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Le voyageur américain dit que les exportations
de l'Angleterre pour la Nouvelle-Etoffe 3 conftf-
toient, à cette époque 3 en draps communs, toiles
étrangères & d'Angleterre 3 fer , acier , airain,
fer- blanc & étain travaillés , chapeaux, bonneterie
, mèrcerie & ouvrages au tour , voiles,
•cord-agès, agrès & outils de vaiffeaux, filets pour
la pêche, ouvragés de fellerie , galons d'or ■ &
d'argent, liqueurs fortes, vins & drogues médicinales
, & que tous ees articles-, au prix moyen
de trois ans, montoient par année à l é , 500 liv. ft.
& que les articles exportés de h Nou-
vtlle-Ecoffc confiftoient en 3 oco barriques l'v- Jl.
de maquereaux falés, à 20 shellings___ 3,000
2yco tohnes de morue, à io liv . fterl.. 2y,000
'300 tonnes d'huile de poiffon, à 1 y 1. f t . 4,500
y tontieauxde eetesde baleine, à 300 l.-ft. 1,500
en planches, mats & autres bois de conftruétion
, pour................................................ 4,000
T o t à l .............................................. 38,000
Malgré les encouragemens que la métropole
n’avoit celle de prodiguer à cet établiffement,
pour accélérer fes cultures, il avoit lui-même
'emprunté 450,000 l iv ., dont il payoit un intérêt
de fix pour cent. Il n'avoit pas alors de papier
nionp.oie.
Etat de la NouVelle-HcofiTe , depuis la révolution
des Etats-Unis. Détails Jur les ètablijfemens
nouveaux fr fur Us avantages que compte en tirer
l'Angleterre. Les troubles qui viennent de bouleverser
l'Amérique fepténtrionale, rie font pas arrivés
jufqu'à la Nouvelle-Ecoffe. Elle en a même
thé quelques avantages. Sa population a été portée
à quarante mille âmes, par l'arrivée des citoyens
circonfpeéts ou pfifillanimes qui fuyoient
la guerre. La nécrifité de pourvoir aux befoins
des armées & des flottes britanniques, a fait multiplier
les fubfiftânces. Un numéraire immenfe,
1 jette dans la circulation, par les trbüpes , a tout
'animé, communiqué aux hommes & aux choies
'un mbüVement rapide.
Depuis que l'Angleterre a reconnu l ’indépendance
des Etats-Unis, & que la paix eft rétablie
en Amérique, la Nouvelle-Ecoffe a £ait des acquisitions
confidérables. Le gouvernement britannique
y a donné des terres aux loyaliftès américains ,
qui s'y font réfugiés en foule ; on y a bâti uhe
nouvelle ville, appellée Shellur/ie : le cabinet.de
Saint-James voulant conferver de l’influence en
Amérique ., fera tous les efforts qui dépendront
de lu i, pour augmenter la population, les cultures
, les pêcheries gt les établiflemens de toute
èipéce du Canada & de la Nouvelle-Ecoffe.
Les détails- que nous pourrions donner fur l’état
où fe trouve, dans ce moment-ci, la Nouvelle-Ecoffe
fur le nombre d'hommes qu’ elle a acquis depuis
la p aix , fur les terreips qu’elk s défriché-. Sc ia
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'cjüahtitë de bâtîmens quelle 'emploie à la ‘pêche>
feroient affez inutiles , parce qu'ils ne feraient plus
exaCts dans fix mois. Le leCteur qui met de l'intérêt
à ces recherches, doit les faire lui-même.,
ou attendre que les nouveaux établiflemens de la
Nouvelle-Ecojfe foient bien confolidés.
On peut prédire que la Nouvelle - Ecojfe , qui
n'étoit rien, deviendra très - importante. Aucun
moyen de profpérité ne lui manque. Ses pâturages
font propres à l'éducation des troupeaux, 8c
fes champs à la multiplication des grains, fur-tout
à la culture du lin & du chanvre. On connoît
peu de côtes aufîi favorables que les fiennes aux
grandes pêcheries j 8c fes bateaux peuvent faire
aifément fept voyages au grand banc de Terre-
Neuve , lorfque ceux de la Nouvelle-Angleterre
n'en font que c in q , avec beaucoup de difficulté.
Les ifles angloifes lui fourniront des débouchés
fûrs, faciles & prefque exclufifs.
Quoiqu'elle foit fituée plus au nord que les
Etats-Unis, & que le climat y foit plus rigoureux
, on a lieu de croire, d'après la fertilité du
terrein & la température de l'air, qu'on y établira
avec fuccès la plupart des cultures j & fi cette
contrée, prefque déferte , ne joue pas fi-tôt un
grand rôle dans le commerce, elle ne tardera pas
à offrir une grande population.
Les Etats-Unis doivent voir , fans beaucoup
d’inquiétude , l'accroiflement de fa profpérité ;
c’eft un bonheur pour eux que les loyaliftès y
aient trouvé un afyle : ces hommes, vendus à
l'Angleterre, 8c attachés de bonne-foi & par en-
thoufiafme à la caufe qu'ils ont défendue, auroient
troublé les républicains qui ont fecoué fi noblement
le joug de l'Angleterre 5 ceux-ci auroient
abufé des droits de la victoire, & égarés par le
fentiment du mépris & par la vengeance, ils auroient
perfécuté les loyaliftès. L'Angleterre, après avoir
donné une preuve fi frappante de la raifon qui dirige
fes confeils, & un fi bel exemple à toutes les
nations qui combattent fans fücees des rébelles
triomphans , ne fe confirmera pas en ftériles
efforts pour envahir les provinces dont elle a reconnu
la liberté 5 & fi elle foiige à conferver les
débris du naufrage , le congrès ne doit pas en
concevoir de trop vives allarmés.
Les Etats-Unis ne doivent pas, d'un autre cô té ,
fonger de fi*tôt à la conquête de la Nouvelle-
Ecoffe. Si l'âmour de la liberté donne aflez de
force aux- peuples, nouvellement établis , pour
qu'ils défendent leur territoire, ils ont rarement
la confiance , l ’audace & les moyens néceflaires ,
pour pôrter la guerre dans les pays ennemis, fur-
tout fi ce pàys ennemi a une marine formidable ,
& l'aflurançe qu'infpirent la fupériorité & les
victoires.
D ’ailleurs, Hallifax, qui n'étoit autrefois défendu
que par quelques batteries , bien ou mal
difpofées, eft maintenant entouré de bonnes for*'
îjfiçaticns, qu'on peut augmenter encore j l'AnÉD
I
gleterre entretiendra toujours à la Nouvelle-Ecoffe'
& au Canada une marine, fupérieure.à celle des
Etats-Unis, & elle les augmentera à mefqre.que
les . américains augmenteront la leur j car elle veut
être la.puiffance maritime prépondérante» elle fent
que fa profpérité & peut-être fon exiftence tien-:
nent à ce fyftême.5 elle a pour maxime d'avoir à
la portée de fes établiflemens, plus de vaifleaux
que n'en ont les autres nations, & cet avantage,
fur lequel il ne faudroit pas compter; par - tout
ailleurs , ell d'un effet fur chez un peuple dont
la bravoure & les talens fiir mer ne fe font jamais
démentis. Eoye^.les articles C a n a d a , A nglet
e r r e & Ét ATSrUNIS>
E CU YE R . V o y e i le Dictionnaire de Jurifpru-
dence.
ÉDILE. L 'édile y chez les romains, étoit un
magiftrat qui avait plufieurs fonCtïpns, 8c entr autres
, la furintendànce des bâtîmens publics 8c
particuliers, des bail», des aqueducs, des chemins
, des ponts & chauffées, &c.
C e nom vient tf&des , temple ou maifon j il
fut donné, à ces-, magiftrats, à caufe de l'infpec-
tion qu'ils ayoient fur les édifices.
Les édiles infpeCtoient aufli les poids & mefu-
res. Ils fixoient le prix des vivres, 8c veiijoient à
c;e qu'on ne fe permît point d'ex-aCtions furie peuple.
La recherche & la connoiffance des débauches
& des défordres qui fe paffoient dans,les maifons
publiques , étoient de leur reffort. Ils étoient
chargés de la révifion des comédies , 8c ils donnaient
au peuple les grands jeux à leurs dépens.
Ils gardoient encore les ordonnances du peuple.
Us pouvoient même faire des édits fur les matières
qui étoient‘de leur compétence , &, peu-à-peu ils
fe procurèrent une jurifdiCtion très-confidérable,
& la connoiffance d'une infinité de caufes.
Leur magiftrature étoit fi difpendieufe, que du
temps d'Augufte, des fénateurs eux-mêmes refu-
foient Yêdilité pour cette raifon.
Les fondions qui mirent les édiles en fi grande
confidéi^tion, appartenoient , dans les commen-
cemens, aux édiles plébéiens , ou petits édiles , qui
furent d'abord les feuls : ils n'étoient que deux,
& on les créa la même année que les tribuns :
ceux-ci fe trouvant accablés par la multitude des
affaires, demandèrent au fépat des. officiers, auxquels
ils puffent confier des affaires de moindre
importance j & le fénat, créa deux édiles j quJon
nonimoit tous les ans à la même affemblée que
lçs tribuns. Voye1 T RI B UNS.
Mais ces édiles plébéiens ayant refufé , dans une
occafion célèbre , de donner, les grands jeux,
parce qu'ils n'étpient pas erf état d'en faire la dé-
penfe , des patriciens offrirent de les, donner,
pourvu: qu'on- leur accordât les honneurs de
Yédilité,
On accepta leurs offres, & or) créa deux édiles,
l'an de Rome, 388 5 qn les appella édiles majeurs ,
ou. cupules. , p^rqe. qp'en dpnna^t audience., iis
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avoient droit-de s’ affeoir fur, une, chjjfe curuîe ,
ornée d'ivoire. 5 au -lieu qtjç les édiles, plébéiens
étoient afîis fur des banics.
Les édiles curnles. avoient part à toutes les fonctions
ordinaires des édiles -plébéiens ; ils étoient
chargés fpécialement de donner au.peyple romain,
les grands jeux., des comédies. & des. combats de
gladiateurs.
Voici un fait qui mérite d'être rapporté : les
édiles, fur la fin de la.république, donypient des
courpnnes d'or aux aéteurs, aiix muficiens, aux
joueurs d'inftrumens 8c aux artiftes qui fervoient
aux jeux : Caton.engagea Favonius â ne diftribuer,
d a n s . f p édilité y qpe. des couronnes-de branches
d'olivier, fuivant l'ufage qui fe.pratiquoit aux jeux
olimpiques.j.Curion , le premier édile, faifoit fur
un autre théâtre, les. frais de cjuel^ues jeux magnifiques
& des préfens. proportionnes j mais Caton
préfidoit aux jeux de Fày.onius > lès afreurs , les
muficiens & tout le peuple quittèrent, les jeux
magnifiques de Curion, pour voler à ceux de fon
collègue: telle é to it, à cette époque, l'influence
de Caton.
Dans la fuite, pour foulager ces quatre édiles,,
Céfar en. créa deux.nouveaux, fous le nom d’ édiles
i céréaux, &diles cereales, parce que leur principal
emploi fut de prendre foin des bleds, que les romains
appelloient don de Céres , donum Cereris. Ces.
édiles , créés les. derniers, fe prenoient aufli dans
la claffe des patriciens.
Il y avoit, dans les villes, municipales, des. édiles
qui y jpuiffoient de la même autorité, que les édiles
de Home , dans la capitale de LEmpire.
On juge , d'après plufieurs inferiptions, qu'il y
eut un édile, alimentaire, qu'on déngnoit par ces
commencemens de mots, &di\. alim. On croit qu'il
étoit chargé de fournir à la nourriture des per-
fonnes qui fe trouvoient, à la charge de l'état \
mais quelques auteurs lui aflignent d'autres fonctions.
Une ancienne infeription offre les mots adilis
cafirorum , édile des camps, j cét officier é to it-il
chargé de la police: des camps, ou ne Ce mêloit-il
que de la fubfiftance des troupes, comme nos mu-
qirionnaires généraux. & nos intendans d'armée ?
c'eft ce qu'on ne fait, pas* L'hiftoire, depuis Conf-
tantin, ne parle plus des édiles : cetre charge étoit
dans la république, celle par laquelle comsnençoif
la carrière des honneurs. Voyeç R om e.
ED IT . Voye% ce mot fous fes diverfés acceptions
dans le Diélionnaire de Jurifprudence.
É D U C A T IO N , X> f. e ft, félon nous,, Fart;
de former l'homme, dè.s fon enfance, de manière;
qu'il puiffe atteindre enfuite à la portion de bonheur
qui lui eft aflignée., contribuer au bien-
être de fes. femblables. C'eft l'inftruétion 8c l'ex^
périence appliquées au. perfectionnement de fes
organes & de fes facultés , & tournées vers l'intérêt
commun de la focié.té j c'eft enfin la direction?
de fon intelligence , employée à l'acquifitioa d&