a 1 empereur Henri I , qui vers Tan 9 2 1 , en I
jetta les premiers fondemens. Les rois 8c les
empereurs d'Allemagne tinrent autrefois leurs
cours dans un château qui y étoit fitué ; ils y
convoquèrent les états de l'Empire, & ce fut là
aulïi que les jours d'audience étoient indiqués.
Elle lut une ville d'Empire dès fa naiffance.
Henri le i ■ Lion la demanda à l'empereur Frédéric,
en récompenfe des feryices, qu'il devoit lui
rendre dans jine guerre en Italie. Il l'aflîégea en
1180 j parce q u e , comme ville impériale , elle
prenoit le parti de l'empereur, alors fon ennemi.
Henri le jeune, duc de Brunfviçk & de Lune-
b^iurg, lui fit la guerre en 154 2 , & l'aifiégea
aufïi dix années après, mais ces hoftilités n'eurent
aucunes fuites, 8c les parties belligérantes
s'accommodèrent. Les députés de la ville de
Gofiar occupent aux diètes la feptième place fur
le banc du Rhin, dans le collège des villes de
1 Empire j ils ont la fécondé dans l'affernblée des
cercles de la baffe-Saxe. Cette ville payoit autrefois
quatre cents florins de taxe matriculaire 5
ils furent réduits à cent-vingt en i j 68 8c i j y i ,
& elle n'en paye aujourd'hui que foixante. Son
contingent pour l'entretien de 1a chambre impériale,
eft fixé à 184 rixdales 70 kr. Le duc de
Rrunfvick Wqlfenbuttél, eiï le prote&eur héréditaire
de cette ville, & à ce litre il reçoit toutes
les années une fomme d'argent.
G O T H A , principauté d'Allemagne , dont
nous indiquerons la pofition tout-à-l'heure.
Nous parlerons à l'article Sa x e des ducs de
Saxe en général, & il ne fera ici queftion que de
la branche de Gotha.
La nouvelle branche de Gotha , qui exiftç de
nos jours, & qui eft un rejetton de la branche
Erneftine reeonnoit pour fouche le Duc Ernefte
le pieux , qui fut un bon prince très-
aime de fes fujets : il ne poffédoit originairement
que les bailliages de Gotha 3 de Tenne-
berg , de Georgenfoal & de Schwarzwald , Rein- ;
hardsbrunn , Wachfenbourg & Ichtershaufen ,
Koemgsberg & Tondorf ; mais fon frère Albert,
étant mort en n644, il ajouta à fes. anciennes pof-
fefiions la moitié d'Eifenach,. 8c en 16 72, les
principautés d'Altenbourg & de Cobourg, qu'il
hérita de fon frère Frédéric Guillaume , & dont.
Ü céda volontairement la quatrième partie- à fés
coufins de la branche de Weimar- Le duc Er>
nefie mpurut en 1675 , laiffant fept fils pour héritiers
de fes trois principautés dz Gotha ^ d 'A ltenbourg
& de Cobourg.,, ainfi que de fa part
immédiate du comté princier de Henneberg. Ils
régnèrent quelques années en commun , & jouirent
par indivis de la. fucceflion qui venoit de
leur écheoir; mais ils prirent le parti de la divi-
fer en 1680 chacun d'eux, eut un- certain dif-
tricfc , les uns avec toute fupériorité terri- j
toriale , & les autres feulement avec quelques
droits régaliens.. La portion du duc Frédé- I
F,c > aine ls ^famille , fut la plus confidérable J
devint en même-temps prince régnant :. le duc
Albert eut la principauté de Cobourg &.le duc
Bernard, la ville de Meinungen , avec faculté
qen jouir avec toute fupériorité & indépendance
: le duc Henri obtint les villes & bailliages
de Roemhild 8c de Koenisberg j il abandonna
enfuite le dernier au duc Ernefte de Hildbourghaufen
, en vertu d'un recès particulier : il
jUtTkïï outre I f bailliage de Behrungen , la Cour
de Milz , & les fiefs dévolus de l'Echter. Le
lot du duc Chriftian fut compofé du bailliage 8c
j ^ Eifenberg, de Ronnebourg , dé
Rhoda & de Cambourg, & celui du duc Er-
t 5e bailliage & de la ville de Heldbourg».
de Hildbourghaufen, d'Eisfeld , de Veilsdorf &
de Schalkau. Le duc Jean Ernefte enfin fut mis
bailliage, & de la ville de Saal-
feld , du bailliage & de la ville de Groefenthel,
& du bailliage ainfi que la ville de Lehften j
par la fuite on ajouta à fon lo t , la ville de
Poefnech , en vertu d'un recès particulier. Nous
parlons ailleurs de la conteftation qui s'éleva
I apres la mort du duc A lb e r t, touchant la fucceflion
de la principauté de Cobourg.
‘ Nous ferons quelques remarques fur les différ
rentes branches dans^ lefquelles celle de Gotha
i s eft partagée. Frédéric 1 , prince régnant de.
: Gotha > eut pour fucceffeur Frédéric II fon fils,
que l'empereur déclara majeur à l'âge de dix-
huit ans , ainfi que tous les autres princes de
cette maifon :-il établit le droit d'aîheffe , & eut
pour fucceffeur, en 1742:, le duc Frédéric III
mort^en 17 72 ,8e après lui Ernefte I I , fon fils
1 qui règne encore.
Bernard, due régnant de Meinungen , avoit
fixé le lieu de fa réfidence à Hildbourghaufen ^
) mais il ne tarda pas à la transférer à- Meinungen.
II eut pour fucceffeur, en 1706 i: le due Ernefte-
Louis , fon fils , qui tranfmit fon duché à fon
fils , le due Ulric, qui eft mort en 1765 , &
qui a e u pour fucceffeur s fes deux fils- Augufte-
Frédéric - Charles - Guillaume, & Georges Frédé-
ric-Charle , ducs. La plupart des pays que cette
branché^ poffède', font fitués dans le cercle de
Franeonre, &c compofènt une partie du comte
princier de Henneberg.
; ' Le Duc Henri fonda la branche de Roem-
hild , qui s'ét-eignit avec lui en 171a. Celle d?Ep.
fênberg, qui defeenddu. duc Chriftian,. eut le
même fort, ü mourut en 1707,
La branche de Hildbourghaufen ,, nommée en
premier lieu cFEisfeld, dèfcend du duc Ernefte. Lu
princefle Sophie Henriette „ fon époufe , fille de
George-Frédéric, prince de Waldeck, lui apporta
en mariage la Seigneurie de Cuylenbourg.»
fituée d'ans les Pays-bas que poffède aétuelle-
| ment le Statthouder dès Provinces-unies. Il eut
pour fucceffeur le duc. Ernefte Frédéric , fom
I fils celui-ci mort, en 1748 , eut pour fucceffeur
Ernefte Frédéric C harle s , fon fils, duc régnant
de Hildbourghaufen.
Le duc Jean Ernefte, qui mouhit en 17*-? 3
fonda la branche de Saalfeld. Les ducs Chriftian
Ernefte, & François Jofias fes fils, lui fucce-
dèrent & régnèrent en commun jufqu'en 1745 j ^P0_
que où le premier des deux mourut. François Jofias
régna feul dès-lors, 8c transféra le lieu de^ fa
réfidence à Cobourg, qui auparavant, étoit établie
à Saasfeld. Son fils Ernefte Frédéric, actuellement
régnant, lui fuccéda en 1764.
La principauté de Gotha eft bornée au couchant
par celle d'Eifenach 8c par le bailliage de Sal-
zu n g , qui dépend de la maifon de Saxe-Mein-
ungen 8c du comté princier de Henneberg} au
midi, par la partie du même comté de Henneberg
, qui appartient à l'éleéteur de Saxe & au
prince de Heffe } au levant, par le bailliage d'Il-
menau que la maifon de Saxe - Weimar poffède
dans le même comté , par le bailliage d'Arnftadt
qui appartient aux ducs de Schwarzèbourg-Son- .
dershaufen, 8c par le territoire-d’Erford j au nord,
par le bailliage de Langenfalla, qui dépend de la
Saxe électorale. Les bailliages de Kranichfeld.&
de Vuckeroda font cenfés faire partie dè cette
principauté4 ils en font néanmoins détachés , &
ils ne font point compris dans les limites, telles
que nous venons de les tracer.
Le pays produit affez de bled 8c de légumes
pour la fubfiftance des habitans. La partie méridionale
contient des minés, 8c comprend une
portion de la forêt de Thuringe.
La principauté de Gotha contient fept villes
& cinq bourgs. Geux,qui afliltent aux états, font
divifés entrois claffes:.la première eft compofée
des comtes 8c des feigneursj favoir, des princes
de Schwarzbourg & des comtes de Hohenlohè j '
la noblefie forme la fécondé, 8c les villes de Gotha
3c de'Waltershaufen , N comme relevant de la
chancellerie, la troifième. Ceux qui y ont encore
féance , font : les vaffaux nobles de la feigneurie
de Tonna, ceux de la ville de Themar, & la
ville de Themar même, fituée dans le comté
princier de Henneberg. Le prince indique la tenue
des états , 8c en convoque les membres, qui
fe partagent en grand & en petit comités. Quelquefois
le prince ne convoque qu’un feul comité,
compofé des trois elafiès.
Les fujets de la principauté profeffent la religion
luthérienne.Gn compte dans cette principauté
plus de deux cents égîifes.
Les collèges fupérieurs du prince font : le con-
feil privé , la régence , à laquelle on a réuni la
chambre fupérieure des tutèles & des curatèles 5.
( mais cette chambre des tutèles a confervé fâ
chancellerie particulière) ÿ le confiftoite fupérieur,
duquel dépendent celui de Kraniehfeld , celui de
Graefentonna , celui d'Ohrdruf & celui d’Arnfi
tadtt, & en outre vingt-quatre autres jurifdic-
«ions eccléfîàftiques inférieures 5 le collège de U
chambre, la recette fupérieure des fubfides, le
confeil & la direélion fupérieure de la police.
Une des principales branches de Tindudrie des
habitans du duché de GorAa, eft laculture dulin>
la filature & la fabrication des coutils de fil. Le
commerce de fil non blanchi le fait dans les villes
de G o th a , de Waltnhaufen & d’Ohrdruf. La
principale blanchifferie eft établie à Frédéricfrode.
On compte jufqu'à 4J0 métiers pour la fabrication
des coutils. Année commune, ces métiers
fourniffent 53,108 pièce? : oft dit que c’ell un
objet annuel de commerce de 18 4 , lé o rix-
dàlers.
Le duc entretient deux régimens de province ,
compofés chacun de 800 hommes l ’un eft en
garnifort dans la principauté de Gotha, & l’autre
dans celle d'Altenbourg. Il entretient encore
1 éo hommes pour fa garde, & en outre un corps
d’artillerie. _
La principauté de Gotha eft divifée en douze
bailliages , auxquels préfident des baillifs tirés du
corps de la noblefle, & qui font adminiftrés par
des lieutenans-baillifs, nobles ou roturiers. Voyet'
tés articles C obourg , H xx.d bourgh ausen &
S axe:. 1
G O T H S , ancien peuple venu du nord, qui
conquit plufieurs états & fonda plufieurs royaumes.
Nous' croyons devoir donner ici quelques
détails fur les conquêtes, la législation & le gouvernement
des anciens goths.
L ’origine des goths fe perd, comme celle de:
la plupart des nations, dans la nuit de l’antiquité-
Les anciens auteurs les ont confondus avec les
feythes , les farmates, les gètes & les daces. Les
plus habiles critiques ‘ modernes préfentent à leur
fujet deux opinions. Suivant les uns, les goths-
vinrent dans la Germanie, & ce font eux que
Tacite appelle gotkonr, qui habitoient le territoire
de Dantziçk, aux embouchures de la V iG
tule. Selon une autre opinion plus généralement
reçue qui paroît plus fondée, cet établrfle-
ment ne fut que leur (eoonde habitation. Plus de
trois cens ans avant l’ ère chrétienne , ris étoient
fortis de la Scandinavie, cette grande péninfule
qui paffa ponr une ifle jufqu’au fixième fiécle , .Sc
que les anciens ont appellée la fource & la pépinière
des nations, officiai gentium. On apperçoit
la trace' de leur origine dans la Suède , dont une1
grande province a confervé le nom de Gorhie,
Koyey SUEDE. Ils s’emparèrent d’abord de Lifte:
de Rugen & de la côte méridionale & orientale:
de la mer Baltique jufqu'à l’ Eftonie. Les ruges »
les vandales , les lombards, les hernies n’étoient
que diverfes peuplades des goths , qui fe fépa-
rèrent du gros de la nation, & s'établirent ent
Germanie. Ceux qui contentèrent le nom d'e goths,
quittèrent, au commencement du fécond' fièele
lès bords de la Viftule v 5c ayant traverfé les va f--
tes plaines de la Sarmatie, ils- fe fixèrent fur les-
bords des Palus Méotides, Une partie rTentr’eu*