
xes de Plsdropé , auront figpé leur traité de commerce
avec le s . républiques du nouveau monde,
il fera prefque inutile de faire de.s recherches
bien exaétes fur le commerce des Etats - Unis.
Les leéteurs peuvent defirer cependant, quelques
notions précifes fur leur commerce adtuel > on
peut s’ en former une idée, d’après l’eftimation
du produit de l’impôt fur les articles importés.
C e s détails font tirés d’un papier américain, 8c
nous n’ofons pas en garantir l’exaélitude.-
Avant la guerre, les importations de la Grande-
Bretagne en Amérique étoieot évaluées de trois à
quatre millions fterlings ; mais on n’y comprenoit
pas les importations d’ Irlande & d’E co iïe , non
plus que celles de Hollande. On croit actuellement
pouvoir évaluer les importations de toutes
les marchandifes d’Europe , à l’exception du thé ,
de l’eau-de-vie & du v in , à 3,500,000 liv. l t . ,
qui à 4 shillings 6 deniers la piaftre, font une
fomme de 1 ƒ ^ y s y 5-4 piallres, fur laquelle un
impôt de 5 pour cent donnerait 777,773 piallres.
L ’auteur afligne enfuite le produit de l’impôt fur
2,000,000 gallons de rhum & d’autres liqueurs
fortes , fur 100,000 gallons de vin de Madère,
fur 600,000 gallons d’autre vin, fur 300,000livres
de thé b o u , fur 25,000 livres d’autres thés,
fur 7 5 ,oop quintaux de fucre, y cômpris le fucre
en pains, fur zoo,000 liyçes de caffé & de cacao,
fur 2 ,0 0 0 , 000 gallons de mélafle , & après
avoir déduit les frais de perception eftimés à 8-
pour cent, il trouve que ces divers objets réu- ;
nis paieront aux douanes une fomme de 915,955'.
Aucune donnée précife ne fert de fondement à
c e calcul. L ’auteur l’a combiné en. partie fur le
nombre des habitans , & fur les importations de
quelques articles dans le port de Philadelphie.
L ’armée entière des Etats- Unis a été licenciée
à la paix > mais à cette époque on engagea de
nouveau quelques compagnies pour la garde des
magafins, & dernièrement on a enrôlé deux ou
trois régimens pour g-rnir les polies qui fe trouvent
le long des limites feptentnonales des Etats-
Unis.
En 1784, le congrès fe décida à. lever un petit
nombre de troupes pour la garde des frontières
du N . O . & pour protéger lescommilfaires chargés
des négociations avec les fauvages il fut
réfolu dans une de fes affemblées, qu’on feroit
aux différens états la requifiïion de ces foldats ;
mais un membre obferva avec raifon que l'autorité
du congrès étoit incertaine 5 qu’ il feroit obligé
d’emprunter de l’argent dans les Etats-Unis ou
chez l’Etranger pour la folde de ces troupes $ que
les troupes réglées en temps de paix font fort
dangereufes dans les gouvernemens démocratiques
j que fur une affaire aufïi importante , il
falloit que les députés prilfent l’avis de leurs pro
vinces , 8c il vint à bout de faire changer le mot
de réqurfition en" Celui de recommandàtïôh. Pouf
que le gouvernement des Etats-Unis ait la force
du môment, héceflaire en bien des occafions ,
il faut que le corps légiflatif de l’ tuiion puifTe
dans un befoin urgent lever des troupes , 8c c ’eft
encore un article fur lequel il convient d’augmenter
fes pouvoirs. 11 s'agit feulement de ref-
traindre fon autorité, 8c peut-être de la borner
a lix mois ou à un an.
Les Etats-Unis n’ont pas un feu! vaifleau de
guerre ; car 1 Alliance, la derniere. de leur frégates
, vient d etre vendue. Le congrès qui voit
ce qui relie a^ faire pour régler les finances, 8c
qui manque d argent, n’a point encore fongé à
établir une marine de l’union : nous n’ofons nous
permettre d’obferver qu’il n’ a pas befoin d’argent
, & qu’il lui feroit facile de contrarier des
engagemens pour la conftruétion de quatre ou
cinq frégates j mais il eft fur qu’il a befoin
d une petite marine. S’il avoit quelques frégates ,
il attaqueroit les pirates d’Alger & de Tunis qui
retiennent en captivité deux équipages des Etats-
Unis j 8c nous ne craindrons pas de l’exhorter à
rejetter tous ces petits projets de ménagement
pour les barbarefques. La gloire d’arrêter les pirateries
de ces vils efclaves de la côte feptentrio-
nale de l ’Afrique, femble lui être réfervée j &
puifque nos nations de l’europe ne veulent pas
fe réunir fur un objet fi intéreflant, que les braves
citoyens des Etats - Uunis fe chargent eux-
mêmes de la vengeance.
Un homme qu’on n’accuféra pas de fuivre une
idée fyftematique & de l’appliquer à lin pays
dont il ne connoît ni le local ni la pofition ,
confeille a la Virginie d’ouvrir tous les ports du
commerce, d’ôter chacune de fe s entraves, &
d accorder une liberté parfaite aux navires qui
voudront aller dans les ports de cet état : il ajouté
que pour éloigner' davantage les caufes de guerre
, il feroit à fouhaiter que les citoyens renon-
çafient à jamais à la navigation für l’Océan : les
Etats-Unis ne prendront pas un parti fi fage, &
les intérêts du commerce les détermineront un
peu plutôt ou un peu plus tard à faire la guerre.
I f doivent donc avoir une marine j mais
s ils vouloient établir une marine trop cônfî-
derable, le poids des dépenfes militaires les accablerait
bientôt. Us doivent defirer. feulement
de prévenir les infultes de celles dés nations de
l’Europe qui font foibles à la mer, & ils pour-
roient, fans fe gêner , acquérir ce dégré dè
puifiance.
Si la Virginie , par exemple , employoit à fe
créer une marine un million de piallres qu’elle
écoDomifercit aifément fur fon revenu, elle par-
viendroit dans l’efpace d’ une année , à conllruire>
équiper & armer une marine de 300 canons.
Les autres états déployant leur zèle dans la même
proportion , auroient une marine de »50c canons
de plus. Ainfi dans une année les Etats Unis fe
procnreroîent une marine de 1800 canons. Les
vaifieaux de ligne de la Grande-Bretagne eftimés
fur un terme moyen portent 7 6 canons, & leurs 1
frégates en portent 38 ; 1800 canons formeroient I
ainfi une éfcadre de 18 vaifieaux de ligne 8c de
i l frégates. En comptant huit hommes par canon,
d’après les proportions de la marine angloife, là
dépenfe annuelle , y compris la fubfillance , l’ha-
bülement & la folde des équipages & l’ entretien
ordinaire des vaifieaux feroit d’environ 1200
piallres par canon, ou. de 2,304,000 piallres j 8c
cette fomme répartie fur 13 provinces, rédui*
roit à peu de chofe le contingent de chacune.
Il paroit même que les nouvelles républiques d’A mérique
feroient bientôt en état de faire un fécond
8c un troifieme facrifice pareils à celui
que nous venons d’indiquer. Mais des forces trop
confidérables infpirent de l’orgueil 8c de l’info- ■
lence aux démocraties, elles corrompent les citoyens
, ainfi que la fortune 8c le pouvoir corrompent
les particuliers j 8c la guerre nuifant ]
toujours plus ou moins , à la liberté, parce qu’elle
fait taire ou viole infalliblement les loix qui la
maintiennent, les états républicains doivent craindre
tout ce qui eft capable de troubler leur modération
& leur tranquillité..
S e c t i o n X X I I e.
Des nouveaux états qui fe formeront dans le territoire
de l10 ueft , & des difiricts qui demandent à
être admis au congrès , & qui ne tarderont pas a
voir leur demande accueillie.
Nous avons déjà parlé des reflources de finances
que le congrès tirera du territoire de LOueft,
8c des établifîemens qu’on y a défigné pour les officiers
8c les foldats de l’ armée de l’union. Il
s’y formera de nouveaux états , 8c nous allons
expofer en détail à quelles conditions, 8c de quelle
maniéré ou a fixé les bornes de ces états ; les
réglemens provifoires que fuivront les diftriéts,
& à quel dégré de population ils feront admis
à l’union américaine. Ôn a vu plus haut que l’ af-
femblée générale de Virginie céda au congrès
en 1783 tout le territoire fitué au delà de l’Ohio,
#c qu’elle lui a cédé en 1785 tout le territoire
de Kentuelle qui eft en deçà ,* la Ca
roline feptentrionale lui a cédé aufii les terres
qui lui appartenoient en delà des Alleghanis > 8c
lorfque la Caroline méridionale 8c la Géorgie
auront également cédé un efpace de terrein d’environ
neuf degrés de longitude de profondeur ,
8c quatre degrés de latitude de hauteur j tout
Je territoire de l’Oueft que nous avons évalué
plus haut à dix-fept degrés latitude de hauteur
fur une profondeur en longitude qui varie
de fept à vingt-un degrés , fera à la difpofîtion
du congrès ( 1 ). j
Voici de quelle maniéré on formera de nouveaux
établiuemens fur ce vafte terrein.
Selon le décret du congrès du 23 Avril 1784,
1 les terreins déjà cédés, ou qui feront cédés en-
fuite à l’union par les états particuliers, 8c qui
ont été achetés des Sauvages 8c mis en vente
par le congrès, feront divifés en plufieurs états.
Chacun de ces états comprendra du nord au fud
deux degrés de latitude, à partir du quarante-
cinquieme degré de latitude nord. Leur profondeur
fera défignée par deux méridiens , dont l ’un
coupera le point le plus bas des rapides de l’Ohio,
8c l’autre le point occidental de l’embouchure
de la Grande-KanhaWay > mais le territoire fitué
à l’elt de ce dernier méridien entre l’Ohio 8c
le lac Erie 8c la Penfylvanie , formera un état
quelle que puifié être fon étendue en latitude.
Celui qui fe trouve au delà du 45e. degré de
latitude entre lefdits méridiens, fera partie de
l’ état qui l’environnera au fud. Le congrès au-
torifera ceux qui s’établiflent fur les terres dont
on vient de parler, à s’afiembler pour créer une
forme de gouvernement provifoire, 8c adopter
la conftitution 8c les loix de quelqu’un des
états primitifs. La légiflature ordinaire des nouveaux
établifiemens pourra néanmoins changer
ces loix 8c ériger des comtés , des bourgades
8e des banlieues, pour l’éleêtion des membres
de l’aftemblée générale.
Lorfcju’un de ces états aura vingt mille habitans
libres, il fera autorifé par le congrès , à
convoquer une aflemblée de repréfentans, qui
établira une conftitution permanente , 8c un gouvernement
qui lui foit propre ; mais le gouvernement
provifoire 8c la conftitution définitive
feront établis d’après les principes fuivans, qui
doivent leur fervir de bafe.
i ° . Us feront à jamais partie de la confédér
ration des Etats-Unis d’Amérique.
2°. Us feront fournis aux articles de la confédération
, en'tous les cas où les états primitifs s’ y
trouvent fournis , 8c à tous les a êtes 8c ordon*
nances des Etats-Unis afiemblés au congrès.
3. Ils n’agiront jamais contre la difpofirion primitive
des terreins, faite par les Etats-Unis af-
femblés au congrès, ni. contre les ordonnances
8c réglemens que le congrès jugera à propos de
publier : le but de cette condition eft d’aflurer
aux acheteurs de bonne, foi leurs droits fur ces
terreins.,
4°. Us payeront une partie des dettes fédéra-
rales qui font ou qui feront contractées , 8c leur
contingent fera fixé par le congrès , d’après la
proportion 8c la règle qu’on fuivra à l’égard des
autres états.
I 50. Us ne mettront aucune'taxe fur les pro-
(0 Nous avons évalué plus haut le nombre de lieues quarrées qu’il renferme.