
Hanovre. Il eft permis de fe pourvoir à la cour
fupérieure des appellations de Z e l l , lorfqu’il s’a-
git d’une fomme de 400 rixdales & au - deffous.
L e greffe, qui eft à la nomination du roi d’Angleterre
, & dont le choix eft prefque toujours
tombé fur le premier confeiller de la régence de
Breme & de Verden , préfide tous les lièges de
juftice du pays î il eft feul chargé de l’exécution
des ordonnances de la cou r , qui intéreffent le
gouvernement : mais, quoiqu’ il fe trouve à la
tête de tous ces tribunaux , il ne peut toucher
d'épices que dans celui qui porte le nom de con-
fe il des exécutions , & nullement dans les autres.
L e fouverain entretient un directeur de la juf-
tice , qui, en l’abfence du greffe , préfide en dif-
ferens lièges j il entretient encore un baillif qui
y repréfente fa perfonne 3 & adminiftre les finances.
Après un intervalle de douze ou quatorze ans,
le grefe affemble tous les officiers de juftice, qui
compofent les tribunaux du -roi, les prévôts &
échevins de la campagne, de même que les ma-
.giftrats d’Otterndorf, pour déterminer le montant
des impolitions , & fixer la contribution de chaque
individu. On établit alors une commiffion
chargée de veiller à l'exécution de ce qui eft décidé
} tant que dure cette cottifation , la part
d’ un contribuable ne peut être ni hauffée 3 ni
bailfée 3 quelque changement qu’il puifie arriver
dans fa fortune. Les impolitions ordinaires fe montent
à 10,000 rixdales ; le directeur de la juftice
en fait le recouvrement. Le baillif perçoit un
autre impôt qu’on nomme landfchat1 , & qui n’eft
exigible que des habitans de la campagne. Les
dixmes appartiennent au ro i, ainlï que les biens
domaniaux , qui ne font pas en grand nombre.
Le pays ne paye point de ffiblides à l’Empire ni
au cercle ; il eft affranchi du papier timbré &
d’ une autre efpèce d’impôt, qui porte le nom
de licent. Foyer B R U N SW IC K & H A N O V R E .
H A IN A Ü T (comté de) : une partie de ce
comté appartient à la France, & elle eft à-peu-
près fur le pied des autres provinces du royaume
; nous ne parlerons ici que de la partie
du comté de Hainaut, qui appartient à la maifon
d’Autriche.
La partie autrichienne du comté de Hainaut
eft bornée au nord par la Flandre , au levant par
le duché de Brabant, le comté de Namur & l ’évêché
de Liège 5 au midi par la Champagne 8c
la Picardie , 8c au couchant par le comté d’Artois
& la Flandre. Sa plus grande étendue du
midi au nord eft de 12 milles, & du levant au
couchant de 13 à 14 milles.
L ’ air y eft bon & tempéré. Le terrein produit
du bled en abondance. Les pâturages nourriffent
toutes fortes de beftiaux , & les moutons y four-
niffent une bonne laine.
On y compte 24 villes. Le nombre des villages
eft eltiqaé par quelques auteurs à ? j o 8c.
par d’autres feulement à 614. Les états du pays
forment trois chambres. La première comprend
le clergé : les chapitres de S. Vaudru 8c de S. Germain
de Mons n’envoient point de députés, parce
qu ils ne contribuent en rien aux charges publiques.
La fécondé comprend l’ancienne nobleffe ,
& la troifième les députés des villes. Chaque
chambre n’a qu’ une voix. Les députés de chacune
demeurent à Mons : le clergé & la nobleffe
y en entretiennent deux qu’on change tous les
trois ans : les villes en nomment fix. Le fouverain
envoie à l’affemblée des états deux commif-
faires. Les députés s’affemblent chaque femaine :
les états font convoqués par le fouverain.
Le clergé y étoit très-riche avant les dernières
reformes de l’empereur. On y trouve feize abbayes
d’hommes & dix abbayes de femmes, douze
chapitres & une multitude de couvens.
On ne fait pas précisément à quelle époque ce
pays obtint le titre de comté. Après la mort du
comte Raginer IV , fa fille unique 8c fon héritière
porta ce comté à Baudouin V I , comte de Flandre
, 8c premier comte 'de Hainaut. Baudouin
mourut en 1204 , & laiffa deux filles, dont
la première , Marguerite , époufa Bourcard
d’Avenes , & lui donna le Hainaut. Son arrière
p e t i t - f i l s , Guillaume I I , mourut en j 345"
fans poftérité mâle, & le comté paffa à l’empereur
Louis de Bavière, mari de Marguerite, fille
de Guillaume. GuillaumeIV laiffa une fille, qui,
après s’être mariée quatre fois , mourut fans en-
fans en 1436 5 & Philippe le Bon , duc de Bourgogne
fe mit en poffeffion du Hainaut.
La France obtint, par le traité des Pyrénées,
les villes de Landrecy , Quefnoi & Avenes, Ma-
rienbourg & Philippeville 5 par le traité de N i-
mégue, Valenciennes, Bouchain, C on d é, Cambrai
, Bavay & Maubeuge avec leurs diftriéts,
& le traité de Rifwick lui donna quelques villages.
La France céda , de fon c ô té , à la maifon
d’Autriche, par la convention du 16 mai 1769,
tous les lienx & terres dépendants de la châtellenie
de Lille , 8c enclavés dans le Hainaut,
Le confeil fouverain, qui eft le tribunal fupé-
rieur de la partie autrichienne du Hainaut , eft
compofé de deux chambres : là conftitution actuelle
fut fixée par un réglement en 1702. La
charge de” grand bailli du comté de Hainaut ,
gouverneur de Mons & capitaine général de la
province de Hainaut, fubfifte depuis 1323. Celui
qui en eft revêtu, repréfente le fouverain. La
charge de maréchal héréditaire eft exercée par la
maifon de Tour & Taxis.
H A L B E R S T A D T , principauté d’Allemagne
ail cercle de la baffe-Saxe : nous parlerons des
comtés 8c des feigneuries qui y font incorporés.
La principauté de Halberftadt eft entourée de
celle de Wolfenbuttel , du duché de Magde-
bourg > de la principauté d’Aohalt, du comté de
Mansfeld,
H A L
Mansfeld y de Fabbaye de Quedlinbourg , de
la principauté de Blankenbourg , du comté de
Wernigerode & de l’évêché de Hildesheim. A
en juger par la carte d’Homann, cette principauté
n’a pas plus de neuf milles géographiques du levant
au couchant, & fept du midi au nord. Les
gens du pays réduifent la première de ces deux
étendues à fept milles, 8c la fécondé à cinq. Le
bailliage de WeférJingen n’ eft compris ni dans
l’une, ni dans l’autre; il eft féparé dés autres,
& fîtué-le long de la rivière d’Aller.
La majeure partie de ce pays préfente une
plaine chargée, a la vérité de quelques coteaux,
mais de peu de montagnes. Les plus élevées font
celles que l’on voit près de Wefterhaufen , &
près de Thaï dans le comté de Regenftein. Le
terrein y produit en abondance, du lin 8c du
grain de toutes efpèces. Les prés y font excellens
& en grand nombre, fur-tout dans la partie ma-
récageufe ,**que l’on nomme à jufte titre le ma-
gaftn des fourages de La principauté. On y élève
beaucoup de bétail, & fur-tout des moutons dont
les laines font d’un rapport confidérable.
En comprenant le comté de Regenftein & la
feigneurie de Dérenbourg, i l y a dans cette principauté
trois efpèces de villes capitales, qui envoient
des députés aux états , dix villes inférieures
& 103 bourgs & villages. La lifte des morts
depuis f750 jufqu’en 17 5 7 , eft, année commune,
de 2770 personnes, d'où l’on peut conclure que
le nombre des habitans eft d’environ ioo|,poOi
Les membres des états font, i ° . les prélats ,
c’eft-à-dire, le grand chapitre de Halberftadt en
qualité de clerus primarius, dont le député, choifi
dans le nombre de ceux qui le compofent , a la
préféance fur tous ceux qui affiftent à cette af-
femblée ; 5c le clergé du fécond rang , clerus fe-
cundarius, qui appartient aux quatre églifes collégiales
& aux trois couvents d’hommes catholiques
; favoir , à celui de Huysbourg, à celui
de Hammerfleben & à celui dê S. Jean de Hâlberf-
tadt : 2q. la nobleffe domiciliée dans le pays qui
poffède des terres nobles : 30. les mâgiftrats des
trois principales villes, c’eft-à-dire, de Halberftadt
, Afcherfleben & Ofterwieck ^parmi lef-
quels on élit quelquefois un confeiller provincial
que le prince confirme enfuite. Les états s’affemblent
tous les trois mois. Les confeillers provinciaux
font tenus de prêter ferment entre les mains
du fouverain, & entre celles des députés de la
province.
La plupart des habitans cie la principauté pro-
feffent la religion luthérienne. Les églifes font
divifées en douze infpeérions, qui toutes font fou-
mifes à celle d’un furintendant général.
Les réformés & les catholiques font à-peu-près
égaux en nombre- : l’une & l’autre religion-y eft
tolérée ; mais il eft défendu aux catholiques de
faire aucun profélyte, & , par une ordonnance
4e 1702 , les couvens ne peuvent acquérir de
Q$con. polit, & diplomatique, Tome II,
H A L 637
bien-fonds. Quant aux juifs , on a limité le nombre
de ceux qui peuvent s’y établir.
Les manufactures de laine s’y foutiennent avec
avantage. L ’on exporte fur-tout de la principauté
de Halberftadt y des bleds 8c de la bierre, connue
fous le nom de brukan. .
La principauté tire fon nom de l’ancien évêché
, dont Charlemagne avoir projetté l’établiffe-
ment, & qui fut fondé par l’empereur Louis I ,
fon fils. Cet évêché ayant été fécularifé en 1648
par le traité de Weftphalie, il fut accordé à la
maifon électorale de Brandebourg fur le pied d’une
principauté féculière ; & , en Tachetant la plupart
des bailliages & des biens-fonds aliénés, elle
le tira de l’état de délabrement dans lequel il fe
trouvoit alors. Cette principauté eft arrivée à fon
étendue aCtuelle par l’incorporation des comté 8c
feigneurie de Falkenftein , & par celles des bailliages
d’Afcherfleben, de Lora, de Klettenberg,
de Regenftein, de Derenbourg & autres.
La maifon électorale dé Brandebourg ayant été
mife en poffeffion de cette principauté, elle en
prit le titre & les armes.
Cette principauté donne droit de féance 8c
fuffrage, dans, le collège des princes, aux diètes^
de l’Empire & aux aflembiées circulaires de la
baffe-Saxe. Sa taxe matnculaire eft de 14 cavaliers
montés & équipés & 66 fantaffins, ou en
argent, de 432 florins Elle paye de plus 162 rixd;
24 kr. pour l’entretien de la chambre impériale ;
mais ces taxes ne comprennent pas fes redevances
pour les feigneuries de'Lora & de Klettenberg ,
ni le comté de Regenftein.
De toutes les grandes chapes attachées ci-devant
à cette principauté, celles de maréchal 8c
d’échanfon, héréditaires l’une & l’ autre, font
les feules qui fubfiftent. Les nobles de Roeffing
poffèdent la:première, & les nobles de Scheuken
i de Flechtingen la fécondé. Les comtes de Hoym
exerçoient autrefois celle de tréfôrier héréditaire ,
dont les fondions ceffèrent lorfqu’en 1713 ils vendirent
au fouverain tous les biens qui leur appar-
tenoient dans ce pays.
La ville d’Halberftadt eft le fiège des collèges
fupérieurs établis dans la principauté. On y trouve
la régence , la chambre féodale , q u i, à l’aide
de quelques confeillers confiftoriaux, forme aufli
le confiftoire, :une députation du bureau de la
guerre & du domaine, établi à Magdebourg :
cette députation eft chargée auffi de l’infpedion
des forêts & de la gruerie ; le collège des juges
criminels , celui des tutèles $c curatèles, & enfin
celui des médecins.
Les revenus que le fouverain tire de cette principauté
, ainfi que des comtés 8ç feigneuries qui
y font annexés , y compris celle de Wernigerode,
fe montent par année à environ yoo,ooo rixdales.
La divifion qu’on a faite de tout le pays en cinq
| différens cercles , qui font celui de Halberftadt ou
M ra