même vînt à mourir avant nous, ) ni lé prince I
Georges, ni'aucun de fâ.famille, ni laprincefle
fa foeur, ni la famille de fa foéur n auront droit a
la coütonpe.
X X X . Mais lorfque la ligne de la famille du
prince Chriftian fera éteinte, la ligne mafculine
de notre fils lé prince Georges montera fur le trône
, en obfervant lesréglemens ci-deffus > favoir,
q'ué les hommes parferont devant les femmes, &
le plus âgé devant le plus jeune, quoique ne avant
que fôn père montât fur lé trône. S il plaît a Dieu
de nous donner un plus grand nombre denfans,
la même régie fera obfervée entre eux.
X X X I . Si la ligne mafculine vient à manquer,
lâ'fuccéflion regardera le fils de la fille ainee du
dernier roi & fes defçendans Lun apres 1 autre ,
ligne après ligne , les hommes toujours préférés
aüx femmes, & les plus âgés aux plus jeunes. t
X X X I I . Si- le dernier roi* né ‘lailfe ni fils ' ni
fille, le plus proche prince du fang fuccédera au
trône. .• * .
X X X III. Immédiatement après .lui, la princeffe
la plus proche parenté du roi darts la ligne
ynafculine parviendra au trône, & fes defcendans
y monteront dans fo r dre marqué cLdeffus.
' X X X IV . Mais files familles de notre fils de-;
viennent ‘ àbfolument éteintes, alors la princeffe
Anne-Sophie & fes héritiers, jufqu'à mille générations
, prendront le fceptre de ces royaumes.
‘ X X X V . La fille d'une fille ainée fera préférée
au fils d'une plus jeune fille-, afin que l'ordre;
généalogique ne foit point troublé > que'le fécond"
fuccède au premier j le troifième au fécond 5 le
quatrième au troifième , & ainfi de fuite.
X X X V I . Si la Lucceflion tombe au fiL d'une
fille , & qu'il ait des héritiers mâles , le même ordre
doit être obfervé, eu égard a fes defcendans,
comme il a été prefcrit pour notre ligne mafcujU
g ’ / . W
X X X V I I . Le mari de la remë n aura point d autorité
dans ces royaumes, quelque puiflant prince
qu'il pùiffe être dans fôn pays ; il' ’lui cédérà' la
préféance en toutes chofes, & lui obéira comme
à la reine fouveraine de Danemarck & de N orv
è g e . 500CV III. On comptera les enfans pofthumes
parmi les princes & les princeffes qui ont droit
de parvenir à la couronne. Ils fuccéderont a leur
tour comme les'autres..
X X X IX . Lorfqu'un prince ou. une princeffe
naîtront dans quelqu'une des branches'de la famille
royale, leurs parens tranfmettront au roi les;
noms de ce prince ou de cette princeffe avec le
jour de leur'naiffance, & le prieront de leur accorder
un a&e portant qu’il a été informé de cette
naiffance. Un double de cet aéte fera gardé foi-
gneufement dans nos archives.
X L . T :opt ce qui a été dit ci-deffus des fils
& des filles , fera entendu de ceux qui viendront
d'un légitime mariage.
Cette loi fondamentale de Danemarck n exigé
pas de commentaire, &■ ilferoit également inutile
de parler delà conftitution du royaume où elle eft
ici en vigueur.
La maifon éle&orale de Saxe, celle de Holftem-,
Gottrop , la maifon royale de Suède & la maifon
impériale de Ruflie defeendent des filles de Frédéric
I I I , & elles paroiffent appellées au trône
de Danemarck , au défaut d'autres heritiers > mais
la différence de religion rendroit la Saxe & l ï *
Ruflie inhabiles à la fucceflion.
S e c t i o n I I e.
Defcription des- provinces, du royaume de Dane*
• marck, & remarques fur le climat.
Deux grandes ifles, douze petites & une pe-
ninfule forment le royaume de Danemarck. Les
grandes ifles font celles de Séeland & de Funen
ou Fionie. Les petites portent le nom d Amac ,
Langland , Fa'Jler , Guldburg, Mune ou Mo e n ,
Arroé\ Samfôé , Anhout, Lejfow , Soltholm &
Borhholm.
Lè roi de Danemarck poffède en outre, i ° . la
I Norwège, 20. le duché de Sleswick, 30. le Hol-
Iftein, 40. lés deux comtés d'Oldemboürg & de
Delmenhorft , 50. l'ifle d'Iflande, 6°. les ifles Fej>
roë , 70. l'ifle de Shetland ou Hitland, 8°.^ le
Groenland , 90. la ville de Tranquébar fur la cote
de Coromandel, io°. Chriftiansburg & Friedichi-
bèrg en Afrique fur la côte de Guinee , & .
quelques ifles en Amérique. Voye1 les articles
iN orwege, Sl e sw ic k , H olstein , O ldem-
j 'OURG & D eLM-ENHORST , ISLANDE , FER-
b^>é & G r o en l a n d .
' Le Danemarck feul , félon Bùfching , contient
850 milles géographiques quarres, les douches de
Holftein & de 'Slefwick 979 i la Norwege eft a-
peu-près de l'étendue de la Grande - Bretagne 5
Mand e 8 j;te Groenland n'ont jamais été exaâe-
ment mefures/ , . , ,
Lés provinces qui forment aujourd hui les do-
; rnainës de cet état en Europe, Eurent autrefois
indépendantes lés unes des autres; Des révolu-5
rions , la plupart fingulières, les ont reunies fous
les mêmes loix. Au centre de ce tout bizarrement
compofé , font quelques ifles, dont la plus connue
fe nomme Sélande. On y trouve un port excel-*1
lent , qui n’ étant au onzième lïècle qu une habitation
de pêcheurs, devint une ville au treizième %
k capitale de l'Empire au quinzième., g une
belle cité après l'incendie de 1728 , qui confum»
feize cens cinquante maifons. Au midi de cesiD
le s , eft cette péninfule longue & étroite, que les
anciens appelloient Cherfonéfe cimbrique. Ses parties
les plus importances, les plus étendues ont
fucceflivement• grofli la domination danoife, fousf
j le nom de Jutland, de Slefwick 8z de Holftein,
Elles ont été plus où moins floriffantes,, a proportion
qu'elks fe font rçffenties de 1 inhabilité de
r l'Océan
l'Océan, qui tantôt s'éloigne de leurs bords , &
tantôt les engloutit. On voit dans ces contrées
une lutte entre les hommes & la mer, un combat
perpétuel dont les fuccès ont toujours été balancés.
Les habitans dun tel pays parqîtroient dif-
pofés à devenir libres, fi l'on pouvoit établir fur
çes matières une théorie générale. On dit que ce
n'eft point à des marins, à des infulaires , aux
peuples des montagnes que l'autorité abfolue peut
en impofer long-temps} mais cette affertion peut
être révoquée en doute.
La Norwège qui obéit au Danemarck , n'eft ,
dit-on, pas plus propre à la fervitude. Elle eft
couverte de pierres ou de rochers, & traverfée
en différens fens par de hautes montagnes, qui ne
font pas fufceptibles de culture. On ne voit en
Laponie qu'un petit nombre de fauvages fixés fur
les côtes par la pêche, ou erransdans desdéferts
affreux, & fubfiftant, par le moyen de la chaffe,
de leurs pelleteries & de leurs rênes. L'Iflande eft
un pays miférable, cent fois bouleverfé par des
volcans, par des tremblemens de terre, & cachant
toujours dans fon fein des matières bitumi-
neufes, qui peuvent à chaque inftant la réduire
en un amas de ruines. Pour le Groenland, que le
vulgaire croit une ifle, & que les géographes préfument
tenir à l'Amérique par l'oueft, c'eft un
pays vafte & ftérile que la nature condamne aux
glaces éternelles. Si jamais ces régions font peuplées,
elles pourront devenir indépendantes les unes
des autres, & peut-être du roi de Danemarck j
mais l'homme eft né pour la fervitude, & l'on
peut admirer ic i , comme en bien d'autres endroits
, par quels foibles liens l'opinion tient réunies
fous le même jou g, des contréesauflidifpa-
rates.
Le climat des ifles danoifes de l'Europe n'eft
pas aufli rigoureux qu'on le jugeroit par leur latitude.
Si les golfes dont elles font environnées
voient quelquefois interrompre la navigation, c'eft
bien moins par les glaçons qui s'y forment, que
par ceux que les vents y pouffent, & qui s'unifient
à mefure qu'ils s'y entaffent. Si l'on en excepte
le nord du Jutland, les provinces qui joignent
l'Allemagne jouiffent de fa températüre. Le
froid eft très-modéré, même fur les côtes de la
Norwège. Il y pleut fouvent durant l'hiver, &
fon port de Bergen eft à peine une fois fermé par
les glaces , tandis que ceux d'Amfterdam, de
Lubeck & de Hambourg le font dix fois dans
l'année.
S e c t i o n I I Ie.
Détails fur la population du royaume de Danemarck,
& fur les payfans & les nobles.
^ La population de cet Empire n’eft pas proportionnée
à fon étendue. Dans les fiècles reculés, il
s'appauvrit d’habitans par des émigrations continuelles.
Les brigandages qui les remplacèrent, en-
(Eeon. polit. Ç? diplomatique. Tom, I I .
tretinrenc cette indigence. L'anarchie empêcha 1 e-
tat de fe relever de fi grands maux. La puiffance
abfolue du prince fur les citoyens qui fe croient
libres fous le titre de nobles, & de^ la nobleffe
fur un peuple efclave, étouffe jufqu’à l'efperance
d'une plus grande population. Les écrivains varient
beaucoup fur le nombre des habitans du Danemarck.
Les liftes réunies de tous les états de
Danemarck 3 hors l'Iflande, dit l'un , ne firent monter
les morts, en 1771 , qu'à cinquante-cinq mille
cent vingt-cinq j de forte que le calcul de trente-
deux vivans pour un mort ne produiroit qu'un million
fept cents foixante-quatre mille perfonnes.
D'après le dénombrement que voici, & qu'on
dit affez exaél, la population feroit plus confi-
dérable.
Ifles de Selande, de Moën & de Ames
Bornholm, ............................................283,466
Ifles de Fionie, de Langland , de
Laaland& deFalfter, .......................... 143,988
Evêché d’Aashaus , ............................... 117,942
Evêché de Ripen , .................................. 99,923
Evêché d’Aalbourg, .............................. 80,872
Evêché de Wibourg > ............................ $9,399
llles Féroë , ..............................................
N o rw è g e , ............. 723,141
Iflande, .................................................. .. • 46,201
Duché de Slewigh, .............................. 243,605
Duché de Holftein, ............. 134,665
Duché de Gluksbourg , . . ..................... 10,072
Diftriét de K ie l, ....................... r . . . 75,000
T o t a l ............................................2,023,928.
Enfin quelques perfonnes penfent que la totalité
des fujets danois en Europe peut s'évaluer à
200,000 : & en y joignant les colonies, cette population
eft portée à 2,500,000.
On compte dans le Danemarck proprement dit
68 villes, 22.bourgs, 583 biens nobles, 16 ba-
ronies & 15 feigneuries. Le nombre des habitans
dans tout le royaume de Danemarck peut être évalué
à un million d'ames 5 une multitude de fujets danois
quittent leur patrie pour s'engager d'ans le fer-
vice maritime chez les hollandois & les anglois ;
en échange, ce royaume reçoit tous les ans beaucoup
d'étrangers, dont une partie entre au fer-
vice militaire , & l'autre , compofée d'artiftes &
d'artifans, fe marie & fe fixe en Danemarck pour
toujours.
Il y a en Danemarck deux fortes de payfans ;
les uns , appellés Selv-Eyer-Bonder, poffèdent en
pleine propriété des immeubles , & ne paient à
leur feigneur qu’une légère redevance annuelle en
reconnoiffance du domaine dire# 5 à cela près ils
font libres, 8c ne font chargés d'autre contribution
que de la taille impofée par le prince. Tous
les autres habitans font des efpèces de fermiers ,
( faftebonder ) & paient au propriétaire un canon