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h ’A/tatomîe comparée fembla fixée* & ne fit 1
aucun progrès depuis Arillote jufqu'à Galien. Ce '
Médecin difféqua beaucoup d’animaux & de finges I
en particulier. Mais fes travaux furent perdus pour j
XAnatomie comparée , parce qu'il admettoit une
reliemblance parfaite entre la ftruCture de l’homme
qu’il avoit eu rarement l’occalion d’étudier, &
celle du finge, qu’il croyoit fuppléer à ce défaut.
Ce fut encore pis depuis Galien, 8c VAnatomie
comparée relia enfevelie pendant plus de douze
cents ans fous les ténèbres épaiffes de l’ignorance.
Après ce long oubli, des anatomilles modernes
commencèrent à l’étudier dans Arillote , &
M. d’Aubenton l’a portée à un point très-
voifin de la perfe.ftion, par fes diffeCtions nom-
breufes 8c fes defcriptiôns exaCtes. ( Cet article eft
extrait des articles ANATOMIE de Vancienne
Encyclopédie & de fon fupplément.)
ANAXABIE, femme de Pélias.
A n a x a b i e , fille de Pélops, feeur de Mé-
nélas, femme de Strophius, & mère de Pylade.
ANAXANDRA, femme illuftre, mife au nombre
des héroïnes de la Grèce ; elle avoit un autel
dans l’A t tique.
ANâXâRÈTE , fille ilfue du fang de Teucer,
devint l’objet de la paflion d’un jeune homme de
baffe condition, nommé Iphis, lequel ayant fait
connoître fon amour à la princeffe , & ayant
tenté inutilement toutes fortes de voies pour la
fléchir, fe pendit de défefpoir à fa porte même.
Quand Anaxarete eut appris la mort d’Iphis ,
elle eut la curiofité de voir palTef fa pompe
funèbre ; mais à peine eut-elle jeté les yeux fur
le corps du malheureux Iphis, que fon fang fe
glaça , & une pâleur mortelle fe répandit fur fon
vifage. La dureté du coeur d* Anaxarete , dit
Ovide , fe communiqua à toutes les parties de
fon cqrps, qui fut changé en rocher. La ftatue
que produifit cette métamorphofe, fe confervoit,
difoit-on, à Salamine, où l’on bâtit un temple en
l’honneur de Vénus Profpiciens, qui regarde.
AN AXIS fut un des héros de la Grèce, auxquels
on confacra des monumens héroïques; mais on ne
fait rien de fes a étions.
à n a x i s ou Anaxius, & Mnafinus , enfans
des Diofcures^ on les repréfentoit à cheval.
ANAXITHEE, l’une des Danaïdes, fut aimée
de Jupiter, qui la rendit mère d’Olène.
ANAXO, fille d’Alcée, 8c petite-fille de Perfée,
époufa ÉleCtrion, frère de fa mère, qu elle rendit
père d’Alcmène.
A’NAetpiaes, dans Suidas & dans Héfychius,
fort les grandes culotes des Perfes 8c des Gaulois,
ou des chauffes defeendant jufqu’à la cheville du
pied. Les artiftes grecs n’en ont donné qu’aux
barbares, & en particulier aux Troyens & aux
perfonnages comiques. Les chauffes paroiffent
avoir été introduites fur le théâtre pour la bien-
féance. On voit à deux petites ftatues comiques
de la Villa-Mattéi, 8t à une figure femblable de
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la Vîlla-Àlbanl, les chauffes 8c les bas faits d’une
feule pièce, ainfi qu’on les do»noit aux nations
barbares. Une partie des Gaulas en prit le fumom
de Braccata.
ANAZARBUS , en Ciliçie. ànâzapbeon.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze. (Hunier:)
O. en or.
O. en argent.
Cette ville a fait frapper des médailles Impériales
grecques, fur lefquelles elle a placé fon,époque,
en l’honneur de Vérus, de Commode, d’Elagabale,
de Paula, d’Alex.-Sévère, de Maximin, de Maxime,
d’Herennius, de Valérien, de Dèce, de Plautille,
de Marnée, de Tranquilline, de Volufien.
ANCARIE. V. Ancharia.
ANCÉE, fils de Neptune 8c cTAftipalée, fille
de Phoenix, fut un des argonautes. A fon retour
de la Colchide, il s’appliqua à faire fleurir l’agriculture
, 8c prit un foin particulier des vignobles;
comme il preffoit trop fes vignerons , & qu’il les
maltraitoit, un d’eux lui dit un jour qu’il ne
boiroit jamais du vin de la vigne à laquelle
il faifoit travailler. Le tems de la vendange arrivé,
il fit promptement remplir une coupe du premier
jus qu’on put exprimer du raifin, & regardant
celui qui lui avoit fait la prédiction, il lui
reprocha fon peu d’habileté, mais le vigneron lui
répondit qu’il y avoit encore une grande diftance
entre la coupe<& fes lèvres. En effet, dans l’inflant
qu’il la portoit ' à la bouche , on vint l’avertir
qu’un fanglier monftiueux ravageoit fa vigne ; il
quitte la coupe , prend fes armes, & en pour-
fuivant le fanglier, il eft bleffé à mort. Cet accident
donna lieu au proverbe que Caton a exprimé
en latin par ces mots : Multum inter eft inter os &
offam. Ancée fut père d’Agapenor , qui comman-
doit les Arcadiens à la guerre de Troye..
A n c é e , fils de L icu rgu e , roi de sT ég éa te s en
A rcad ie , fut aufli un des argonautes.
ANCHARIA, déeflè adorée dans la Pouille,
félon Tertullien. ( Apol. 24J. Afculanorum Anca-
riam. On ne connoît aucun détail fur cette divinité
, qui eft peut-être la même que la fuivante.
Ancharia , étoit une divinité des Étrufques.
Gori en a beaucoup parlé dans le Muftum Etrufcum.
Il croit qu’elle étoit la même que la déeffe F urina,
&: que l’une 8c l’autre repréfentoient les Euménides
réunies fous un feul emblème. On trouvé dans
l’ouvrage cité plus haut, un grand nombre d’inf-
criptions latines 8c plufieurs autels , qui font
mention des déefles Furina 8c Ancharia. La divinité
adorée fous ces deux noms, 8c fans doute aufli
fous celui de Bellone, voyoit couler Iq fang
humain fur fes autels chez les Étrufques. Les
marbres de cette nation offrent fouvent des prêtres
furieux, qui fe battent, fe bleffent 8c s’égorgent
au pied des autels 8c des ftatues d’Ancharia.
ANCHIALE. Martial (lib. x i. épig.95) dit à
un juif avec lequel il difpute :
Ecce
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Ecce n eg a s , jurafque m ihi p e r tem p la to n a n d s .
N o n credo j jura 3 verpe * p e r à n o tttA&iiM*
C’eft le feul endroit où il foit fait mention
fA n c h ia fe , Les commentateurs ont étalé avec
profufion l’érudition hébraïque pour prouver que
e’étoit un objet facré révéré par les Juifs 8c
attelle dans leurs fermens. Mais cela fuppoferoit
dans Martial & dans les Romains une connoiffance
des coutumes judaïques qu’ils n’avoient pas, 8c
que leur mépris pour les Juifs les empêchoit
d'avoir.
Morin adonné dans le 2® volume des Mémoires
de l’Académie des belles-lettres & inferiptions,
une explication plus vraifemblable de ce mot.
Il croit que cet Anchialus eft le jeune homme au
fujet duquel Martial 8c le juif étoient en différend ;
& que le poëté lâchant que fon adverfaire mé-
prifoit les dieux de Rome , l’oblige à jurer par
ce jeune homme lui-même.
Au relie, un ancien exemplaire manuferit de
Martial, qui appartenoit à M. de Thou, porte :
Jura, verpe, per A n c k a r iu m : ju re ,J u if, par
l’âne. Les Païens 8c fur-tout les prêtres, feplai-
foient à repiocher aux Juifs qu’ils adoroient cet
animal, ou fa tête : témoin Pétrone :
Jud'uus licet & porcinum numen adoret,
Et cilli fummas adoret auriculas.
On peut voir ce qu’en dit Tacite (Hîft. lib. v ) ,
& les raifons ou le fondement de cette fauffe
imputation à l’ article Ononyctites. Ce dernier
fens ell beaucoup plus limpîe, 8c eft très-relatif
aux idées que les Païens s’étoient formées de la
religion des Juifs. ■
ANCHIALUS, dans la Thrace. ArxiAAF.fiN.
Cette ville a fait frapper, fous l’autorité de fes
gouverneurs ( Hyipom ) , des médailles impériales
grecques, en l’honneur de Domitien, d’Antonin,
de M.-Aurele, de Faulline jeune, de Commode,
de Sept.-Sévère, de Caracalla, 4 e Plautillea de
Géta , de Maximin , de* Gordien-Pie , de Tranquilline.
An ch ia lu s , dans la Cilicie. ArxiAAEfîN.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, en l ’honneur de Septime-Sévère, de
Tranquilline, d’Antonin.
A N C H 1 S E , prince troyen , defeendoir de
Tros , fondateur de Troye ,< par Aftarneus, fils de
Tros, & père deCapys, père à3 Anchife. Il plut à
Vénus. Un jour qu’il gardoic les troupeaux de
fpn père fur le mont Ida, cette déeffe lui apparut,
fous la forme d’une belle nymphe; lui dit que,
vaincue par fon amour, elle venoit lui ofki-r fa;
main ; 8c elle le pria de la préfenter à fa famille,
afin que le mariage fe f ît promptement. Anchife
répondit que puifqu’elle n-étoit ' point déeffe ,
rien n'empêchoit qu’ils ne vécuffent fur le champ
tomme des époux, 8c ils pafferent la-nuit enfemble.
Anchife s’apper-çut à fon réveil qu’il avoit tçnu
Antiquités, Tome J,
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dans fes bras une déeffe. Cette aCHon étoit un
crime que les dieux pardonnoient r irement $ iis
étoient jaloux de leur fupériorité, 8c ne voulaient
pas qu’un mortel jouît d ur. bonheur qui leur étoit
réfervé. 11 étoit défendu non-feulement d’afpirer
aux déeifes, & de leur révéler fa paflion, mais aufli
de fuccomber aux déclarations d’amour qu’elles
faifoient, quand même on les aurait prifes pour
des mortelles. Anchife craignit donc de mourir;
mais Vénus le raffura, & lui dit quelle aurait de
lui un fils qui fe nommerait Énée; qu’elle ferait
nourrir cet enfant par les Dryades jufqu’à l’âge de
cinq ans , après^uoi elle le lui remettrait entre les
mains. Elle l’avertit fur-tout de ne jamais fe vanter
de fon bonheur, fous peine d’être foudroyé par
Jupiter.
La vanité d'Anchife ne put fe contraindre, 8c
fon fecret lui échappa un jour qu’il étoit à table
avec fes amis. Vénus s’en plaignit à Jupiter , &
obtint qu’il ferait foudroyé ; mais ne voulant
pas le perdre, elle eut foin de détourner le coup ,
de Manière que la foudre l'effleura feulement & fui
fit perdre la vue. Selon quelques auteurs, il filtrée!
lement bleffé, & la plaie ne fe referma jamais.
Au relie, l’amour de Vénus pour Anchife ne fut
point un amour paffager; elle lui donna un fécond
fils.
Après la prife de Troye, Énée porta fon père
fur fés épaules , & le mit en lieu de sûreté. Les
poètes ont loué à l’envie cette aétion. Ils ont ajoute
au récit de Virgile, que les flammes le refpeélèrent,
8c que craignant de nuire à un fils qui avoit autant
de tendreffe pour fon père, elles fe fendirent
pour laiffer un paffage fibre à Énée. Virgile fait
mourir Anchife en Sicile ; d’autres fur le mont
Ida, où fon tombeau fut honoré par les bergers
phrygiens. 11 y en a qui placent le lieu de fa mort en
Laconie, au pied d’une montagne, nommée depuis
Anchifia , ou il y avoit un temple de Vénus;
d’autres enfin le font parvenir jufqu’en Italie ;
mais tous s’accordent à dire qu’il vécut jufqu’à
quatre-vingt ans.
On le voit endormi auprès de Vénus fur une-
cornaline de Stofeh. Il eft très-reconnoiffable à
la mître phrygienne, ainfi qu’aux longues chauffes
que les artiftes grecs donnoient aux Phrygiens
& aux autres peuples barbares.
ANCIENS. Quelle que foit notre admiration
pour les anciens, & quelque légitimes qu’en
foient les motifs-, nous laiffons au Di&ionnaire de
Littérature de cette nouvelle Encyclopédie , 8c
au Dictionnaire des Arts , deftiné à la même
collcCtion , à faire connoître aux leCteurs le
degré de fupériorité des anciens fur les modernes
dans les arts. On ne pourra cependant pas
nous reprocher ce renvoi comme un refus de
travail $ car chaque article du Dictionnaire d’An-
tiquités nous montre ce que les anciens ont fu
ou fait dans une partie des fciences; 8c la réunion
de tous ces articles, que nous indiquerons à la fia