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ne dépendent point, & deux furintendances générales.
Les réformés y- pofledent en tout cinq
éghfes , & les catholiques fix.
. Fabriques. On file dans cette principauté une
quantité confidérable de lin , dont on fait des
toiles qu’on confomme dans le pays , ou qu’on
exporte à l’ étranger. Il s’y fait de la toile de lin
en façon de damas : on en imprime d’autres qui
imitent les belles indiennes. Les toiles cirées qu’on
y fabrique, & dont on fe fert pour des tapifle-
r ie s , font bien colorées & de là meilleure qualité.
Il y a de très-belles filatures de coton &
•des fabriques- de- bonneterie, de tabac & de
laines.
Commerce. Les exportations font allez; confîdé-
rables. Gette principauté exporte fur-tout du fil
de lin , des toiles, des camelots de Goèttingue,
des bouracans & d’autres étoffes. Cesmarchandifes
vont à Breme, à Hambourg & en Hollande : on
en fait palier auffi à Francfort & en Italie.
Ancien état de la principauté de Calenberg. Elle
fait partie du duché de Brunfwick; elle eft en
grande partie compofée d’anciens comtés & de
feigneuries, meme de biens qui appartenoient autrefois
à des ‘ couvens. Le diftriét de Goèttingue
formoit autrefois une principauté particulière ,
qu’on appellôit principauté de Goèttingue : on la
nommoit auffi principauté d’Oberwaldx parce qu’elle
fe trouve fîtuée au fud de la forêt de Solling & du Harz ; mais le même fouverain ayant pofledé j
I’u n& l’autre pays depuis 1495 , & leur régence
& les tribunaux de jutlice ayant été auffi les
mêmes, ils ne composent plus qu’un feul éta t,
fous la dénomination de principauté de Calenberg.
Cette principauté a beaucoup plus fouffert
que tous les autres pays de l’éleétorat, pendant
la guerre que les françois y portèrent en 1757.
L e quartier de Goèttingue eut fur-tout beaucoup
à fouffrir depuis-1760 jufqu’èn 1762.
; Privilèges du pays de Hanovre. Cette principauté ■
donne à l’éle&eur d’Hanovre droit de fuffrage
dans le collège des princes, & dans les affemblées
circulaires de la baüe-Saxe. Sa taxe matriculaire
eft de 22 & demi cavaliers montés & équipés ,
$£*de i4ofantaffins, ou en argent de 686 florins.
; Charges héréditaires. La famille d’Oldershaufe'n
poflfède la charge de maréchal héréditaire dans la
principauté de Calenberg , de ^Grubenhagen &
de Wolfenbuttel 5 elle doit en être invertie concurremment
par les deux princes régnants de C a lenberg
& de WolfenbutteL, en vertu d ’une
convention faite en 14 9 5 , entre les ducs Henri
& E r ic . La charge héréditaire d’intendant des cui-
fines appartient à la famille de Roefling} mais
çlle eft conférée auffi en fief à cellè de Goetz
d’Ohlenhanfen , pour la partie de la principauté
qui fe trouve entre le Deifter & la Leine. Celle
d’échanfon appartient, à pareil titre, à la famille
de Reden.
: Tribunaux. La ville .de Hanovre eft le liège du
H a n
tribunal de la chancellerie.,, auquel reflortiflenf
les principautés de Calenberg & de Grubenha-
gen, ainfi, que les comtés de Hoya .& de Die-
pholz. Cette ville eft le liège aufli de Ja cour
fupérieure de juftice, dont la jurifdiétion s’étend
fur les mêmes pays, à l’exception néanmoins
de celui de Grubenhagen. Le maréchal de
la cour eft juge -du lieu de la réfîdence, & de
ceux qui y font employés 5 il lui eft libre de renvoyer
la connoifîance des affaires à des tribunaux
fupérieurs de juftice. Le fecrètaire de, la cour
rédige par écrit, les jugemens qui font rendus,
& qui font enfuite lignés par les affelTeurs du
maréchal. Les états de la principauté de Calenberg
ont droit de nommer & de préfenter deux
membres, à la cour fupérieure de juftice ; mais le
choix du prélîdent appartient au fouverain feul,
& ce choix doit être fait parmi la noblelfe de
la province de Calenberg. Cette même province
prëfente deux affelTeurs à la cour fouveraine des
appellations établie à Zell.
Il y a dans cette principauté * des villes ,
des bailliages domaniaux & des couvens, ainfi
que des jurifdiétions particulières nobles , qui
reffortiffent immédiatement au tribunal de la chancellerie.
Revenus. Les revenus immédiats du fouverain
proviennent, ainfi que dans, fes autres états ,
1 °. des bailliages domaniaux, dont le moindre
rapporte annuellement 1500, & le meilleur 28
mille rixdales : 29. des droits régaliens & de
l ’accife établie fur les eaux-de-vie étrangères qu’on
importe & confomme dans la principauté. Sous
la dénomination d’eaux-de-vie étrangères,. font
comprifes celles faites dans les quatre grandes
villes, dans les couvens & dans l’enceinte des
jurifdiétions particulières nobles , lorfqu’elles n’y
font point confommées : j° .,u n impôt, appelle
liant : il a pris la place de la contribution établie
anciennement. Il rapporte annuellement environ
261,700 rixdales. Les infpe&eurs, chargés
de veiller fur fa perception , font nommés par
le fouverain ; les commiffaires le font par} la
province : les uns & les autres afliftent aux comptes
5 ils reçoivent également les ordonnances , &
rendent compte àJa cour de leur exécution. Les
infpeéteurs doivent veiller fur Içs braderies &
fur les droits qu’ elles payent. Ils correfpondent
fur l’ un de ces objets avec la chambre des comptes
,* & fur l’autre avec la. régence > les commif-
fairés répriment les fraudes, & ils ftatuent fur
les plaintes qu’on leur porte à cet égard. Tout
habitant de la campagne, âgé de douze ans, eft
obligé de payer l’impôt de deux muids de feigle 5
raais cette taxe fe réduit à la moitié depuis quatre
jufqu’ i douze ans. Les infpe$eurs font annuellement
leurs tournées dans les petites villes , dan§
les bailliages & jurifdictions ; ils font afliftés des
juges du lieu 5. mais ils ne peuvent ufer de |a derrière
rigueur vis.-à-vis dç ceux qui pourraient;
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être en retard ï 40. de l’impôt établi fur les gens
de condition , qui ne font point fujets au licent :
il eft verfé dans la même caiflfe que celui dont
on vient de parler : j°-. de celui que payent le
clergé & les forains : il eft peu’ confidérable ; car
ceux qui ne demeurent point dans la principauté,,
ne font impofés qu’ à la moitié des fommes, auxquelles
leurs biens étoient taxés avant 1686 :
6°. du produit du timbre fur le papier. Comme
l ’impôt, appellé licent * n’eft deftiné qu’ à l’entretien
des troupes, ceux qui en font la recette,
envoient chaque mois aux commiffaires des guerres
les fbmmes néceflaires à cette forte ^de dé-
penfé, dont le compte eft vifé & contrôlé par
les infpe&eurs. Les rôles, contenant ce qui a
été perçu pour le licent, font enfuite remis aux
députés de la province, aux états qui, déduction
faite de ce qui a été payé aux gens de guerre ,
touchent l’excédant qu’ils emploient à des dé-
penfes publiques, telles que l’entretien de l'ûni-
verfîté de Goèttingue, celui de la cour fouveraine
des appellations, les appointemens des députes
de la province, ceux du commiflaire des chemins
& autres de cette nature. Le fehatz eft un
autre impôt, dont l’origine ? remonte à l’année
1614} il fut introduit à l’occafion de 600,000 rixdales
de dettes que le fouverain avoit contractées
, & que là province fe chargea de payer.
Différens befoins publics l’ont maintenu depuis.
C ’eft une taxe que payent la plupart de? villages
, & que payent auffi quelques particuliers.
Les chaudières, fervant à la fabrique
des eaux-de-vie, font taxées à trois rixdales par
an. Les quatre grandes villes font exemptes de
plufieurs des taxes dont on vient de parler, parce
qu’ elles payèrent autrefois 100,000 rixdales à
l ’acquit du prince : elles font affranchies auffi du
droit de forage relativement aux biens que Jes
bourgeois pofledoient alors. Ces villes n’ont rien 1
de commun avec les quatre confeillers provinciaux
, q u i, avec les deux députés des villes de
Munden & de Munder, comptffent le collège
des recettes. Il y a , dans la principauté, un receveur
& un fecrètaire général des finances , &
chacun des trois quartiers a un receveur particulier
de l’impôt, qu’on appelle fçhat\. Si on a be-
foin d’une fomme extraordinaire , & fi on ne
veut pas ayoir recours à la voie de l’impofi-
tion , on la prend fur celle qui eft en. réferve
dans la caifle provinciale; & fi le fonds de réferve
eft nul ou infuffifant, on emprunte le montant
fur la foi de la caifle : mais, en pareil cas, les
quatre grandes villes fe chargent de la fixième
partie de la fomme; les villes de Goèttingue
& de Hanovre contribuent alors chacune pour un
tiers, & celles de Nordheim & de Hamel pour
un fixième chacune. Les fujets de cette principauté
acquittent ,üri autre droit fur les grains ; il porte le
nom de magafinkorn, & il fe paye en nature ou
en argent.
(Econ. polit. Gr* diplomatique. Tome JT,
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Armée. L ’armée de l’éleélorat d'Hanovre étoit
compofée en 1786 de 26,084 hommes, dont 4202
de cavalerie divifés en 11 régimens ; 15,762 d'infanterie
répartis en 1 Ç régimens ; 5 yoo de milice
réglée, & 2^84 de troupes de garnifon. Deux
des régimens d’infanterie étoient dans les Indes
orientales.
Voye{ l'article Bh un sw ic k & les articles particuliers
de la maifon de Brunfwick.
H AN S E ou villes hanféatiques, fociété devilles
unies par un intérêt commun pour la pcote&ion
de leur commerce.
La Hanfe teutonique s’établit pendant le long
interrègne d’Allemagne : elle tire fon origine d’un
traité que firent entr’elles , vers le milieu du treizième
fiècle, les villes de Hambourg & de Lubeck.
Les conditions de ce traité furent que la
ville de Hambourg chafleroit les voleurs & les
brigands établis dans le pays fituéfentre la trave &
Hambourg > & que depuis cette ville jufqu’à l’O céan
, elle empêcheroit les pirates de faire des
courfes fur l’Elbe ; que la ville de Lubeck paye-
roit la moitié des frais de I'entreprife ; que ce qui
regarderait l’avantage de ces deux villes , ferait
concerté entr’ elles, & qu’elles uniraient leurs
forces pour maintenir leurs* libertés & leurs privilèges.
Lorfqu’ on vit ces deux villes s’accroître de jour
en jour par le commerce que les pirates troa-
bloient auparavant, & que cette union rendoit
plus fûr & plus facile, les villes voifines demandèrent
à entrer dans la ligue pour jouir des mêmes
avantages, & elles furent admifes à l’union.
On appella cette fociété Hanfe, de l’expreflîon
allemande An-gêel, qui fignifie fur le bord de
la mer, ou de l’ancien mot Hanfa, qui vouloir
dire commerce. La Hanfe devint fi célèbre, qu’unç
multitude de villes demandèrent à être admifes
au nombre des hanféatiques. Les fouverains da
divers états, pour attirer chez eux le commerce
de la Hanfe, lui accordèrent divers privilèges ;
& elle en obtint fur-tout de confiderables des
empereurs Charles I V , Frédéric IV & Maximilien
II. Les quatre métropoles étoient Lubeck,
Cologne , Brunfwick & Dantzick. On compta
parmi ces villes Bruges, Dunkerque , Anvers ,
Oftende , Dordrecht, Rotterdam, Amfterdam ,
dans les Pays Bas ; Calais, Rouen, Saint-Malo,
Bordeaux, Bayonne & Marfeille , en France ;
Barcelone, Séville & Cadix, en Efpagne ; L is bonne
en Portugal ; Livourne, Mefline & N a ples
, en Italie ; Londres en Angleterre, 8cc.
^Charles Q uin t, qui croyoit cette fociété contraire
aux vaftes, projets dont il étoit occupé, ne
négligea rien pour la détruire Lourdement. Elle
s’étoit formée à une époque où les princes d’A llemagne
ne jouiflbient que d’ iine autorité précaire
dans leurs états : mais , à. mefure qu’ils confoli-
dèrent leur puiflance, ils fentirent que les privilèges
acqordés au commerce par leurs predé