
4 3 2 É T A É T A
T R I B U S . Croghan.
1759
Bouquet.
.1764
Hutchins
17 66
Dodge.
I779‘
Lieux dé leur Réftdence.
avec les
Mynonanies.
Saquis. _
400 Uid.
Ouifeonftngs. 5 y° ! , , . . Rivière Ouifcoufing.
Kickapous. 600 100 j i j o l ' 250
ù
Otogamies ou
Renards. ' *
w3 MafcoutenS.
yoo]
Sur les bords du lac Michaigau , &
entre ce lac & le Miffiffipi.
n> Mifcotins. l 4OO 1 3 Outimacs.
gô Mufquakiès. 200 • 250
Sioux de F Eft. yoo Vers les fources orientales duMiffi-
_ ffipi & les ifles du lac fupérieur.
V6 Galphin
rs- 1768
0
rOa- Ckerokees. i yoo 2/00 3000
Parties occidentales de la Caroline
nord.
£1 Chichafaws. 710 y.o 0 Parties occidentales de la Géorgie.
Catawbas. U S
à3
Sur la rivière CJataWba dans la Caro*
line fud.
Chacktaws. 2000 4S°° 6000
Creeks fupérieurs.
Creeks inférieurs. 1180 j 3000 { Parties occidentales de la Géorgie.
Natcher. i f o j Rivière Alibamon dans les parties 00
Alibamous. 6@O j J cidentales de la Géorgie.
On parle aufll des Tribus fuivantes.
’ Le^ar.. . . . ..............400? Depuis l'embouchure de l'Ohio'jufqu'à l'embouchure dé la Wabash,
I Webius.-.. . .............200 S Sur le Miffiffipi, au-deffpus des ohakîes.
I GromFtuc * * I 4000 jp p p l a rivière blanche, branche du Miffiffipi.
L in w a y s . . J 10 0 0 ... Sur le Miffiffipi.
. Les Puans.............. yoo Près de la baie des Puans.
Folle avoine......... $yo Ibid,
I Ov an akin a . . . . . . . 300O
I M a c h T / J Ê " .l o ° r 0n conie,ailre <lu'ils font Paltîe des Creeks.
. Sonikilas . . . . . . . 200j
. . . . ? Au N . O. du lac Michigan jufquaux fources du MiffifTtpi, & en-
Mineamis.............. 2000>c rfu-i te j■u frq u>. au l1 ac, mfu&pOEeÊnmeuUr.
Piahkilas.. . . T «
1 Mafcoutins. . S . , . .800 /Sur les bords & près de la Wabash du côté des Illinois.
Ver millions. . J J
'M*U.
É T A
Mais ces tribus pouvant faire partie de celles
dont nous avons déjà parlé , on ne les a pas inférées
dans la table. Les différences qu'on obferye
dans les dénombremens de la même tribu peuvent
être attribuées quelquefois à des renfei-
gnemens inexacts, & d'autres fois à une étendue
plus ou moins grande donnée aux établiffemens
de même nom.
: Cette lifte elV effrayante. La première page de
la table indique les peuplades qui font au nord
& à l’oueft des Etats-Unis 9 mais elle offre dans
l'enceinte des nouvelles républiques environ 2 y
mille guerriers qui défendront leurs terreins avec
férocité. Si l'on compte 2y mille guerriers parmi
les peuplades fauvages qui fe trouvent fur le territoire
des Etats-Unis , tel que nous l’avons indiqué
plus haut 3 leur population doit être d'au
moins 80,000 habitans 5 car le rapport des guerriers
aux autres habitans eft eftimé d'environ 3 à
10 5 & que de travaux ne faudra-t-il pas pour les
repouffer au-delà des limites fixées par le traité ?
On compte à peu-près 12, yoo guerriers en-deçà
de l’Ohio & 12, yoo au-delà : ainfi, les citoyens
des nouvelles républiques trouveront cette redoutable
barrière dans chacun des établiffemens qu'ils
voudront former. L’auteur de la defcription de la
colonie de Kentucke raconte les hoftilités fans
nombre qui fe paffent journellement entre les colons
de ce diftnél & les fauvages, & fi le congrès
n'imagine pas un moyen d'accommodement avec
la plupart de ces nations, il faut s'attendre à des
fcènes de carnage très-multipliées.
Pour renvoyer les fauvages au-delà du Miffiffipi
ou au-delà des la cs, il faudra repouffer de 12 ou
1 y degrés de longitude, c'eft-à-dire, de plus de
200 lieues, les peuplades qui fe trouvent les plus
voifines des établiffemens aétuels des citoyens des
Etats-Unis. Il paroît d'abord difficile de déterminer
une population fi nombreufe à faire pne
pareille retraite s mais les fauvages de l’Amérique
font accoutumés à de femblables émigrations} &
pour n'en citer qu'un exemple , l'une des peuplades
qui forment aujourd'hui les fix nations, &
qui occupent les environs du lac Ontario , fe trou-
v o it, il n'y a pas long-temps, au milieu des habitations
de la Penfylvanie 5 fatiguée de ce voifi- j
nage , elle envoya fecrètement des députés aux
cinq nations, & au retour de fes députés , elle
alla s'établir, 1 yo lieues plus loin. La tribu qui
l'a reçue , étoit appellée alors la tribu des cinq
nations ; & on la nomme aujourd'hui les Jix nations.
Si le congrès veut accabler les fauvages du poids
de fes forces, il en fera bientôt débarraffé} mais
plus il eft aifé de dompter, de détruire , ou de
chaffer de fi foibles ennemis, & plus les nouvelles
républiques doivent craindre d'abufer de leur
puiffance. Ces malheureufes peuplades , qu'on a
dépouillées., qu'on a repouffées en arriéré, , en
arrière U toujours en arrière , comme elles le difent
(Ston, polit. & diplomatique, Tom. I I .
Ë T A 433
fi éloquemment dans leurs harangues , font digneâ
de commifération & de pitié : malgré leur barbare
cruauté, elles méritent encore de l'intérêt,
& le traité de paix qui a fixé les limites des provinces
de l'union américaine, & qui leur a donné
une étendue fi immenfe de terreins, a difpofé illégalement,
il faut en convenir, de leur propriété.
Les citoyens des Etats - Unis doivent avoir une
forte d'attachement pour des tribus qui fentent le
prix de l'indépendance & de la liberté, au point
de dédaigner tous les arts & toutes les jouifïances
qui pourraient les affervir : ils fe font révoltés ,
parce que l'Angleterre vouloit leur impofer des
taxes } qu'auraient-ils fait , fi on étoit venu les
exterminer ou les chaffer de leur territoire ? Eh
bien ! de quel droit veulent-ils envahir les contrées
de ces hommes^paifibles qui vivent dans les forêts
de l’Amérique, & qui, quoiqu'on en dife, avoient
conftaté leur poffeffion par la culture ou par d'autres
travaux : qu’ils n'efpèrent pas tenir cachées
leurs violences & leurs ufurpations ; la vérité &
la juftice fe feront entendre du milieu des bois
du nouveau-Monde, & leurs violences exciteront
d'autant plus d'indignation , qu'elles feront moins
glorieüfes. Sans doute, l’aftuce ou la.délicateffe
européenne ont peu de prife fur ces caractères
indomptables } mais nous délirerions , pour l'honneur
de la liberté , & pour la gloire des nations.
puiffantes , que le congrès imaginât un moyen
d'éloigner les fauvages } que cette opération fe fît
d'un commun accord } qu'une députation folem-
nelle, envoyée dans toutes les peuplades, ménageât
l'accommodement 3 qu'on leur offrît les troupeaux
, les inftrumens, les outils & les richeffes
qui ferbnt de leur goût 5 qu'on les déterminât,
par de bons traitemens, à s'établir au-delà des
bornes des républiques de l'union, & que la révolution
fût à jamais confac.rée par les fermens
de tous les citoyens. Qu'on ne foit pas effrayé de
la dépenfe j la plus grande magnificence ne coû-,
teroit ici prefque rien, & ceux même qui fouhai-
tent avec tant d'ardeur de voir des nations civi-
lifées dans toutes les parties de l'Amérique fep-
tentrionale , fans fonger qu'alors on verra des
défordres & des crimes de plus fur la terre ,
auront une pleine fatisfadion 5 car les races de
fauvages ne tarderont pas à s'éteindre : elles périront
d'elles-mêmes , ou le voifinage des Etats-
Unis leur portera un coup mortel.
V'oyei les articles C a r o l in e s e p t e n t r i o n
a l e , C a r o l i n e m é r i d i o n a l e , C o n n e c - ,
t i c u t , D e l a w a r e , M a s s a c h u s e t t , R h o -
d e - I s l a n d , N e w - Y o r c k , N e w - J e r s e y ,
M a r y l a n d , V i r g i n i e , G é o r g i e , N e w -
H a m p s h i r e & P e n s y l v a n i e . Voye^ fur-tout
l'article V i r g i n i e : nous nous fomrçies procuré
des mémoires bien précieux & bien. exaCls fur
cette république 5 & ce qu’on y lira, étant plus
ou moins appliquable aux autres provinces, fer-
vira de fiipplément général,