104 D I È
& on finit d’ordinaire par une confédération générale.
Les conftitutions de cette diète de convocation
font lignées par tous les membres de 1 af-
femblée, & par les députés des villes de Craco-
vie , de Wilna & de Léopold, qui ontconfervé
le droit d’affifter à ces dictes feules.,
La diète de 1768 a décidé q u e , dans ces diètes
de convocation, les matières d’état ne pourront
être décidées qu’à l’unanimité des voix.
La même diète a mis au rang des loix fondamentales
& immuables, que le roi doit être à jamais
é le flif, & de la religion catholique.
La diète d’ éleétion h'eft plus une auemblée de
nonces. Toute la nobleffe monte à cheval, & eft
conduite par les palatins à Varfovie. Les polonois
campent d'abord fur la rive droite de la Viftule,
& les lithuaniens , fur la rive gauche. Le fénat
eft placé dans une baraque élevée auprès du village
d eW o la , en vertu delà conftitution de 1587, &
il a à fa tête le primat. Cette barraque, entourée
d’un rempart, fe nomme S^opa.
La nobleffe , rangée fous les enfeignes des Pa-
latinats, nomme fes nonces, comme pour les diètes
ordinaires : ceux - ci nomment à la pluralité le
maréchal de l’éleétion.
C e maréchal prêté le ferment de ne ligner le
diplôme, qu'au cas que l’éleélion foit unanime.
Trois députés, un pour la Grande, un pour la
Petite-Pologne , un pour la Lithuanie, vont avec
le maréchal au S^opa.
On propofe la rédaélion des poBa cornent a ; on
nomme les députés du fénat & des provinces qui
doivent les dreffer 5 on examine les infraélions des
lo ix , qui ont été faites, pour y remédier ; le fénat
donne audience aux miniftres étrangers. & au
nonce du pape j on lit leurs lettres de créance :
enfin , le primat déclare les candidats au trône,
& les députés de la nobleffe en rendent compte
à leurs brigades.
Le jour fixé pour l’éleélion , toute la nobleffe
à cheval fe range autour du S^opa, fuivant l’ordre
des Palatinats.
L e maréchal de l’éleâion 8c les nonces feréunif-
fent au fénat : les nonces retournent enfuite à leur
brigade. Le maréchal de la diète 8c le primat reftent
feuls, pour recueillir les fuffrages : ils parcourent
les brigades, 8c quand l’ affemblée eft d'accord ,
le primat proclame le roi élu au milieu du S^opa,
8c le grand-maréchal, aux trois portes du retranchement
qui entoure le fzopa.
Si le roi élu fe trouve à l’affemblée, on fe hâte
de lui faire prêter ferment : fi c’eft un prince
étranger, fes ambaffadeurs jurent en fon nom, 8c
on lui envoie des députés chargés de_ lui remettre
le diplôme, 8c d’exiger fon premier ferment.
Les nobles quittent enfin le camp ; ils retournent
chez eux , en attendant les diétines pour
nommer les nonces à la diète de couronnement.
Les univerfaux font encore expédiés par le primat,
8c cette diète doit être affemblée. à Çraco-
D I Ë
vie ; mais celle de 17 6 4 , pour l’éleétfon de Sta-
niflas-Augufte, fe tint à Varfovie.
Le roi fait une entrée publique. On enterre fon I
prédéceffeur le lendemain. t I
Le roi élu devoit paroître en cuiraffe, chauffé
à la romaine j mais en 1764 on ne fe conforma
pas à cet ufage. Les grands officiers rempliffent
les fondions de leurs charges , 8c le roi eit cou* I
ronné par le primat : à fon défaut, par revenue |
de Cujavie 5 8c au^défaut de celui-ci, par,Lève- K
que de Cracovie. Le roi entre en fonction des I
ce moment, & reçoit les fermens accoutumés. La |
diète confirme tous les a&es des diètes de convo- |
cation, d’élection 8c de couronnement.
Si la diète d’éleéfion a été litigieufe, cette diete g
de couronnement eft fuivie d’une diète de pacification
, où l’on prononce une amniftie générale. î
Je ne mets point, dans l’ordre des diètes , les autres
affemblées de la nation ; comme les diètes à s
cheval, qui font les convocations de l’ arrière-ban, |
ou de tout l’ordre équeftre, ni les grands con- f
feils, ni les confédérations, puifque toutes ces af- |
femblées n’ayant lieu que dans les temps de troubles,
ne fuivent d’ordinaire aucunes réglés fixes. |
Voye% C o n f éd é r a t io n .
i l refte maintenant à expliquer de quelles
perfonnes font compofées les diètes régulières : r
! elles font compofées du r o i, du fénat 8c des
nonces.
Le fénat étoit autrefois compofé de cent qua-
rante-fix membres > la diète de 1768 l’ a augmente ]
de fept.
Dix-fept évêques forment la première claffe des p
fénateurs.
Les palatins , les trôis caftellans , qui ont le 1|
rang de palatins , 8c le ftarofte de Samogitie qui |
marche avec eux , forment depuis la diete de M
1768 un nombre de 38, 8c ils compofent le fe- {
cond ordre des fénateurs. i
Les caftellans du premier rang, au nombre de 1
34, forment la troilième claffe des fénateurs.
Les caftellans du fécond rang, au nombre de I
cinquante, compofent la quatrième claffe des mem-- I
bres du fénat. t I
Erîfin les quatorze miniftres d’état , félon la 1
diète de 1768, forment la cinquième claffe du fénat. I
Ces IJ3 fénateurs reffemblent, à divers égards, I
à la chambre des .pairs en Angleterre, comme la I
chambre des nonces a quelque rapport avec celle I
des communes.
Voici le tableau de ces nonces , fuivant les pro- I
yinces dont ils font députés.
De la petite Pologne.
nonces. I
P u Palatinat de Cracovie......... ........................ 6. I
Du duché de Zator. . . . . . . . . . . . . . f ... 2' I
Du Palatinat de Sendomir.. . . . . . . . . . .>4 7* I
Du Palatinat de Lu blin.. . . . . . . . • * •li"* h I
I Du Palatinat de Pdolachie ?• »• I
D I È
nonces.
Du Palatinat de R u ffie ....................................
De la terre de Halicz .......................................
De la terre de Cheln\>.................................... 2’
Du Palatinat de B e lzk .. . . . . . . . . . . . • 4*
Du Palatinat de Podolie.................................. y
Du Palatinat de Kiov ie................................... y
Du Palatinat de Wolhynie.............................. y
Du Palatinat de Braclavie. . • .• •......................
Du Palatinat de Czerniéeb©vie..................... 4*
Pour la petite Pologne, en tout. . .» « * • 70,
De la grande Pologne.
Du Palatinat de Pofnanie & de celui de
Kalifz , enfemble....................................... .. • I2,
Du Palatinat de Sirad ie................................ • - 4*
De la terre de Wielun ..................................... 2>
Du Palatinat de Leuzc zy ce.. * ................ • • • 4*
Du Palatinat de Brzefc en Cujavie, conjoin-
1 tement avec celui d’inowrociaw................
De la terre de Dotyezin.................................. 2*
Du Palatinat de Plocko . ................ .. 4.
Du Palatinat de Mafovie.......... ......................
Du Palatinat de R a w a ..................................... b.
Pour la grande Pologne , en tout........... y8.
Du grand duché de Lithuanie.
Du Palatinat de W iln a .................................... 10.
Du Palatinat de Trock ............................. • • • 8.
Du duché de Samogitie..................................... 2.
Du Palatinat de Smolenck......................... * • 4*
Du Palatinat de Polock........ ....................... .. • 2.
Du Palatinat de Nowogrodeck ..................... 6.
Du Palatinat de Witebsk ............................... 4.
Du Palatinat de Brzefc, en Lithuanie......... 4.
Du Palatinat de Mfciflaw................................ 2.
D u Palatinat de Minsk.................................... 6.
Pour la Lithuanie > en tout.................. .. 48.
Des provinces incorporées.
Du Palatinat de Kulm. Le nombre des nonces
eft-il limité : 6 diftri&s.
Du Palatinat de Marienbourg, de même :
4 diftriéts.
Du Palatinat de Poméranie 5 de même : 8 dif-
triéts.
Du Palatinat de Livonie : 6 nonces.
Si l’on nomme- un nonce par diftriét , c’eft
encore vingt-quatre nonces pour ces quatre Palatinats.
On voit donc que la diète peut être compofee
QLcon. polit, & diplomatique. Tom. I I .
D I Ê j
de 200' tionces, & quelquefois davantage : ces
200 nonces, .joints aux fénateurs, formeroient une
affemblée de plus de 3.^3 membres.
Nous parlerons en détails, de la conftitution ,
des abus, des malheurs, de la foibleffe, ,& de 1’hifto.ire politique de la Pologne, à l’article Pologne.
KoyefrpOLOGkE.
DIÈTES, des Suijfes, c ’eft ainfi qu’on défigne
en françois les .affemblées des députés des cantons.
Suiffes. On les appelle en allemand tagfa-
Z'urtg , tagleifiung, cJeft-à-dire , journées, affifes.
Ces affemblées font générales ou particulières,
ordinaires ou extraordinaires. Du moment où les
petits états, qui fucceffivementformèrent le corps
helvétique, établirent une ligue fédérative, & ayant
que ces peuples, prétendiffent à l ’indépendance de
l ’empire .germanique, avant ,que leurs .affociations
défeniîyes -priffent la forme d’une confédération
régulière & générale, les divers cantons étoient
convenus, chacun avec fes voifins & alliés, d’un
lieu de conférence ,, déterminé par les traités,
pour fervir de rendez - vous ù leurs députés., tant
pour les négociations au fujet de leurs intérêts
réciproques, que pour les jugemens des arbitres
dans les différends qui lesdivifoient. VoyezCoKPS
HLLVJÉTJQüiE. Ces ligues particulières s’étant
réunies dans ia première confédération générale,
qui eut lieu d’ abord entre les huit anciens cantons
, enfuite entre ceux-ci & les cinq cantons,
qu’ils s’affocièrent fucceffivement, à mefure que
les viéfcoires répétées des Suilïes rendirent leurs
armes reipeélables aux nations :voifines, les aflèm-
blées de leurs députés devinrent plus nombreufes
8c plus fréquentes ; les intrigues des puilïànces
étrangères les rendirent célèbres j 8c foùvent y
introduifirent la corruption ■ & la difeorde. Des
conquêtes , que divers cantons avoient faites 4
frais communs, 8c dont ils partagèrent les fruits,
occafionnèrent l’ établiffement des diètes annuelles,
dans lefquelles on s’accoutuma à traiter des intérêts
nationaux, & à donner audience aux ambaffadeurs.
Ces diètes annuelles 8c ordinaires s’affembloient
à Baden, dans l’Argau. Par le traité de paix, de
1 7 1 2 , qui termina la guerre, entre les cantons
de Zuric &c de Berne , d’une p a r t, & les cinq
cantons, Lucerne, U r i , Schwitz , UnderWalden
& Z u g , de l’autre î ces derniers renoncèrent à
leur part dans la co-régence du comté de Baden.
Les diètes générales , qui s’âffemblent annuellement,
au mois de Juillet, ont été transférées, depuis
cette époque , à Frauenfeld, petite ville "8c
chef-lieu de la Thourgovie. Le nom de diète générale
8c annuelle pourvoit, mal-à-propos , faire
confidérer ces affemblées des députes Suiffes,
comme des Etats généraux, ou un corps repré-
fentatif, chargé du pouvoir légiflatif ou de l ’ ad-
miniftration nationale. Les petits Etats réunis par
la confédération helvétique, forment chacun une
république abfolumeat indépendante. Libres de
O