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1 369 Philippe le Hardi , duc de Bourgogne, 8c
lui tran finit ce comté. Il paila enfuite à la mai-
fon d'Autriche par le mariage de Marie, fille.de
Charles le Hardi, avec Maximilien d’Autriche.
La partie feptentrionale a été cédée aux états-
généraux , par le traité de Munfter & par le
traité des Barrières en T715 , 8c la France s'eft
mife en poffeffion de la partie méridionale en
l'année 1667.
Le confeil provincial de Flandre a fon fiège à
Gand > c'eft le tribunal fupérieur de la province :
cependant on en peut appeller au confeil fuprê*
îne de Malines. Il y a auffi la chambre légale ou
légitime, laquelle juge en dernier reflort de toutes
les affaires féodales.
Après la féparation de l’Artois, le comté de
Flandre a formé trois divifions : la première 8c
la plus grande fut appellée proprement le comté
de Flandre 3 & reconnut la domination françoife :
on la divife, fuivant les langues qu'on y parle,
en Flandre allemande & en Flandre françoife. La
Flandre allemande confine vers le nord à la mer
du nord, vers le levant à la Flandre autrichienn
e , vers le fud à la L e y e , & vers le couchant
à l’Artois & au nouveau canal. La Flandre françoife
a pour limites, au nord la Flandre allemande
, au levant l’Efcaut, au fud le Cambrefis ,
& au couchant la Leye & le comté d'Artois.
Charles-Quint détacha cette partie de la domination
françoife, par la convention faite avec
François premier l'an 1526. La fécondé divifion,
qui eft appellée la feigneurie de Flandre , ou la
Flandre autrichienne 3 comprend le comté d 'Aloft,
Je pays de Weras , ce qu'on appelle les quatre
bailliages3 &, le pays au-delà de l'Efcaut. La
troifième partie ell appellée la Flandre proprement
dite , parce qu'elle a toujours eu fes comtes
particuliers fans dépendance, ni delà France
, ni de l'Empire d'Allemagne : elle comprend
Teuremonde, Bernheim & Geersberg avec leurs
diftri&s. V o y e z l’article P a y s -Ba s & P r o v in -
ces-U nies.
F L A T T E U R . Voyez A d u l a t io n , A d u l a t
e u r .
F L O R E N C E , ancienne république de Tof-
cane : ce qui regarde la conftitution 8c la puif-
fance de la république de Florence, fe trouvera
dans le précis politique de l’hiftoire du gouvernement
delà Tofcane , article T o scan e . Voyez
.T o scan e .
FLORIDE , contrée d'Amérique, qui appartient
à l'Efpagne. Sous le nom de Floride, les
efpagnols comprehoient anciennement toutes
les terres dé l'Amérique, qui s'étëndoient depuis
le golfe du Mexique jufqu'aux régions les
plus Teptentrionales. Mais depuis long - temps
cette dénomination illimitée fe trouve reftreinte
dans la péninfule que la mer a formée entre
la Géorgie 8c la Louifiane.
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C e fut Luc Velafquez, dont la mémoire eft
à jamais livrée à l'exécration des peuples, qui
débarqua le premier fur cette plage, avec le
projet d'en tirer des efclaves , par la rufe ou
par la violence. La nouveauté du fpeCiacle attira
les fauvages voifins. On les invita à monter
fur les vaiifeaux j on les enivra ; on les mit aux
fers j on leva l'ancre , & l'on tira le canon fur
tout ce qui reftoit d’indiens au rivage. Plufieurs
de ces malheureux, fi cruellement arrachés à
leur patrie, refufèrent la nourriture qui leur étoit
offerte, & périrent d’inanition. D ’autres moururent
de chagrin. Ceux qui furvécurent à leur
défefpoir , furent enterrés dans les .mines du
Mexique.
Ces gouffres infatiables appelloient de nouvelles
victimes. Le perfide Velafquez ’ alla les
chercher encore dans la même contrée: on l'y
reconnut. La moitié de fes compagnons fut maf-
facrée à leur arrivée. Ceux qui fuyoient la fureur
d'un ennemi juftement implacable x devinrent
la proie des tempêtes. Lui-même n'échappa
aux flots en courroux que pour couler des jours
déteftés, dans l'opprobre,, dans les remords
dans la mifère.
On avoir oublié en Efpagne cette partie dû
nouveau - Monde , lorfqu’un établiffement qu'y
formèrent les françois, en rappella le fouvenir.
La cour de Madrid jugea qu’il lui convenoit
d'éloigner de fes riches poflefiions une nation fi
aCtive, & elle ordonna la deftruCtion de la colonie
naiffante. C e commandement fut exécuté
en 1565, 8c le vainqueur occupa la place que
fes cruautés venbrent de rendre abfolument dé-
ferte. Il étoit menacé d'une mort lente 8c dou-
loureufe , lorfque le faffafras vint . à fon fe»
cours.
Les premiers efpagnols a'uroient fuccombé aux
fièvres dangereufes, dont ils furent prefquè tous
attaqués à leur arrivée dans la Floride, foit que
ce fût un effet de la nourriture dû pays , ou
de la mauvaife qualité dés eaux. Mais les fauvages
leur apprirent qu'en buvant à jeun,. & dans»
leurs repas, de l'eau où l'on auroit fait bouillir
de la" racine de faffàfrâs, ils pouvoient être af-
furés d'une prompte guérifon. L'expérience fut
tentée, *& réuflit.
Les efpagnols établirent dé petitspofks à Saint-
M athéo, à Saint-Marc & à Saint-Jofeph : mais
ce ne fut qu'à Saint-Auguftin 8c à Penfacole qu'ils-
formèrent proprement des établifiemens : l’un à
leur arrivée dans le pays,, & l’autre en 1696.
L e dernier fut attaqué & pris- par les françois,
durant les courtes divifions q u i, en' 1718 , brouillèrent
les deux branches de la . maifôn de Bourbon.
On rre tarda pas a le reftituer..
En 1740, les anglois afiiégèrent vainement le
premier. Les montagnards écoffois , chargés de
couvrir la retraite, furent battus & maffacres.
Un de leurs fergens fut feul épargné par les
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fauvages indiens > qui», combattant avec les efpagnols,
le réfervèrent pour les fuppliçes qu'ils
deftinent à leurs prifomiiers j, 8c l'on fait avec
quelle adreffe il échappa à ces effroyables tortures.
Le traité de paix de .1763 fit pafier au pouvoir
des anglois la Floride, qui 3 vingt-trois ans auparavant
avoit 'réfifté à la force de leurs armes.
Il n'y avoit alors que fix cens habitans. G'eft
p.ar la vente de leurs cuirs j c'eft avec les denrées
qu'ils fourniffoient à leur garnifon , qu'ils
de.voient pourvoir à leur vêtement à un petit
nombre d'autres befoins exceffivement bornés.
Ces miférabies paffèrent tous à C u b a , quoique
convaincus qu'ils y feroient réduits au pain de
l'aumone, fi un monarque touché de tant d'attachement
ne fourniffoit à leur fubfiftance.
La: Grande-Bretagne fe félicita d'avoir acquis
la propriété d'une* province immenfe , dont les
limites etoient encore reculées jufqu'au Mifiiflîpi,
par la ceffion d'une partie de la Louifiane. Depuis
long-tems, cette puiffance brûloit de s'établir fur un
territoire qui de voit lui ouvrir une communication
facile, avec.les plus riches colonies de l’Efpagne.
L ’efpoir d'un grand commerce interlope ne la
quitta pas > mais elle fentit que cette utilité précaire
& momentanée, ne fuffifoit pas pour rendre
fes conquêtes floriffantes. C 'e ft vers la culture
que fes foins 8c fes efpérances fe tournèrent
principalement.
La nouvelle acquifition fut partagée en deux
gouvernemens. Oti penfa que c'étoit un moyen
puiffant, pour pouffer avec plus d'ardeur , pour
mieux diriger les défrichemens. Le miniftèreput
être aufii décidé à cette divifion, par l'efpoir de
trouver, dans tous les temps, plus dé foumif-
fion dans deux provinces que dans une feule.
S. Auguftin devint le chef-lieu de la Floride
orientale, & Penfacole de la Floride occidentale.
Ces capitales, qui étoient en même-temps d'àffez
bons ports, ne réuniffoient pas fans doute toutes
les commodités dont elles étoient fufceptibles :
mais c'étoit toujours un grand bqnheur d'avoir,
trouvé ce qu'elles en poffédoient. Les autres
colonies ne jouirent pas , à leur origine, de cet
avantage.
- Ces contrées eurent pour premiers; cojons des .
officiers réformés 8c des foldats congédiés. Tous,
ceux d'entre-eux qui avoient fervi en Amérique,.
& qui y étoient établis, obtinrent gratuitement
un terrein proportionné à leur grade. Cette faveur
ne s'étendit pas à tous les gens de guerre,
qui avoient combattu dans le nouveau, monde.
On auroit craint que les militaires des trois
royaumes , qui étoient dans la même fituation ,
n'euffent été tentés de . quitter la mère - patrie ,
déjà trop épuifée par les,, dernieres hoftiîités.
La nouvelle colonie reçut auffi des cultivateurs,
des établiffemens voifins. Elle en reçut de
la, métropole, & de divers états proteftans. Il
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en arriva même qui furent un fujet détournement
pour les deux hémifphères.
Les grecs gëmifïent fous la tyrannie ottomane*
Ils doivent etre difpofés à fecouer ce joug de- :
telle. Ainfî le penfoit le doéteur' lu rn b u ll, lorf-
qu'en 1.76:7 , il alla offrir à ceux du Péloponèfe,
un afyle dans l’Amérique angloife. Beaucoup fe
rendirent à fes follicitations, 8c il perfuada en- •
core à des habitans de ces deux ifles de le
jfuivre. ... • . > • ' '■ ■■ ■ j. ; v ■
Les émigrans, au nombre de mille , arrivèrent
avec leur fage guide à la Floride orientale , où
il leur fut accordé foixante mille acres de teyre. ;
C'eût été une très-vafte poffeffion, quand meme
le climat n'en eût dévoré aucun. Malheureufe- '
ment, ils avoient été fi opiniâtrement contrariés
par les vents , qu'ils ne purent débarquer ,
:que durant l’été,,fa ifon dangereufe qui en fit
périr le quart. C e furent principalement les vieillards
qui fuccombèrent. Ils étoient nombreux ,
parce que le judicieux Turnbull n'avoit voulu
amener avec lui que des familles toutes entières.
C e . qui échappa de ce premier défaftre, a
: joui depuis d’une fanté qui n'a été altérée que
par quelques fièvres. La conftitution des hommes
s'eft fortifiée. Les femmes‘q u i, à rai fon du
climat, n'accouchoient d’abord que rarement,
.font actuellement très-fécondesi On préfume que
les enfans auront une taille plus é levé e, qu'ils
ne l’auroient eue dans le lieu de leur origine.
La petite populace a reçu de fon fondateur ,
des inftitutions qu'elle-même a approuvées , 8c
qui s'obfervent. C e n'eft encore qu'une famille,
où l'efprit de concorde doit durer long- temps.
Au premier janvier 1776 , elle, avoit déjà défriché
deux mille trois cens acres d'un fol affez
fertile. Elle avoit affez d'animaux pour fa nourriture
8c pour fes travaux. Ses récoltes fuffifoient
àlaconfommation, 8c elle vendoit pour 67,500
livres d'indigo. L'induftrie & l'aCtivité qui la
diftinguent, font beaucoup efpérer du temps 8c de
l'expérience.
Les Florides qui , en 1769 , n'exportèrent que
pour 673,209 livres 18 fols 9 deniers de denrées,
ont un avantage marqué fur le refte de ce
grand continent. Situées, en grande partie , entre
deux mers, elles n'ont rien à craindre de
. j ces vents glacés, de ces variations imprévues,,
dans fa température de l'a ir , q u i, en t;oute faifon,
caufent à leur voifinage des dégâts fi fré-
quens 8c fi funeftes. Auffi eft il permis d'efpérer
; que la vigne, que l'olivier, que le coton , que
d’autres plantes délicates y profpéreront plutôt,
& miteux que. dans les. provinces limitrophes. En
177Î , la foçiété formée à Londres, pour l’encouragement
des arts, , des manufactures 8c du
commerce, donna à M. Stachey une médaille-
d’or , pour avoir récolté d’aufti bel indigo que
celui Guaüiuah- S i , dans un premier mou