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Groningue ne diffère de la conftitution de Frife
que par quelques nuances. Ces deux provinces ,
voifines & contiguës au nord - oueft des autres
provinces de F union, fe gouvernent d'après les mêmes
principes de démocratie , tempérés par une
ariftoçratie raifonnable. La ville de Groningue , la
feule qui ait voix délibérative aux états de cette
province, eft un des deux membres intégrans de
la fouveraineté : les Ommelandes, c'eft-à-dire, le
plat pays, eft l'autre membre. Les états de Groningue
font connus foiis la dénomination de fi ad-
en-lande n , qui veut dire ville Gr* pays. Cette province
n'a pas de corps de nobles, féparé & dif-
*inéL Les Ommelandes, ou le pJat pays, font
divifé.es en plufîeurs petits diftriéts, qui répondent
aux griettines de Frife. Ces griettines délibèrent
de la même façon qu'en Frife } les réfo-
lutions s'y prennent de la même manière : elles
font portées à J'aflemblée générale j & ici comme
en Frife, la réfolution fouveraine eft prife
de façon qu'on peut dire à la rigueur que cette
réfolution eft toujours prife au nom & de l’autorité
du peuple. Voye^ l'article Frise.
Le ftadhouder a , dans cette province , les
mêmes droits, prérogatives & privilèges qu'en
Frife. Les députés des Ommelandes font choifîs
en partie-parmi la nobleffe , & en partie dans
la clalfe des laboureurs} les uns & les autres
doivent pofleder une quantité déterminée de
fonds de terre. Les états s'affemblent toujours
dans la ville de Groningue , & affez communément
dans le cours du mois de février.
Il y a dans la province de Groningue un collège
, qu'on appelle les états députés 5 il eft com-
pofé de huit perfonnes, dont quatre font prifes
dans la ville de Groningue, & les quatre autres
dans les Ommelandes. Il y a en outre, une cour
provinciale, qui forme le fiège fouverain de juf-
tice. La chambre des comptes y eft compofée
de fix perfonnes. Groningue envoie lix députés à
l ’aflemblée des Etats-Généraux.
Adnùniflratian eccléfiaftique. Tout le clergé du
pays de Groningue eft divifé en fept claftès scelle
de Groningue y d'Appingedam, de Lopperfum ,
de Middelftum, de Marne , du quartier occidental
Wefterquartier , & celle d'Oldampt & du
pays de . Weftwolding , Wefiwoldingerland■ Elles
renferment 161 prédicateurs. Chaque-clalfe en
envoie annuellement trois & quelques anciens au
fynode , qui fe tient alternativement à Groningue
& à Appingedam au commencement du mois de
mai. On tolère dans cette province, ainfi que
dans les autres, le libre exercice de toutes, fortes
de religions. Les catholiques romains y pof-
fedent dix églifes , qui font dirigées par treize,
prêtres 5 les luthériens y forment trois commîmes
ayant à leur tête quatre prédicateurs} les anabap-
tiftes y en ont vingt-fept & foixante- un do&eurs:
on y en trouve aufti deux des collégiens * qui
l'une & l'autre font établies dans la ville de Grol
ningue.
Cette province eft compofée de deux parties y
qui fofit :
La ville de Groningue avec le territoire quLen
dépend, & les Ommelandes qu’on divife en cinq
quartiers.
Voyeç l ’article Pr o v in c e S:-Unies & les articles
particuliers des fîxf autres provinces de l'union.
G R O N S F E LD , comté d'Allemagne au cercle
de Weftphalie.
C e petit comté, fitué dans le duché de Lim-
bourg , près de la Meufe & de la forterelfe de
Maftricht, eft une ancienne feigneurie que Catherine
de Gronsfeld apporta en dot au quinzième
fiècle à un feigneur de Bronkhorft, & qui fut
érigée en comté par l'empereur Rodolphe IL La
famille des comtes de Bronkhorft-Gronsfeld s'éteignit
en 1719 , par la mort de Jean-François :
fa veuve Marie-Anne, née cômtefTe de Toerring-
Jettenbach, demeura en pofîeffion du comté ,
qui , à-fon décès arrivé en 1738, pafla au comte
Maximilien-Emanuel de Toerring-Jettenbach du
chef de fa première femme Marie-Jofephine , née
comtefîe d'Arberg & de Gronsfeld.
Les comtes de Gronsfeld ont voix & féance
parmi ceux de la Weftphalie , tant aux diètes1
du cercle qu'à celles de l’Empire , où ils fiègent
entre Pyrmont & Reckheim. Leur taxe matricu-
laire actuelle-, déduction faite de Schlenaken.^li
de 19 rixdales 61 kr. Le pays renferme,.outre
le château feigneurial, les villages paroifliaux de
Gronsfeld & de Houtem, & quelques fermes 8c
hameaux..'
G R U B E N H A G EN , principauté d'Allemagne*
àu cerclé de la baffe-Saxe : elle eft bornée par
celles de Calenberg & dè Wolfenbutel , par le
comté de Wernigerode , par la principauté de
Blankenbourg, le comté de Hohnftein, la feigneurie
de Rletteriberg, & par le pays d'Eifch-
feld : une autre partie qui en eft détachée , eft
bornée par les. mêmes principautés de Calenberg
& de Wolfenbutel, & encore par un coin de
l'évêché de Hildeshêim.
Les bailliages de Rocenkirchen & de Salzdér-
Helden, ceux de Calenbourg & de Radolfshau-
fen contiennent des terres affez fertiles , fur lef-
quelles on récolte du froment, du feigle , de
l'orge, de l ’avoine, des haricots, des pois &
du bled farrafin } mais comme la majeure partie
de cette principauté eft montueufe, que les contrées
voifines de la forêt de Harz ne produifent
que peu de grains , & qu'il n'en croît pas dans
l'étendue de cette forêt, l'agriculture n'y offre
que peu de reffources à la fubfiftance des habi-
tans , qui en général, & ceux du bailliage de
Scharzfels & du Harz en particulier , tirent des
bleds des pays voifîns. Ils y fuppléent en élevant
; des bêtes, à cornes & des moutons * & en. cul»
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tivant une quantité confîdérable de lin qu*ils filent
.& convertiffent en toiles-^ B
Il y a dans cette principauté deux villes qui
reffortiffent immédiatement à lajuftice de la chancellerie
, & qui ont droit de haute & balle juttice
} trois villes de montagne fituées'fur le Harz, -
dont nous ferons une defcription particulière »
une autre ville de montagne , qui dépend au bailliage
dans lequel elle fe trouve > & trois bourgs ;
il faut ajouter quatre villes de montagne , que a
maifon éfe&orale poflède par indivis avec celle
de Brunfwick, & q u i , fituées furie Harz, font
partie du bailliage commun de Zellefrek, Les
états du pays font compofés du chapitré de faint
Alexandre & de la collégiale de Notre-Dame, de
Einbeck, de la nobleffe poffédant des biens nobles
& des villes d’Einbeck & d’Ofterode. L ’af-
femblée des états fe tient chaque année au mo.is
de feptembre, une année dans l’une, & la fui-
vante dans l’ autre de ces deux villes. Les chapitres
envoient chacun un député, ôc les villes
deux } quant à la nobleffe , elje y aflifte-en per-
fonne. Les mineurs n’y font point admis , non
plus que leurs curateurs en leurs noms ou leurs
chargés de procuration. Le. fyndic principal y porte
la parole , & propofe les fujets fur lefquels il doit
être délibéré} les états opinent, & les fuffrages
ayant été recueilles, le même fyndic en dreffe le
procès verbal, dont on délivre une copie aux
trois membres de l’état. Il n'y a dans cette prin
cipauté, ni confeiller provincial, ni eonfeiller de
la tréforerie.
La religion luthérienne domine exclufivement
dans cette principauté. On y compte 41 paroiffes
difiribuées en quatre furintendances, qui elles-
mêmes font fubordonnées à une furintendance
générale.
Ôn y trouve plufîeurs manufactures qui ont de
la réputation. Einbeck fournit des draps , des
flanelles } des frifes , du chalon , de la ferge, du
crépon, de la callemandre, delà ferge drapee,
du raz d’Angleterre & autres étoffes de bonne
qualité. L'on y imprime des toiles dans la maifon
des orphelins. Ofterode fournit , de fon cote ,
de belles étoffes de laine , à l’imitation de celles
de Berlin & d’Angleterre } ce qui foutient cette
fabrique, eft une filature de laines fines établie
à Herzeberg. Il fe file d'ailleurs, dans les villag
e s , une quantité confîdérable de lin , dont on
fait des toiles. Les manufactures établies fur le
'Harz confident en fe r , en cuivre & en armes
blanches.
On y prépare, auffi du v itr io l, du foufre* &
de la calamine. Le pays exporte à l'étranger du
lin, du fil , de la toile , du bois- de charpente ,
,, des planches, des pierres , des grais, des ardoi-
fes , du marbre façonné, du.fer , du cuivre, du
plomb, d u fe l , du vitriol, du foufrc-, de laça-,
lamine, du z in c , des ouvragés de laine de toutes
efpèces & des moutons gras.
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Le pays de Grubenkagen fait partie du duché
de Brunfwick. Il fut érigé en principauté lorf-
qu’il échut en partage à Henri le capricieux., nts
du duc Albert le grand, dont la branche s éteignit
en 1 J 96.
Cette principauté a droit de fiiffrage particulier
aux diètes de l’Empire, dans le collège des princes
& aux-alfemblées circulaires de la bafle-Saxe.
Sa taxe matriculaire eft de cinq cavaliers montes,
ou en argent de 60 florins.
La ville d’Einbech & d'Ofterode & les baijiifs
royaux du pays reffortiffent immédiatement à la
; juftice de la chancellerie.établie à Hanovre, &
non point à la cour fupérieure. C e pays a droit
de préfenter un confeiller à la chambre des appellations
de Zelle.
Lés revenus immédiats du fouverain provien-
: nent des bailliages domaniaux & des droits régaliens.
Tout le pays, le fcu l Harz excepte, eft
fujet à un impôt, appellé licent , Sf oblige de
fournir uns certaine quantité d e . grains dans les
1 magafins du roi. C e t impôt a été introduit en
! 1686, au lieu & place d'une contribution que
l'on . payoit précédemment, & dont le produit
n'étoit pas aufli confiderable j m ais, dans Je compte
qui fe rend chaque année , on alloue l'excédant
qu'il peut y avoir : cet excédant eft employé ,
ainfi qu'une autre petite fomme que le pays ell
tenu de payer, à acquitter les gages des employés
pour la province ; ceux entr'autres du confeiller
qu'elle entretient à la chambre fupérieure
des appellations de Z e l l , & ce qu'elle doit pour
l'entretien de la maifon de fo r c e , établie dans
la même ville de Zell. Il eft un autre impôt ,
qu'on nomme fchcffelschaii, qui fe verfe aufli
dans. les coffres du fouverain ; mais il eft fi .peu
confîdérable , qu'il ne vaut pas la peine d’etre
cité. :
Bufching décrit, dans l'introduûion à la principauté
de Grubenhagcn , 1 le Harz pris dans la lignification
la plus étendue. Il n'eft queftion ici
que de cette partie du H a r z , qui appartient à
la maifon éleâorale & princière de Brunfwick-
Lunehourg. Ces forêts immenfes font d'autant
plus - importantes, que ni les forges, ni les mines
ne pourroient fubfifter fans elles. Ces mines
produifent de la potée, du v itriol, du falpêtre ,
d ufoufre, de la calamine, du zin c , du cobalt,
du plomb, du borax, du f e r , du. cuivre , du
laiton, de l'argent 8c quelque peu d or. L'on divife
la partie du Harz , appartenante à la maifon
de Britnfwick-Lunebourg, en Harz fnpérieur
& en Harz inférieur. Le Harz fupérieur, ainfi
que les mines, les établiffemens & les forêts qui
s'y trouvent, appartiennent à la maifon éleétorale
de Brunfwick-Lunebourg, ou à cette maifon en
commun avec l'autre branche de ce nom, félon
1 U conventien héréditaire de i 6 jj & le reecs de