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teurs. Ceux qui ne font pas fatisfaits du jugement
, fe pourvoient par appel au tribunal fupé-
rieur.
Comme la jurifdiétion de ’l'amirauté embraffe
tout ce qui intéreflfe la navigation, elle partage*
avec la chambre des'finances tous les foins qui
peuvent tendre à fa plus grande perfection. La
chambre des finances veille en particulier à ce
«lue ceux qui voguent fur l'Elbe depuis la ville
jufqu'à fon embouchure , & principalement les
grands bâtimens chargés, ne faffent point naufrage
, ou ne foierit point arrêtés par quelque obf-
tacle fur leur route.
En vertu des concevons des empereurs, la ville
e ft en droit de percevoir des péages : la recette
s'en fait depuis très-long-tems dans la ville même
de Hambourg.
Outre les péages dont on vient de parler, on
paye à Hambourg différens droits d'accifes modérés
: tels font les droits , fur la bierre , fur le
vin j fur l'eau-de-vie , fur la viande & fur la farine:
Cette dernière contribution eft appellée mat-
ten en terme vulgaire. Quant aux impôts, il en
eft d'ordinaires , & qu'on perçoit chaque année 5
de ce nombre eft la taille y que chacun eft tenu
de payer à proportion de fes -facultés : il en eft
d'autres qu'on ne peut percevoir , fans que le fé-
nat St labourgeoifie alfembléey aient formellement
confenti j de cette iclafle , font les deniers pour
les folles , grabehgelder , ceux dïts kaverfehillinge 3
la capitation, les quatre pour cent & autres de
pareille natlire.
■ Les corps de métiers y font diftribués par trib
u s , dont chacune a un membre du fénat pour
patron, qui en foutient les privilèges.
* Les raffineries de fucre tiennent, fans contredit,
le premier rang parmi les fabriques de Hambourg 3
foit que la qualité de l'eau foit favorable à la
fabrication de cette forte de marchandife , foit
que fa bonté dérive de quelqu'autre caufe :
ce qu’il y a de fur , le fucre qui fe raffine dans
cette ville , l'emporte de beaucoup fur tous les
autres. Les fabriqués d'indiennes & de bas , celles
de fils d’or & de velours , & c . font en grande
réputation chez l'étranger.
Hambourg fait un grand commerce de toiles ,
dé draps , d'étoffes de foie , de vin , de fucre ,
de c a fé , d'épiceries , &c. Il n'eft guère poffible
d'indiquer les diverfes marchandifes qu'on y vend,
ni cellés dont la vente eft la pins confidérablé; le
négociant s’applique à tout ce qui peut être un
fujet de commerce, & tire tout l'avantage poffible
de Theureufe fituation de cette, ville : pour
donner une idée’ de fon commerce, nous obfer-
verons qu’ en 1786 on y comptait 971 négoeians,
dont 516 faifoient le commerce de la banque. Les
agens de change ou courtiers étaient au nombre
de trois cens quarante-huit, dont douze de la nation
juive. ;
- Les prix auxquels fe vendent à Hambourg les
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marchandifes * font rendus publics en cerfaîns
temps, par des feuilles qui s'impriment à l'inftar
dés feuilles hebdomadaires j elles contiennent éga*
lement le cours du change St le prix courant de
ces marchandifes , fur le pied qu’elles ont valu
en dernier lieu à la bourfe. 11 y a à Hambourg
une banque établie depuis 16 19 , qui eft de fu tilité
la plus importante pour ce même commerce;
nulle abtre ne peut lui être comparée, ni pour
le crédit, ni pour l'ordre : nous en parlerons plus
en détail ailleurs. Entr'autres privilèges dont cette'
ville jouit, d'après des concédions impériales,
il ne faut pas oublier celui de battre imonnoie :
elle en a toujours fait ufage. Le pied de la mon-
noie eft 1| même que celui établi à Lubeck.
On n entrera point ici dans le détail de cette
quantité de lettres de franchife , que les' empereurs
d'Allemagne, les rois de Danemarck, les
ducs & les comtes de Holftein, & plufieurs autres
puiflances ont accordées à Hambourg, tant
pour elle - même que relativement à fon union
avec le relie des villes anféatiques. Sonimmédiateté
à pour appui un jugement rendu St publié par
la chambre impériale de Spire, le 6 juillet 1618.'
C e jugement a eu fa pleine St entière exécution
par le traité fait avec les deux maifons de Holftein,
le 27 mai 1768. L'article I de ce traité
porte que ces deux maifons reconnoiffent la
ville de Hambourg comme un état immédiat de 1 Empire, St qii'en cette qualité elle doit jouié
non-feulement du droit de féance St de fuffrage
aux dietes & aux affemblées des cercles, mais
auffi des droits territoriaux y attachés , tant dans
les affaires civiles qu'eccléfiaftiques , fans nulîé
réferve ni exception. Les deux maifons de Holftein
déclarèrent en outre qu'elles reconnoiffoient
cette même ville , ainfi que fon territoire > pour
un état féparé & indépendant du duché de Holfc
tein : elles ont promis de la traiter en toutes oc-
cafions , quant aux titres St aux qualités , ainfi &
de même qu'elles ont coutume d'agir avec les
diverfes villes d'Empire , St particulièrement les
villes de Lubeck & de Breme. C e traité fut fuivij
le 3 juillet 1769 , d’un décret rendu par l’empereur
fur commiffion , en vertu duquel cette
ville obtint reellemen.t le. droit de féance St de
fuffrage aux diètes,droit qu'elle exerça effectivement
le 12 mars 1770, en prenant placé fur le banc du
Rhin après la ville de Breme j elle fe réferva
alors Tes droits pour le rang qui doit fui appartenir.
La convention que fit la ville en 1736 avec
Chriftian V I , roi de Danemarck, & fe traité des
limites , conclu avec la ville d'AItona en 1740,
ont terminé le différend qui s'était élevé au fujet
du monoyage au fujet (fe l’hôtel de Schavenbourg,
fitué dans Hambourg, &. enfin au
fujet des limites entre cette ville & celle d'AItona.
Cette convention fut fuivie d'une autre du
12 mai 1768 , pfv laquelle lés maifons de Holftein
réunies cédèrent à. Hambourg, à perpétuité *
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uon-feulehaent les parts qu’ elles âvoîent l Thôtel
de Schavenbourg St à celui de Muhlen, mais auffi
les péages que les feigneurs de Schavenbourg
avoient autrefois poffédés. Les empereurs François
I St Jofeph II confirmèrent, à leur avènement
au trône, les principales franchifes dont
cette ville avoit joui j ils la prirent fous leur
protection particulière, lors de*leurs capitulations
, ainfi que les villes de Lubeck & de Breme*
La matricule de l'Empire taxe la ville de Hambourg
à vingt cavaliers montés & équipés &
à cent vingt fantaffins j fon contingent pour l'entretien
de la chambre impériale eft fixé par la matricule
ufuelle, récemment faite, à 439 rixdales
50 1 kr.
' La ville de Hambourg, depuis le neuvième jufqu'au
treizième fiècle , fut affiégée St {accagéè à
différentes reprifes, & notamment en 1686 par
une -armée darioife î elle fur en proie aux divifions
inteftines dans le dernier fiècle , & au commencement
de celui-ci > les inondations , les incendies ,
la pefte , le tremblement de terre de Lisbonne &
plufieurs autres accidens fâcheux la réduifirent
tour à tour aux dernières extrémités 3 & on l'a
vue encoutirla difgrace de diverfes puiflances qui
ont mis fa liberté dans le plus grand danger.
Elle a fait des traités avec différentes têtes couronnées,
& l'union dans laquelle elle a été avec
toutes les villes anféatiques en général, fubfifte
encore, aujourd’hui avec celle du Lubeck & de
Breme.
Nous avons parlé plus haut de la convention
lignée le 27 mai 1768 , entre les maifons de Holftein
St la ville dq Hambourg 3 pour les1 ceffions
que les cours dé Danemarck & de Ruffie ont
faites à cette ville } Hambourg s'eft relâchée' en faveur
de la première, d'un million d’écus , mon*
noie courante, fur les 4 millions de marcs bancs
qu'elle avoit à réclamer; elle s'eft relâchée auffi des.
318,2^4 rixdales 14 efealins. banco que la maifon
princière de Holftein lui avoit empruntés, ainfi
que des’2b,006 écus en efpèces St des intérêts
échus que cette même maifon lui devoit en Vertu
d'une obligation de 1644.
HAMP SHIRE N O U V E L , l’un des Etats
Unis de l'Amérique > il eft fitué au nord de Mafla-
.çhufett & du diftriCt qu'on appelle état de Verront
il paffe aujourd'hui pour la province la
plus feptentrionale des provinces américaines >
mais il fe trouve au fud ,du diftriét du. Maine , qui
dépend de Maffachufett, & qui ne tardera pa,s à
obtenir Ton indépendance, ainfi que nous l’avons
dit à l'article Et a t ^-Un is .
Le leéleur doit parcourir cet article Et a t s -
U nis , qui. a un rapport immédiat avec les articles
particuliers des diverfes provinces de l'union:
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on y trouvera un précis de l'hiftoire politique des
Etats-Unis jufqu'à la révolution y des remarques
générales fur les conftitutiops des treize Etats-
Unis ; des remarques fur l'a&e de confédération 3
fu r ie congrès & fur les nouveaux^ pouvoirs qu'il
eft à propos de lui confier ; un état de la dette
& des finances des Etats-Unis j des remarques fur
l'état où fe trouvent aujourd'hui les nouvelles républiques
américaines, fur les abus quelles doivent
éviter dans la rédadion de leurs codes :
nous y parlons enfin de l'affociation des Cincinnati
& des dangers de cette inftitution, de la population
de la marine, des nouveaux états qui fe
formeront dans le territoire de l’O u e ft, & des
diftri&s qui demandent déjà à être admis à la
confédération américaine , des traités qu'ont formés
les américains avec quelques, puiflances de
TEurope : cet article Et a t s -U nis offre enfin
des obfervations politiques St des détails fur les
fauvages qui font dans le voifinage ou dans l'enceinte
des Etats Unis.
Le nouvel-Hampskire était une des quatre provinces
qu’on défignoit fous le nom général de
nouvelle-Angleterre , St nous renvoyons à l'article
M a s s a ch u se t t le précis de rhiitoire politique
de cet état avant la révolution , & d'autres details
fur le commerce du nouvel^Hampshire 3 avant
qu'il ne fût un état indépendant*: les premières
hoftilités, entre les américains & les anglois, Te
font paffées dans le nouvel-Hampshire ; & le précis
de l'hiftoire politique des Etats-unis avant la
révolution ( voye^ l'article Et a t s -Unis ) contient
plufieurs détails qui regardent le nouvelr
Hampskire.
Nous nous bornerons à donner ici i ° . la forme
du gouvernement provifoire, qui fut établie
par les habitans du nouvel-Hampshire le 5 janvier
Î7 7 7 , & qui a fubfifté jufqu'au 1er janvier 1784 :
2°. Ta nouvelle conftitution rédigée à la fin de
1783: 3°. nouT ferons' des remarques fur cette
conftitution : '4°. nous y ajouterons d’autres remarques
fur les contributions, l’adminiftration St
le commerce du nouvel-Hampskire.
S E C~T i ’ Ô N P R É M I E R E.
Forme de gouvernement provifoire y qui fut établie
par les habitans du nouvel-Hampshire le y janvier
1777', 6* qui a fubjijlé jufqu'au I er janvier
‘1784.
En congrès ( i ) a Exeter j janvier 1776#
N o u s , membres du congrès de la colonie de
New-Hampshire , choifis & nommés par les fuf-
(U Tes êtars américains ont appelle les uns congrès, les autres convention t le corps de repréfentans qu’ils