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V échiquier, Çe> tribunal a été établi tnEco£e-3
par a$e 4 u parlement de la Grande - Bretagne,
dans la fixième année de la reine A n n e c o n fo r mément
, dit le titre ,, au 1.9$ article de l’ aéte pour
l’ union des deux royaumes d’Angleterre & d’£-
cojfe. Il a- le même pouvoir 3. la même autorité ,
les- mêmes privilèges * & la-même jurifdiôion a
dans tout ce qui'concerne les revenus &\EeoJfe- ,
qwe l3échiquier de; Londres fur ce qui regarde, les
revenus d’ Angleterre- Il eft compofé d’un chef-
baron qui a zoqq liv. fterling d’appointem.ens , &
de quatre barons qui en ont 700. Pour obtenir
ces- places, il. faut avoir été pendant cinq ans
ayocat d’une des quatre cours d’Angleterre 3 ou
avoir plaidé , pendant même nombre d’années ,
dans la cour de feffion A'&pJfc*
L 3amirauté. La place de grand-amiral a toujours
cté donnée aux perfonnagés les plus diftingues de
là nation. En 1603 , Louis , duc deLenox, cou-
fin du roi Jacques V I , fut créé grand-amiral héréditaire
à3 Ecojfe, & cette dignité fubfifta dans
fa famille jufqu’en 16 72 , qu’elle fe trouva dévolue
au-roi Charles I I , comme le plus proche héritier
de Charles, duc de Lenpx. Ce prince la
donna à fon fils naturel, appelle' auffi Charles ,
duc de Lenox, pour en jouir lui de fa poftérité,
qui la garda jufqu’ à la révolution. En 1693 ,
Guillaume, duc d’Hamilton, fut revêtu de cet
important emploi q u i, après fa mort, fut mis en
commiflion, laquelle ne finit que par la mort du
roi Jacques V II.Charles , duc deLenox, fut alors
déclaré grand-amiral héréditaire d3 Ecojfe ; mais ,
für fa démifl'foh volontaire, Da vid , çomte de
W em s , en obtint le titre , en féparant de fa.ju-
rifdiélion les iflés Orcadès & dé Shetland’. C e lord
en jouifToit à l’époque de l’union : mais depuis,
celui qui à été revêtu de cette dignité a rarement
réfidé en Ecojfe.
C ’eft pour exercer la jurifdiérian du grand-amiral
qu’on a établi le tribunal de l ’amirauté , qui
tient fes féances à Edimbourg qu à Perth ,
c’ eft-à-dire, dans les deux ports les plus eonfidé-
rables du royaume.
On ne peut rien dire de certain fur l’origine
de ce tribunal , ou fur fon ancienne manière de
procéder} Charles I I , après fon rétabliffement
fur le trône, ordonna de reftituer les papiers de
cette cour que .Cromwell avoit enlevés } mais le
vaille au périt, & les archives furent englouties dans
les flots : tout ce que les légjftes peuvent avoir
compilé fur l’ancien régime de cetre cour , ne-
doit pas remonter au-delà de i f i i , époque à laquelle
Emond Hephourn , comte de Bothwel, fut
nomme grand-amiral à'Ecojfe. Lès deux plus anciens
livres qu’on connoiffe fur ce qui s’eft pafifé
au tribunal de L’amirauté, tant au civil qu’au criminel
, ont été compilés fous fon fuecefleur François
, comte de Bothwel, & contiennent lès procédures
faites de les jugemens rendus, ^ 1> un depuis.
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l’année ï|47jufqu’à iy 59, & l’autre depuis cette
dernière: époque; jufqu’à 1561.
Un.aéle particulier du parlement, de la fei-
zieme année de Charles I I , déclare que la cour
d’amirauté d’ Ecojfe fera un tribunal fuprême dans
toutes les caufes qui font de. fa jurifdi&ipn } il
donne au.loïd.grand-!amiral les titres de lieutenant
du roi & de juge général fur les mers, dans 1er
ports, havres & criques, ainfi que les rivières
navigables^. & il déclare que rien de ce qui relève
de fa jurifdiélion ne pourra être porté devant un
autre tribunal.
Les fentences des cours inférieures d’amirauté
ne peuvent être revifées que par la cour fuprême
de. l’amirauté. Pour fufpendre ou arrêter les jugemens
de cette dernière }• il faut un ordre donné
par tous les lords lorfque les affifes fe tiennent,
ou- par trois d’entr’eux durantJes vacances. Si le
plaignant eft débouté , : l’amirauté peut lé condamner
à des dommages indépendans des frais.
Cette cour a aùfli le droit de faire la révifion des
caufes qu’ elle a jugées, & c’ eft un pouvoir dont
elle eft revêtue par le 19e article du traité d’union,
fous les réferves de les reftriétions que le parlement
delà Grande-Bretagne pourra juger à propos
d’y mettre*
Les caufes foumifes à la junfdi&ion de l’amirauté
d3Ecojfe font principalement : la révélation
du fecret du roi fur mer en temps de guerre ; la
piraterie qui comprend ceux qui piratent, ceux
qui les aident,.'les fecourent ou les dérobent à
,1a juftice } la faille des effets prohibés., importés
'ou exportés } le refus d’obéir aux ordres de l’a-
! mirai} l’aétion de louer ou de fréter des vaiffeaux
j étrangers' pour des tranfports auxquels ceux de la
■ nation peuvent fervir } l’embarras caufé dans les
; ports & havres} l’enlevement des bouées } l’u-
;fage deaj|aux poids & de fauffes mefures fur
1 mer } le^refaut de eomparoître en tems de guerre
' aux revues que l’amiral peut indiquer à fa vo-
; lonté, & c . enfin ce qui regarde la marine eft du
1 département des .juges qu’il commet pour en con-
noitre à fa place. On y fuit la loi commune à’E -
• coJTe » en confultant dans des cas particuliers le s .
j loix d’Oléron , de Wisby & de la Hanfe téu-
: tonique, ainfi que les dernieres conftitutions faites
| à Amfterdam & dans les autres villes de Hol- \
\ lande.
L ’amirauté n’a quelquefo is qu’un vice-amiral qui j jouit de 1000 liv. fterling d’appointemens, & pu»
a le droit de conftituer des députés dans les lieux
où il croit que leurs fondrions font nécefifaires. IL
faut cependant remarquer qu’il y a en Ecojfe plu-
fieurs jurilHidrions d^mirauté héréditaires dans des
familles puifïàntes : c ’eft à ce titre que le duc
d’Argyle eft amiral des iftes occidentales 5 que les
comtes de Sutherland le font du comté de leur
nom , & que les Douglas, comtes de Moreton >
le font des ifles Orcades de de Schetland.
La êQtff de la chancellerie. On attribue l’état
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Lliffêment de cette cour à Jacques prehiier, qui
■ en avoit pris l’idée pendant le féjour forcé: d e .
huit ans qu’il fit en Angleterre. Comme elle ne
fut formée qu’en 1424, on ne trouve aucun re-
giftre antérieur à cette époque ; ce qui n’ a pas
empêché quelques auteurs de lui donner une origine
plus ancienne} mais ils avouent.que ce prince
a beaucoup perfectionné le régime de ce tribunal
depuis fon retour d’Angleterre.
Ecosse ( n ouvelle ) , côntrée de l’Amérique
Septentrionale qui appartient aux anglois, & fur
laquelle ils fondent de grandes espérances, depuis
que les Etats-Unis fe font formes en républiques
indépendantes.
Jtiijloire de cette colonie. Le nom de h Nouvelle-
Ecojfe, qui défigne aujourd’hui la côte de trois
cents lieues , comprife depuis les limites de la
Nouvelle-Angleterre, jufqu’à la rive méridionale
du fleuve Saint-Laurent, ne paroît avoir exprimé
dans les premiers temps qu’une grande péninfule
de forme triangulaire, fituée vers le milieu de ce
vafte efpace. Cette péninfule, que les françois
appelaient Acadie, eft très propre par fa pofition
à fervir d’ afyle aux bâtimens qui viennent des Antilles.
Elle leur montre de loin un grand nombre
de ports excellens, où l’on entre & d’où l’on fort
par tous les vents. On. voit beaucoup de morue
fur fes rivages, & encore davantage -fur de petits
bancs qui n’en font éloignés que de quelques
lieues. Le continent voifin attire par l’appas de.
quelques pelleteries. L ’aridité de fes côtes offre du
gravier pour fécher le poiflon, & la bonté des
terres intérieures invite à toutes fortes de cultures.
Ses bois font propres à beaucoup d’ufages.
Quoique fon climat foit dans la zone tempérée,
on y éprouve des hivers longs & rigoureux, fui-
vis tout-à-coup de chaleurs exceflives, d’où fe
forment d’épais brouillards, qui rarement, ou du
moins lentement diffipés, ne rendent pas ce féjour
mal fain , mais le rendent peu agréable.
C e fut en 1604 Suè les françois s’établirent en
Acadiè, quatre ans avaftt d’ avoir élevé la plus petite
cabane dans le Canada. Au lieu de fe fixer à l’eft
de la péninfule, qui préfentoit dès mers vaftes,
une navigation facile, une grande abondance de
morue, ils préférèrent une baie étroite qüi n’avoit
aucun de ces avantages. Elle fut appellee depuis,
baie françoife. On a prétendu qu’ils avaient été
féduits par le PorNRoyàl, qui peut contenir mille
vaiffeâux à l’abri de tous les vénts, dont le fond
eft par-tout excellent, & qui a toujours quatre
ou cinq brafles d’eau, & dix-huit à ïon entrée.
Il eft pliis naturel de penfer que les fondateurs de
la colonie choifirent cètte pofition, parce qu’elle
les approchoit des lieux où abondoient les pèllete-
ries , dont la traite èxclufive leur étoit accordée.
C e qui fortifie cette conjecture, c’eft que les premiers
monopoleurs & ceux qui les remplacèrent,
prirent toujours à tâche d’éloigner de l’exploita-
rion des forêts., de l ’éducation des. beftiaux., de
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là pêcHe j de la culture, tous ceux de leurs com-
patriotes que leur inquiétude ou des laefoins avoieiît
■ amenés dans .cette contrée : aimant mieux tourner
l'aélivité de ces aventuriers vers la chaiTe fit vers
la traité avec les fauvages.
Un défordre , né d’un faux fyftême d'adminif-
tration, ouvrit enfin les yeux fur les funeftes effets
des'privilèges eXclufîfs.
Les mi n dire s de Louis X IV , qui vouloient faire
jouer un grand rôle’ à leur maître,, pour repréfen-
ter eux-mêmes avec quelque dignité , s'apperçu-
rent qu'ils n'y réuffiroierlt point fans l'appui des
richeffes j 8t qu'un peuple , à qui la nature,n'a-
voit pas accordé des mines, né pôuvoitavoir de
l'argent que par l'agriculture fit par le commerce.
L'un 8t l'autre avoient été jufqu’ alors étouffés
dahs les colonies, par les entraves qu'on met a
tout, en voulant fe mêler de tout. Elles furerit
heureufement rompues i mais l'Acadie ne put du
ne fut pas faire ufage de cette liberté.
La colonie étoit encore au berceau, lorfqu'eüé
vit naître à fon voifinage un établiffement qui devint
depuis fi floriffant, fous le ndm de Nouvelle-
Angleterre. ‘ Le progrès rapide dés cultures j de
cette nouvelle colonie, attira foiblement l'attention
de-s françois. C e genre de prôfpérité ne mit
entre les deux nations aucune rivalité. Mais, 'dès
qu'ils purent ioupçonner qu'ils 'auroient bientôt
un concurrent dans le commerce du caftor 8c des
fourrures, ils cherchèrent les moyens d’être feuls
les maîtres, fie ils furent affez malheureux pour
les trouver.
Lorfqu'ils arrivèrent en1 Acadie, la péninfule
8e les forêts du continent voifin étoit remplies de
petites nations fauvages. Ces peuples avoient le
nom général d’ abenaquis. Quoiqu'auffi guerriers
que les autres nations fauvages, ils étoient plus
fociables. Les miflionnaires s’étant infinués S E
ment auprès d’eux, vinrent à bout de leur donner
leur croyance , fit même de les tendre enthop-
fiaftês. Avec la religion qu’on leur prêchoit, ils
prirent la haine du nom anglois, fi familière à leurs
apôtres. Cet article- fondamental de leur nouveau
culte étoit celui qui parloit le plus à leurs feus ,
le feul qui favorifiit leur paillon pour la guerre :
ils l’adoptèrent avec la fureur qui leur etoit naturelle.
Non contents fie fe refüfer à tout commerce
dcchange avec les anglois, iis troubloient,
ils ravageoient fouvent les frontières de cette nation.
Les attaques devinrent plus continuèlles
plus opiniâtres 8c plus régulières , depuis qu'ils
eurent choifi pour leur chef SaintiCafteins, capitaine
du régiment de Carignan , qui s’étoit Rxé
parmi eux , qui avoit époufé une de leurs femmes,
& qui fe eonformoit en tout à leurs ufaqes
Le gouvernement de la Nouvelle - Angleterre
n'ayant pu, ni ramèner les fauvages par des pré-
feus , m les détruite dans leurs forêts où ils s'en-
fonçoient, d’où ils revenoient fans ceffe, tourna
toute fon indignation contre l'Acadie ; qu’il re-
D d .a