
Hildesheim de 1649 ? mais la première en poffède
quatre feptièmes, & la fécondé trois feptièmes
feulement $ en vertu de certaines conventions particulières
, celle-ci jouit en revanche de la chaffe
& du produit de l’engrais du bétail. La même
communauté a lieu pour les falines établies à
Harzebourg dans la principauté de Wolfenbut-
tej y & pour celle de Salzgitter dans l’évêché de
Hildesheim. Elle a lieu encore pour toute la partie
inférieure du Harz & ce qui en dépend. La
juftice eft adminiftrée fur tout le H a rz , par les
tribunaux des mines , des grueries & des confeils
fupérieurs. Les tribunaux des mines y font au
nombre de trois > favoir, un à Claufthal , devant
lequel font portées les affaires qui naiffent dans
la partie du Harz , qui appartient à la maifon
éle&orale feule j tribunal auquel font fujettes les
mines fituées dans le bailliage d’Elbingerode &
dans le comté, nommé Solling 3 près d’Uflar ; le
fécond à Zellerfeld, dont la jurifdidlion comprend
la partie fupérieure , qui eft poffédée en
commun ; & le troifième enfin à Goflar, qui décide
les conteftations nées fur le Harz inférieur.
Les uns & les autres connoiflent de toutes les
matières qui peuvent avoir rapport aux mines &
aux forges. Les officiers de juftice des deux premiers
tribunaux prêtent ferment à l’ une & à l’autre
des deux maifons de Brunfwick-Lunebourg,
& à tous ceux qui ont part „à l’exploitation de ces
deux établiflemens > ceux du troifième tribunal ne
le prêtent qu’aux deux maifons fouveraines feulement.
Des deux grueries qui y font établies ,
l ’une eft à Claufthal, & n’exerce fes fondions
que fur la partie du Harz 3 qui appartient à la
maifon électorale particuliérement 5 l’autre placée
à Goflar les exerce fur celle qui eft commune
aux deux maifons. Ces deux chambres foreftières
ne font chargées proprement que de veiller aux
intérêts des deux princes j elles font compofées
d’un verdier & d’ un grand-maître, qui » outre
les matières contentieufes, connoiffent auffi de
celles qui regardent les limites. Les confeils fupérieurs
des villes adminiftrent la police & la
juftice, tant civile que criminelle. L ’ intendant des
mines ou le vice-intendant, préfide , au nom du
prince, les tribunaux des mines, les grueries &
les confeils fupérieurs, mais dans la partie du Harz
feulement, qui appartient à la maifon électorale.
Il n’en eft pas de même de celle qui eft poffédée
en commun j comme chaque prince y entretient
un intendant particulier , ils préfident tour à tour
d’année en année ; favoir, celui de l’éleéteur dans
les années paires, & l’autre dans les années impaires.
Cette préféance donne le droit de rédiger
les ordonnances & les décrets néceftaires , Jef-
quels cependant ne peuvent être promulgués qu’a-
près que l’ intendant qui n’eft pas en tour , les a
ratifiés. Les appels de leurs jugemens font portés
à la cour de celui-des princes., dont l’inten- ]
eft en régence.. Si une charge commune vient |
à vaquer, celui qui exerce le directoire, préfente
un fujet à l’autre, que celui-ci a coutume d’adopter,
Chriftian Boefen, dans fes principes généraux
d’économie fur les mines , les forges, les falines
& les forêts, parle des revenus que produifent
les établiffemens fur le Harz. La partie que l ’é-
leCteur poffède feul, produifoit annuellement, à
l’époque de 1724 , tant en argent & en cuivre»
qu’en fe r , en plomb & en borax, une fomme
de 706,1 z s rixdales; & en déduifant les frais
d’exploitation, il pouvoit relier net pour la part du
prince 163,000, 8c pour celle des co-intéreffés
120,567 rixdales. La partie du Harz fupérieur
d’un autre cô té , commun aux deux princes, ren-
‘ doit à peu-près 286,000 rixdales, dont le net pour
les princes put fe monter à 53,000, & pour les
co-intéreffés à 19,707 rixdales. Les mines du H arz
inférieur, autrement dit Ramelçberg, rendirent
en o r , en argent, en cuivre , plomb, borax,
foufre , vitriol blanc & verd, zinc , potaffe ,
laiton & fe l, la valeur de 180,608 rixdales 5 &
déduClion faite des dépenfes , 50 à 60,000 rixd.
D ’après ce calcul, tout le Harz peut rapporter
1,172,733 rixdales, fomme dans laquelle l’or
peut entrer pour la valeur de 2880 , & l’argent
pour celle de 802,860 rixdales} & déduction
faite de tous les frais, pour environ 3 24
mille rixdales.
Le furplus du produit de cette montagne, eft
employé à l’entretien des ouvriers qui font nourris
par les contrées voifînes, telles que Halberf.
tad t, Quedlinbourg , Nordhaufen , la principauté
d’Anhalt, & c . Les princes ont coutume d’acheter
en nature des co-affociés leurs parts des productions
pour un prix convenu entr’eux. L ’argent
eft monnoyé fur les lieux 5 les autres productions
font livrées aux dépôts de commerce , établis à
Hanovre & à Wolfenbuttei : ce dépôt fournit
à un prix convenu & permanent , les fuifs ,
les cuirs, & toutes les chofes dont les ouvriers
du Harz peuvent avoir befoin. Get arrangement
procure aux princes un bénéfice affez
çonfidérable.
Le Harz eft habité par des mineurs, des forgerons
, des bucherôns 8c des voituriers. On y
trouve auffi des employés des princes, des prédicateurs
, des maîtres d’école, des artiftes, des
gens de métiers & des marchands. Les uns 8c
les autres ne' font point fujets à l’impofition ,
nommée licent, non plus qu’à la contribution,
Leurs charges fe réduifent, dans les villes, à acquitter
une certaine fomme, connue fous le nom
de pfarrgeld3 dont le produit eft employé à l’entretien
de l’églife & à, celui de l’école. Cette fomme
eft fixée à Claufthal, à une rixdale pour cha-»
que propriétaire de maifon ou bourgeois , employé
, ouvrier ou homme de métier. Elle eft
fixee à Andreasberg à une rixdale neuf gros, 8c
à Alçena# à ynç rixdale vingt gros. V*1 locataire
eft impofé, dans le premier endroit, a une de-
mi-rixdale, dans le fécond à 22 gros 4 pfennigs,
&: dans le troifième à 28 gros. Ces montagnards ;
font tenus de payer, en fécond lieu , une forte
de taille, pour fubvenir aux frais de l’exploitation
des mines 8c des forges ; taille qu’on appelle a
Andreasberg argent de furcroît ( çubufsge/d ) , &
à Altcnau argent pour la conduite des mines
( y lollengeld). L’impôt qui fe paye dans le premier
de ces deux endroits, eft fixé à 2 rixdales
6 gros par chaque homme de métier ayant une
brafferie5 à une rixdale & demie, lorfque cette
brafferie appartient à un mineur ou a un forgeron
î à 12 gros par maifon pour un homme de
métier, qui n’a point de brafferie > 8c lorfque
cet homme eft un mineur ou un forgeron , il en
eft exempt. La recette fe fait différemment à A L
tenau ; un bourgeois qui y a une brafferie, eft
impofé à une rixdale deux gros, & un homme de
métier, bourgeois ou non, à huit gros. On y
eft tenu de payer huit autres gros par v ache , &
pour chaque cheval exempt des corvées.du prince.
O11 y eft tenu , en troifième lieu , d’acquitter
un léger droit d’accife établi fur la bierre étrangère
, mais dont le montant eft employé à l’entretien
des mines & à celui des mineurs. Les
gens de métier à Claufthat font impofes enfin , en
quatrième lieu , à une modique fomme d’argent,
deftinée à l’entretien des 40 hommes qui y font
en garnifon. Les mineurs 8c les forgerons de l’une
& l’ autre partie du Harz peuvent acheter le fei-
gle qui leur eft néceffaire pour leur entretien , à
raifon de 16 gros lartie'urede4boiffeaux : ceux qui
exploitent ia portion appartenante à l’éleCteur, l’achètent
à ce prix dans la ville d’Ofterode > &
ceux qui travaillent fur le Harz commun, dans
celle de Goflar. V o y e [ les articles B r u n s w i c k
& H a n o v r e .
G R U M B A C K , pays que poffèdent en Allemagne
les rhingraves de Grumback.
La portion de ces rhjngraves eft fituée dans
le cercle du haut - Rhin, 8c elle comprend la
feigneurie & le bailliage de Grumback en Weftrie
fur les rivières de Glan & de N a h e , qui s’y
réunifient. Son f o l , quoique montueux , produit
de beaux grains , des vins en affez grande quantité
, 8c des pâturages où l’on élève beaucoup de
moutons , dont la laine eft fine. On y trouve
d’ailleurs des cornalines » des amethyftes, des
agates fines , des pierres d’autruche, des four-
cesfal a n t e s d e s veftiges de charbon de terre,
&c. & l'on y compte dix-fept villages & quatre
métairies feigneuriales.
Une partie de la vallée d’EsWeiler 3 favoir, les
villages de Hundheim , de Nerzweiler, de Hinz-
•wéiler, d’Oberweiler 8c d’Afpach que la maifon
de Grumback acquit en 1755 s P a r un échange fait
entre le duc des Deux-Ponts contre le bailliage
d’Alfenz. t
Werftadt ou Woerftadt» bourg çonfidérable
fitué à deux lieues de Mayence, 8c dont la maifon
de Grumback ne poffède qu’un quart.
C e que le traité de partage de 1701 affura à
la maifon de Grumback de la fucceflion de Kir-
bourg , & qui confifte dans la feigneurie de Tro-
necken ou Dronecken , dite autrement la Marche
ou la Marche de Talfang, fituée au Hundsruck,
& formant un bailliage de quatorze villages, dont
deux profefient le catholicifme , & douze la con-
feflion d’Augsbourg.
Le quart de la feigneurie de Dimringen, commune
aujourd’hui à toutes les branches des princes
de Salm & des rhingraves, & formant un bailliage
taxé féparément dans la matricule du cercle
du haut-Rhin. Voye1 l’article W ild & R hing
r a v e s .
G U A D E LO U P E , ifle d’Amérique : c ’eft une
des Antilles, & elle appartient à la France-
Cette ifle , dont la forme eft très-irrégulière,
peut avoir quatre-vingt lieues de tour. Elle eft
coupée en deux par un petit bras de mer , qui
n’a pas plus de deux lieues de l o n g , fur une largeur
de quinze à quarante toifes. C e canal, connu
fous le nom de rivière falée, eft navigable ,
mais ne peut porter que des pirogues.
La partie de l’ ifle , qui donne fon nom à la
colonie entière, eft hériffée, dans fon centre, de
rochers affreux où iLrègne un froid continuel ».
qui n’y lailfe croître que des fougères & quelques
arbuftes inutiles couverts de moufîe. Au fommet
de ces rochers, s’élève à perte de v u e , dans la
moyenne région de l’ air une montagne, appellée la
Scuphrière. Elle exhale uneépaiffe & ncire fumée,
entremêlée d’étincelles vifibles pendant la nuit. De
toutes ces hauteurs , coulent des fources innombrables
qui vont porter la fertilité dans les plaines
qu’ elles arrofent, & tempérer l’air brûlant
du climat par la fraicheur d’une boiffon fi renommée
, que les galions qui reconnoiffoient autrefois
les ifles du v en t , a voient ordre de renouvele
r leurs provifions de cette eau pure & falubre.
Telle eft la portion de l'ifle , nommée par excellence
la Guadeloupe. Celle qu’on appelle communément
la Grande - Terre , n a pas été fi bien
traitée par la nature. Son fol n’eft pas auffi fertile
, ni fon climat auffi fain & auffi agréable. Elle
e ft, àffa vérité, moins hachée & plus unie : mais
les rivières lui manquent généralement. On n’^
voit pas même des fontaines. Des aqueducs, qui
n’entraîneroient pas de grandes dépenfes , la feront
jouir fans doute avec le temps, de cet avantage
de l’autre partie de la colonie.
Aucune nation européenne n’avoit occupé cette
ifle , lorfque cinq cents cinquante françois » conduits
par deux gentilhommes , nommés Lolive &
Duplejfîs 3 y arrivèrent de Dieppe le 28 juin 1635.
La prudence n’avoit pas dirigé leurs préparatifs.
Leurs vivres avoient été fi mal choifis , qu’ils s’é-
toient corrompus dans la traverfée j 8e on en avoir
embarqué fi peu, qu’ il n’en relia plus au bout