
3 * 5 A S C
• ««J'ai douté quelque temsfi ce monument devoit
etre pris pour Yafcia , fi (buvent repréfentée fur
Jçs tombeaux anciens ; mais l’endroit où il a été
découvert, 8c plus encore fa relTemblance avec
un inftrument repréfenté fur une médaille de la
famille Valéria, (Vaillant, Fam. Cooful, PI. cxl.)
m ont paru fuffire pour lever tous les doutes à cet
egard , & pour montrer qu’il n’étoit propre ni à
remuer la terre , ni à détremper le mortier, ni
enfin a polir le bois. C’eft une efpèce de farcloir
dont on fe fervoitpour arracher les herbes & les
brouffailles, & auquel on doapoit quelquefois
le nom à’afeia. »
cc H s’agit préfentement de favoir quel fecours
Qn peut tirer de cette découverte, pour expliquer
Süp a sc ia d e d ic a v it , fur laquelle tant d’ha-
biles critiques fe font exercés. Voici donc mes
'Conjectures. J’ai déjà dit que l’inftrument qui eft
fous mes yeux, & que j’ai fait graver fous deux
afpeCts, en delfous 8c de profil, n’étoit propre
qu’à arracher des herbes & des brouffailles C’étoit,
S mon avis, la première cérémonie qu’on faifoit
en érigeant un tombeau dans un champ. Elle fe
pratiquoit par le moyen d’un farcloir confacré à
cet ufage, & elle pouvoir être accompagnée de
prières & des rites dont nous ignorons les détails,
mais qui vraifemblablement étoient fuivis d’imprécations
contre ceux qui oferoient profaner le
tombeau qu’ on alloit conftruire. Après cette cérémonie
, on fe fervoit d’autres inftrumens pour
remuer la terre 8c le mortier j & comme on
vouloit perpétuer le fouvenir d’une çonféçration
qui attirait du refpeét au tombeau, on employoit
Ja formule su b à s c ia d e d ic a v it , ou bien
l ’on repréfentoit fur la pierre qui le couvroit, la
figure de cet inftrument. Enfin , ces marques extérieures
ne fuffifent pas toujours pour arrêter
ceux qui avoient envie de violer ces monumens ;
on croyoit leur infpirer plus d’effroi en mêlant à
leurs yeux , avec les cendres du mort, l’inftru-
ment qui avojt fçrvj à ponfacrer l’afyle qui les
renfermoit. *
« On ne doit point être étonné que les auteurs
anciens, qui ne nous ont pas inftruits de toutes
les cérémo.nies qui fe pratiquoient fous leurs
yeux, ayent paffé fous filence celle de la con-
fécration des tombeaux. Elle n’étoit pas en ufage
dans tout l’ Empire, & étoit particulière à certains
cantons des Gaules, foit qu.e les Romains
qui y étoient établis l’euffent emprunté des Gaur
lois , foit qu’il« s’imaginaffent arrêter par ce
moyen les profanations des cimetières, qui y
étoient apparemment plus communes que partout
ailleurs. »
Au refte, il paroît que les Romains n'atta-
choient aucune idée fuperftitieufe à la formule
sub ascia dedicavit, puifque les premiers
Chrétiens n’ont point fait de difficulté de l’employer
fur leurs monumens.
A S C E É P J E S , fêtes (fEfcul*?e, appelé
A S I
; grec Acrn\\ititç. On en célébroit dans plufieurs
endroits de la Grèce >. mais aucunes n’étoienc
auffi renommées que celles d'Epidaure, ville
célèbre par l’oracle de ce dieu. Elles étoient
appelées MtyaXucn&xéirua, grandes fêtes d’Efcu-
lape, & elles conliftoient en partie dans un combat
de muficiens 8c de poètes.
A S K £ 2A IA Z E IN . )
ascol i asmus. > Les payfans de l'Attique faascolies.
3 crifioiènt tous les ans à Bac-
chus un bouc, animal qui mange les rejetons de
la vigne. Après le facrifice, ils faifoient une outre
avec la peau de la viéHme, la rempliffoient de
v in , & la frottoient d’huile au-dehors. Enfuite
chacun des affiftans fautoit fur cette outre, &
faifoit tous fes efforts pour s’y tenir debout fur
un feul pied. Le prix du vainqueur étoit l’outre.
On appeloit cette manière de fauter ÀrKMXtuÇur a
fauter fur l outre , vrufee ri iirt rai» «<r*$v SixXeçéctt 9
8c les fêtes Afcçlies, de la même racine «e-K«ç,
outre.
Les Latins célébrèrent les mêmes fêtes , &
fautèrent fur l’outre. Ils appelèrent ce faut afco*
liafmus.
Une cornaline du baron de Stofch, offroit un
Faune danfant, qui ayoît le pied droit fur une
outre, & tenoit un vafe à boire de la main droite.
Une pierre gravée de Gorlæus, repréfente un vieux
Faune, fautant des deux pieds fur une outre.
11 paroît , par un monument antique rapporté
par Gori, ( Infor. Etrur. t. 1 , p. 404.) qu’on fe
faifoit auffi un amufement de jouer de la lyre
étant couché fur une outre. Winkelmann cite
un très-beau vafe de marbre de Portici, bien con-
fervé, de plus de trois palmes de hauteur, fur
la panfe duquel eft repréfentée une bacchanale
en bas-relief. Ce que ce morceau offre de plus
curieux, eft une Bacchante qui s’appuie avec
te genou fyr une outre j c’étoit l’efpèce de danfe
défignée fpus le nom d’«<r»a»Ai*Çuv.
A S tL L U S , étoit un vafe deftiné à renfermer
du vin. Pétrone (?. 31.) : In promulfidari afellus
erat Corinthius.
A S E M Æ tunlcA, tuniques blanches ornées
de très-petites bandes de pourpre > d’àrufcoç, fans
marque difiinSlive. Pollux. (4.18.) en donne cette
définition. Lampride, (in Alex. Sever. c. 33.)
parlant des afemt, dit qu’elles avaient très-peu
de pourpre, ex purpura non magna, Spartien les
défigne de même, (Sever. c. 19 .) ; Hic tameit
exiguis veftibus ufus eft , ut vix tuniça ejus aliquid
purpure kaberet.
ASIA, une des nymphes Océanides, fu t, félon
Diodore, femme ae Japet. Voyeç Japet.
ASIAGENËS, furnom de la famille Cornélia,
qui a le même Cens que celui à’Afiatique, donné
à L. Cornélius Scipion, frère de Scipion l’Africain.
ASTARGHAT, magiftrature annuelle jointe au
faperdoce, qui donnoit le droit de préfidev aux
Wgi
A S I
|eux faôrés célébrés- en commun par les villes
^ ASIARQDE, magiftrat qu’on élifoit chaque
année en A lîe , fous les empereurs romains. Il
pr.éfidoit aux jeux publics, aux combats, & a
tous les fpeâacles qui fe donnoient dans 1 Ane
en l’honneur des dieux ou des héros. L afiarque
en faifoit la dépenfe, ainfi que les édiles & les
préteurs à Rome, les quiquennaux dans les. Colonies
, les duumvirs 8 c les décemvirs dans les
autres villes de l’Empire. Comme il reuniiïoit
dans fa perfonne la magiftrature & le facerdoce,
il étoit chargé du foin des temples 8c des édifices
facrés, communs à toute l’Afie ; c elt-a-
dire, félon Albert Rubens, de ceux qui étoient
dédiés aux Auguftes. x ,
L ’afiarchat étoit très-onéreux, à caufe des de-
penfes qu’il occàfionnoit; c’eft pourquoi on ne
1e conferoit qu’à des hommes tres-opulens. Audi
Strabon obferve-t-il que les habitans de Trailes
en étoient revêtus le plus (buvent, parce qu ils
étoient régardés comme les plus riches de l’Ane.
Voici la manière dont on procédoit à leur élection.
Toutes les villes d’Àfie s’affembloieut au
commencement de l’année Afiatique , ce ft-a -
dire, vers l’équinoxe d’automne. Chacune clifoit
un de fes citoyens pour être préfenté, 8c en-
yoyoit un député à l’affemblée générale de la
nation pour y porter fon voeu. Alors les fynedres
i<r6nhot) choififfoient dix .élus entre tous ceux
des villes, 8c le proconful romain prerioip dans
ce nombre de dix celui qu’il nommoit afiarque.
Ufférius a cru qu’il y avoit à la fois plufieurs
afiarques; mais il paroît qu il a etc induit en erreur
par l’ufage de cpnferver ce nom à cèux qui en
avoient exercé la dignité.
Lés attributs de Tafiarchat étoient une couronne
.d’o r , avec une toge ornée d’or & de
pourpre. H exifta encore quelque tems fous les
empereurs chrétiens, quoiqu'ils euffent aboli les
jeux facrés & les temples , communs à toute
l’Afie. . .
Muratori a rapporté dans fon Recueil dml-
criptions, plufieurs monumens relatifs aux dfiar-
ques. WKÊË
ASIATIQUE , furnom donne a L. Scipion ,
frère de Scipion l’Africain , apres qu il eut défait
Antiochus , roi de Syrie.
. ASIBÂ, dans lé Pont-Cappadocien. acibatûm.
• Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur de Gordien-Pie.
ASIDO, en Efpaghe. à s id o .
- . Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en.bronze.
O. en or.
O. en argent.
' ASIE. U A fie eft défignée fur les médailles par
un ferpent 8c par un gouvernail, qui montre que
la mer étoit'alors la feule voie pour s’y rendre de
L’Europe.
'■ Antiquités , Tome L
%
A SI
Asie. Le feul prince qui porte fur les me*
dailies le titre de roi d’ A fie , eft A ntigone.
Voyei fon article.
Asie, (pierre d’ ) V. Ass iu s.
. ASILE, lieu de refuge, d’où l’on n’ofe arracher
un criminel qui s’y eft retiré-
Les Héraclides élevèrent à Athènes un afile
célèbre. Il fervoit de refuge feulement aux en-
fans qui fuyoient les mauvais traitëmens de leurs
parèns j 8c s félon quelques auteurs, à tous les
fupplians. Staçe (Theb. n . ) & Servius (ad/En, 8-)
défignent cet afile comme le premier de tous
ceux dont l’hiftdire faffe mention. Mais cette
priorité appartient inconteftablement a celui que
plaça Cadmus, dans fa nouvelle ville de Thèbes,
8c qu’ il ouvrit à tous les criminels de 1 univers >
comme Romulus le pratiqua depuis à Rome.
11 paroît que les Grées prirent des peuples de
l’Orient cet ufage, qui tenoit à la religion. Auffi
les premiers écrivains de la Grèce parlent-ils fans
cefle des fléaux envoyés par les dieux, pour punir
la viplation des a file s. Ceux qui tuerent les meurtriers
de Cylon, dont le crime e.toit d avoir pille
un temple de .Minerve, furent appelés ,
; profanateurs ; parce qu’ils les maftacrèrent fur les
marches de l’autel qu’ils embraffoient. Les Eto-
liens ayant fait mourir Laodamie, qui s’étoit réfugiée
vers l’autel de Diane, furent affligés, en
punition de leur facrilége, de ftérilite , de famine
, de guerres inteftines Sc de tant de fléaux ,
qu’ils furent réduits à un très-petit nombre. Milon
l’Etolien 3 qui avoit porté à Laodamie le coup
mortel, entra dans une fureur fi cruelle, qu’il (e
frappoit avec des pierres, des ^épées, 8c qu il
périt en douze jours, après.s’être déchire les
entrailles, avec lés dents.
Les temples 8 c les autels ne jouiffoient pas
féuls du droit d’afile y on l’accordoit auffi aux
ftatues, aux tombeaux des demi-dieux & des héros.
Tel fut le tombeau d’Achille, fur les rivages de
SIgée5 celui d’Ajax, fur le rivage de Rhoète. Les
forêts elles-mêmes férvoient à’afiles; 8c ce fut
entre les deux bofquets du mont Capitolin , que
Romuliis, à l’imitation de Cadmus, ouvrit un
afile \ tous les criminels. Cet endroit, nomme
Afylum , paroît avoir été placé entre les deux
fommets du capitole, où eft bâti auiourd hui le
palais des fénateurs. Les deux bofquets qui l’avoi-
finoient, étoient dédiés à Jupiter ; mais Y afile
lui-même étoit un temple de la Miféricorde, tel
' que celui d’Athènes. L’oracle^ de Delphes approuva
, félon Plutarque, cet établiffement politique
de Romulus j 8c l’accroiffement fubic de fa
ville lui en apprit bientôt l’utilité. On croit que
Lyon 8c Vienne en fervirent depuis aux Gaulois.
.
On ne fut pas cependant-contenir les afiles
dans un nombre déterminé par celui des criminels
malheureux. Euripide s’en plaignoit déjà
dans fon .Ion, (acl. 4. 1312). Auffi chercha- t-oa
T t