
• .qu’on: nè ■ connôiopas: de mailôn ; m'ode^Te en E u rope
, q u i, pareille ou fupérieure en élévation à'
.celle de. Naffàusi ait autant de titres ;de cette ,el-|
. pëce à: préfenter àda ceeonnoiffance des peuples.'
■ Malheureufement les divilions.actuelles, quLtrpp-,
■ blent ,les Provinces-Urnes j net confirmeront pas;
■ cette ^remarque'frivole. Sous Louis V * & no,m-j
-mément à la diète rie Francfort de-Fan-1 H z . les:
: villes eurent voix délibérative V Sc. il paroit que
■ dès-lors' ) quel qu’ait été leur nombre0 elles n’ont;
pas ceffé d’jtiênre’ appell&s.: Sous- Charles IV &
■ fous Wencèllas j fous Maximilien I Se fous Ghar-
■ les-Quint > Ou confirma les chartes & la..qualité
du plus grand nombre d’entr’ elles & enfin, dans
- les traités de Weftphalie de 1(148 ; futexpref-
' fraient ltipulé que les fuffrages des villes fesoient
aufli décififs que ceux des éleéteurs &
des princes. , ‘ : . >r,
■ Atnfi aggrégées au corps des états libres de l’Empire
i ainfî devenues, chacune pour foi uti état
indépendant de tout autre que de^ ce corps, les
villes impériales -foivant la deftinée commune à
tous les etabliiTemens . humains, furent bientôt
- expofées à quelques traverfes , 8c éprouvèrent
avec le temps, des révolutions. Le Jien fédéral
qui les rafTembloic, n’en ' fut ■ pas altéré : on ne
''dépouilla leur collège d aucun de lès droits j
mais on diminua le nombre de celles qui en par-
■ tageoient les avantages ; on réduifit à cinquante-
une ce nombre q u i, dans les treizième 5c quatorzième
fiècles , -étoit de plus de quatre-vingt.
Refpeâées d’abord à .caule de leur richelTe particulière
, & enfuit« àcaüfe de leurs alliances:
■ nombteufes ; ces villes qui prenoîent une confif-
tance digue d’admiration , & qui s ’acquéroient
une réputation digne d’envie , eurent pour pre-
- miers adverfaires les gentilshommes immédiats de
l ’ Empire. Elles puifoient leurs richelfes dans le
' commerce, fource toujours mépàfable raux yeux
•rie la nobleffé allemande ; & ellesTormoieèt p'ref-
:que feules l’ union fameulé de la Hanfe, imagi-
-née par Lubeck en 12 4 1 , 8c. fortifiée en moins
-de trente ans par i’acceflion de quatre-vingt autres
villes. II fut de leur fageffe de fe diltinguer
: avancèrent* dans t e momens,4? befoin;, p^ocu-
..rèrent à: plufieurs l'affiartchiffcmen.t d.un rèfte de
- pon.ypir particulier , que d'autres états eçqlènâf-
• tiqups &' fécuüèrs prétendoierit encore , éxerçer
. foç elles., La ^régence de Charles IV,. p te ' àvicie
& plus prodigue oargent qü'àü'cùne autre , fut
1 aufli } plus qu'aucune autre , féconde en concef-
fions favorablès iaipé yiüési, l^fa|s.‘'to u te les fois
qu'elles , parurent-acqpérfo des, droits ( a l.eftin^e
publique, elles donnèrent des prete^iés a la-md“
veillance privée* La noblefCe ; immédiate , qül n'a-
voit ni leur puiflance, ni le u r fo g e tfe , les prit
en haine t: elle crut voir fon abaiffement^dans leur
élévation > & fa ruine dans leur pr,qfpèrite. i eut~
être aufli fongeoit - elle , à l ’etat d obfcurite &
d'humiliation où languiffoiènt, dans 1 enceinte des
villes, les nobles qui jadis ‘e n , ^voient' ete Ifs
premiers citoyens, qui, fqüsla'.foimede gou-
verne^nent adoptée par ces efpè.çés; de républiques,
par une grande févérité daps leur, police, 8c par
’une grande fermeté dans leurs principes. La fil-.
•reté intérieure de rAllemagne 4 bannie durantdes'*
•troubles de l'Emp ire, fut rappellée par leur;
-amour de Fordre , & rétablie par la vigueur ;
•de leurs mefures : on leur dut ,■ en un m o t, re x -
.pulfiond’ur.fi multitude de: vagabonds, dont lês
-tontes du pays étoient alors ihfeftées, 8r dont
•îesbrigandages, flanelles fur-tout gux^marchands,
étoient fouvent autorifés par là part criminelle que
îles gentilhommes campagnards ou feigiieurs.de
-châteaux n*a voient .-.■ pas honte d.y prendre*
■ fervices que rendirent les villes en cett-ei occafionj ,
ane furent pas méconnus par-.quelques-- un«; t e [
empereurs du quatorzième fiècle ÿ & 1 obligation,
leur en avoir , jointe a 1 argent qu elles1
compofoient une clalfe toujours qualifiée
de patricienne , il eft vrai , mais, privée de toute
prépondérance. Trop foible à tous figards poûr
entreprendre elle feule une guerre contre^ les villes,
la nobfeffe immédiate vint à bout d allocier
à fa haine plusieurs princes difpofês., les uns .a
réprimqf leur .influence , & les autres à conquérir
leurs richeffes. Bientôt il y eut des ligues: les
princes armèrent , les'villes armèrent aufli î &
fous Wenceflas, on en vint aux mains* Les villes
perdirent deux batailles en i-$ 88 j ^>une«F7re^
VVayl^ & l'autre dans les environs de Worms :
c'en fut allez .pour les intimider, & Pour Jeur
faire acheter la paix à tout prix. Quelques villes
du Rhin retombèrent fous le joug, & d ^ tr.es fe
rachetèrent à force de contributions* Mais la
perte ou la mutilation de quelques membres
traîna pas la deftruéiion du corps ; dans le fiecle
fuivant, & déjà fous le règne de Robert, les
villes impériales reprirent ûne vigueur nouvelle ;
. & à la mort d'Albert fécond , l an 1439,3 e^ês
eurent aflez de fermeté pour s'engager, par un
traité,, à ne reconnoître pour empereur -que celui
qui confirmeroit leurs droits, leurs ^privilèges &
leurs immunités : réfolution hardie & prefque
in-jurieufe aux éleéleurs, mais dont on né trouve
cependant la çe.nfure, nulle part, dans 1 hiftoire
de l'Empire. On n'y trouvé pas non plus d'aUtfe
projet général contre l'ordre çutier des v i t e ^ma;is
-.qn y ’vqit,fes démembremens particuliers. $.ans
• parler ici des villes pafleés çn-divers tempf fqys
la domination de la Rrançe , de la PrunTe , delà
Hollande , & de la Suifle , on.fe, contentera'de
dire que , fous Charles - Quint ,. Çonflance fpt
■ affujettie â l'Autriche.que.,fquç, »
Dpnawerth fu t . affujettie à la Bavière que ,
L fous .Léopold, f j. la yille
- fes ppf&n'j fO b,- Eâmj —
, ; ‘Voye% l’artjcje ^ÀIXEMÀG:Nfi w i r t jç l f i UiETE
-D£ l 'Rm p ir É ,,y &- les articles., .pârticulïers dé jga*
cune des villes | V | ;•
IM PO R T A T IO N : on emploie cé mot dans'
l'économie politique, pour défîgner: les'- produc-
tions du fo l, ou les marchandifès qu'une nation
tire de l'étranger. Si un pays manque d'une denrée ■
ou d'iin'ë fübftahce propre aux’màhufà6ures ,'ôn
n'a jamais d it, dans les théories de commerce j
qu'il fallût' s'eh priver, plutôt que de les tirer
de la cô'ntrée où on en trouve : mais pour encourager
les fabriques nationales, prefque tous
les peuples ont eu jufqu'ici pour maxime de défendre
ou d'aflujettir à de gros droits les prq-
düétio'ns des fabriques étrangères, afin de diminuer
Y importation:. ' Les ateiniftratéurs & 'le s
écrivains , les économiftes exceptés , ont cru que
l'intérêt d'une nation cqnfiftoit à réduire tous fes vôi--
fins dans la pauvreté. On fait envifager à chacuné
d’éllds, avec un oeil d’envie, là ; profpérite de
toutes les autres avec îefquelles elle commerce ,
Si on lui fait regarder leur gain comme une perte
pour elle. Le commerce qui dnit naturellement
être pàrml'les peuples"f"comme parmi les individus
, un lien d'union & d'amitié', eft devenu la
plus féconde fource dé difcordè & d animoflte.
L'ambition capricieufe des rois &:des miniftres
nfa pas été plus fatale àu repos de l’Europe, dans
notre fiecle & le précédent, que l'impertinente
jaloufie des marchands & des manufacturiers. La
vipîénce 8c l'injuftice de ceux qui gouvernent le
monde;, font un ancien mal ,- auquel je crains
fôrt que la nature des affaires humaines laifle
peu d'apparence de remède. Mais là . baffe rapac
ité , TeTprit^ de monopole des marchands 8c des
manufacturiers , qui ne fo n t, ni ne doivent être
lés maîtres du monde,Tont un autre mal, peut-
être incorrigible , mais dont il'feroit fort aife
d’ arrêter les plus mauvais effets1, en l’empêchant;
de troubler la * tranquillité publique.
Il èft indubitable que c’eft l’ëfpri.t de monopole,
qui originairement à inventé 8c propagé cette doctrine
î 8c ceux qui l'ont enfeignée les premiers1,,
n'étoient pas , à beaucoup près j fl fous que ceux
qui l’ont crue. Dans tout pays il e f t , 8c il eft
impoflible qu'il ne fort pas de l'intérêt du-grand
corps du peuplé, d'acheter ce dont il à-befoin
de ceux qui. le vendent a meilleur marché. La pro-
pofition eîl fi évidente , qu'il parôît ridicule de
fe mettre en frais pour la prouver ; 8ç jàMais on
ne l'eût mife en queffion, fi les- fopbifires ihte—
reffés des^ marchands 8c des manufacturiers n'a-
Voient brouillé le fens commun des hommes. Leur^
intérêt', à cet égard1, eft directement oppofé à
celui du granû corps du peuple. Gomrne il eft'
de l'intérêt de ceux qui ont obtenu - la< maîtrife
dans uné xorporàtiôfi d'empêcher que' le refte
des habitans fe ferve d'autres ouvriers qu'eux, de
raêmé il eft de l’intérêt des1 marchands 8c des'manufacturiers
de chaque pays', de s'affurer le mo--
nopolfe du marché - intérieur. De là , dans 'la
Grande - Bretagne 8c dans la plupart dés autres
pays de l'Europe, les impofitions.extraordi»aires
fur prefqùe toutes1 lès. rnarchâridifés importées par
des marchands étrangers.1'De là les gros droits
8c les prohibitions' fur toutes ce s 1 manufactures '
étrangères'^ qui peuvent ‘ entrer en concurrence
avec lés notifis. D é là lè^ énipêchemens extràôr-
dihûires, mis à Yiùjportdüctn-éit prefque toutes les'
fortes* de! marchandifès venant des pays avec lef-
qûelis on fuppofe que la balance du commerce eft
défavantagèüfe^,- c'eft-à-dite', ‘ des pays qui font
l'objet de la. plus violente animofité nationale.
Cependant la. richeffe .d'un pays voifin, quoique
. dangereufe en guerre, 8c en politjque, eft .
certainement avantageuse dans le qommerce. Dans
un état d'hoftilité , r ellepeut fournir à nos- enne- ,
mis les moyens, d'e^retenir- t e fortes 8c des
armées fuperieurqs; aux nôtres je mais, 4 ans uh
état-de paix-8c de çç^mmérce., "-elle .doit; pareillement
les mettre dans* lé. cas de faire avec nous
des échanges pour une,1 plus grande valeur, 8c
de nous fournir un marché plus . considérable , ,
foit pour le produit immédiat de notre propre ,
iridultrie,, foit ppur .tout ce, que , nous achetons ,
avec ce produit. Dn homme riche doit être naturellement
uije meilleure; pratique |qu- un. pau- ’
yre , pour les gens industrieux dé fon voifinage
il en eft de même d'une nation r i c he i l eft vrai-
qu'un homme riche , - qui :eft lui-même un1 mapu- •
facturier 3 eft un voifin dangereux pour tous ceux
qui commercent dans le même genre que lui.
Cependant tout le relie du voifinage , qui eft fans
comparaifon" le plus grand nombre , profite du
marché qu'ouvre là dépenfe 5 ils profitent même
de ce qu’il vend à meilleur compte que d'autres
plus pauvres qui font lq même négoce, Les manufacturiers
d’une nation riche peuvent fans doute
être aufli dé dangereux rivaux pour ceux de leurs
voifins t. cette rivalité-eft cependant, avantageufe
au grand corps du peuple , qui profite d'ailleurs
beaucoup par le marché coplidérabie que lui fourn
i t la. dépenfe d'une teller,nation dans tout autre
genre. Les; particuliers qui veulent faire fortune',
ne Songent jamais à fe retirer dans les provinces,
.pauvres 8e éloignées 5 ils fe. rendent à la capitale,,
i ou dans quelqu'une des grandes- villes commerçantes
du .pays j ils. fa vent qu'où il circule beaucoup
de. richeffes,,. jls. pourront, en avoir leur
pa r t 8e qu’il y a- peu à. gagner où il n'y. en a-
guère en mouvement. Les mêmes maximes quh
dirigent. ainfi lé. fçns commun, d’ un ,. de dix oui
de vingt,individus, deyroient bien régler le jugement
d'un ,. de, dix ou de vingt millions, 8e-
faire ".regarder, à toute une nation les* richeffes-
de fes voifins comme une caufe ‘8e une occafion-
probable d'en'acquérir elle-même.-
Les nations commencent à s'éclairer ; le traité
de commerce que la France 8e l'Angleterre viennent
de ligner :en eft une lib e llé preuve; Elles'
ont fenti que ces prohibitions du produit des fabriques
étrangères entraînoient la contrebande j*.