
«tans le comté de Hohenembs ; ceux de Doren-
büren dans le comté de Bregenz , 8c ceux de
Hankweil dans le comté de Feldkirch. Telles font
egalement les cenfes, appellées Kellnhofe 3 fituées
dans les villages d’Efchach , de Rickenbach , de
& d’Oberraitnau , qui dépendent de la
ville impériale de Lindau. Telles font encore le
bourg d A lto r f, près de Ravensbourg > les villa-
ges qui faifoient partie ci-devant de l’adminiilra-
tion impériale de Weiflfenbourg ; favoir : Kahf-
d o r f, Petersbach, Bybourg & Wengen , le ha-
meau de Sainte-Croix 8c Rohrbaçh, quiaujour-
d hui dépendent de l'évêché d’E ichftett, 8c en par-
lie de la ville impériale de Weiflenbourg : tels
font aufli Miihlhaufen fur la rivière d’Enz , Pfæf-
fingen , Bærftein, Altingen , tous dépendans du
bailliage de Herrenberg, pays de Wurtemberg 5
Grand-Gartach qui relève du bailliage de Bracken-
beim j Kirchheim fur le Necker 3 fournis l'un
& l'autre à la domination de Würtemberg 5
Anfkirch , bourg appartenant au prince d'Oëttin-
gen 3 celui de Freyenféen , dépendant du bailliage
de Laubach dans le comté de Solms, & probablement
aufïi Erlenbach , litué dans le comté de
Wertheim, & plufieurs autres. Quant à ceux qui
actuellement jouiffent plus1 ou moins de leur liberté
immédiate de Y Empire 3 les plus remarquables
font :
i° . Les gens libres des landes de Lentkirch en
Suabe.
2°. Le village libre d‘Empire d'Alschhaufen.
30. Le village libre à1 Empire d'Althaufen. ,
40. Les villages libres d'Empire de Gochsheim
8c de Seunfeld.
y°. Les villages libres ÔY Empire de Soulzbâch &
de Soden.
U empire d’Allemagne comprend auffi des ga-
nerbinats, qui n'ont aucune relation avec la no-
blelfe de Y Empire. Le terme de ganerbinat ( ganerbs-
ehaftùckes ort ) , défigne un endroit qui appartient
en commun à différens feigneurs qui Font
obtenu pour leur défenfe mutuelle. Plufieurs, tels
que Boenninghem, la feigneurie de Rothenberg*
& c . font tombés fucceflivement fous la domination
d'un feul & même poffefteur. On peut citer,
par exemple, Widdern, petite ville en Suabe, 8c
Kinzelfau , bourg de la Franconie g 8cc. Il en eft
d'autres qui font partie.des terres, dont jouit la
noblefle de YEmpire.
V o y e i les articles A l l em a g n e , D iè te de
l ’E m pire & Et a t s de l'Em p ir e .
EM P R U N T . V o y e^ le Dictionnaire des Finances.
EN CH ER E , f. f. terme dérivé d'enchérir, qui
veut dire, dans fon fens propre, vendre plus cher. Il 1
doit s'entendre de l’offre qui eft faite d'une marchan-
d ife, d' une ferme, d’un bien mis en vente, au-
deflus du prix qu'un autre en a propofé. Dans ufJe
acception plus économique, Y enchère eft un fur-
cioïc de valeur donné aux chofes , par leur con- J
venarice relative au goût des acheteurs concur*
rents.
Pour connoitre combien l’enchère importé à la-
fociete, il faut en revenir aux principes qui démêlent
8c expliquent tout.
Les hommes ne peuvent obtenir des biens à
leur ufage que par des efforts qui font des frais
& deS depenfes > il faut donc que ces biens qu’ils
obtiennent foient des richeffes, c’eft-à-dire, qu’ils
aient une valeur, fans quoi le travail pour les
acquérir feroit une perte, & la dépenfe cefferoit
bientôt. Nous dîfons qu’ on ne peut obtenir des
produits que par des dépenfes : cela eft clair 5
car U faut que l’homme vive pendant ce travail,
& fa propre confommation avant la récolte eft une
avance & une dépenfe.
^ La terre rend tout en nature. Mais fi fes produits
font fans valeur de convenance , pafte la
portion que peut confommer l’agent en titre, le
cultivateur, tout le refte lui eft fuperflu & ne
remplace point fes avances. II faut, pour ce remplacement
indifpenfable, que cet excédant ait une
valeur * & c eft cette valeur feulement qui lui
donne la qualité de richefle.
Pliis ce remplacement eft prompt, plus ce premier
agent, qui l’eft en ceci de là fociété entière
, peut -hâter la continuation de fes travaux
nourriciers ; plus ce; remplacement lui eft avantageux
par \ enchère mife aux produits qu’il reçut
de la nature , plus il peut redoubler d’efforts défrayai!
8c de vigilance ; 8c toutes ces chofes font
toujours recompenfées au prorata de leur quotité
en matériaux d’abondance 8s en furcroît de
richeffes.
Il fuit de là que la confiante, la haute 8c plus
haute valeur des produits eft l'intérêt le plus di-
redfc de la fociété, comme étant le thermomètre
de 1 abondance : c'eft • encore d'après cette confé-
’■ qnence que le bon fens a fait le-proyerbe qui dit,
cherté foifonrie.
D e cette haute valeur des1 produits de premier
befoin, provient 8s dépend Y encherijfement de toutes
les autres denrées 8c marchandises, 8c nécef-
fairement l'augmentation fucceflivé des falaires de
tout travail, comme celle des moyens de toutes
les depenfes. Ceci eft aifé'â comprendre 8c facile
a démontrer.
En effet, chaque individu voudroît jouir 8c
çonfommer ; 8c la plupart y ou même prefque tous*
fort au-delà de ce qu'ils confofrimènt oïdinairé-
ment $ mais ce font les moyens de payer qui leur
manquent. Dans le défaut de confommateurs en-
état de payer 8c de producteurs qui puiffent continuer
leur travail y fi les produits que ce travail?
procure ne font pas payés , Pina&ion forcée ne
tarde pas à fe- montrer, le travail- diminue 8c ceffe
par degres 8c par conséquent les diftrrbutions 8c
les con fon d r ion s , 8c Ton marche à- grands pas
vers la misère générale.
Dans l'état naturel x au contraire, les chofes Cq
le font comme elles fe firent primitivement.
L ’homme travaille d'abord fur quelques foibles
avances > fon économie, fon attention 8c fa vigilance
continuelles en accroiffent l'effet, & toutes
ces chofes font récompenfées par les largeffes de
la terre, q u i, félon l'ordre naturel, double toujours
dans fon feinJes fruits que lui confie une fa-
ge culture. C e doublement eft diftribue a des
aides, qui le payent de leur travail > nouvelles
avances toujours doublées par la nature. C e nouveau
furcroît éveille l'induilrie, dont les fecours
font acceptés 8c: reçus pour paiement, en ce que
les chofes qu'elle offre comme effets de fon travail
, font propres à accélérer les travaux des producteurs.
, ,
C'eft ainfi que naiffent 8c s etendent toutes les
parties fociales ; que le travail eft toujours reçu
pour paiement ; que les produits font toujours reçus
comme falaire. Par cette marche progreflive
de profpérité arrivent enfin les revenus, c'eft-à-
dire, un excédent par-delà la reftitution des avances
de toute efpèce, confiées, foit directement,
foit indirectement à la terre, pour former des revenus
annuels difponibles , qui ne doivent plus rien
à la culture que par les rapports généraux & toujours
conftans de la confommation avec la production
dont elle eft la mefure, 8c qui vont fournir
l'aliment aux autres emplois de la fociété. C e font
ces revenus qui font vivre les propriétaires , le
monarque, l'autel, 8c tous les employés quelconques
au fervice du public.
Partons de là maintenant & du premier befoin ,
qui donne le mouvement 8c met le taux à tout le
refte. Sera-t-il mal-aifé à concevoir, que fi le fep-
tier de bled ne vaut que douze livres, l'état 8c
la totalité des citoyens auront la moitié moins de
revenus réels qu'ils n'auroient, fi le bled valcit
24 livres ? car tous les autres revenus, falaires ,
rentes en argent, loyers , émolumens de charge,
profits de l'induftrie, 8cc. ne font que revirement
de parties 8c diftribution de revenus qui ne peuvent
être méconnus que par ceux qui cherchait
à fe faire illufion. Tout fort de la même fource ,
tout baiffe avec elle 5 8c fi elle tarit , tout doit
tarir à la fois.
On oppofe à cela, que le haut prix des denrées
met le pauvre hors de portée d'y atteindre ;
mais on confond en ceci une valeur forcée par l’erreur
ou la fraude, avec la valeur progreflive 8c
confiante. Sans doute, quand de fauflfes mefures
ou des vues criminelles' auront déforienté 8c ex-
pulfé le commerce, des cas fortuits particuliers
feront des difettes cantonnées qui, répandant FaL
larme au loin, iront éveiller le monopole 8c l’ avertir
de préparer fes trames odieufes. Akfrs la
valeur de la denrée hauffera tout-à-coup 8c dé-
méfurement au gré de là peur 8c de ces fourdes
manoeuvres, 8c fera d'autant plus hors de proportion
avec les falaires, que le bled ne fe trouvera
pa£ aux mains du culrivateur fôible 8c dépouillé
au jour le jour par le régime précédent; mais dans
les greniers de quelques, propriétaires prévoyans ,
qui ont mis à part leur revenu, en attendant Finf-
tant de fe prévaloir. Mais voyez combien il faut,
dans ce c a s , de faux coups de main , d'erreurs
8c de fautes humaines, d’inftitutions forcées 8c
de concuflions réelles 8c prétextées pour barrer la
marche de la nature bienfaifante, 8c pour amener
les chofes à ce point. Selon l'ordre naturel, les
chofes fuivent néceflfairement la marche que nous
avons déjà tracée.
Le hauflfement de valeur paffe d'abord dans la
main de celui qui a tout intérêt à doubler fon travail.
Il n'augmentera pas à Finftant les falaires
en proportion, mais certainement il les multipliera >
8c fi nous n'oublions pas que ce font les moyens
de payer qui manquent 5 que le falaire de tout
homme qui travaille, vaut au moins le pain qu il
confomme, 8c que le paiement va d’abord au
pain , vous verrez le double de bouches afpirer
juftement à la nourriture, le double de bras s’employer
au travail, 8c la terre recevoir un double
tribut. Donnez-vous patience pour le refte, elle
ne fera pas longue.
Toutes ces chofes ont été dites 8c redites, 8C
font très-évidentes. Malgré cela, il ne fera pas ,
je crois, nors de propos de dire encore que nous
avons fait des villes j que, dans ces villes, font
les docteurs ; que la doélrine 8c ", qui pis e ft, la
juffioiT 8c l’autorité fortent de ces villes, 8c qu'elles
font peuplées de rentiers, de gens qui vivent
.de falaires fixes, de loyers , de penfions , 8cc.
L ’intérêt qui les infpire, a communément des
vues très-courtes, & il n’y a pas de mal à cela,
lorfqu’il veut fe borner à ce qui les regarde per-
fonnellement ; mais on n’en peut pas dire autant ,
lorfqu’ il fe mêle de jurifdiéhonner. Ses vues courtes
leur font commettre de grandes fautes, 8c deviennent
fouvent très-pernicieufes. Ils ne voient
pas que le revenu des terres eft la fource, l’ aliment
8c le feul garant réel de leurs revenus fictifs
8c de leurs attributions quelconques ; mais ils
voient le compte de leur boulanger, 8c d’ailleurs
ils fe déterminent, difficilement à voir hauffer le
prix des autres confômmations 8c les falaires des
ouvriers que leur dépenfe fait vivre ; 8c voilà ce
qui les émeut fi fort pour le pauvre peuple, &
leur fait appuyer les cris de la populace, qui partout
comme a Rome voudroit du pain pour rien ,
fans s'informer de ce qu’il coure à faire venir.
Toüt cela forme un concours de murmures qui épou-
vente les gens en place, peu afiurés d’ailleurs de leurs
principes, 8c par conséquent foibles en autorité.
Ainfi va le monde , quand il va mal ; mais il n’en
eft pas moins vrai que Y enchère eft Famé de la vie
fociale , 8c que le plus grand intérêt de la fociété
eft d’ étendre les valeurs fur le plus grand nombre
d’objets ppflïbies.
Un cheval mort, dans une ville grande 8c in-
duftrieufe, vaut Couvent chez l’écorcheur le dou