité princière;
& après qu'il eut propofé dé fournir au cercle
un cavalier & deux fantaflins , outre le cavalier
& les cinq fantaflins qu'il eft obligé de fournir
pour le contingent du comté de la Mark >
Gimborn & Neujladt ne contribuent en rien à l'entretien
de la chambre impériale 5 & depuis 1702,
elle donne a fon poffeffeur voix 3c feance aux
diètes de l'empire , parmi les comtes de k Weftphalie.
*
Elle eft gouvernée "par un grand-baillif, un
prévôt & 12 échevins 3 il y a un prévôt des mines
3c un receveur particulier.
G LARIS ou G L A R U S , canton Suiflfe, le
huitième dans l'ordre de la ligue.
Remarques fur fa pofition & WÊ productions. C e
petit pays peut avoir environ huit lieues dans fa
longueur du nord au midi 5 il préfente à’ fon
entrée l'ouverture d'un beau vallon, qui fe prolonge
vers Je midf, fe partage en deux branches
, & qui fe termine dans les hautes Alpes, aui
pied des glaciers couverts d'une neige éternelle.
Les Alpes qui bordent le pays de Glaris à l'eft ,
au fod & à l'pueft, marquent en même temps
les confins de ce petit éta t, du côté des ligues
grifes & des cantons d'Üri & de Schwitz.
Les arbres fruitiers réufliffent très - bien dans
la partie inférieure du vallon. Il faut comptée
pour fort peu de chofes les produits d'orge
& de grains. La principale reflource des habitans
vient des prairies & des pâturages , ou dey
troupeaux. Ces pâturages dans les hautes Alpes,
font d'une qualité fupérieure 3 & les fromages
de Glaris ont. une grande réputation. C 'eft avec
des plantes médicinales , rares même dans les
autres parties de la Suiffe , & abondantes dans
celle-ci, qu,e lés habitans de Glaris compofent leur
thé de Suiffe, leur choix d'herbes vulnéraires *
dont il fpnt un objet de .commerce alfez étendu.
On eftime que dix mille pièces de gros b é ta il,
& quatre mille moutons peuvent être nourris pendant
m fiy: les Alpes <)e cç canton. Sans k
difette
G L A G L A ÿ f r f
dlfette, ces produirons diverfes des Alpes , nô
compenferoient pas les ineonvéniens qui réful-
tent d'un pays froid & montueux , d’une grande
étendue de terrein occupée par des rochers, des
précipices, des forêts inacceffibles, des bruyères
ftériles & des glaces perpétuelles, 3ç perdue
pour la jouiffance de l'homme, pour la cuL
ture 3c la population 3 des inondations fréquentes
caufées par des fontes de neiges fubites, ou
par les pluies toujours plus abondantes dans les
montagnes , & dont les flots font aufîi-tôt raf-
fembles dans des vallons refferrés entre des
monts d'une élévation exceflïve, & le plus fou-
vent coupés prefque verticalement 3 des avalanches
ou éboulemens de terres & de rochers 3 des
variations brufques dans la température de J.'air,
& des grêles que le voifinage des glaciers rend
plus fréquentes.
Le Canton de Claris étant autrefois fujet des
religieufes de Seckinguén en Suabe, fe trouvoit
afiujetti à une fervitude perfonnelle & réelle 5
fi l'on en excepte un petit nombre de> familles,
qu’on regardoit comme la nobleflè du pays. La
juftice civile étoit adminiftrée par des juges
nommés par l’abbefle, & elle y entretenoit des
officiers. Le peuple avoit fes affemblées, fes
chefs, fa bourfe publique , & les emplois dépen-
dans de la feigneurie ne pouvoient être remplis
que par les citoyens. Dans ces temps de vaffa-
lité , le fort des fujets étoit fouvent moins dur
fous le gouvernement eccléfiaftique 3 ils obtenoient
plus aifément des immunités.
. Les offices dépendans de l’abbeffe dé Seckin-
guen devinrent dès efpèces de fiefs 5 & les
comtes de Habsbourg & les princes d'Autriche,
les empereurs Rodolphe I & Albert I , les acquirent
fucceflivement 3 ils les réunirent à la garde
noble & à la jurisdiéHon . criminelle , qui ne
devoit relever que de l'empire directement. Toutes
ces aliénations , contraires aux franchifes du
pays,, entroient dans le grand projet de former
en Suiffe un appanage pour l'un des fils d'Albert.
L'exemple 3c les fuccès des premiers cantons
Suiffes, ligués pour défendre leurs privilèr
ges contre cette ufurpation ambitieufe , ne fervit
qu’à rendre les ducs plus attentifs fur ceux de
leurs nouveaux fujets , qui n'avoient pas la force
de leur réfifter féparément. Le peuple de Glaris
vit avec regret fes ufages, fes immunités & les
formes de fa police intérieure fucceflivement
changées ou abolies. En temps de- guerre les
princes d'Autriche ènvoyoient des troupes en
quartier dans le pays, pour en impofer aux habitans.
Bientôt les confédérés furent en état de
.brifer les fers de leurs voifins. Les habitans de
achwitz entrèrent en 135-1, à main armée dans
Je pays de Glaris,, ils y. rétablirent l ’ancienne
Q&con. polit. & diplomatique. Tome II.
forme de l ’adminiftration publique & les droits
du peuple, & après lui avoir rendu fa liberté ,
ils s'en formèrent un allié reconnoiffant & utile.
Cette première alliance du peuple de Glaris avec
les. cantons , renfermoit des conditions inégales,
il ne pouvoit ni s'allier, m entrer en guerre,
; fans l'aveu des confédérés. Il rendit des fervices
j à la; ligue , & en 145:0 on anéantit cette condi-
| tion3 & pour donner à la prérogative nouvelle
une force rérroaélive , le fécond traité fut mis
fous la date du premier.
L e peuple de Glaris commençoit à jouir de fa
liberté fous la protection de fes alliés, lorfqu'en
1388 la noblefie du parti autrichien , en guerre
avec les cantons, l'attaqua avec des forces qui
dévoient paroître fuffifantes pour l’opprimer fans
retour. Aidée des habitans de W e fen , elle furpric
la petite ville de Glaris,, fituée à l'extrémite inférieure
du lac de Wallenftat, elle maffacra la
g a tn ifo n fo r ç a les lignes qui défendoîent l'entrée
du pays*, & fe répandit comme un torrent
dans; tout, le vallon. Mais trois cents cinquante
hommes de Glaris une trentaine de leurs
voifins de S c hw itz , foutinrentà dans un pofte
avantageux , plUfîeurs attaques réitérées ; après
un combat de cinq heures, ils mirent les aflail-
I lans en déroute , & ils en maflacrèrent un grand
nombre dans la pourfuite. L'anniverfaire de cette
victoire fe célèbre toutes les années le 8 Avril.
On oblige les députés de Wefen d'aflifter à cette
folemnité, & ils y entendent le reproche public
de la trahifon, dont leurs ancêtres fe font rendus
coupables. 1 Glaris eft le dernier des huit anciens cantons
Suiffes, qui pendant environ cent trente ans ,
formèrent feuls lé corps helvétique. Il eut part
aux expéditions militaires & aux conquêtes des
Suiffes, 3c il partage la régence des petits gou-
vernemens fujets ou des bailliages communs.
Voye^ l'art. S u i s s e . Cette république a d'autres
fujets qui lui Tort propres; elle poffède feule le
comté de Werdenberg , & en. commun avec le
comté de S chw itz , le petit pays d'Uznach 3c
Gafter ; tous ces bailliages font fitués à l ’orient
& au midi du Toggenbourg.
La religion réformée s'introduifît dans le canton
de Glaris: en 1523. La guerre de religion de
r 5-31 , dont l'iffue fut contraire au parti des réformés,
empêcha peut-être que la réformation
ne devînt générale dans ce pays. On fixa, par
divers traités fubféquens , les droits des deux
églifes & l'ordre de chaque culte. Les deux partis
ne fe féparèrent 3c ne fe cantonnèrent pas
comme dans le pays d’Appenzell 3 mais on détermina
l'influence que chacun d'eux auroit dans
le gouvernement & les offices publics.
Gouvernement de Glaris, G* remarques fur cet état..
, L e gouvernement eft démocratique ou popu-
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