
particulier : ceux qui le compofent, font le drof-
fard provincial, les prédicateurs & le prévôt de
cette même feigneurie, qui l’eft en même-temps
de la ville d’Altona i quant au confilloire fupé-
rieur, il fe trouve réuni à la cour des appellations
dont on vient de parler; La feigneurie de
Pinneberg , au furplus, ell demeurée exempte de
toutes impofitions de l’Empire-& du cercle depuis
l’époque où elle fut féparée du duché de
Holftein. Voyc{ D a n em a r c k , Sleswjck Sc
N orwege.
H O L Z A P H E L , comté d’Allemagne au cercle
de Weftphalie ; il eft fitué fur la rivière de la
Hogue , entre le territoire de Trêves & celui de
Naffau-Dietz- .
Il eft compofé delà feigneurie immédiate d’Ef-
terau & de la prévôté d’Ilfelbach, que le prince
Jean-Louis de Naffau-Hadamar vendit, en 1643.)
à Pierre Holzaphel avec pleine fupériorité territoriale
, pour la fomme de 64,000 rixdales
que l’empereur Ferdinand III érigea la même
année en comté'immédiat deT’Empire , fous le
nom de Holzaphel, Elifabeth - Charlotte , fille
unique de Pierre & fon héritière , porta le nouveau
comté en dot à Adolphe de Naffau-Dillen-
bourg : l’aînée de fes trois filles époufa le prince
Guillaume-Maurice de Naffau-Siegen ; la fécondé 1
le comte Frédéric-Adolphe de la Lippe-Detmold,
& la troîfième Je prince Lebreeht d’Anhalt-
Bernbourg-Hoym, dont les defcendans tiennent
le comté de Jènt^aphtl à titre d’alleu.
C e domaine donne ;à fon poffeffeur voix &
féance aux diètes de l’Empire, & à celles du
cercle de Weftphalie , où il ne fut admis" qu’ en
1643 avec rang entre Winnenbourg & W it-
tem. Sa taxe matriculaire eft de 1 y florins, outre
1 } rixdales 86 & demi kr. pour l’entretien de la
chambre impériale.
H O N D U R A S ( établiffement de ) formé par
les efpagnols en Amérique. Il comprend aulli
les côtes d’Iucatan & de Campeche, où les an-
glois ont un petit établiffement î & nous parlerons
de ces trois diftriéts dans le même article.
La contrée de Honduras > Iucatan & -d e Campeche
occupe 180 lieues de côtes, & s’enfonce
dans l’intérieur jufqu’ à des montagnes fort hautes
, plus ou moins éloignées de l’Océan.
Le climat de cette région eft fain & affez.
tempéré. Le fol en eft communément u n i, très-
bien arrofé , & paraît propre à toutes les pro-
duéiions cultivées entre les tropiques. On n y
eft pas expofé -à ces fréquentes fechereffes, à ces
terribles ouragans qui détruifent fi fouvent, dans
les illes du nouveau-Monde, les efpérances les
mieux fondées.
Le pays eft principalement habité par les mof-
quites. Ces indiens furent autrefois nombreux i
mais la petite-vérole a confidérablement diminué
leur population. On ne penfe pas qu’aéhiellement
leurs divefcfes tribus puiffent mettre plus de neuf
ou dix mille hommes fous les armes.
Une nation, encore moins multipliée, eft fixée
aux environs du cap Gracias-à-Dios. C e font
les famboes defcendus, dit- o n , d'un navire de
Guinée, qui fit autrefois naufrage fur ces parages.
Leur teint, leurs traits, leur cheveux , leurs
inclinations ne permettent guère de leur donner
une autre origine.
Les ànglois font les feuls européens que la
cupidité ait fixés dans ces lieux fauvages.
Leur premier établiffement fut formé vers 1750,
vingt-fix lieues à l’eft du cap Honduras. Sa po-
fition à l'extrémité de la côte & de la rivière
Black, qui n'a que fix pieds d'eau à fon embou-
chere, retardera & empêchera peut • être toujours
fes progrès.
A cinquante-quatre lieues de cette colonie eft
Gracias-à D io s , dont la rade , formée par un
bras de m e r , eft immenfe & affez fûre. C 'eft
tout près de ce cap fameux que fe font placés
les anglois fur une rivière navigable, & dont les
bords font très-fertiles.
Soixante-dix lieues plus loin , cette nation entreprenante
a trouvé à B lew-Field des plaines
vaftes & fécondes , un fleuve acceflible, un port
commode, & un rocher qu'on rendroit aifément
inexpugnable.
Les trois comptoirs n'occupoient, en 1769 ,'
que deux cents fix blancs, autant de mulâtres &
neuf cents efclaves. Sans compter les mulets &
quelques autres objets envoyés à la Jamaïque ,
ils expédièrent cette année,pour l ’Europe, huit
cents mille pieds de bois de Mahagoni, deux
cents mille livres pefant de falfepareille & dix
mille livres d’écailles de tortue. Les bras ont été
multipliés depuis. On a commencé à planter des
cannes, dont le.premier fucres'eft trouvé d'une
qualité fupérieure. De oons obfervateurs affirment
qu'une poffeffion tranquille du pays des mof-
quites vaudroit mieux un jour pour la Grande-
Bretagne, que toutes lesifles qu'elle occupe actuellement
dans les Indes occidentales.
La nation ne paroît former aucun doute fur
fon droit de propriété. Jamais, difent fes écrivains
, l'Efpagne ne fubjugua ces peuples , &
jamais fes peuples ne fe fournirent à l’Efpagne.
Ils étoient ifldependans de droit & de fait, lorf-
qu'en 1670 leurs chefs fe jettètent d’eux-mêmes
dans les bras de l’Angleterre, & reconnurent fa
fouveraineté. Cette foumiffion étoit fi peu for*
c é e , qu’elle fut renouvellée à plufieurs reprifes.
A leur follicitation , la cour de Londres envoya
fur leur territoire, en 1741 , un corps de troupes
que fuivit bientôt une adminiftration civile.
$i après la pacification de 17 6 5 , on retira la milice
& le magiftrat.î fi l'on ruina les fortifications
élevées pour la fûreté des fauvages & de leurs
défenfeurs, ce fut par l'ignorance du miniftère ,
qui fç laiffa perfuadçr que le pays des mofquite
faifoie
faifoit partie de la baie de Honduras. Cette erreur l
ayant été diffipée, il a été formé de nouveau ,
dans ces contrées, un gouvernement régulier au
commencement de 1776.
La péninfule d’Yucatan, qui fépare les baies
de Honduras & de Campêche, a cent lieues de
long fur vingt-cinq de large. Le pays eft entièrement
uni. On n'y voit ni rivière, ni ruiffeau :
mais par-tout l'eau eft fi près de la terre, partout
les coquillages font en fi grande abondance-,
que ce grand efpace a dû faire autrefois partie
de la mer.
Yucatan, Honduras & Campêche n'offrirent
pas aux efpagnols ces riches métaux, qui leur
faifoient traverfer tant de mers. Aufli négligèrent-
ils , méprifèrent-ils ces contrées. Peu d'entr'eux
s’y fixèrentj & ceux que le fort y jetta , ne tardèrent
pas à contracter l'indolence indienne. Aucun
ne s'occupa du. foin de faire naître des productions
dignes d’être exportées. Ainfi que les
peuplades qu’on avoit détruites ou affervies, ils
vi voient de cacao, de maïs auxquels ils avoient
ajouté la reffource facile & commode des troupeaux
tirés de l’ancien monde. Pour payer leur vêtement
, qu’ils ne vouloient pas ou ne favoient pas
fabriquer eux-mêmes & quelques autres objets
de médiocre valeur que leur fourniffoit l’Europe,
ils n’avoient proprement de reffource qu’un bois
de teinture, connu dans tous les marchés fous
le nom de bois de Campêche. Le coeur de cet arbre
donne une belle couleur noire & violette.
Le goût de ces couleurs, qui étoit plus répandu
il y a deux fiècles qu’il ne l'eft peut-être aujour
d’hui, procura un débouché confîdérable à ce
bois précieux. C e fut au profit des efpagnols
feuls j jufqu’à l'établiffement des anglois à la Jamaïque.
Dans la foule des corfaires, qui fortoient tous
les jours de cette ifle devenue célèbre, plufieurs
allèrent croifer dans les deux baies & fur les côtes
de la péninfule, pour intercepter les vaiffeaux
qui y naviguoient. Ces brigands connoiffoient fi
peu la valeur de leui1 chargement, que lorfqu’ils
en trouvoient des barques remplies, ils n'empor-
toient que les ferremens. Un d’entr’eux ayant
enlevé un gros bâtiment qui ne portoit pas autre
chofe, le conduifit^dans la Tamife avec le feul
projet de l’armer en courfe j & contre fon at- (
tente , il vendit fort cher un bois dont il faifoit
fi peu de cas, qu’ il n'avoit ceffé d’ en brûler
pendant fon voyage. Depuis cette découverte, {
les corfaires qui n’étoient pas heureux à la mer,
ne manquoient jamais de fe rendre à la rivière de
Campeton , où ils embarquoient les piles de bois
qu’ils trouvoient toujours formées fur le rivage.
: La paix de leur nation avec l’Efpagne ayant
mis des entraves à leurs violences, plufieurs d’entr’eux
fe livrèrent à la coupe du bois d’inde. Le
cap Catoche leur en fournit d’abord en abondance.
Dès qu’ ils le virent diminuer, ils allèrent
GEcon, polit. 6* diplomatique. Tofn. 11.
s*établîr entre Tabafco & la rivière de Champe-
ton, autour du lac Trifte & de l’ifle aux Boeufs ,
qui en eft fort proche. En 167 ƒ , ils y étoient
deux cents foixante. Leur.ardeur, d’abord extrême,
ne tarda pas à fe ralentir. L ’habitude*de
l’oifiveté reprit le deffus. Comme ils étoient la
plupart exceilens tireurs, la chaffe devint leur
paffion la plus forte, & leur ancien goût pour le
brigandage fut réveillé par cet exercice. Bientôt
ils commencèrent à faire des courfes dans les
bourgs indiens, dont ils enlevoient les habitans.
Les femmes étoient deftinées à les fervir, & on
vendoit les hommes à la Jamaïque , ou dans
d’autres illes. L ’efpagnol, tiré de fa léthargie par
ces excès les. furprit au milieu de leurs débauches,
& les enleva la plupart dans leurs cabanes.
Ils furent conduits prifonniers à M e x ico , où
ils finirent leurs jours dans les travaux des mines.
Ceux qui avoient échappé, fe réfugièrent dans
le golfe de Honduras , où ils furent joints par
des vagabonds de l’Amerique feptentrionale. Ils
parvinrent, avec le temps, à Former un corps
de quinze cents hommes. L ’indépendance, le libertinage
, l’abondance où ils vivoient, leur ren-
doit agréable le pays marécageux qu’ ils habitoient.
De bons retrancnemens affuroient leur fort & leurs
fubfiftances, & ils fe bornoient aux occupations
que leurs malheureux compagnons gémiffoient
d'avoir négligées. Seulement ils avoient la précaution
de ne jamais entrer dans l'intérieur du
pays pour couper du bois , fans être bien armés.
Leur travail fut fuivi du plus grand fuccès. A
la vérité, la tonne qui s'étoit vendue jufqu'à neuf
cents , livres , étoit tombée infenfiblement à une
valeur médiocre : mais on fe dédommageoit par
. la quantité de ce qu’on perdoit fur le prix. Les
coupeurs livraient les fruits de leurspeines, foit
aux jamaïcains qui leur portoient du vin de Madère,
des liqueurs fortes, des toiles, des habits,
foit aux colonies angloifes du nord de l’Amérique
, qui leur fourniffoient leur nourriture. C e
commerce toujours interlope, & qui fut l’objet
de tant de déclamations, devint licite en 1763.
On affura à la Grande-Bretagne la liberté de couper
du bois, mais fans pouvoir élever des fortifications,
avec l’obligation même de détruire celles
qui avoient été conftruites. La cour de Madrid
fit rarement des facrifices auffi difficiles que celui
d’établir au milieu de fes poffeffions une nation
a drive, puiffante, ambitieufe. Aufli chercha-t-
elle , immédiatement après la paix, à rendre inutile
une conceflion que des circonftances fâcheu-
* fes lui avoient arrachée.
Le bois qui croît fur le terrein fec de Campêche
, eft fort fupérieur à celui qu’on coupe
dans les marais de Honduras. Cependant le dernier
étoit d’un ufage beaucoup plus commun ,
parce que le prix du premier avçfit depuis long-,
V v v v