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& du linge. Ils vont chercher à Londres les autres
objets de néceflité. Quelques auteurs placent
ici la T/uâé de*s anciens.
L ’ iile de Shetland proprement dite., ou le Mainland,
a 60 milles de longueur, & dans quelques endroits
16 de^ largeur. C ’eft fur la côte qu’elle eft le plus
habitée & le mieux cultivée j car on ne trouve au
milieu que des montagnes , des rochers , des marais
8c des lacs. Les habitans font d’origine normande
& danoife. Les gens du commun s’occupent
iur-tout de la pêche, de la fabrique des bas, 8c
d ’un drap de laine grofïier. Leur genre de vie ref-
femble beaucoup à celui des norvégiens.
La partie occidentale de YEcofe étoit habitée
anciennement par les écoffois , proprement dits 3
-& la partie orientale par les piétés. Les hautes
montagnes qui s’ étendent depuis Lochlomond,
près de Dumbarton , jufqu’au Firth du Taine,
.dans le pays de Rolf, leur fervoient de .limites.
Dans le langage gallois , le mot fcot lignifie
■ petit ; il eft à préfumer que les écoffois ont été
appelles ainfi par les piétés, leurs compatriotes,
parce qu’ils étoient enfermés dans la petite contrée
montueufe de la côte occidentale. F id ick ,
ou piddich. lignifie en gallois quelqu’un qui pille
& vole, & les membres de l’autre peuplade furent
peut-être appellés pides , à caüfe de leurs irruptions
fréquentes dans les provinces méridionales.
Les écolfois font divifés aujourd’hui en Highlan-
ders, ou Lowlanders ( du haut & du bas pays ).
Les premiers fe nomment cael ou gael , leur langue
, coe/ic ou galic, & leur pays, coeeldoçh. C ’eft
delà que vient le nom calidohien 3 ulité parmi les
romains. Les écolfois des montagnes s’appellent
aufli albanich3 & leur pays, alla; le nom d’écoffois
leur eft inconnu : ils habitent fur-tout la partie
du nord & les illes. Ils font pauvres & mènent
une vie fort dure. Ils diffèrent beaucoup des écoffois
du bas pays, tant à l’égard de la langue ( c ’eft
l ’ ancien gallois ) , que par rapport à l’habillement,
aux moeurs^ & aux coutumes, & ils forment plus
de la moitié de toute YEcofe j car ils s’étendent
depuis Dumbarton, près de l’embouchure de la :
Clyde. 3 jufqu’aux parties les plus feptentrionales
de l’ifle , ce qui comprend quarante milles d’A llemagne
en longueur , fur io à 20 de largeur.
C ’ étoit autrefois des hommes ignorans & fuperf-
titieux, mais on a commencé, dans ce lîècle-ci,
à lés inftruire, & on a fondé à cet effet des écoles
de charité, dont le nombre, en 1748, fe montoit
à 134. Elles font fous la direélion de la fociété
royale, établie en Ecofe pour enfeigner les dogmes
de la religion chrétienne à ceux qui habitent
le haut pays. Ces fages difpofîtions font efpérer
aux anglicans zélé s , qu’on parviendra à détruire
leur penchant pour le pape , & l ’aigreur qu’ils
renentent contre l’adminiftration aétuelle. En 1760,
le parlement de la Grande-Bretagne a confirmé
de nouveau les loix drelfées quelques années au- '
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paravant à l’égard des écolfois des montagnes 3 ceS
loix les déclarent ’ fujets libres , & ordonnent
de les inftruire dans la religion chrétienne. On a
voulu reftreindre aux militaires le coftume romain
qu’ils avoient confervé jufqu’ici > mais ils ont pris
un nouveau goût pour cet habillement.
Les calculs fur la population font toujours incertains
;, & nous nous, contenterons de dire 3
qu’on n’évalue pas celle de YEcofe à plus d’un
million 8c demi d’habitans. Les émigrations des
écolfois, qui ont été chercher fortune en Amérique,
ont été li confidérables de nos jours, qu’on
a vu une grande dépopulation fur les terres de
plufieurs gentilshommes. Parmi les caufes qu’on
peut alfigner à ces émigrations, il faut compter
l’augmentation de loyer qu’ont elfuyée les fer
miers.
Il y a beaucoup de catholiques en Ecofe ; mais
l’églife presbytérienne eft l ’églife dominante. Elle
a des pafteurs , des doyens & des diacres. Elle
a pour tribunaux eccléfiaftiques , le confifioire 3
compofé du pafteur, du doyen & du diacre dans
chaque paroifle 3 le presbytère , compofé du paf-
teür, d’ un doyen, de cinq jufqu’ à d ix , douze,
& même un plus grand nombre de paroilfes voi-
lines î le fynode provincial , compofé de tous les
membres des divers presbytères adjacens , & le
concile général, qui fe tient tous les ans au mois
de mai. On compte environ 950 églifes , qui forment
68 presbytères & 13 fynodes provinciaux.
Toute YEcofe eft divilee en 31 skires ou comtés
, & 2 ftewarties 5 27 de ces comtés envoient
chacun un député au parlement j mais il y en z
lïx qui n’envoient que trois députés y les autres
députés font élus par les 66 bourgs royaux.
Le climat de^ YEcoJfe eft plus froid, mais plus
pur & plus fain que celui de l’Angleterre 3 cependant
l’humidite des vallées 8c des contrées
balfes produit fouvent la galle parmi les habitans.
Il y a beaucoup de montagnes en Ecojfe y
leur ftérilité y gâte extrêmement le payfage. II
n’en eft pas moins vrai que YEcoJfe eft fufceptible
d’une plus grande population & de plus grandes
richelfes. L ’agriculture s’améliore de jour en jour,
& outre les grains , on cultive, aufli beaucoup de
chanvre 8c de lin. L ’éducation du bétail eft un
objet confidérable. On y trouve en abondance du
bois 8c du charbon de terre, qui eft préféré a
celui d’Angleterre. Les montagnes renferment de
l’or & de fargent & d’autres métaux, fur-tout
du plomb. On a recueilli autrefois de la poudre
d’or près de Crawford.
La pêche qui fe fait fur les côtes , fur-tout
celle duv hareng ,. près des illes de YEcoJfe 3 eft
d’ un très- grand rapport , mais elle n’ eft pas ce
quelle pourroit être. On vient de s’occuper au
parlement d’Angleterre ( en 1785: ) des moyens
de l’encourager 8c de l’étendre, 8c l’on peut prédire
que ces efforts auront du fuccès 3 car les trat
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Vaux de la chambre des communes (ur les objets
de cette efpèce, ne font jamais infructueux. Les
écolfois exportent fur-tout en Hollande leurs poif-
fons. La pêche de YEcoJfe , proprement d ite,
©ccupoit, en 1774 > dans la partie du nord - eft
du pays, yoo embarcations & 3000 hommes, 8c
dans la partie du fud-eft , 800 embarcations 8c
éooo hommes 5 elle prend annuellement 40,000
tonneaux de poilfon. On le fale a GlafgoW', aulfi-
bien qu’en Hollande. La principale rivière elt la
,Tay. On travaille à un canal qui doit reunir la
côte-de l’eft & celle de l’oueft.
Les produirions naturelles , avec ^ Jefquelles
l’Ecojfe peut payer ce qu’elle tire de 1 etranger,
font de l’ argent , de l or 8c du cuivre , 11 on
s’appliquoit à connoître les endroits ou il fe trouvé
î du plomb , du ,charbon 8c des tourbes , du
bled, du feigle,• de l’orge, des pois, des fèves,
des bêtes à tom e s , du la it , du beurre & des
frioutons , de la laine 8c quelques étoffes grof-
fières } du chanvre, des peaux, du marbre blanc
& gris, des ardoifes, des amethiftes d’un beau
bleu, des bois, du poilfon de rivière ou de mer,
des perles & des coraux blancs.
S e c t i o n I I Ie.
Du commerce de VEcolfe.
On compte.que YEcoJfe envoie, chaque année',
én Angleterre, 80 mille boeufs 8c 150 mille moutons
, 8c que la plus grande partie de fes laines
èft employée dans les manufactures du comte
d’Y o rck , du Weft-Morland 8c du Cumberland.
Elle a quelques manufactures inconnues^ à l’Angleterre,
telles que celles dès étoffes qii’ elle appelle
plaids, & qui font beaucoup plus fines que
tout ce qui fe fait dans les autres parties de la
Grande-Bretagne. Son principal commerce avec
l’Angleterre & les colonies, confifte dans les toiles
& dans le fel qu’ elle produit, qui eft çlus fort
& meilleur que celui de Newcaftle 5 les étrangers
l ’achètent pour en fournir l’Allemagne,, la Nor-
wège 8c les côtes de la mer Baltique. Ses bois
de haute futaie ferôtent d’ un très - grand avantage
pour la marine , s’ils ne croifloient pas fur
un terrein, ' tellement éloigné des rivières , que
le tranfport en eft prefque impoflible.
Un avantage par lequel Y Ecofe l’emporte fur
l’Angleterre 8c fur prefque toutes les nations de
l ’Europe, c’ eft que dans chaque branche de commerce
qu’ elle fait , la balance eft en fa faveur.
L e commerce de vin lui eft quelquefois defavan-
tageux , il eft vrai , lorfqu’on y fait entrer les
eaux-de-vie de France 5 mais l’eau-de-vie étant un
commerce illicite , il feroit difficile , fur cette
fuppofition , d’établir un calcul j & fi Fon excepte
cet article , il eft certain qu’ elle gagne fur
les pays d’où elle prend fes v in s p a r le plomb,
h b led , le tabac & le fei qu'elle y envoyé.
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Son commerce avec l’ Angleterre eft aufli en fa
faveur, car les principales marchândifes qu’elle en
tire , font des étoffes de laine fines & quelques
foieries 5 & fi l ’on excepte le fel & le poilfon,
il n’ eft aucun article du crû ou du produit de
Y Ecofe qui ne pafle en Angleterre.
D ’après le rapport du bureau de la douane en
Ecofe , lequel a été mis fous les yeux de la chambre
des communes , les marchandifes exportées 8c
importées de YEcoJfe 8c en Ecofe , depuis 1748,
jufqu’en 1765 , ont formé là huitième partie de
l’exportation & de l’importation de l’Angleterre,
S e c t i o n I V e.
Des loix de /’Ecolfe & de fes tribunaux.
Des loix ^’Ecolfe. Il eft probable qu’avant le
règne de Malcolm, furnommé Cdnmore, & contemporain
de Guillaume I d’Angleterre, les écoffois
n’ avoient pas de loix civiles écrites. Jufqu’alors,
les rois placés fur un monticule , d’où ils pou-
voient entendre les parties 8c en être entendus,
rendoient eux - mêmes tous les jugemens : mais
dans les cas de peu d’importance > les caufes
étoient foumifes à l’opinion de quinze perfonnes
du voifînage, recommandables par leur probité ,
& la fentence, qu’ils rendoient à la pluralité des
fuffrages, étoit déeifive 8c fans appel.
Le premier code authentique qu’on connoilfe
dans le royaume d*Ecofe, fi même on peut luf
donner ce nom , eft celui qu’on, appelle regiam
majejlatem, des deux premiers mots qui s’ y trouvent.
Le compilateur de ce code déclare qu’ il»
l’entreprit par ordre du roi David I y qu’ il corn-
pulfa un grand nombre d’ anciènnes loix 8c , qu’on;,
cherchoit à réduire en principes la pratique la plus
communément obfervée dans les tribunaux du:
temps.
La loi civile, qui eft la règle de toutes les procédures
du royaume d’Ecofe , dans les cas que les
ftatuts n’ ont pas prévus, a un rapport infini avec
celle qui gouverne l’Angleterre.
La loi municipale confifte dans les aétes du
parlement, auxquels on fupplée par la coutume 8c la pratique des cours de juftice j mais dans les
cas où l’on ne peut fe fonder, ni fur les arrêts
de la légiflation, ni fur la conduite des tribunaux 7
on doit recourir à la loi civile , qui eft la feule
loi commune du royaume.
Il y a en Ecofe des loix particulières* pour la»
sûreté des forêts, parcs, bois & chaffes du monarque
, pour empêcher que perfonne n’y faffe
paître fes troupeaux, fans en avoir le dro it, ou
fans en avoir obtenu permiflion des contrôleurs
■ ou gardes, qui font obligés d’y veiller avec foiny
fous peine de perdre leurs places, & de voir leurs
terres confifquées au profit du roi : d’autres loix
décernent des peines contre ceux qui y abattent
d u b o is , ou y tuent , avec quelques armes que