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ou ras, femble avoir été donné à ce JanHgra-
v ia t , parce que fon terrein, en comparaifon de
la foret Noire qui le borne , effi uni, plat &
dénué de bois noir î au refte, une partie de la
forêt Noire paroît avoir dépendu jadis du dif-
triCt ou gau du Baar.
La feigneurie de H ay feu, dans la vallée de
Quinche ( Kinzîngerthal ) , eft fituée fur la rivière
de Quinche- dans la forêt Noire.
La feigneurie de Moefskirck fe trouve fur le
Danube , entre le comté antérieur d'H-ohenberg ,
celui 4e Sigwariugep, t'abbaye de Petershaufen ,
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la commanderie d'Alfchhaufen & la feigneurie de
Waldfperg j elles appartenoient autrefois aux
comtes de Zimmern , defquels elle pafla aux comtes
d'Helfenfiein , dont la famille s'éteignit en
1627. Le comte Vratislas II de Furftenberg ayant
époufé fuçeeffivement deux comtefles d’Helfenf-
tein , dont la dernière , appellée Françoise Çaro-
litte y avoit été l'héritière de Rodolphe 3 dernier
comte de ce nom 3 réunit à fa maifon cette feigneurie
3 qui a fondé la branche de Furjlenberg-
Moefskirck. Aujourd'hui cette feigneurie forme
un grand bailliage.
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C x A L L (Saint) abbaye princière 3/ fttuée en
Suilfe près du lac de Confiance, L ’abbé de Saint-
Gall jouit des honneurs de la mitre & du titre
de prince, d'Empire j il a des liaifons particulières
avec quelques cantons fuifies : il efi reconnu
allié du corps helvétique 3 &c fon députe fiege
dans les diètes générales.
S. Gallus , venu , félon la tradition , des mes .
britanniques 3 accompagné de S. Columban 3 fut
un des premiers apôtres de l'Evangile dans la
haute Allemagne. Ces courageux nfiffionnaires
firent fuccéder à des fuperfiitions abfurdes, fou-
vent atroces, des dogmes de bienfaifance & d'humilité
, les craintes & les confolations d'une vie
à venir. Après la mort de S. Gall 3 quelques-
uns de fes difciples s'établirent dans le lieu où
il avoit fixé fon hermitage* Les cellules, fe multiplièrent
j le travail, aidé d’une dévotion bien-
fai fante 3 procuroit à ces folitaires les objets de
leurs premiers befoins. Vers l'an 7 2 0 , environ
quatre - vingt ans après la mort de Gallus , un
comte Waldram obtint de Pépin 3 qui fut peu
après roi des françois, la pevmiffion de donner
à cet établiffement la forme régulière & folide
d'un monaltère, fous la règle de S. Benoit. An*
domare en fut le premier abbé.
. Les vertus auftères de ces premiers cénobites
leur valurent une confédération 3 dont sis fe fer-
voient quelquefois pour arrêter les pallions in-
juftes , & pour tempérer les moeurs fauvages des
princes & des grands. Leurs retraites, privilégiées
fervirent d'afyle à des cultivateurs dépouillés, à
ries ferfs défefoérés On vit autour de ces fondations
les défrichemens s'étendre , les folitudes
fe peupler * des bourgs fe former ou des cités
fe relever de leurs cendres. La ville de S. GàU3
dont noüs parlerons dans l'article faivant 3 doit
fon exiftence à l'abbaye du même nom 3 & une
partie du diftriCt circonvoifin lui doit 3 ou fa
première population , ou du moins les premiers
progrès de fa culture.
Les richeffes avoient excité l'ambition chez ces
hommes voués à l'humilité & aux méditations pai-
fibles. Les évêques convoitoient les revenus des
abbayes 3 on employoitles armes temporelles pour
s'attaquer & pour fe défendre. Entraînés par les
moeurs du fiècle, ces princes eccléfiafiiques ar*<
moient leurs vaflaux , & faifoient la guerre avec
la cruauté qu'on reproche à la noblefie de ces
temps d'anarchie. Les abbés de S, Gall eurent
fouvent de ces querelles fanglantes avec les évêques
Cette folitude, où quelques anachorètes avoient
vécu de la pêche & des aumônes, ne tarda pas
a jouir de l'abondance. Les-donations, les legs
fe fuccédoient de près dans ces temps d’injufiiee
& de remords. Une économie fuivie fournifloit
aux monaftères les moyens d’ acheter à bon prix
les dépouilles des maifons nobles que ruinoientles
guerres féodales ou les croifades.L'abbé de S. Gall
poffédoit des biens très-eonfidérables & un territoire
affez étendu , Iorfqu'en 1204 il obtint- le
titre de prince du faint Empire & peu après la
dignité épifcôpale*
de Confiance 3 lfcs abbes de la Reichenau 3
les landgraves de la Turgovie, &c.
Dans les premiers temps de leur inftitution >
les abbayes avoient mérité le refpeCt des peuples*
par la protection des ferfs opprimés ; mais elles
n'eurent, dans la fuite , aucun fcrupule â'exer*
cer tous les droits établis par les couturfles féodales
fur les fujets qu'elles avoient acquis. L'info-
lente avidité de leurs officiers porta, vers le commencement
du quinzième n è d e , à la-révolte, les
appenzellois, qui , après une guerre fort vive
& des fuccès variés, obtinrent leur entière indépendance.
V^oye^ A p penze ll.
La bourgeoifie de S, GaMsétok auffi foufiraite
à l’autorité des abbés-, qui eurent en elle une rivale
inquiète. L'abbaye s'allia avec les quatre cantons.,
Zuric, Lucerne, Sehwits & Glaris , ent
14^ 1 , & elle s'affura des - protecteurs 5 & par
l'acquifition du pays de Toggenbourg , qu'elle
acheta en 1468, des héritiers du dernier comte,
pour 14500 florins du Rhin, elle fe dédommage*
de la perte du pays d'Àppenzell.
Vers la fin du quinzième fiècle, l'abbé U lrich
eut une vive querelle avec la ville de Saint-
. Gall. Il demandok du terrein pour agrandir le
monaftère, & il vouloir établir une porte dans
l'enceinte qui fépare l'abbaye de la cité. Les
bourgeois s'opposèrent à fon projet. Piqué de ces
contradictions,il effaya de tranfporter le monafière
à Rofçhach , fur le bord du lac de Confiance»
Dès qu'on eut po£e les fondemens du nouvel
édifice, les.faint-gallois, aidés des peuples d'Ap-
penzcll & des propres fujets de l'abbaye , allèrent
le démolir 3 ils craignoient l’agrandiflement
de ces religieux dans le voifinage, & la perte
des profits & falaires qu’ils en tirorcnt. Les cantons,
appellés par leur a llié , fournirent à main
armée Ces rebelles, & les condamnèrent *à des
frais & dédommagemens confidérables ; mais ora
abandonna le projet d'un nouveau monafière.’
La doCtrine des réformateurs- devoir trouver
des dîfpofitio'ns favorables dans des efprits acrcu-
tutnés à luter contre le pouvoir des ecciefiait*-