
K a E
leur tour > pour raifon de ce cercle & îndépen*
damment de celui de Mecklenbourg, un affeffcur
à la chambre fouveraine de l’Empire. Depuis
1773 , le roi de Danemarc-k réunit les deux droits.
La taxe matriculaire pour tout le duché eft de
40 cavaliers montés 8c équipés & de So fantaf-
fins, ou en argent de Soo florins. Le contingent
à. l’entretien de la chambre e fl taxé pour Holf-
tein-GIuckftadt & pour Holftein-Gottrop à; 189
rixdales 31 8c demi kr. chacun.
S E G T I O N : I I e.
De la population , des diverfes clajfes d'kabitans-
& de 1‘administration eccléftaftique du Holftein.
On compte dans ce duché quatorze villes &
dix-huit bourgs , en y comprenant la ville d’A ltona
Sc celles qui fe trouvent dans la feigneurie
dé Pinneberg. Le nombre des enians nés- en
17 6 6 , dans la partie du duché qui appartenoit
alors au roi de Danemarck-, monta à 4899, &
celui des morts à 4013. 11 naquit pendant la même
année, dans la feigneurie de Pinneberg 869 en-
fans , & dans la ville d’Altona 682.
La plupart des laboureurs qui demeurent dans
les bailliages appartenais aux ducs de Holftein,
ou qui font attachés à quelques couvens , font
libres, à l’exception cependant de ceux, des bailliages
de Gifmar & d’Oldenbourg., qui font ferfs,
ainfi que lès laboureurs, des gentilshommes, &
tenus à des corvées journalières , fans pouvoir
quitter le domaine , à la culture, duquel ils font
deftinés-; ceux- qui exploitent les biens nobles lis
tués dans lès bas-fonds, voifinsdes deux mers,
& qu’on appelle marfchland, font exceptés de
cette règle : parmi ceux qui labourent les terres
fablonneufes, nommées geeftland, il y en a peu
de libres. La nobleffe du Holftein fait corps avec
celle de Schlefwig ; elles jouilfent des mêmes
droits & privilèges , à l’exception néanmoins que
celle du Holftein peut feule aujourd’hui compo-
fer la régence 8c.la juftice provinciale, commune
à l’ une 8c à l’ autre. Les gentilshommes & autres
poffeffeurs de biens nobles exercent dans leurs
terres la haute & baffe juftice j ils font exempts
de péage & de l’impôt appelle licent, relativement
aux productions de leur bien & aux denrées
qu’ ils font importer pour leur confomma-
tion ; ils ont de plus le droit de chaffe, 8c font
difpenfés de l’ ufage: du papier timbré. Il y a trois
couvens nobles 5 fa voir, celui d’Itzehoe, celui
de Preetz & celui d’Uterfen., qui ont les mêmes
privilèges que la nobleffe. Les ducs învitoient jadis
les abbés 8c les prévôts des couvens nobles,
nobleffe & les villes , aux diètes qui fe tenoient
ordinairement à K ie l, à Rendsbourg , à Schlefwig
ou à FJen-sbourg 3, mais ces diètes femblent
.avoir été fupprimécs 5 car on ne les a pas convoquées
depuis 1711 8c 1 7 1 2 ,.& à-cette époque
H O L
les vrlle$ tle: furent point appellées. Les feules?
affemblées qui foient reliées en ufage, font celles
des nobles j elles font indiquées par les prélats
ou abbé*s, & fe tiennent communément dans la
ville de Kiel. Les biens nobles du Holftein font
divifés en quatre diftri&s., qui font celui d’O ldenbourg
,, celui de Preetz , celui de Kiel & celui
d’ Itzehoe. Chaque diftriét a fon député qui,
inftruic par les prélats de la néceffité de tenir une
affembléegénéraler, en faitavertir tous les membres)
qui compofenr ce diftriét.
La religion luthérienne dbdominante dans tout
le duché. Les paroiffes & leurs prédicateurs font
fous la difcipline des prévôts., qui eux-mêmes font
fous les ordres de deuxfurintendans généraux^ nommés.
par le. roi. Les. calviniftes. & les catholiques
font tolérés } les uns & les autres ont des églifes
à Gluckltadt 8c à AltonaiToutes fottes de croyances
font d’ailleurs, admifes dans le duché , fans
en exclure celle des memnonites, qui ont deux
• églifes dans la dernière de ces deux villes. Il y
a à Kiel une chapelle pour le rit grec à l’ufage
des ruffes. Les juifs n?ofent avoir de demeures
fixes que dans les villes de Gluckltadt , de Rendf-
bourg, de Kiel & d’Altona. Cette conceffion a
été étendue depuis, par un privilège fpécial, au
bourg de Wandsbeck & à la ville de Moilling.
S e c t i o n I I I e.
De la pofttion , des productions 3 des manufactures
du commerce du Holftein.
Le duché du Holftein, , fîtué entre la Baltique
& l’Océan, ell expofé- à des orag-es qui purifient
l’air i mais , pour prévenir les inondations rui-
neufes & la fureur des flots , il a fallu conftruire
de hautes- & fortes digues le long de l’Elbe 8c
de la mer Atlantique , ainfi- que dans les contrées
baffes que parcourent les rivières qui s’y pré--
dpitent.Ces diftriéls, expofés à tant d’accidens*
font néanmoins très-fertiles ; 'ils offrent des terres
fortes & graffes, qui produifent du froment, de
l’orge -, des fèves , des pois, des navets & de la
très-bonne herbe», 8c les habitans y élèvent une
grande quantité de bêtes à cornes. Le bétail y
eft généralement & plus grand 8c plus< fort que
dans les contrées fablonneufes ou dans les ter-
reins élevés y une vache y rend, dans un jour
d’été , depuis cinq jufqu’ à dix pots de lait. L e
fourrage y eft fi bon, qu’ on y amène une grande
quantité de jeunes boeufs de Jucland , 8c on les
y engraiffe avec ceux du pays. Il n’ en eft pas de
même des cantons qui occupent le centre de ce
duché, tels que ceux de Rendsbourg, de Bor-
disholm , de Segeberg, 3c de ceux qui avoifinenc
le territoire de Hambourg, & q u i, en rétrogradant
, fe trouvent près d’Itzehoe : »les terres y font
la plupart fablonneufes; elles ne préfentent que
des bruyères , propres feulement au pâturage des
H O L H O t
moutons: Les autres terres de ce duché , quoique ;
mettes de fajale » font infiniment fupérieures en
bonté à celles dont il vient d’être parlé, notamment
dans le diftriét qui borde la mer Baltique ,
& dans le canton qu’on appelle la Prévôté. Elles
iront rien à envier à celles de la,première qualité
du pays de la Marche, quoiqu'une vache de ces ,
diftriéls ne rende que trois jufqu’ à cinq pots de
lait. Le Holftein produit, au furplus des grains
au-delà du befoin de fes habitans. Là comme ailleurs.
on a éprouvé la difette.de bois,,8c on commence
à: brûler de la tourbe. La; majeure partie
des gentilshommes louent leurs, vaches à des enr-
trepreneurs. Il n’eft pas rare, d’y' rencontrer, des,
fermes principales compôfées de triois cent*, de
quatre cents, vaches 8c même plus : fans y
comprendre les métairies, qui chacune en nourrit
encore cent. à< cent cinquante. La; rente, ordinaire
d’une- de ces bêtes; e ll de fix à:dix rixdales.j
mais le propriétaire eft tenu de: fournir le pâturage
en été , & de l’entretenir de foin: 8c de. paille
pendant l’ hiver..
La viande dfi boe u f, du v eau, du mouton &
des agneaux eft graffe & d’un goût agréable. Les
haras de quelque ' réputation font en plus pétit,
nombre qu’ ils n’étoient autrefois j mais- le Holftein
fournit encore de très - beaux chevaux, qui fe
payent deux cents, même trois cents rixdàlés.
La volaille y abonde, &; l’on n’y manque point
de gibier de toutes,efpèces. li en eft de- même du
poiffon , que les mers Atlantique & Baltique > les
rivières & les lacs fourniffènt en grande quantité.
Les étangs font travaillés d°ùne façon fingu-
lfère : on ; les peuple de carpes, de petits brochets
& de petites perches , qu’on y l'aille fé-
jôurner pendant deux ou trois années ÿ lorfque la
pêche eft faite & que les eaux fe font écoulées,
on laiffe fécher l’ étang, & on y fème enfùite
de l’avoine pendant.quelques années , enfuite on
l ’empoiffonne de nouveau. On dit que cette méthode
eft très-lucrative.
Le Holftein a des manufactures & des fabriques
: elles font pour, h plupart dans les. villes
d’Altona & de. (jluckftadt ; mais on pourroit
les multiplier beaucoup. Sa. fituation fur l’une 8c
fur l’autre mer , jointe aux rivières en partie navigables
, qui le parcourent, offrent de grandes
facilités à la navigation & au commerce, fi Ton
favoit en tirer tout le parti 'dont; le pays eft:
fufceptible. Il tire beaucoup de marchandifes
de Hambourg & de Lubeck. Celles des villes
qui font le plus de commerce , font AI-
tona , Gluckftadt & Kiel. Les exportations con-
fiftent en bleds, en orge germé, en gruau , en
amidon & en farrafin. L’ on exporte aufli des
pois, des fèves , des bêtes à cornes, des moutons,
des porcs, des chevaux, de la volaille,
du beurre 3 du fromage, du gibier & du poif-
fon,
69-%
S e c t i o n I V * .
Adminiftration & tribunaux du Holftein.
Le roi de. Danemarek' commande dans le Holf-,
tèinyy ainfi que dans la principauté.dé Schlefwig;,
par l’éntremife d’un^ gouverneur : chacuns de ces>
pays, e u t , avant la. réunion, fa. cour de jultice;
particulière. La chancellerie, de la régence royale,
reçut à Flensbôurg, en 1648, fa conflitution actuelle
, & fut transférée ai Gluekftadt l’année
d’après,. où elle fubit de légers changemens en»
1/752. L e gouverneur y préfide : elle eft composée
Tun chancelier, d’un vice-chancelier, de cinq
confeillers &. de trpisTeçrètaires j; le dernier, des:
feciètaires eft chargé en mênaei-temps' des archives.
Ces officiers, qui s’affemblent quatre fois p ar
an, adminiftrent la juftice; Ils.font juges des appels,
qui s’interjettent des Sentences rendues dans
quelques bailliages ,. & notamment dans ceux
: de. la partie, • méridionale de Dithmarfen. Les
| juges Supérieurs.du confilloire font en partie les-
! mêmes que ceux; de là chancellerie j ceux qui ont
droit: de fiéger avec eux , font : le Surintendant
; général , qui toutefois 11’y eft tenu qu’autant qu’il
; le. veut bien ;. le prévôt de Munfterdorf 8c le
pafteur du château de Gllickftadt. La chambre
des matières criminelles fe trouve réunie depuis
1754 à- là chancellerie de la régence. On y a
Supprimé l’ufage d’envoyer la procédure à des jurisconsultes
étrangers pour avoir leur avis. Il y a.
I des juftices fupérieures à Pinneberg:, à Altona 8c
ià'R anzau.,
Les caufes font jugées en première inftance
par des jurifdiétions inférieures, q u i, dans les
|villes,, font compofées des magiftrats; l’appeide
leurs jugemeris eft porté à la chancellerie de la
régence. Il y a aufli , dans prefque toutes les viT
i les i une baffe-juftice exercée par deux confeillers
de ville , qui jugent les affaires d’injures & de
police-, connorffent des dettes 8c des matières de
peu de conféquence 5 l’appel, eft porté devant
les magiftrats. Dans les campagnes , les prévôts
des paroiffes, font chargés de tenter les accommo-
; demens à l’amiable j les caufes qui n’en font point
fufceptibles ,.fonc portées , en première inftance,
; devant le baillif; 8c lorfque les parties font justiciables
d’ un- des bailliages appelles geeftcemfter ,
elles fe pourvoient par appel à un tribunal, nommé
ding und recht | qui juge en matière civile
8c criminelle. C e tribunal eft compofé d’un
certain nombre de gens intègres , appelles fromme
holften , du prévôt qui n’y affilié que l’épée nue
à la main , d’un arbitre 8c d’un entremetteur..
Le baillif n’ y affilie que pour diriger les officiers
8c les empêcher de s’écarter des principes de
droit : il n’a point de voix délibérative dans les
jugemens. Le bailliage de Segeberg a une confti-
tution différente de celle dont on vient de par