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Cependant il -jr a un rapport fi riéceffaire entre
V l f l e d e F ra n c e & Pondichéry , que ces deux
poffeflions font abfolument dépendantes^ l'une de
l'autre : ca r, fans 1 ‘I f l e d e F r a n c e , il n y a p o in t
de protection pour les établiffemens de 1 Inde ; J
8c fans Pondichéry , V l f l e d e F ra n c e fera expofée
à l ’invafion des anglois, par l'Afie comme par
l'Europe. ■ ;
V l f l e d e F ra n c e & Pondichéry , confideres dans
leurs rapports nécelfaires, feront leur fûreté ref-
p e â iv e. Pondichéry protégera 1 I f le d e F ra n c e par
fa rivalité avec Mad rafs, que les anglois feront
toujours obligés de couvrir de -leurs forces de
terre & de mer ; & réciproquement V l f l e d e F ra n c e
fera toujours prête à porter des fecours a Pond
ich éry, ou à agir ottenfivement, félon les cir-
eoniïances.
D'après ces principes, rien de fi p refîe, apres
avoir fortifié V l f l e d e F r a n c e , que de mettre
Pondichéry en état de défenfe. C ette place deviendra
le dépôt néceffaire du commerce qu’on
fera dans l’In d e , ainfi que des hommes & des
munitions qu'on y enverra. Elle fervira aufli a
faire refpeéier un petit nombre de troupes, lo rf
qu'on fuivra des projets offênfîfs.
i y b y e{ l'article B o u R. b o j t II faut corr>
ger ici une erreur qui s’efl gliffee dans^ cet article
: on y lit qu'en 1776 on récolta à l’ille de
Bourbon
5,441,025' quintaux de bled.
5,191,440 tonneaux de riz.
22,461,800 tonneaux de nous.
2 ,5 i y ,i9 ° tonneaux de légumes.
Il faut lire par-tout livres au lieu de quintaux
& de tonneaux , & encore cette évaluation pa-
roit-elle à des hommes inftruits beaucoup trop
forte.
V o y e^ auffi les articles Bo u r bo n & I sle de
F r a n c e dans le diélionnaire de Géographie. M .
D u v a l, ancien greffier en chefde l’Hle de Bourbon
, qui les a rédigé, conjeâure avec allez de
ra ifon , que l'épuifement des terres ne tardera
pas à forcer le miniftçre d'abandonner ces 'deux
F R A N C F O R T , ville impériale au cercle du
haut-Rhin. .
C è f t l’une des quatre villes de 1 Empire , ou
fe dépofent les deniers de la contribution, con-
ruae fous le nom de m o i s r om a in s , & le lieu où
s’affemblent les états du haut 8 ç du bas-Rhin.
Elle a été célèbre de tout temps, parla réfidence
des princes francs , avant la naiffance de Je-
fus - Ghrift & pat les conciles , diètes & af-
femblées fans nombre, qui s'y font tenues, &
les féjdijrs frequens que les empereurs d'Allemagne
y ont fait depuis Charlemagne. C'eft-Jè où
ÿ Ç * juins«» ent prçfque toujours été é lu s , 8c
F R A
le Heu o û , en vertu de la Bulle d’or , ils font eni
core élus 2c couronnés aujourd’hui. On y compte-
quatre mille maifons , tant grandes que petites ,
2 c 6 $ à 7 0 ,0 0 0 habitans. Elle entretient dix compagnies
de foldats, dont fept pour fon contingent
à l’Empire & trois pour fa garnifon, auxquelles
il faut ajouter une compagnie de cano-
niers.
Les catholiques qui 3 pour le fpirituel '3 refîbr-
tilfent du diocèfe de Mayence 3 y ont trois-
églifes collégiales ; 2 c les luthériens , dont la religion
eft la dominante 3 y ont fix*églifes.
Les réformés, quoiqu’en grand nombre à F ra n c -
f o r t 2 c d’ un rang diftingué parmi les marchands,
n’y peuvent exercer publiquement leur religion.
Ils vont à une demi-lieue dans le village de Boc-:
kenheim, qui dépend du comté d’Hanau. O n
leur avoit laifle la liberté de bâtir une églife-
à la porte de la ville ; mais ils n’en ont pas
profité , & ils ne paroifient pas difpofés à
1e fervir de cette permiflion.
La ville a toujours été immédiatement foumile
à l’empereur & à l’Empire. Elle tient à la diète
le fixième rang parmi les états du R h in , & a
voix 2 c féance a u x , affemblées particulières du
cercle où elle eft placée.. Selon fa taxe d’immatricule
, elle paye annuellement yoo florins, ou-»
tre 676 écus 26 | kr. pour l’entretien de la chambre
impériale > impôt confidérable que lui a oc-
cafionné la célébrité de fes foires. Il y en a deux
par année; l’une au printemps, l’autre en automne,
2c elles durent-chacune trois femaines.
C ’ell à la dernière que fe renouvelle chaque fois
la cérémonie du P f e i f e r -G e r i c k t . Il confifte dans
les députations que les villes de Nuremberg, de
Worms 2c de Bamberg font à celle de Franc--,
f o r t 3 pour confirmer l’exemption de péage 2 c
d’impôt dont elles j-ouilfent.
On diftingué à F ra n c fo r t deux clafles de citoyens
qui jouilfent de divers privilèges : celle:
de Limbourg 2c celle de Frauenftein. Les mem*
bres de la première font proprement ce qù’on
riomme p a t r i c ie n s dans les autres grandes villes
impériales, & defcendent tous d’anciennes familles
nobles, dont plufieurs membres ont été
chanoines & chevaliers des ordres teutoniques
& de Malthe. Ils ont quatorze places à remplir
au fénat. Leurs regiftres portent qu’ils ne doi-.
vent fe mêler d’aucune efpèce de négoce, mais
vivre de leurs rentes- 2 c de leurs biens, & ne
s’ allier qu?4 des maifons nobles. Us ont d’ailr
leurs entr’eux une police particulière, rédigée en
1585 & en 163(5. Us élifent un c h e f, 2 c leur
lieu d’affemblée eft la maifon de Limbourg, dont
les armes font les mêmes que celles des comtes
de Limbourg , excepté que celles & ci portent
quelques pieçes de moins dans l’écu. L ’ancien
corps de Frauenftein ou Braunfells eft compofç
de nobles & de gradués, qui tiennent leurs af-
fembléçs dans la inaifçn de ce nom. U y. a d’ail41
F R A F R À
•Üetlrs à F r a n c fo r t d'autres familles, qui defcendent
d ’une noblefîe très-ancientie de Brabant. •*
L e magiflrat de cette v ille , a la tete duquel
eft un maire, fe divife en trois bancs : le pre-
mier , compofé de quatorze chefs ou echevins ;
? le fécond d'autant de confeillers, & le troifieme
d ’un pareil nombre d’artifans & autres, qui con-
i courent avec les deux premiers bancs au maintien
des intérêts communs de la ville 2 c à celui de la
police ; mais toutes les affaires importantes font
du relfort exclufif dès deux premiers bancs , qui
foufnilfent feuls les deux bourgue-meftres quion
élit chaque année , Sç les échevins & les fyndics
jugent les procès. Le confiftoire, qui connoit de
toutes les affaires eccléfiaftiques, eft compofe de
deux échevins , du doyen ou f e n io r du miniftere ,
de deux anciens miniftrés 2 c de deux junftcs.
F R A N C H E -C O M T E , province de France.
V o y e i dans le dictionnaire de Géographie , l’époque
de fa réunion à la couronne.
F R A N C O N IE , ancien duché d’Allemagne,
& l'un des cercles de l’Empire. Nous dirons d’abord
ce qui eft relatif à l’ancien duché de F r a n c
o n ie -, & enfuite au cercle,
La F ra n c o n ie moderne, fituée fur les bords du
Mein , entre la Thuringe & la Suabe , a-peu-pres,
au centre de l’Empire germanique , appartenoit
| autrefois à la Thuringe , à l’Allemagne, au pays
des slaves ou venedes, qui habitoient le pays en-
tre le Mein & la Rednitz , & peut-être en partie
au duché de Bavière. Il y a beaucoup d'appa-
rébce que cette province ne fut detachee de la
Thuringe & réunie à la F r a n c o n ie orientale, que
fous le règne de l’empereur Charlemagne. Dans
la fuite- le nom de F ra n c o n ie orientale fut donne
particuliérement & exclufivement a cette contrée :
mais cette dénomination reftreinte & le nom^ de
Franconie ( F ra n c o n ia ) ne fe trouvent peut-être
pas dans des documens antérieurs au onzième ficelé.
Jean Gottlieb Gonne, dans fon écrit intitulé :
‘ d e ducatiL F r a n c ia o r ie n ta lis , l’a prouvé. Il a prouvé
auffi que la F ra n c o n ie fut au huitième fiècle fous
la direéle de Charles Marrel , duc dsAuftrafie ,
de même que fous celle de fes fils Carloman &
Pépin , & enfuite au neuvième fiècle, fous celle
des rois Carlovinglens. Le même auteur a remarqué
qu’ après l’établiffement de l’ empire d’Allemagne
, la F ra n c o n ie orientale n’ a jamais été fou-
mife à un duc , ainfi que la Bavière, la Suabe ,
la Thuringe 2c la Saxe ; mais que la- plus grande
partie de cette province a , dès l’origine de l’empire
d’Allemagne, obéi immédiatement à des rois.
Les ducs de F r a n c o n ie fournirent, dans le dixième
fiècle , un empereur ( Conrad I ). U eut pour
fucceffeurs fon fils Henri I I I , fon petit-fils Henri
IV & fon arrière petit-fils Henri V , dernier
empereur 2 c dernier rejetton de la. maifon de
F ra n c o n ie , qui mourut en 1 1 1 $ . C e prince
donna le duché de F r a n c o n ie à fon neveu Con-
yard I I I , fils de fa foeur A g n è s, mariée à Frédéric
5 comte de Hohenftaufen, duc de Suabe :
Conrad avoit un comté dans le Kochergau. C ’eft
de cette manière que les duchés de Franconie 2c
de Suabe fe réunirent dans la maifon de Hohenftaufen.
Conrad III exerça fon droit de duc fur
la ville de Wurtzbourg ; il fut élu roi d’Allemagne,
& tranfmit le duché de Franconie à fon fils
Frédéric, lequel faifoit fa réfidence.à Ruthen-
bourg. C e dernier étant mort fans enfans, le
duché de Franconie palfa à Conrad, fils de l’empereur
Frédéric I , lequel devient enfuite duc d«
Souabe. Ces deux duchés cefterent d’exifter avec
la maifon de Hohenftaufen.
11 exifte encore quelques-uns des anciens tribunaux
provinciaux de la Franconie j favoir , le
tribunal impérial du bourgraviat de Nuremberg,
le tribunal impérial de Hirfchberg dans l’évêché
d’Eichftett, 2c le tribunal provincial de Wuru-
bourg.
Une grande partie de la Franconie orientale ,
telle qu elle exiftoit au moyen âge , appartient
aujourd’hui à d’autres cercles, 2c une partie confidérable
de la Franconie moderne eft poffédée
par la nobleffe immédiate ; le relie , qui eft la
portion la plus étendue , forme le cercle de
Franconie, dont nous allons donner la deferip-
tion.
C e cercle confine â ceux de Bavière, de Suabe
, du bas-Rhin, de la haute Saxe & à la Bohême.
C ’eft Un des plus petits de l’Empire ; il n’a
qu’environ 484 milles qnarrés géographiques d’étendue.
On diftingué dans les états de ce cercle : 1®.
le banc eccléfiaftique , qui comprend les évêchés
de Bamberg , de Wurtzbourg 2c d’Eichftadt, 2c
l’ordre Teutonique : 2°. le banc des princes ,
qui comprend Brandebourg - Bayreuth, Brande-
oourg-Anfpach , Henneberg-Schlenfingen, Hen-
neberg - Romhild , Hcnneberg - Schmalkalden ,
Schwarzenberg , Loewénftein-Wertheim 2c H o -
henlohe-Waldenbourg : 30. le banc des comtes 2c feigneurs , qui comprend Hohenlohe-Neuenf-
tein , Gaftell, Wertheim , Rieneck , Erbach ,
Limbourg-Geildorf, Limbourg-Speckfeld , Sein-
sheim, Reigelsberg , Wiefentheid , Welzhein».
& Heufen : 40. le banc des villes , qui comprend
Nuremberg, Rothenbourg, Windsheîm, Schw-
einfurt 8c Weiffenbourg. Voici l’ordre des fu£L
fragçs Wurtzbourg , Brandebourg - Bayreuth »
Eichftoedt, Brandebourg-Anfpach , l’ordre T e u tonique
, Henneberg-Schlenfingen 5 les autres fe
fui vent conformément au rang que nous leur avons
donné dans l’ énumération des quatre bancs.
Les princes convoquans fofit Tévêque de Bam-
| berg , & les margraves de Brandebourg-Bayreuth 8c d’Anfpach. Ces derniers alternent tous les trois
an s , d’après une tranfa&ion faite en 1712 8c
1719 , 2c confirmée paç l’empereur.. Bamberg;
s’arroge exclufivement lé' directoire y 2c lorfque
le liège épifcopal vient à vaquer , le cEagitc*