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laire. Tout citoyen d'une des quinze communautés
du pays , a , dès l'âge de feize ans le-droit
d affilier à Taflemblée du peuple , qui , hors les
cas extraordinaires, ne fe tient qu'une fois l'an-
nee au mois de mai , dans une place .des environs
de Giaris. Cette affemblée générale , appel-
lee Lajidsgmsind 3 exerce la Souveraineté , elle
fanétionne les loix nouvelles , elle impofe
des contributions , elle fait des alliances, ' elle
traite de la guerre ^ou de la paix. L'exercice du
pouvoir exécutif, de la junfdiélion civile te cri->
minelle , de l'économie publique te de la police,
eft confie au landrath ou confeil du pays. C e
corps eft compofé de quarante-huit confeillers
de la religion réformée & d e . quinze confeillers
catholiques 3 choifis les uns te les autres dans
les différentes communautés du pays ., d'après une
proportion déterminée par la loi. Les chefs de ce
confeil font le landatnmam , le ftatthaker ou lieutenant
3 & le tréforier. Ces charges alternent,
entre les deux religions j Je landammam , nommé
par les réformés , eft en charge trois ans; en-
fuite les catholiques en nomment un pour deux
ans. L e parti qui .n'a. point de landamman en
charge 3 pourvoit pendant cet intervalle à l ’office
du lieutenant. Les réformés jauiffent exclu-
fivement du gouvernement dû comté de Wer-
denberg , & les catholiques de celui de Gafter
& d'Uznach ; la religion dominante de ces dif-
triéls a donné lieu à cet arrangement. Les réformés
d'une part, & les catholiques de l'autre ,
ont leurs aflemblées particulières ou lahdfgmeind,
pour l'éleélion de leurs magiftrats : celles-ci fe
tiennent huit jours avant i'affemblée générale de.
tout Je peuple.
On évalue la population dé ce petit état à
quinze mille âmes. Les catholiques n'en composent
plus qu'environ la huitième parties, on ef-.
timoit leur nombre vers, l’année“ 161 y / au:: tiers
environ de la population générale ; alors des épidémies
avoient réduit à trois mille les hommes
capables de porter les armes. Depuis le commencement
du dix-huitième fiècle, les réformés
fe font accrus de deux mille neuf cènts hommes
à trois mille huit cents, & les nombre des catholiques
a diminué.
Il faut attribuer cet accroiffement des réformés
aux fuccès de leur induftrie. Outre l’exportation
des productions naturelles du pays, des
beftiaux , des, chevaux , du beurre 8c des fromages
, des cuirs de de^ quelques articles indiques
plus haut, on a introduit dans le pays la
filature du coton, & la fabrication de quelques
étoffes , draps & rubans. M. Ramond qui a tra-
-duit le voyage en ^uifle de M. G o x e , cite les
remarques d'un magiftr.at qui vo.yoit avec regret
l'établiffement de ces fabriques , te qui fe plai-
gnoit de la foibleffe de la race d’ouvriers, qu'on
a ainfi introduits dans le canton. Giaris eft obligée
de tirer des autres parties de la SuifTe ou
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1 de l'Italie ’, d e l’Alface te de la Suabé , les grains,
les vins, le fel t é la 'plupart des objets de commodité
ou de luxe. Giaris entretient des'compagnies
au fervice de quelques puiffances étrangères
: ces liajfons qui ne font utiles qu'aux officiers
, feroient trop lonéreufes a un petit état ,
fans la facilité de tirer des recrues des bailliages
communs entre les cantons.
M. Ramond, donfnous venons de parler, a
donné la defcription d’une affemblée générale du
canton de Giaris, à laquelle il affilia. Nous renvoyons
le leCteur au voyage de SuifTe par M.
C o x e .1 C et ouvrage contient d’autres-détails fur
le gouvernement & l’adminillration de Giaris.
Vayei aujfi les articles C o r p s H E L V E T IQ U E &
S u i s s e .
G L A T Z 3 comté d'Allemagne , qui appartient
aujourd'hui au roi de PrufTe.
Le comté de Glat% eft fitué entre la Bohême,
la Siléfie te la Moravie, te eft entouré de hautes
montagnes, qui fçnt partie des Sudettes ;
on ne peut y entrer que par des gorges .remplies
de rochers efcarpés. Sa longueur eft de
huit lieues géographiques , fur cinq de large. Sous
le règne Ndu comte Chriftophe de Hardeck , la'
mefure de chaque nulle fut fixée à quinze' mille
huit cents foixante aunes du pays.
Les montagnes, les’ vallées, les forêts, les prairies,
les champs ,..les ruifTeaux, les villes te les villages
du comté de Glat^3 forment le coup d’oeil le
plus agréable. & le plus varié. Il produit dans'
les bonnes années le >bléî néceffaire à fes habitans,
te affez. fouvent il en exporte. '
On y compte neuf villes 8c plus de . cent
villages; ces derniers font grands te bien peuplés.
Les habitans tirent leun fubfiftance de la
culture des terres, du nouriffage des beftiaux,
de là: filature & du commerce des toiles. Lorf-
que ce comté dépen.doit de la Bohême , les états
tenoient leurs .diètes à Glat^3 mais le gouvernement
prufïien ne les a pas encore convoqués.
La doClrine des huffites fit de grands progrès
dans ce pays, au feizième fiècle, fous la régence,
du comte Chriftophe de Hardeck. La confeflion
d'Augsbourg s'y eft maintenue malgré toutes les
perfécutions , depuis iyéo- jufqu'en 16:23 5 mais
à. cette époque tous les miniflres luthériens &
les maîtres d'école , au nombre de plus de cent
vingt ., furent chafîes du pays ; & ceux de. ce't£e
communion furent . ramènes dans le fein de T e-
glife catholique, par adreffe ou par force. Un
grand nombre d’entr'eux préféra un exil'volontaire.
Le'pays ne profefToit plus que la. religion
romaine ; mais depuis qu'il appartient au roi de
Pruffe, ceux de la cpnfeffionv d'Augsbourg ont
été réintégrés dâhs la liberté de confcience.
Nous- ne parlerons pas de tôutes les révolutions
politiques qu'a effrayé le comté de Glarç.
Ladiflàs , roi' de Hongrie te de Bohême , permit
en 1453, à George Podiebrath, alors gouver-c
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neur. te depuis roi de Bohême , de dégager la
feignéurie de Glat^ des mains de Guillaume de
Leuchtenberg. En 1462, l’empereur Frédéric III
érigea cette feigneurie en comté, te il la donna-
aux fils de Podiebrath. Dans le partage qu'ils
firent, Glat% pafla à Henri l'aîné, duc de-Munf-
terberg te de Frankenftein : Ladiflas,' roi de
Bohême, Tinvefl.it du comté de Glaeç en 1472 »
te le confirma dans fes poffeffions. En 1 foo;, les
fils de ce dernier vendirent le comté de Glat^
à leur, beau-frère le comte Albert de Hardeck,
60,000 couronnes. Le comte Chriftophe de Hardeck
l'engagea, en 15 34, à Ferdinand , Roi de
Bohême, qui à fon tour Hypothéqua à Jean de
Bernftein. En 1547 il pafla à Ernefte, duc de
Bavière, d'abord à titre d'engagement, te cn-
fui^e en toute propriété. En if& i , l’Empereur
Ferdinand le reprit, te depuis cette époque, Glaty
a dépendu de la couronne de Bohême , jufqu'en
1742 : Frédéric I I , Roi de Pruffe, en fit alors
la conquête. Par la paix de Berlin , conclue dans la
même année, la couronne de Bohême le lui céda,
ainfi qu'à fes héritiers, en toute fouveraineté. En'
1760 j ce comté fut pris par les.'autrichiens
mais rendu au roi par la paix de Hubertsbourg
en 1*76 3.'
| C e comté eft pîaeé dans les titres du roi de
Pruffe, comme un état fouverain , après la Siléfie
, l’Orange , Neuchâtel te Valangm, & avant
la Guéldre , Magdebourg te CJèves , & c .
’ Tant que ce comté fut fous la- fouveraineté,
de Bohême, il fut gouverné par une régence
établie dans fa capitale, qui dirigeoit toutes les
'affaires de judicature te d'adminiftration. Le
grand-Sénéchal y préfidoit te on-appelloit de"fa
fentence direélement à Prague, & en fuite à
Vienne. Sous la domination pruffienne, on a
pris d'autres arrangemens. Le gouverneur de la,
capitale eft, maître de la garnifon, il eft encore chargé
du maintien du bon ordre & de la? fureté publique
dans tout le comté. Il doit veiller fur les
bâtimens royaux & .fur la police. Quant à la Ju-
rifdiélion, ce comté refiortit en matière civile
à la régence royale de Breflau, & en matières
eccléfiaftiques au .grand confift.oire de cette ville.
Le tribunal de Berlin reçoit les appellations de
l’une & l’autre de ces cqut? , & les parties peuvent
eufuite s'adrefter au roi par voix de fup-
plique. Les affaires fommaires te de peu de con-
féquencë , peuvent-être.-terminées ;pàr -îe Sene-
ehal du comté, en fa qualité de judex delegatus :
il e f t , en même temps. affefTeur à la régence
royale te au grand confiftoire de Breflau. Les
bureaux des tailles ., accifes ,' domaines, polies
te péages , dépendent de la chambre des guerres
te domaines de Breflau.
Le comté de Glaty ne forme qu’ un cercle.
Nous ne favoris pas précifément ce que le roi
de Pruffe en tire.
G O S $67:
G LÈ B E , ( ferfs de la ) voye^ le didionnaire de
jurifprudence. h
G LO G AU , Tune des principautés de la Silefie
pruffienne. Voye\* S jlésif. P rus sienn e.
GQRÉE ( ifles de ). Voye^ G uiné e .*
G O S C H U T Z , baronie de la Siléfie , qui a fa
régence particulière. Voye£ S il e s ie .
G O S S L A R , ville impériale d’Allemagne, au
cercle de la baffe-Saxe.
La ville de G'ojlar eft fituée en-deça du Harz,
au pied de la montagne de Rammelsberg. Les
bailliages de Liebenbourg , de Langelsheim &
de Harzsbourg, dépendants, le premier de l’évêché
de Hîldesheim, te les autres d elà principauté
de Wolfenbuttel, l’environnent de tous
côtés 5 elle fuit la doctrine de Luther. Il y a deux
abbayes Luthériennes , qui relevent immédiatement
de l’Empire. L ’empereur Henri III fonda
en 1G40, celle de Saint-Simon te deSaint-Jude,
& y établit des chanoines de Tordre de faint-
AugUftin. Cette abbaye eft nommée dans de
vieux titres , la chapelle de l'empereur. Ses
| biens dépendoient de la jurifdiôlion d’un admi-
■ niftrateür qu’on appellôit Schutz-und Schirmvogt :
mais Frédéric I mit en 1 188; dès bornes à fon
; pouvoir, en confirmant Timmédiateté de cette
; abbaye, te en Taffranchiffant de-toute fupério-
rité territoriale- Elle adopta en 1 $66 la doélrine
de .Luther ; te cependant les 'empereurs ne
; cefl'èrenf d’affermir fon immédiateté : l’abbaye ,
de fon côté , ne ceffa pas . non plus de foute-
nir qu’elle ne recônnoiffôit point de jurifdiétion
en affaires ContentieufeS'ou autres. La ville de
Gojflar ne veut pas reconnoître fon immédiateté,
& la eontéftation eft pendante au confeil auli-
que de l ’Empire. L ’abbaye immédiate de Petersberg
fut fondée-par l’empereur Henri III 8c
Agnès , fa femme, en l’honneur de l’apôtre faint
Pierre. Elle eft qualifiée dans de vieux titres, de
' chapelle de .la reine ou de l’impératrice. En
1 yoo elle conféra Tavocatie te la jurifdiélion aux
magiftrats de Goflàr, moyennant une rente annuelle,
& la moitié; des amendes. Cette con-
ceffion , fixée d'abord à quarante ans, fut prolongée
par la fuite , te renouvellée dès que fon
terme approchoit. Elle n'a eu lieu toutefois que fur
les domaines où l’abbaye exerce une fupériorité
immédiate. Les bourgeois de Gojlar détruifirent
cette abbaye en 1527. L'empereur y exerce encore
de nos jours le droit de premières prières;
.droit qui fut mis en ufage en 17 y 4. L ’empereur
François confirma en même temps la religion lu-
; thérienne félon la confeflion d'Augsbourg, te il
lui promit fa protection tant qu'elle continueroit
de fuivre le rit établi.
Les habitans de Gojlar fubfiftent principalement
de leur travail dans les mines de la montagne de
Rammelsberg ; ils font de la bierre te fournif-
fent les choies néceffaires à la vie des gens qui
habitent fur le Harz, Gojlar doit fon exiftence
C c c c 1