
tes qui feroient très-préjudiciables aux intérêts de
la compagnie. .
Nous nous écarterions de notre objet , fi nous
recherchions les raifons particulières qui engagèrent
le lord Clive 8e Ton comité à prendre remploi
de dewanée 5 nous parlerons feulement de celles
qu’ils donnèrent au public dans leur lettre du 30
feptembre 176 j. \
« Après une mûre délibération fur cette ma-
» tière , les difputes perpétuelles de fupériorité
« qui régnent entré vos agens & les nababs , &
» les preuves manifeftes que nous avons de la cot-
» ruption 8e du défordre qui défolent ce pays ,
» nous ont fait conyenir unanimement, qu’il n’y
» avoit pas d’autre moyen pour attaquer le mal
» dans fa racine, que d’acquérir à la compagnie
» le de-wanée du Bengale, 8e des provinces de Ba-
» har & d’Orixa.
Cette acquifition affinera d’une manière per-
« manentevos polfeffions & votre influence, puif-
M que déformais aucun nabab n’aura allez de ri-
» chelfes ou de puiffance, pour vous renverfer
» par la force, ou vous corrompre par l’argent:
» l’expérience de plufieurs années nous a appris
» .qu’il eft impoffible dé partager l’autorité, fans
» engendrer le mécontentement, & nous mettre
» en danger de tout perdre. Tout le pays doit
» appartenir à la compagnie ou au nabab. 5 dans
» cette alternative, nous vous laifibns à juger le-
» quel des deux partis eft le plus defirable 8e le
» plus utile dans les circonftances aéluelles ».'
Le lord Clive , dans une autre lettre qu’il écrivit;
à la cour des directeurs, le 30 feptembre
176 j , expliqua plus au long fes vues. « Quoique les
•»> revenus, difoit-il, appartiennent à la compa-
» g'nie, les nations étrangères en prendront om-
» brage , fi les officiers en font les collec-
» teurs. Si elles en portent des plaintes, à la
» cour d’’Angleterre , les fuites pourront être
» très-embarraflantes pour nous. On ne peut fup-
» pofer que les françois, les hollandois 8e les da-
?3 nois reconnoiftent la compagnie angloife pour
» maitrelfe de la nababie du Bengale, 8e qu’ils
» confentent à payer à vos employés les impôts
*> établis fur le commerce, ou le revenu des ter-
» res qu’ils ont poflfédées pendant plufieurs années,
» eh vertu des firmans royaux , ou des conceffions
.» des anciens nababs ». Il-ajoutoit plus bas : « no-
» tre jurifdi&iort territoriale ne donnera point d’om-
» brage aux nations étrangères , tant que nous
conférverons. en apparence l’autorité du na-
» bab ».
Les affaires de la compagnie changèrent entièrement
de face , après qu’elle eut acquis le dewanée
du Bengale. Le lord Clive & fon comité écri-
voient à la cour des directeurs : « vous êtes de-
» venus fouverains d’un riche & puiflant royaume.
» Vous n êtes-pas feulement les collecteurs, mais
»» les propriétaire^ des revenus des domaines du
$3 pabab ” 9
Le fuccès de cette entreprife donnoit aux employés
de la compagnie un vafte champ pour
exercer leur ambition & leur tyrannie. Maîtres ab-
folus du pays , ils foulèrent aux pieds les droits
naturels du genre humain, 8e établirent dans la
fuite, à leur profit, des monopoles de commerce,
jufques fur les denrées néceflaires à la vie. Nous
avons parlé à l’article Bengale de ces monopoles
deftruCteurs, dont on ne trouvetoit pas d’exemple
dans l’hiftoire des nations. Voye^ les articles
Bengale & M a d r a s sY
D E U X -P O N T S , principauté de Deux-Ponts,
Cette principauté s’ étend dans la Weftrie, le Waf-
gau, leNaghau,.leSpirgau, & a pour bornes le bas-
Palatinat, l’Alface, la Lorraine & l’évêché de
-Trêves. Son territoire n’eft pas continu, mais entrecoupé
par-tout de terres qui appartiennent à la
maifon électorale palatine , au comté de Hanau,
à celui de Naffau, aux rhingraves, 8ec.
Les états qui la compofent, font :
i° . Les terres de l’ ancien comté de Deux-Ponts ;
| lavoir, le grand bailliage de ce nom, fitué dans
le Bljsgau en Weftrie,
Le grand bailliage de Neucaftel ou Bergza-
bern, fitué partie dans le Wafgau, partie dans le
Spyrgen, 8e que la France a prétendu quelquefois
comprendre dans la bafle-Àlface.
2°. Les terres de l’ ancien comté de Veldenz,
relevant de l’éleCteur palatin.
Remarque. Par échange conclu eri 1769, le duc
de Deux-Ponts céda à l’ éleCteur palatin, le village
de Frankweiler, dépendant du grand bailliage de
Bergzabern , la petite ville d’Odernheim avec le
ci-devant couvent de Diffibodenberg, les villages
de Niederhaufen, Hochftetten, Hallgarthen dans
le grand bailliage de Meifcnheim , & la prévôté
d’Einoelten, compofée des villages d’Einoelten j
Hochnoelten, Rosbach Tiefenbach & Oberv/ei-
ler. Il obtint , de fon côté, le bailliage de Ha-
genbach, compofé de la ville de ce nom, 8é des
villages dé P fo rz , W è r th , Berg & Neubourg,
le bailliage de Felz qui renfermera petite ville de
ce nom,- 8e les villages'de Müncnaufen, Sçaf-
haufen, Keffeldorf 8e Neubeinheim, que le duc
de Deux-Ponts a reconnu depuis pour être ^.e la
fouveraineté de France.
Précis de l'kîfloire -politique de la principauté de
Deux-Ponts. Cette principauté, telle qu’ elle fub-
fifte aujourd’hui , renferme l’ancien comté de ce
nom, 8e quelques portions de celui de Veldenz,
qui en forment à-peu-près les deux tiers. En 13 8 y,
Everard, dernier comte de Deux-Ponts , vendit la
moitié de ce domaine à. la maifon palatine, pour
25- mille florins , 8e il céda l’autre moitié à titre
:.de fuzéraineté ou de propriété $ il fe réferva feulement
un fief mafculin, qui devoir paffer à la
maifon palatine , s’il mouroit fans héritiers ; il
mourut en-effet fins héritier, peu d’années après.
En 1410-, ce comté.échut en partage-au duc
| Etienne , qui en 1444 , le légua avec celui-d§
B E U ’ D H A
Veidem d fon fils, Louis le Noir. Nous dirons
à l'article V eldenz , confinent ces deux états
, réunis obtinrent le. titre de principauté de Deux-
Ponts, Le duc Wolfgand les diminua, en cedant
Lautereck & .une partie du comté de Veldenz à
fon oncle Rupert. Mais d'après la .convention de
Heidelberg, datée de i j y j - l'accommodement
d'Augsbourg, conclu en iy é b , avec le
comte palatin , George-Jean , fon coufin, il reçut
en dédommagement la moitié du bas - comte de
Sponheim, pour fa part de la fucceffion de 1 électeur
Othon-Henri, qui , quelques années avant
fa mort, lui avoit. déjà remis la principauté de
Neubourg, qu’ il poffedoit du chef de fa mere.
Wolfgand , par fon teftament de 1 y68 g donna
cette,dernière principauté a Philippe-Louis,.laine
de fes fils , à la condition de céder à fon frere
Othon-Henri,, pour fon.partage, les châteaux,
ville 8e jurifdi&ion de Soulzbach, avec les bailliages
dtHippoltftein & d’AUerfperg , & à fon
frère Frédéric, les châteaux 8e jurifdi&ions de
Parkftein & Weiden, avec- la recette de Floffen-
bourg/au pays de Neubourg , & il voulut que
la principauté d e Deux-Ponts demeurât à .Jean,
fon puîné, qui accorderont pour appanage, à Charles:
fon cadet , la moitié du comté de Sponheim.
Ce'* J e an de Deux-Ponts eut trois fils ; fa voir, Jean
fécond , Frédéric-Cafimir , & Jean-Cafimir. La
fucceffion paffa du premier au fils du fécond, Louis-
Frédéric , qui étant mort fans poftérité, en 1681,
laiffa la régence aux defeendans du troifième, Jean-
Cafimir de Kleebourg, dont le fils Charles-Guf-
tave avoit obtenu la couronne de Suede , qu il
tranfmit à Charles X I , héritier en 1681 du duché
At'Deux-Ponts 5 ce duché fut enfuite poffédé par
le roi Charles X I I , après la mort duquel il échut,
en 17 18, au duc Guftave-Samuel-Léopold, fils
d’Adolphe-Jean, & neveu du roiCharles-Guftave.
C e dernier duc étant mort fans enfans, en 1731 s
Chriftian III de Birkenfeld réclama le duché,
comme héritier, & l’ayant obtenu par accommodement,
fait en 1733, avec l’éle&eur palatin, auquel
il céda le fous-bailliage de Stadecken, il l’a
laiiTé à fon fils Chriftian I V , qui a eu pour fuccef-
feur Charles-Augufte, prince aujourd’hui régnant.
Productions. Son fol eft très-montueux & bien
inférieur à celui du 'Palatinat. Il fuffit néanmoins
à la fubfiftance de fes habitans. On y trouve affez
de pâturages pour l’entretien du bétail } le bois
y eft abondant, le fable domine en quelques endroits
, au point de ne produire que de l’avoine :
les vignes réuffiffent le long du Glan, bailliage de
Neucaftle, 8e dans quelques diftriéts de Meifen-
heim 8e d’Eifenheim, où il y a auffi du mercure
8c des améthyftes ; on trouve'de i’agathe, entre Lihc-
tenberg SeBaumholder 8e des mines de cuivre, àu
bailliage de Nohfelde, Les mines de fer du pays 1
ont fait établir des forges d’ acier aux Deux-Ponts. !
Titres t prérogatives & revenus du duc de Deux-
Ponts, Le duc de Deux-Ponts fe qualifie .de comte I
palatin du Rhin, duc de Bavière , comte de Veldenz
, de Sponheim 8e Ribeaupierre, feigneùr de
Hohenack. Il n’a point d’armes particulières pour
cette principauté.
Il a voix 8e féance aux diètes du cercle
du Haut - Rhin , 8e à celles de l’Empire , où
il a rang au collège des ; princes , immédiatement
après l’éleéteùr palatin. Sa taxe matri'-
culaire eft de dix cavaliers 8e trente, fantaffins ,
ou de 240 florins par mois , indépendamment
de I72rixdales 8e 36 kr. par terme , pour l’entretien
de la chambre impériale , déduction faite du
bailliage de Stadecken.
Les revenus annuels du duché de Deux-Ponts
font évalués à plus de ^00,000 florins d’empire.
D H A U N ( Wild - graviat de ). Nous' dirons
aux articles R h in g r a v e s 8e W il ç -g r a v e s ,
quels font les diftriéts qui portent en Allemagne
les noms de rhingràviat 8e *de wild-graviat ;
d’où leur vient ce titre , 8e quels privilèges il
donne.
La portion de la branche de Dkaun , éteinte en
1750, comprenoit.le Wild-graviat dtDhaun, fitué
au Hundfrück , fur la rivière de Simmaru , aux
environs de fon embouchure , dans la Nahe. Il
forme un bailliage, dont les rhingravesdeGrum-
bach 8e de Rheiggrafenftein font aujourd’hui en
poffeffion.
Le grand bailliage de Rhaunen, fitué au Hundfrück
, eft compofe d’une partie de la forêt d’Idar.
La maifon princière de Salm-Salm en pofsède les
trois quarts, l ’éle&eur de Trêv es , le refte 5' 8e il
comprend , les fous - bailliages de Rhaunen ,
village 8e paroiffe confidérable, Stibshaufen, Sulz-
bach, Bollenbach, Oben-Kyrn , Schwerbach ,
Cromenau 8e Weitersbach.
Le bailliage ( Ingerichts - Amt ) de Hauffen
fitué au Hundfrück , 8e formé des villages de
Haufen, Woppenrod, Goefenrod 8e Wickenrod.
Les rhingraves de Grumbach 8e Grehweiler le
pofsèdent aujourd’hui.
La moitié de la ville de Kyrn 8e de la grande
mairie ( Oberfchultheifferey .) de Meddersheim.
Lés* princes de Salm occupent la première dès
17 jo , 8e les rhingraves de Grumbach 8e Grehweiler,
la fécondé.
C e que le traité de 1701 affigna de la fucceffion
de Kyrbourg à la branche: de Dkaun.
A la mort du comte Frédéric-Guillaume , quf
en 17 jo termina la branche de Dkaun, les mai-
fons de Grumbach 8e de Stein fe mirent en poffeffion
d’une moitié de fa fucceffion, 8e laifsèrent
les^princes de Salm-Salm 8e de Salm-Kyrboug,
maîtres de l’autre. Mais ceux - ci réclament toute
l’hérédité. Les premiers répondent, que le droit
de communauté emporte le droit de fucceffioni
plénière, tant dans les allodiaux, que dans le fief,
8e que la maifon des rhingraves , : tant princes ,.
que. comtes , ayant été en communauté avec la:
branche éteinte , tous ont également droit à ùt