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de Sainte-Croix , de Saint - Maurice > de Saint-
Michel', de Saint-Godard, deSainr-Barthelemi,
de Saint-André & de Saint-Jean ; 30. de la no-
bleife; 40. de la ville de Peina, de celle d’Elze,
de celle d’Alfeld , & enfin de celle de Bokenem.
Le fouverain a feul le droit de les convoquer ;
mais le grand chapitre a fouvent prétendu qu’a-
lors on a befoin de Ton aveu. Ils s'alîembient_pour
l ’ordinaire au commencement de l’année .5 mais
les féanccs fe tiennent toujours dans la fai le de la
nojalefle à Hildesheim. Le chancelier épifcopal en
fait l’ouverture, & un de fes fecrètaires lit les
propofitions de l’évêque. Le fyndic de chaque
clafle des* états y répond par des remercîmens ;
il affure le chancelier qu’on délibérera fur la demande,
& qu’on I’inftruira de la réfolution.
La majeure partie de l'évêché étoit au pouvoir
des ducs de Brunfwick & de Lunebourg, à
l’époque où la doClrine de Luther commença à
fe répandre j ils s’en étoient rendus maîtres, &
ils en avoient obtenu l’inveftiture de l’empereur
à la fuite du ban de l’Empire ,♦ auquel l’évêque
Jean venoit d’être mis. Quoiqu’ils ne cherchaf-
fent point à. y introduire le hithéranifme , & que
l’on oppofât même tous les obftacles pcffibles à
cette réforme , le pays cependant ne tarda point
à l’embraflêr. Le luthéranilme fit des progres.fi
rapides dans le refie des domaines de l’évêché ,
que les évêques furent obligés d’adopter la- tolérance
& d’acconfbr la liberté de confcience à
leurs fujets. Les affaires changèrent de face durant
1a guerre de trente -ans : l’on profita d.e ce tems
de trouble pour expulfer tous les prédicaceurs
évangéliques. Les églifes* luthériennes fe reffen-
tirent de ces violences ; mais lorfqu’en vertu d’un
traité deT643 les ducs de Brunfwick & d e Lu-
nebourg abandonnèrent à l’évêque la partie qu’ on
appelle le grand évêché g on ftipula que les luthériens
jouiroient un temps limité fous de certaines
reftn(fiions, d’urie pleine liberté de confidence.
Les conférences , relatives au traité de
paix de Weftphalie, s’entamèrent durant le délai
convenu 5 les ducs demandèrent qu’ on annul-
lât le traité dans les points qui leur,étoient contraires*}
que la liberté de religion fut fiable &
permanente dans l’évêché de Hildesheim, & qu’ on
y accordât aux fujets , à cet égard les privilèges
dont jouiffent les fujets protefians des fouverains
ijÇatholiques.. Lç fuccès répondit à leur efpérancé.
'T o u s les convens furent cédés aux catholiques ;
mais on leur ôta la faculté de ppuvoir exercer
leur culte dans les églifes, dont les luthériens
çtoient en poffeflion à l’époque de 16214 : cette
difpofition reçut un nouveau degré de force par
le recçs confiftorial de 1 c & par celui de 1 7 1 1 ,
qui le confirmèrent irrévocablement. Toutes .les
villes & la majeure partie de la nobleffe & des
villages profeffent la religion luthérienne ; le feu-
verain, le grand -chapitre, les couvens , la plupart
des employés dç le y ê eh é , une partie de la
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nobleffe & un grand nombre d’habitans 'des villes
oh des villages profeffent la religion catholique.
II n’y a point de furintendance luthérienne dans
toute l’étendue du petit évêché. Il y en a quatre
dans le grand : deux font établies communément
dans les villes d’Alfeld & de Bokenem. Celle de
Hildesheim a un furintendant particulier.
Les manufactures & les fabriques font en petit
nombre : on y fait du drap commun , de bonnes
toiles, une efpèce de fayence qui imite la porcelaine,
& toutes fortes d’ouvrages en fer. Les
exportations confiftent en bleds, bois , houblon,
laine , porcs, moutons , fils , toile & fel.
L ’évêché de Hildesheim fut fondé, par Charlemagne
en 822. L’évêque Bernard I ajouta à Jes
domaines Winzenbourg ; Jean I , Peina >• Sige-
foid II, Doffel ; Othon I I , Woldenberg, & Henri
I I I , Schalden. Ces nouvelles acquifitions excitèrent
l’orgueil de Jean IV , un de leurs fuccef-
feurs ; il entra à main armée, en 1519 , fur' les
terres des ducs de Brunfwick& de Lunebourg
des anciennes branches de \!foIfenbuttel & de
Calenberg, & il y commit des hoftilitésquel’empe-
reur fit ceffer en 1 ƒ 21 , en le*mettant au ban de l’empire.
C e châtiment eut pour lui des fuites funef-
tes ; il fut prefque dépouillé en entier de fes états :
à peine conferva-t-il la grande prévôté &les bailliages
de Steurwald , de Marienhourg & de Peina
, auxquels on donna, le nom de petit évêché,
& qui lui furent confirmés par le traité conclu, à
Quedlinbourg en IJ23. Les ducs gardèrent-le
furplus, qui formoit le grand évêché, jufqu’ en
1643 : à cette époque, fis en rendirent la majeure
partie à l’évêque Ferdinand, d'après une
convention faite avec lui. Ils fe réfervèrent l’excédant
, & le partagèrent entr’eux. La branche
de Zell eut le château de Dachtmiffen ; celle de
Wolfenbuttel prit le bailliage de Lutter près du
Barenberg j ceux de Coldingen & de Wefterho-
fen furent incorporés à la principauté de Calen-'
berg. On réferva toutefois a l’ évêque la fuzerai-
neté de ces portions, qu'il fut contraint de donner
en fief aux ducs.
L ’évêque aflifte aux diètes de l’Empire dans le
collège des princes eecléfiaftiques, entre l’évêque
d’Augsbourg & celui de Paderborn ; il a voix &
féance aux affemblées circulaires de la baffe-Saxe.
En comprenant toutes' les dépendances dont l’évêché
ctoit autrefois compofé, fa taxe matricu-
laire eft de 18 cavaliers équipés & de 80 fan-
tafiins , ou de 536 florins en argent ; mais , dans
l’état aCtuel des chofes, la principauté de Calenberg
fournit fur ce contingent 53 florins, &
celle de Wolfenbuttel 4 florins 1 gros & 6 pfen.
L ’évêché d'Hildesheim paye en outre 72 rixdales
38 trois quarts kr. pour l’entretien de la chambre.
L ’éleCtorat de Brunfwick paye deux rixdales 2 y
& demi kr. par mois romain pour# ceux des domaines
qui font un fief de cet évêché.
Le grand chapitre eft compofé de quarantedeux
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üeux membres : lorfque le fiège épifcopal vient
à vaquer, il élit un autre évêque, & i l gouverne
par intérim. '■
Il y a dans cet évêché quatre grandes charges
héréditaires ; celle de grand -maître que poffèdent
les nobles de Schwicheld ; celle d’échanfon, dont
font revêtus les nobles de Veltheim ; celles de
maître - d’hôtel & de tréforïer > que poffèdent
les nobles de Boek & de Wulfingen. Les uns &
les autres en reçoivent l’inveftiture, & ils les tiennent
en fiefs mafeulins, de même que les biens
qui peuvent en dépendre.
L ’évêque a un confeil privé, devant lequel on
porte les affaires qui intéreffent l’état. Celles de
juftice font adminiftrées par Ja chancellerie de la
régence & par le tribunal de la cour 5 mais la
première .connoît feule des matières criminelles.
On y appelle des jugemens rendus dans les villes ,
dans les bailliages du prince , dans ceux du grand
prévôt, du grand chapitre & daps les jurifdic-
tions feigneuriaîes. Les appels de ces deux tribunaux
reffortiffent directement à celui de l'Empire.
Quant aux affaires féodales, elles ne peuvent être
portées qii’ à la chancellerie de la régence.
Les conteftations en matières fpirituelles font
du reffort de l’officialité fi elles s’élèvent entre
les domiciliés catholiques, & de celui du confiftoire
provincial fi elles s’élèvent entre les luthériens.
C e confiftoire, établi en vertu du traité de
paix de Weftphalie & confirmé par le recès confiftorial
de i 6 y i , eft compofé de deux confeillers
eecléfiaftiques & de deux féculiers de là religion
luthérienne, d’un leGrètaire & d’un greffier de
la même communion. Il eft préfidé par le chancelier
épifcopal de la régence, ou à fon défaut
par un autre confeiller du prince, qui y donne/
la première voix. N i l’ un ni l’autre cependant ne
peut fe qualifier de préfident confiftorial, ni donner
fon fuffrage , lorfque la queftion à décider in-
téreffe la religion proteftantè.' Le confiftoire ne
s’affemble guère que huit fois par année; fa ju-
rifdiClion comprend, félon le recès de. 16 5 1 ,
tout l’é v ê c h é & par conféquent les bailliages
de Peina & de Steverwald, qui dépendent du
petit évêché ; mais cette extenfion eft un fujet de
difputes continuelles entre ce fiège & celui de
l ’ofticialité. La ville de Hildesheim a un confiftoire
particulier. ^
Les revenus de l’évêque font adminiftrés par
lès officiers de fa chambre des comptes. Ils pro--
viennent des biens domaniaux & des droits régaliens
, & des fommes que les. états lui accordent
annuellement. On verfe , dans la caiffe de la pro^-
vinee , les contributions & les impôts établis fur
les Hufen (.cantons de terre de 30 arpens), fur
les eomeftibles mefijrés au boiffeau, fur les moutons
, fur les villages, tous les fubfîdes enfin que
les fujets font tenus de payer.
L ’évêque n’entretient qu’une compagnie de fu-
CEcon. polit, & diplomatique, Tom. I I *
filiers , en garnifon dans la ville de Peine , & un-
petit nombre de cavaliers.
Quoique la ville neuve ait été réunie en iy S j
à la ville de Hildesheim , qu’on appelle la vieille
ville, l'une & l ’autre ont des magiftrats particuliers
, que la bourgeoifie élit au commencement
de chaque année. S'il fe préfente des affaires qui
intéreffent les deux villes , elles 'font terminées
par leurs magiftrats affemblés. Le corps des magiftrats
& celui des députés, des communautés,
des bailliages & des corps de métiers jugent au
civil & au criminel : l’on appelle des jugemens
rendus dans la vieille v ille, à la chancellerie de
la régence, au tribunal de la cour ; mais les appels
de la ville neuve ne peuvent y être. portés
qu’après avoir paffé par la jurifdiétion de la grande
prévôté. Le fyndic préfide le confiftoire particulier
à la ville de Hildesheim, & il a pour affef-
feurs le furintendant, deux prédicateurs de la vieille
v ille, un de la nouvelle, les deux plus anciens
magiftrats de la première & le doyen de l’autrfe.
La ville de Hildesheim eft du nombre de celles
qui ont appartenu à Henri le Lion ; auffi la mai-
fon électorale de Brunfwick & de Lunebourg
I en a-t-elle confervé l ’avocatie elle, y entretient
une compagnie de fufiliers , qui, avec les trois
qui font à la folde des magiftrats, compofé toute
fa garnifon. Elle reconnoît l’évêque pour fon fouverain
; mais §lle ne lui prête pas ferment de fidélité
: il n’en eft pas de même de la ville neuve,
qui le prête au grand prévôt, dont elle relève. Sa
part dans les fubfîdes de l’Empire & du cercle ,
eft fixée au neuvième de la fomme-à laquelle eft
impofé l’évêché. Les magiftrats y ont le pouvoir
légiflatif; ils répartiffent une forte d’ impôt, dont
ils font le recouvrement, & ils en emploient le
montant à des objets qui intéreffent le bien public.
Hildesheim étoit autrefois au nombre des villes
Anféatiques. Les lièges & les prifes qu’elle effuya
en 1632 & 1634 lui caufèrent un to r t, dont elle
n’a jamais pu fe remettre.
H IT L A N D ou SH E T L A N D , ifie de la mer
du nord. Voye? le dictionnaire de Géographie.
H OH EN -GERO LDSE CK , comté dAllema-
gn e , au cercle de Suabe. C e comté eft fitué
dans l’Ortenau , entre le Brifgau, la feigneurie
de Haufea , appartenante à la maifon de Furften-
berg, les villes impériales de Zell fur le Ham-
mersbae.h & le Gengenbach ; la feigneurie de
Mahlberg , qui appartient au margrave de Bade ;
la feigneurie de Lahr, qui appartient à la maifon
de Naffau-Saarbruck ; le bailliage d’Ettenheim ,
qui dépend de l’ évêché de Strasbourg , & le mar-
qüifat de Hochberg. Son étendue eft d’enviro«
trois lieues en tout fens. Il eft compofé de terres
mouvantes de l’Empire & de l ’Autriche , & de
biens allodiaux. L ’ancienne famille des feigneurs
de Geroldfeck, dont le c h e f, fuivant la généalogie
de Kremer, fut Bourcard de la maifon d?Al-
face, s’éteignit en 1634 dans la perfpnne de Jac-
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