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Hejfe-Darmftadt , qui poffède aujourd'hui le tout
en commun avec le prince de Naffau-Weilbourg.
Ils alternent pour la préféance dans l’adminiftra-
• tion, enforte que Darmftadt l’exerce deux années,
Weilbourg la troifièjpe, & chacun d’eux y nomme
un bailli, qui fe réunifient pour rendre la juftice:
les appels yont régulièrement à celui des feigneurs
qui elt^ en exercice 5 maté il faut le concours des
deux régences j pour décider fi la partie appelante
eft recevable ou non , 8c pour prononcer
enfuite la fentence. Le bailliage de Htitten-
berg en Wettéravie, dont la feigneurie étoit autrefois
indivife entre la maifon de Hejfe, ^ celle
de Naffau-W eilbourg, q u i, en 1705 , convinrent
d’ un partage qui fixa la portion de chacune :
celle de Darmftadt comprend aujourd’hui Laug-
gens , Kirchgoens, Pohlgoens, Allendorf, Annerod
, Hauffen, Leygeftern.
Le bailliage de Koenigsberg, en Wettéravie,
vendu avec Hohen-Solms en 1350 par Philippe,
comte de Solms, au landgrave Henri de Hejfe.
L a maifon de Darmftadt le pofféda en commun
avec celle de Solms jufqu’en 1629 qu’il fut partagé
, 8c que Darmftadt ^obtint exclufivement
ce qui compofe aujourd’hui le bailliage de Koe-
nigsberg : la jurifdi&ion eçcléfiaftique refta feule
indivife alors 3 mais Solms.renonça en 1638 à fes
droits en ce point fur Koenigftein , & il n’y a
plus que le bailliage' de Hohen-Solms, où elle
Ibit commune aux deux parties.
Le bailliage de Blankeftein.
Le bailliage de Biedenkopf.
Le canton de Breidenbach, divifé en deux
diftri&s, favoir: i Q. le bas - bailliage , dont la
maifon de He fte -Darmftadt a trois huitièmes 5
celle de Breidenbach deux huitièmes ; celle de
Breidenftein trois huitièmes.
. 2°. Le haut bailliage.
Le bailliage de Battenberg.
La feigneurie d’Itter, fituée fur la rivière d’ E-
dcr , dans l’ancien Ittergau.
' Plufieurs jurifdiélions & terres nobles, indépendamment
de celles dont on a déjà fait mention
, & dont les.poffeffeurs ont droit de féance
à J’ affemblée des états, favoir :
Les jutifdiélions appartenantes aux barons de
Riedez & d'EifenbacH , qui les poftèdent fous la
fupériorité territoriale du landgrave de Darmftadt,
à qui ils prêtent hommage. Les habitaris y ont
droit d’appel des inftartces du feigneut aux jufti-
ces provinciales dé la Hejfe, dès qu’il s’ agir de
plus de 30 florins»
Le canton de Rabenau ou de Londorf, qui
appartient aux barons de Nofdeck , de Rabenaü
8c comprend huit vidages* 8c ' confine aüx bailliages
dé Hombourg Hoehe '& de Grunberg.
La vallée de Bufeck , fituée entre le territoire
de Solms-Lich & les bailliages de Gieflen, d’A llendorf
& de Grunberg, 8c qui comprend les
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villages d’Alten-Bufeck , Gros - Bufeck, Boero-
roth , Reyskirchen, Burkhardsfelden , Albach ,
Oppenroth , Roédgen & Bevèrn.
Les pojfejjîons de la maifon princiere de Heffe-
Hombourg, Jituées dans la Wettêravie a deux milles
de Francfort , au pied & en vue d'une chaîne de
montagnes J appellée die hoehe. ' Elles confiftent
dans la ville & le bailliage de Hombourg , que
Louis V , landgrave de Darmftadt, céda en 1622,
à titre de bien propre 8c héréditaire avec les droits,
fujets, fonds.. & fentes qui efi dépendent, au
prince Frédéric fon frère, chef de la maifon de
Hombourg, en déduction des arrérages de la pen-
fion annuelle de 2ô,feco florins à lui accordée des
1606 5 Louis V fe réfer.va toutefois & à fes
fuçceffeurs certaines prérogatives, telles que le
droit d’examiner les eccîéfiàftiqües , tant de fa
ville que du bailliage, & de les faire comparoître
aux aiîemblées fynodalesj l’impôt fur le v in , dit
goldener Weimpl; le droit d’ efcorte & tout ce qui
y a rapport ; la dire&e de tous les fiefs mafcu-
lins ou ganerbinaux du canton ; la levée des fub-
fides, tant de l’Empire que du cercle, qui ne
doit fe faire qu’ en fon nom , d’après l’eftimation
des diètes à lui communiquée par la maifon de
Hombourg 3 le péage appelle land^oU 3 l’impôt fur
la laine3 la gabelle & la contribution militaire,
aufti long-temps que la maifon régnante aflignera
à celle de Hombourg d’autres revenus équiyalens 5
le libre paflage & logement des gens de guerre ;
la nouvelle contribution militaire \ les appels 3 le
droit de protection 8c de fauf-conduit 3 celui de
lever des troupes 3 celui d’aperture , 8cc. Les fujets
de la ville & du bailliage font tenus de pister
foi & hommage à la maifon régnante, qui y tiens
un commifîaire, appelle refervat-amtmann. En j 668
une nouvelle convention déclara que la, maifon
de Hombourg donneroit un nouvel ade à la mort
de chaque landgrave de Heffe-Darmftadt, & qu’au
décès du landgrave de Hombourg, fes fujets,
en prêtant à fon fuccefTeur ferment de fidélité ,
en prétendent un également fur les réferves accordées
à la maifoà de Darmftadt. En 16 7 1 , le
landgrave George chrétien de Hombourg, céda
la ville & fon bailliage à Darmftadt, qui les
garda jufqu’â la mort du landgrave Chriftophe de
Binhenheim , époque où ils furent rendus au.
landgrave Frédéric II de Hombourg par une convention
de 1681 3 &> par un nouveau traité de
1707 y, la fupériorité territoriale en fut affurée à
la maifon de Darmftadt j à l’exception des articles
expreftement réfervés par les recès à. la maifon
de Hombourg, qui doit en jouir à perpétuité
fans troublé nï empêchement. La maifon de
Darmftadt déclara en même temps qu’au cas „où
fes autres provinces feroient, en tout ou en partie
, chargées de logement dés'gens de guerre,
les ville & bailliage de Hombourg ne fourniroient
que quinze rations complètes, payables fur le pied
fixé pour le refte du pays. Le landgrave de Hefleh
e s
Hombourg eft d’ailîeürs premier feigneur 8c grand
maître héréditaire des forêts de la haute-March
e , 8c de celle de Seulberg & d’Erlenbach.
Les revenus de ce diftriét, peu confidérables
d’abord , ont été augmentés du double, de
même que le nombre des fujets, par l’établiffe-
ment d’une ville neuve, de deux colonies fran-
çoifes , de quatre fermes domaniales & de quantité
de manufactures, qui y entretiennent l’aifance
8c l’émulation.
Les diverfes branches de la maifoft dit Hejfe
ont quelques autres provinces , qu’ il eft inutile
d’indiquer ici.
La maifon de Hejfe conferve quelques prétentions
fur le duché de Brabant, ' fans en indiquer
l ’origine- On lit a ce fujet le paflage fuivant dans
un Mémoire publié, il y a bien des années, par
le profeffeur Hopp , vice-chancelier de l’Univer-
fite dé Marbourg. 1 «* Henri I I , landgrave de Hejfe, qui poffédoit
le duché de Brabant, eut deux fils : Henri I I I ,
qui lui fuccéda dans ce duché, 8c H en r i, fur-
nommé Y Enfant, duquel defcendent les maifons actuelles
de HeJJe. Jean I I I , arrière7petit-fils de
Henri I I I , mourut en 13 55 , fans laifler de def-
cendans mâles. Après la mort de ce prince , le
duché de Brabant auroit dû pafler à Henri, fur-
nommé de. Fer, petit-fils de Henri l’Enfant3 mais
Jean III fit de fon vivant afturer la fucceflion*
au duché aux princefles fes filles, contre l’ufage
•& les loix féodales des habitans. La troifième de
ces princefles, -à laquelle échut la fucceflion ,
avoit épouCé Louis3 comte de Flandres; & de
ce mariage , naquit la princefle Marguerite, qui
fut mariée à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne.
Enfin le duché de Brabant pafia dans la
maifon d’Autriche, par le mariage de l’empereur
Maximilien I avec la princefle Marie, fille unique
de Charles le Téméraire , duc de Bourgogne.
. S e c t i o n I I I e.
Des états , des tribunaux & de l'adminijlration de
la Hefle.
Etats. La Hejfe a des états & des aflemblées
du pays , nommées jours de communication. Les
• états de Hefie - Caflel font compofés de
trois ordres 5 favoir, i ° . celui des prélats, formé
du commandeur provincial du bailliage de
l’ordre Teutonique rélîdant. à Marbourg , du recteur
& du fénat de l’univerfité de cette même
.ville , en qualité de propriétaire des anciens cou-
vens dont elle poffède les biens 3 des adminiftra-
,teursrdes maifons nobles de Kauffungen & de
Wette r, & de celui,des grands hôpitaux deHai-
na, Merxhaufen, Holfeim &Grunau: 20. celui
dé jà nobleffe divifée en cinq clafles, félon les
.rivières de Loe hn, Schwalm, Fulde , Werra &
Diemel ; ces cinq claffes n’ont entr’elles aucun
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rang fixe :,3°. celui du tiers é ta t, qui fe divife
également en cinq diftriéls, défignés fous les noms
de ces cinq rivières, & dont chacun a fa ville
directoriale, ( C iffe l pour la Diemel, Marbourg
pour la Loehn , Efchwege pour la Werra, Herf-
berg pour la Fulde, éc Homberg pour la Schw-
alm ) 3 avec cette différence que Caffel & Marbourg
envoient conftamment deux députés chacune
au diètes générâtes 8c aux aflemblées particulières,
au lieu que les autres n’y affifient qu’à
tour de rôle 8c dans un ordre convenu'.- Chaque
diftrict nomme’deux repreTcntans aux petits co-?
mités & quatre aux grands , conjointement avec
Saint-Goar & les autres villes du bas-comté de
Katzeneln.^pgen , qui ont le droit d’en tenir deux
à ceux-ci, 8c un aux premiers. Les états de Hejfe-
Darmftadt font également diftingués en troisToo
dres : i° . celui des prélats, formé du commandeur
de l’ordre Teutonique à Schifrenberg 8c du
reéleur 8c au fénat de l’univerfité de Gieflen :
2°. celui de la nobleffe : 30. celui des villes.
Les diètes de Caffel 8c de Darmftadt font dirigées
par le maréchal héréditaire, qui eft toujours
l’ aîné de la. »famille de Riedefel d’Eife-
nach, 8c qui réclame la préféance fur les uni-
verfités, à titre d’échanfon héréditaire 8c de
chef des Schenks de Schweinsbèrg 3 il figne les
recès des diètes immédiatement après le maréchal
8c avant l’univeifité de Gieflen , malgré les
proteftations qu’elle ne ceffe de renouveller à ce
iujet. Ces affemblés communes des deux états dè-
vroiend*fe tenir alternativement dans le pays de
Caffel 8c dans celui de Darmftadt ; mais elles
font très-rares aujourd’hui, de même que les diètes
générales de chacun d’eux. Les deux landgraves
fe bornent 3 convoquer, félon leur bon
plaifir, des aflemblées particulières , qu’on appelle
de communication, où ils envoient leurs com-
miffaires 5 favoir, celui de Darmftadt à Gieffen ,
8c celui de Caffel à Çaffel même ou à Hombourg,
quelquefois à 1 reyffa 3 ils enjoignent aux
états d’y parohre par diftri&s ou cantons des rivières
, qui les diftinguent. Les diètes , appellées
de convocation , où il s’agit ordinairement de dons
gratuits, font annoncées par le maréchal héréditaire,
fous l’autorité 8c le confentement du
prince.
Quoique les états, dans les diverfes provinces
de l’Allemagne, aient perdu. une portion plus
ou moins grande de leur autorité , on aime à voir
ces aflemblées , auxquelles le fouverain communique
toujours les impôts qu’il vent établir , 8c
auxquels il laiffe une furveillance fur quelques
objets 8c de certains détails : on eft tenté de
croire que ces pays font mieux gouvernés que
les contrées, ou il ne refte pas de veftiges des
états.
Religion & régime eccléjiafiique. La maifon de
Heffe - Caffel profeffe la religion réformée 3
celle de Darmftadt la luthérienne ; la branche