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boeu f, en fa qualité de fymbole du N il, com-
mençoit fa carrière divine dans la ville qui ado-
roit ce neuve d’une manière fpéciale, & il la
terminent apres les vingt-cinq ans révolus, en fe
précipitant dans les ondes du même fleure.
Le tems de l’année où l’on célébroit la naiflanc?
a Apis, nous fournit encore une forte preuve de
fon identité avec le Nil. Elién (ibid.) le fixe au
premier accroiffement de ce fleuve. C’eft à cette
époque que revenant d'Ethiopie, Cambyfe, roi
? e ,,?.rfe * «ouva le peuple de l’Egypte occupé -
célébrer 1 apparition d'Apis pat des fêtes, des
«lames Sr des feihns. Il crut que l’on fe réiouiffoit
du mauvais fucces de fon expédition. Dans cette
periuahon, ce defpote farouche ordonne qu’on
ui amene le taureau facré, & le perce d'un coup
d epee qui lui ote la vie. II fit battre de verge :
les prêtres, & obligea les foldats perfes à mafla-
crer tous ceux qui continueraient à célébrer les
retes A Apis.
Après le départ de Cambyfe, on fubftitua un-
nouvel A p i s ; a s le culte du boeuf facré ne ceffa
, “ " " ip h is , fuivant Jablonski, que fous le règne
de l heodofe, avec celui de Sérapis à Alexandrie.
•Le memefa van t fixe l’année de la confécrationdu
premier A p is a l’année 1171 avant l’ère vulgaire :
*e qui donne 1 y y 1 ans pour la durée du culte
& de la fucceflion des boeufs facrés de Memphis.
bon nom expliqué dans la langue cophte, veut
dire nombre,^ & paraît avoir été relatif au nom-
, col‘dees qui marquoit l’accroiflêment du
Nil le plus avantageux pour la fertilité de l’E-
gypte.
Autant les reprefentations d'Apis font communes
dans les collections d’antiques , autant il
i-o-rai? c den trouver qui portent lès cara&ères
diltinéiifs que nous avons décrits plus haut. Le
cabinet de Sainte-Geneviève en renferme trois.
Le premier de ces A pis eft un taureau de quatre
pouceî de hauteur, qui porte des traces de fon
ancienne dorure, mais nul caraâère particulier au
boe u f lacre. Le fécond eft excrêmemont p e t i t &
egalement dépourvu des caractères myftiques. On
n a pu les prendre jufqu’îci pour des A p is , qu’en i
confideration de l’Egypte, d’où ils font venus. :
L e plus grand avoit appartenu au favant Peirefc, !
• ont *e cabinet de Sainte-Geneviève recueillit •
autrefois une partie des antiques.
On voit dans le même cabinet un troifième
Apis , de bronze comme les deux autres , & de ’
deux pouces & demi de hauteur. Il porte entre
les cornes un grand dîfque , au bas duquel pa-
roment les traces du ferpent Agatho-Démon , qui
entroit^dans h coëffure des déeffes, des dieux &
des pretres d’Egypte. Un ornement gravé fur le
métal en forme de bandelette ou de petite houffe
entoure fon col & fon poitrail.
Le comte de Caylus en avoit plulîeurs j mais
celui qui mérite la plus grande attention, eft.
J Api* qu il a deffiné & décrit dans fon Recueil i ,
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pag. 42. Il a accompagné fa defeription de ré-
n exions fanantes & capables d’éclairer les antiquaires
> c’eft pourquoi nous les tranferivons à la
luite de cet article.
t9 Dans. les repréfentations du boeuf Apis que
| a; exaininées en plufieurs cabinets, ou qui ont
ete publiées, cet animal eft prefque toujours cou-
vert d une houffe, comme celui que je décris}
c eit une preuve qu’il ayoit cet ornement lorf-
qu on le faifoit-paroïtre en public. L ’aigle que
on voit fur fa croupe, eft à la place que lui
afligne Hérodote 5 mais l’efcarbot qui ^ fuivant
les hifto riens, fe trouve dans la bouche du boeuf
Apisy eft ici repréfenté fur le garrot. La feule
raifon que l’on puilfe donner de cette différence,
f j 5Lue ^ art/^e payant pas voulu que ce fymbole
fut cache, au lieu de le mettre dans la bouche
de 1 animal, a pris le parti de le reporter dans un
lieu ou il fut vifible, & où il pût être placé avec
fymmétrie par rapport à l’aigle. »
*> Pline & Ammien Marcellin difentque le boeuf
Apis avoit au côté droit une figure du croiffant
de la lune} & c’eft ainfi qu’il eft repréfenté fur
les médailles d’Hadrien & d’Antonin-le-Pieux,
frappées en Egypte, & fur un marbre confervé
dansje cabinet d’Odefcalchi, .(tom. 2 , pl. 98).
Ce îymbole ne paroït point i c i , apparemment
parce qu’il eft caché fous la houffe j & d’ailleurs,,
on y fupplée en plaçant le dîfque de la lune entre
les cornes de l ’animal} car il faut avouer en pre^-
mier lieu, qu’on voit fur la tête de celui-ci les
traces d un autre corps, indépendantes de la racine
des cornes qui fubfifte encore , & en fécond
lieu, que prefque toutes les figures du boeuf Apis
qui font ornées de houffes, ont en même-tems
le difque de la lune fur la tête. Il n’eft donc pas
vraifemblable que 1 on eut négligé d’enrichir celui-
ci de cet ornement néceffaire, d’autant plus que
les Egyptiens admettoient peu de variété dans
les chofes qu’ils avoient une fois admifes. Le difque
de la lune que l’on voit entre les cornes de celui-ci
étoit argenté & très-poli} ce qui, joint à la couleur
noir du boeu f, produisit un effet brillant &
majeftueux. Il s’accordoit d’ailleurs avec la tache
blanche que celui que j’explique avait fur le
front., «
» Hérodote dît que cette tache étoit carrée ;
-mais je crois qu’il s’eft glifle une faute de copiftes
dans le texte de cet hiftorien, & qu’au lieu de
dire que cette tache ;étoit. carrée , il faut dite
qu’elle étoit triangulaire. La différence des mots
grecs qui expriment ces -deux idées eft fi peu fen-
fible, que jt ne crois pas cette correélioh trop
hafardee. Voici le paflagè d’Hérodote : ’£»,
17FI [MV TCO p iT a n c i y XÈO-Z.OV. l è r p â y a im y t * ) êfe ? £ v â r x
ait™ A la place de ces deux mots,
, on peur lire Muait 7/ TfiVm,t. Elle eft
appuyée fur deux raîfons : la première eft que
toutes les figures du boeuf Apis que j’ai vues , ont
fur le front un triangle Amplement tracé par des
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livrtês quelquefois incruftées d’argent, ou formées
par une feuille du même métal qui rempliffoit la
totalité du triangle. C’eft en effet la tache blanche
dont parle Hérodote ; Sr il eft certain que dans
ces fortes d'occafions, les monumens font les
meilleurs commentaires des hiftoriens..»
La fécondé raifon eft tirée de la Théologie
des Egyptiens. Plutarque nous apprend ( de Ifid.
& Ofirid. c. $6 . ) qu’ils comparaient la nature
divine“à un: triangle reétangle, dont un des côtés
repréfentoit l’intelligence, le fécond la matière ,
gc le troifième l’ordre qui réfultoit du concours -
de l’intelligence avec la matière. Le boeuf Apis
étant, félon le même fyftême, le fymbole d’Ofi-
fis, & Ôfiris n’ étant pas diftingué de cette intelligence
qui avoit fécondé la matière , & qui, conjointement
avec elle, avoit produit Tordre,, rien
n’étoit plus fimple que de réunir ces grandesqdees
dans le boeuf A pis , &- de placer fur fon iront ce
triangle myflérieux, plutôt qu’une, tache carrée,
dont la formé n’a aucun rapport connu avec, les ;
points fondamentaux de la Théologie égyptienne.» I
A p i s , fils de Phoronée, fécond roi d’Argos, ;
alla s’ établir en Egypte , félon les fables des
Grecs, où il fe rendit fi fameux, qu’il mérita.,
après fa mort, d’être mis au rang des dieux, fous
le,nom de Sèrapis,. V. ce
APIUM. PC. A che.. :
APLÜSTRE, nom que les Romains donnoient
à un ornement de la poupe des, yailfeaux, appelé
par les Grecs PJapïuftre ctoit compofe
de planches diverfement découpées & colorées.
11 etoit furmonté d’une longue,,pique,à laquelle
on attachoit des bandèrqles ou flamipes „ pour
reconnoître le vent. Les Grecs emplqypient au
même, objet un triton mobilq. , , .
, Les Romains ont généralifé quelquefois le mot
i ’apluftre, & "ont. défigné par-l^non-feulementles ,
ornemens de la poupe, tels que le petit plancher
qui le foutenoit, les planches dont il.étoit formé
& les banderoles qui, flottoient du,haut,- mats
.encore îès çnjemens dé la proue.; puT^croftolej
' & réciproquement ils. ont pris. c^lui,-,çi pour
.l’aji/a/i-e-.,. Il-n’ell; .pas étonnant „après cela , que
'des commentateurs;aÿ,enç,yarié, fur Je fens.du mot
apiujtre. 'Cbaçùn. d’eux l’a, relfreint à quelqu’une
jde fesipatties ,' à l’imitation des anciens. ;
Én 'eRet’, 'u n ancien interprète de Juvenal
explique le mot apiufice par un plancher conftruit
.pour décorer un navire, .: Tabulamm.. ad decoran-
dam fuperficiem nsvis appojïtuih. Tends appelle de
ce nom les-’ôrnémens de la poüp'e “& ceitx- de la
proue :"Apluftria nayium func. ornementa,,, que,
quia erant amplius , quàm 'ejfene. necejfqriq. ufu,
etiam amplujiria dhebantiir. L interprète de Juve-
nal, cité plus haut, confond encore fous ce nom
l’éperon, qui n’appartenoit qu’ à la proue. .
On peut, donc appeler qplafire tous les .objets
, mentionnés dans, cet article, & même les acrotères
ou bandetojes qui étoient placées au-^effus.
A P O 129
A ’ n O B A T A I , a t h l è t e s d o n t i l e f t f a i t m e n t io n
d a n s u n e in f e r i p t io n p u b l i é e p a r M u r a t o r i ( Thef.
infer. 2 0 1 9 . 1 ) . C ’ e t o i e n t l e s m êm e s q u e l e s
Par ab atæ . V . c e m o t ,
A P O H O M I E S , f ê t e s d e s G r e c s , o ù I o n
n e f a c r i f io i t p o in t f u r l’ a u t e l ,. m a is à p l a t e - t e r r e
& f u r l e p a v é ; c ’ e f t c e q u e le n o m l ig n i f i e . Il
v i e n t d ’ o n - . , l o i n , .& de/Sapai;, a u t e l.
A P O C i N O S , d a -.ifc d o n t P o i lu x a f e u l f a i t
m e n t i o n , fa n s e n e x p l iq u e r l e c a r a c t è r e . C e n o m
v e u t d i r e fuite e n g r e c ; & i l f e r a i t c o n j e é h i r e r
q u e l ’ o n i m i r a i t l e s a g i t a t io n s & le s m o u v e m e n s
d e s f u y a r d s , e n e x é c u t a n t Yapqcinos,
A P Ô C R 1 S 1 A I R E S , C e t o i é n t d e s o f f i c i e r s
c h a r g é s d e j u g e r l e s c a u f e s d e s . f o ld a t s d u p a l a i s ,
& q u i l e u r a p p o r t o i e n t l e s r é p o n f e s q u e l e s m a g i f -
t r a t s f l lp é r ie u r s f a i t b i e n t a le u r s . r e q u ê t e s . A'.wouftru:
’ é t o i e n t l e s r é p o n f e s d é s p r in c e s & d e s 1 p r é f
e t s , ...; . ' Y - [ lu i . r ■. i r •, ■ C ‘ ' é
, . A P O P E Ç Ï E S ; asihaTM, r e c e v e u r d e s t r ib u t s .
11 y à y ç i t i A t h è n e s ,dix apadectes, q u i r e c e v o i e n t
t o u s l e s t r i b u t s , le s im p ô t s & l e s r e v e n u s d e l a
r é p u b l i q u e , & in f e r i v o i e n t fu r le u r s r e g i f t r e s l e s
n o m s & l e s . f o m m e s d e s c o n t r i b u a b l e s . I l s m e t -
r a i e n t j e e s , é t a t s f q u s le s , y e u x d u f e n a t , & l à i i s
d é c h a r g e o i e n t ■ c e u x , q u i le s . ^ v o i e n t p a y é s . L e s
t f /W cÆ e i ;• j p g e o i e n t , les . ç o n t e f t a t io n s q u i s’ é le -
v o i e n t à i 'o c c a f i o n d e s t r i b u t s ; m a is l o r f q u ’ e l l e s
- é t o ie n t d ’ u n e g r a n d e im p o r t a n c e , o n le s p o r t o i«
d e v a n t le s c u r ie s , d e s ju g e s -
APO.DIPNÈ ou A pode,ipne 3 chanfons des
.Grecs pour Yapres-fouper. Les Latins les.appe-
■ loien t pofyçoenia* .r > ■ . .- • 1
ÀPODYTÊRÏÔN. On appelait de ce ijiom chez;
! l e s G r e c s f e n d r o i t - d e la P a le f t r e o ù d e s T h e rm e s . ,
dan,s l e q u e l o ù f e ’ d é s h a b i l l o i t , f o i t p o u r l e b a in - ,
T o i t p o u r l e s e x e r c i c e s d e la ; g y m n a f t i q u e . 'L ù s
R o m a in s l e / .n o m m o ie n t Spoliatorium, Spo-
liarium, Tepidarium & Aérium. O n s y . fa i f o i t
f r o t t e r t o u t l e c o r p s a v a n t d e r e p r e n d r e l e s h a b i t s .
S i f o n e n ju g e \pai| lç s . T h e r r p e s .d e p i o ç l e t i e n ,
t e l s q u ’i l s , ë t p i ç n t . a v a n t , I p ù t d e f t r u é l i o n , YApo-
i dyterioii i t o i t ; u n g r a n d ; f a lo p o & o g o n e . j , d e f i g u r e
o b i o n g u é , . dont., ; c h a q u e ' fa ç e ; f o rm o i t u n d em i -
'c e r c l e , , j d o n t l a , v o û t e - é t o i t f o u t e n u e p a r p lu -
f i e u r s [ c p lq p n e s d ’u n e h a u t e u r ; e x t r a o r d in a i r e .
A’n o ’rrA O EY S r î f é tp .it l e g r e f f ie r d u f é n a t
d ’ A t h è n e s , q u i a v o i t d ’ a b o r d é t é c h o i f i p a r f u f -
.f r a g e s - , m a is q u i, l e f u t d e p u i s pa,r. l e f o r t . U n e
d e f e s f o n d i o n s é t o i t d e g a r d e r l e s r é g î t e s -d e s
a p o d e é lë s i j r a f in q u ’ o n n ’ y p u t fa i r e a u c u n c h a n g
em e n t . . 1 , K u,
A'n 6 ’A EKTOS,,etoit fo u v ç n t le m em e ,q u e 1 é«aè-
iclos 3 c h o i f i i fo u v e n t àuffii il d ë fig n o it c e lu i q u e T o n
tiro it d e la claffe des é lu s o u c h o i f i s . Les E to lie n s
d o n n o ie n t c e n om aux m em b re s d e le u r c o n fe il
in tim e ., ' , .
A ’n o ’A iA E S , c o m p o f e d e l * p r i v a n t & de,n<>2t;?,
v i l l e ; p r i v é s d u d r o i t d e c ité ,. O n d o n n o i t c e > a om
à ceux q u i ? é t a n t c o n d a m n é s p o u r t o u t e l e u r