
la ville de Nieubourg & des bourgs. On ne les
convoque que pour la création de nouveaux impôts
5 que lorfqu’il s’agit d’abolir des ordonnances
qui dérogent à la conilitution établie ; d’élire
un nouveau confeiller provincial, ou un confeil-
ler à la cour fouveraine des appellations, un af-
feffeur à la juftice aulique , ou un fyndic provincial
, ou enfin lorfque le bien des membres particuliers
l’exige. Ces états ont droit de préfenter
un affeffeur à la juftice aulique de Hanovre , un
confeiller à la cour fouveraine des appellations >
& , de concert avec le comté de Diepholz , un
député , infpeéteur de cette cour , & un autre
confeiller à la même cour avec la province de
Grubenhagen, quand c’eft fon tour , parmi les
provinces électorales, d’y nommer. Les tribunaux
du pays font le collège des finances, compofé
de. trois confeillers provinciaux nobles & indigènes
, & de deux députés-jurifconfultes de la roture
} l’un tiré du haut comté, l’autre du bas.
C e collège s’affemble ordinairement quatre fois
l ’année pour revoir les regiftres & les extraits
de la recette & de la dépenfe des deniers provinciaux.
Le petit comité des états,- formé de
trois confeillers provinciaux, de deux députés
équeftres, l’un de la noblefte terrière du haut-
comté, l’autre de celle du bas, d’ un député des
francs, d’un de la ville de Nieubourg, d’un du
bourg d’Hoya, & d’un enfin de celui de Stolze-
nau : il fe rend à Hanovre quatre fois par an ,
deux fois pour écouter les propofitions du fouve-
rain, & deux fois pour lui porter la réfolution
des états. Le grand comité, formé de trois confeillers
provinciaux nobles, de deux députés de
la noblefte du haut-comté, de deux de celle du
b as , d’ un de l’ordre équeftre , de deux des francs,
des deux députés roturiers du collège des finances
, & enfin des bourg-maîtres de la ville de
Nieubourg & des bourgs d’Hoya , Stolzenau &
Sillingen : il s’aflemble régulièrement deux fois
par an, pour délibérer fur les propofitions des
diètes, & tout ce qui concerne les intérêts du
pay s , ratifier les difpofitïons provifoires 8ç urgentes
du collège des finances ou du petit comité
, & procéder à Feîeétion des députés ? des
commiflaires provinciaux 8c autres .officiers. Il y
a en outre, des dicaftères communs à ce cpmfé 8c à toutes les terres de l’élé&orat de Brunfwick,
fur-tout à la principauté de Calenberg. Voye\
l ’ article H a n o v r e .
Tout le pays profeffe la religion luthérienne ;
& fes parpififes , au nombre de cinquante-quatre,
font infpeélées par quatre fpéciaux & un furin-
tendant général , fubordonnés au confiftoire de
Hanovre,
précis de Ckiftoire politique. L ’origine de ce
comté remonte jufqu’ au douzième fiècle , époque
à laquelle Otton & Gérard, feigneurs & comtes
de Stumpenhaufen , bâtirent le château d’Hoya,
près du bourg de fon nom» L ’étendue de ce domarne
très-reflerrée d’ abord , s’accrut fucccflive-
ment. Les comtes Gérard & Jean, frères , le
partagèrent, vers les années 1320 à 13 30, en
deux parties : celle qui échut au premier, fut
nommee haut j l’autre bas-comté, 8c cette dif-
tinélion s’eft confervée. En 150 2, la ligne de
Gérard s’éteignit dans la perfonne du comte Frédéric,
& fes domaines dévoient pafîer à Julie ,
représentant de celle de Jean , en vertu d’un
paéle de fucceflion conclu en 1459. Mais l’empereur
Maximilien I en avoir , de fa propre autorité
, donné l’expeétatîve en 1501 à Henri le
moyen, duc de Lunebourg, de qui le comte Jufte
d’Hoya fut enfin obligé , en 1524, de le recevoir
à titre d’arrière-fief : il fut réduit encore à fouf-
frir que fes fujets en prêtaffent l’hommage éventuel
à Henri le moyen. Sa branche s’éteignit en
1543 à la mort d’Otton fon quatrième fils ; alors
ce comté échut en fon entier à la maifon de Lunebourg
, & fut partagé entre les trois branches
ducales de Calenberg, Wolfenbuttel 8c Zell.
Les deux premières eurent les bailliages de Stol-
zenau, Enrenburg, Sycke, Steyerberg, Sieden-*.
burg , Diepenau & Bahremburg dans le haut
comté} & celle de Z e l l , Hoya, Nieubourg ,
Liebenau, Alt-et-neu-Bruchhaufen dans le bas.
Le duc Eric de Calenberg mourut fans enfans
en 158 4 , & fes domaines du comté d’Hoya 8c
de la principauté de Calenberg échurent à la
ligne de Wolfenbuttel. Celle - ci ayant pris
fin, en 1634, à la mort de Frédéric Ulric , le
haut comté d’Hoya pafla à la maifon de Brunfwick
Lunebourg , 8c échut en partage au duc
Guillaume de Harbourg , q u i, ayant mis fin en
1642 à la branche de fon nom, tranfmit fa fucceflion
à celle de Z e l l , laquelle eut par-là tout
ce que la maifon de Brunfwick poffédoit dans ce
pays. Mais, en 1682, les fix bailliages du haut-,
comté , StoJzenau , Siedenburg , Bahrenburg ,
Steyerberg, Diepenau, avec celui de Harpftedt 8c le couvent de Heiligenrode furent démembrés
.pour être réunis à lâ principauté de Calenberg ,
& ils lui furent incorporés jufqu’en 1705, que
la ligne de Zell ayant manqué ", tout le pays fe
retrouva appartenir à la branche de Brunfwick-
Hanovre, parmi les provinces électorales de laquelle
il èft compté dans le diplôme de l ’empereur
, qui l’élève au rang des électeurs.
En vertu d’une convention datée de i f i 6 , le
landgrave de Heffe-Caffel poftede comme feigneur
direCt, depuis la mort du comte O tton , cette
partie du comté d’Hoya, formée des bailliages
d’Ucht 8ç de Freudenberg. La maifon électorale
de Brunfwick-Lunebourg eft dédommagée de ce
démembrement, par la réunion qu’elle a faite au
comté d’une partie du bailliage de Thedinghaufen 8c de celui de Weften.
Le comté d'Hoya donne à la maifon de Brunfwick
voix & féance au collège des comtes de'
la Weftphalie après Steinfurt 3 & auxJ diètes du
cercle, entre Tecklenburg & Vîrnemburg. Sa
taxe matriculaire eft de deux cavaliers & fix fan-
taflîns, ou de 48 florins par mois. Il payoit autrefois
neuf écus d’Empire chaque terme pour
l ’entretien de la chambre impériale ; mais cette
fonnne eft comprife aujourd’hui* dans celle que la
maifon de Brunfwick paye en gros pour toutes les
terres dépendantes de fon éleCtorat.
Revenus, adminijlraùon. Les contributions ordinaires
fe payent fur un pied fixe , établi en 1680,
& vont par mois à 5670 rixdâles , indépendamment
du don gratuit ( ticent ) annuel de deux
mille écus , que la ville de Nieubourg donne pour
fon exemption des charges. Les affaires de la tré-
forerie font adminiftrées par le collège des financ
e s , 8c le revenu de la taille, formant un objet
annuel de 13,000 rixdâles, eft appliqué aux frais
communs de la province , tels que les appointe-
mens des officiers, des états, de l’affeffeur à la
juftice aulique, 8cc. Le pays accorde en outre,
des fourages, en nature ou en argent, pour la
cavalerie qui y èft en quartier 5 une certaine fom-
me pour le pain de munition de l’infanterie ; une
partie des frais de légations, 8c une cottifation Four l’entretien de l’univerfité de Goëttingue. Si
on ajoute à ces dépenfes ordinaires 113,000 rixd.
que le prince tire des bailliages , on trouvera que
le comté dHoya e ft , à proportion de fon étendue
, l’un des pays de toute l’Allemagne qui rapporte
le plus.
On le divife en haut 8c bas-comté, ainfi que
nous l’avons dit. Le premier comprend les bailliages
de Bahrenburg, Diepenau, Ehrenbarg ,
Harpftedt, Siedenburg, Stolzenau, Steyerberg 8c Sycke; le fécond ceux de l’ ancien & nouveau
Bruchhaufen , Hoya , Liebenau, Nieubourg ,
Thedinghaufen 8c Weften : on le divife auflî en
quatre grands quartiers.
F o y ei k s articles Brun sw ic k , H a n o v r e ,
L une bourg , 8c les articles particuliers des divers
états que l’éleéteur de Brunfwick poftede
en Allemagne.
H U D SO N , établiftement des anglois à la baie
de Hudfon.
C e détroit de Hudfon 3 dont la profondeur eft
de dix degrés, eft formé par l’Océan , dans les
régions éloignées, au nord de l’Amérique. Son
embouchure a fix lieues de largeur. L ’entrée n’en
eft praticable que depuis le commencement de
juillet jufqu’à la fin de feptembre : encore eft-
elle alors affez dangereufe. 1 es vaiffeaux ont à s’y
préferver des montagnes de glace, auxquelles des
navigateurs ont donné quinze à dix-huit cens pieds
d’épaiffeur, 8c qui s’étant formées par un hiver
permanent de cinq ou fix ans , dans de petits golfes
éternellement remplis de neige , en ont été
détachées par le vent du nord -oueft, ou par
quelque çaufe extraordinaire.
Le vent du nord-oueft, qui règne pvefque continuellement
durant l’hiver, 8c uèsTouvent en
été , excite dans la baie même des tempêtes effroyables.
Elles font d’ autant plus à craindre quo
les bas-fonds y font trèsrcommuns. Heureusement
on trouve de diftance en diftance, des groupes
d’ ifles affez élevées pour offrir un afyle aux v.aif-
feaux. Outre ces petits archipels, on voit dans
l’étendue de ce golfe , des malles ifolées de rochers
nuds & fans arbres.
On a découvert fous cette zone glaciale, dit
fe r , du plomb , du cuivre , du marbre, une fub t
î tance analogue au charbon de terre. Le fol y eft:
d’ailleurs d’une ftërilité extrême. A la réferve des
côtes, le plus communément marécageufes , où
il croît un peu d’herbe & quelques bois mous,
le relie du pays ne préfente guère qu’une moufle
fort haute, & de roibles arbriflçaux affez clairs
femés.
Tout s’y reffentde la ftérilité de la nature. Les
hommes y font en petit nombre & d’une taille
qui n’excède guère quatre pieds.
Tels étoient les habitans du pays qui fut découvert
en 1607 par Henri Hudfon, occupé du
foin de chercher au nord - oue-ft un paffage pour
entrer dans la mer du fud. Cet intrépide & habile
navigateur parcouroit pour la troifième fois ,
en i é n , ce détroit jufqu’ alors inconnu , lorfque
fes lâches & perfides compagnons, le jettèrent,
ainfi que fept matelots animés de fon efprit, dans
une barque des plus fragiles , & l’expofèrent fans
provifions, lans armes, à tous les périls de la
mer & de la terre. Les barbares qui lui refnfoient
les fecours de la v ie , ne purent lui ôter la gloire
delà découverte. La baie où il entra le premier ,
eft 8c fera toujours la baie d’Hudfon.
Les calamités inféparables des guerres civiles
firent perdre de vue en Angleterre, une contrée
éloignée qui n’avoit rien d’attrayant. Des jours
plus.fereins n’en avoient pas rappelle le fouvenir,
lorfque Grofeillers. & Radiffon , deux françois canadiens
, méçontens de leur patrie, avertirent les
anglois occupés à guérir, par le commerce , les
.plaies de la difcorde, qu’il y avoit de grands profits
à faire fur les pelleteries qu’ils pouvoient tirer
d’une terre où ils . avoient des droits. Ceux qui
propofoient l’entreprife , montrèrent tant de capacité
, qu’on les chargea de la commencer. Le
premier établiftement qu’ ils formèrent, furpaffa
leurs efpérances & leurs promeffes.
C e fuccès chagrina la France, qui craignit avec
raifon de voir paffer à la baie d’Hudfon les belles
fourrures que lui fourniffoient les contrées les plus
feptentrionales du Canada. Ses inquiétudes étoient
fondées fur le témoignage unanime de fes coureurs
de bois , qui, depuis 1656 , s’étoient portés
jufqu’a quatre fois furies bords de ce détroit. On
auroit bien defïré de pouvoir aller attaquer la
nouvelle colonie , par la même route qu’ a voient
fuivie ces traiteurs ; mais les diftances furent jugées
trop confidérables, malgré les facilités qu’of-
froient les rivières. Il fut arrêté que l’ expédition