
Trajan, de Marc-Àurèle, de Commode , de Julia-
Domna, de Caracalla, d’Elagabale, d’Âlexandre-
Sévère , de Gôrdien-Pie 3 de Gallien. .
A D R A N U S j étoit un dieu particulier à la
Sicile. Il étoit fîngulièrement honoré dans la ville
d’Adrane 3 qui, ayant été bâtie près de Ton temple 3
au pied du mont Etna 3 par Denys 3 en prit le
nom 3 ainfi que le fleuve fur les bords duquel elle
croit fituée. Héfychius dit qu Adranus étoit père
des dieux Palices. Plus de mille chiens confacres
à ce dieu, faifoient pendant le jour un accueil
flatteur aux citoyens 8c aux étrangers qui venoient
à fon temple, 8ç fervoient de guides pendant la
nuit à ceux qui s’étoient pris de vin. Ils déchi-
roient, au contraire, impitoyablement ceux que
leur impiété & leur infolence rendoient coupables
envers la divinité.
A d r a n u s , en Sicile, a a p a n o y .
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
A D R A S T E , fils d’Hercule, fe jeta au feu
par ordre d'Apollon. Hipponoüs, fon fils, en fit |
autant.
Adraste , fils de Mérops, bâtit dans la Troade
la ville d’Adraftée, & y éleva un temple à la
Fortune. Ce temple eut dans la fuite un oracle
célèbre d’Apollon.
Adraste étoit fils de Talaüs, roi d’Argos,
& de Lyfianafîe, fille de Polybe, roi de Sycione.
Amphiaraüs, ce devin fi fameux, defeenaoit de
Mélampus. Mélampus avoit guéri de la folie les
filles de Pra?tus, l’un des ayeuls d’ Adrafte pour
récompenfe, il avoit eu une partie du royaume
d’Argos. V. Mélampus. Amphiaraüs, non content
de la portion qui lui étoit échue, comme
fuçcefleur de Mélampus, perfécuta fi cruellement
les defeendans de Prætus, qui formoient la famille
de Talaüs, à laquelle l’autre moitié du trône appar-
tenoit, qu Adrafte fut obligé de s’enfuir à Sycione,
chez Polybe, fon beau-père. Pour terminer fes
différends avec Amphiaraüs , Adrafte lui donna.
Eriphile en mariage, 8c revint à Argos.
Adrafte eutplufieursenfans, deux fils, Ægialeüs
Zi Cyanippus, 8c trois filles , Argié, Déïphile 8c
Ægialée. On ne fait fi c’eft de cet Adrafte que
Hyppodamie , femme de Pirithoüs, étoit fille.
Quoi qu’il en foit, Adrafte confultant l’oracle fur
le fort de fes deux premières filles, Apollon répondit
qu’elles feroient mariées, l’une avec un fanglier,
l’autre avec un lion. Quelque tems après, Poly-
nice, chaffe de Thèbes, fe retira à Argos, 8c y
arriva couvert d une peau de lion, fe faifant honneur,
comme Thébain , de porter l’habillement
d’Hercule. A-peu-près dans le même tems, Thydée
furvint revêtu d’une peau de fanglier, en mémoire
du fanglier de Calidon, que Méléagre, fon frère,
avoit tué. Adrafte ne douta point que ces deux
princes ne fuflent les maris que l ’oracle ayoit
deftinés à fes filles ; en conféquence, Polynice
époufa Argie, 8c Thydée époufa Déïphile. De ce
dernier mariage naquit Diomède , qui devint
l’époux de fa tante Ægialée.
Polynice ayant été exclu de la couronne de
Thèbes, parEtéocle, fon frère, nonobftant les
conventions faites entr eux, Adrafte -réfolut de
foutenir les droits de Polynice fon gendre. Amphiaraüs
, à qui fon efprit prophétique avoit appris
qu’il périroit dans cette guerre, refufoit d’y aller,
& en détournoit les autres, parce qu’il prévoyoit
que de tous les chefs, Adrafte feroit le feul qui
en reviendroit. Amphiaraüs, pour éviter de marcher
à cette guerre, s’étoit, caché j mais Polynice
gagna Eriphile par le moyen du fameux collier.
V. E r i p h i l e . Elle découvrit la retraite de fon mari,
qui fut obligé de rejoindre l’armée. Amphiaraüs
ne fe trompoit pas. Adrafte fut fuivi de fes deux,
gendres, Polynice & Thydée , de Capanee &
d’Hippomédon, fils de fes foeurs, d Amphiaraüs,
fon beau-frère, & de Parthenopee : tels etoient
les fept preux dont P expédition a ete tant Célébrée
par les poètes. Ils y périrent tous, a la re-
ferve d * Adrafte , qui fut fauve par fon cheval
Arion V. A r io n . Quoique la mort de Polynice
eût afluré le trône de Thèbes à Eteocle, la guerre
ne fut pas terminée pour cela. Adrafte n ayant
pu obtenir les corps des Ar^iens tués devant
Thèbes, eut recours aux Athéniens, qui, fous
la'conduite de Théfée, contraignirent le nouveau
roi de Thèbes à faire ce qu Adrafte demandoit.
Les fils de ceux qui avoient péri à la première
expédition, en firent une fécondé, dix ans apres,
qui fut nommée la guerre des Epygones ( E \ E p y -
g o n e . ) , 8c qui fé termina par le faecagement
de Thèbes. Aucun des chefs n’y périt, excepte
Ægialée, fils d’Adrafte. Le ro i, d ailleurs, affoibli
par la vieillefi'e, fut fi fenfible - a la perte de fon
fils, qu’il en mourut à Mégare, comme il rame-
noit l’armée vi&o'rieufe. _ , .
Il avoit été à la fois roi d’Argos 8c de Sycrone.
Ses fujets de Sycione lui dreflerent un tombeau
au milieu de leur grande place, & iniVituerent des
fêtes 8c des facrifices en fon honneur, qu’ils celé-
broient tous les ans avec beaucoup de pompe : il
avoit rendu leur ville illuftre par les jeux pythiques
qu’il avoit établis. Sa. mémoire fut aufli honorée
par ceux de Mégare. V . Ar i o n , P o l y n ic e ,
sT y d é e , E t é o c l e , A l c m é o n , A m p h ia r a ü s .
ADRASTÉE, une des mélifles ou nymphes
qui nourrirent Jupiter dans l’antre de Diétee.
V. M é l is s e , A d a m a n t é e .
A d r a s t é e ou A d r a s t i e , fille de Jupiter 8c
de la Néceflité, é toit, félon Plutarque, la feule
furie miniftre de la vengeance des dieux. Son nom
efl tiré du grec «.u 3 toujours agiflante ,- ou
de Y * privatif, 8c de fyeca ou je fuis. Il
défigne -une divinité qui eft toujours en aôfcion ,
que rien n’empêche d’agir. & de punir les coupables;
ou bien il peut lignifier une divinité dont
en ne fauroit a X s d e T f u n e ? ? ^
L s qu’un furnom de Nemefis . un particulier
uns / aj evant nomme Ad?aftee , ayant éeliee\v ée un tempfl e a cett,e
déeffe. lui donna fon nom. comme s il eût voulu
dire qu’elle étoit fille d‘Adraftée. V. Mbmesis,
ADRIANF-ES ou A d r ia n a l e s . On devroit
écrite Hadrimhs ou Hadrianahs, comme on écrit
Hadrien. Quoi qu’il en fo it, on appelo.t de ce
nom des jeux inllitués en l’honneur de 1 empereur
Hadrien: Il y en avoit de deux fortes, les uns qu
! fe célébraient tous les ans, & les autres tous les
i cinq ans feulement. . c .
ADRIANEUM , aujourd hui le chateau baint-
Angc à Rome, moles Hadr-iani. Hadrien voyant
que le tombeau d’Augufte [D ïo n . ix ix , p. 797*1
étoit rempli, & que l’on ne pouvoir plus y enterrer
aucun empereur, fit bâtir le monument appelé
Adrianeum. Le maufolée d’Augufte ^etoit place
auprès du grand champ de Mars ; de meme Hadrien
éleva le fien vis-à-vis du petit champ de Mars,
auquel il le joignit par un pont. Ce monument
avoit aufli, comme celui d’Augufte , la forme
d’un quarré, au milieu duquel s’elevoit une tour
ronde.
Ce qui en refte aujourd’hui, occupe un quart
de la tour par le bas. Les murs font de peperino
noir & poreux ; ils font doubles , & le maflit
de la tour ou l’entre-deux des murs eft retnpli
de mortier & de briques jetées au hafard, fans
aucun arrangement, mais fi épais , qu on y a refer
vé à peine la place d’un efcalier. La tour etoit
incruftée de marbre de Paros, couronnée par des
ftatues, des chars, des chevaux, & terminée par
une pomme de pin en bronze dore, etonnante
par fa grandeur. On voit encore au belvedere
cette pomme, avec deux des quatre paons dores,
de même métal, qui l’accompagnoient. Elle fai-
foit allufion à la douleur qu’éprouva Cybele en
voyant mourir Atis, qui avoit été blefle fous un
pin. Les paons indiquoient la fepulture des impératrices,
comme on le voit fréquemment fur les
médailles de leurs confécrations. #
Le tombeau d’Hadrien étoit entouré de colonnades,
& l’on croit que les plus belles colonnes
de cet édifice furent tranfportées à Saint-Paul dès
le tems de Çonftantin. On montoit intérieurement
jufqu’au haut par une pente_ douce tournée en
fpirale, où les voitures pouvoient aller. Ce monument
ayant fervi de citadelle, & les Romains y
étant afliégés par Vitigès, roi des Goths, ils s’y
défendirent avec les ftatues qu’ils jetèrent fur leurs
ennemis. De ce nombre fut le célèbre Faune endormi,
plus grand que nature, qui eft confervé
d’Hadrien, repréfentée dans un quadrige, méri-
toit à jufte titre le nom de colofle. . _ .
Elle étoit fi grande, & fon char etoit fi volumineux,
dans le palais Barberini, & que l’on trouva fans
euifle, fans jambe & fans bras gauche , en creu-
fant le fofle du château Saint-Ange. Si l’on ajoute
foi à un auteur grec, Jean d’Antioche, la ftatue
qu’un homme de haute taille pouvoit-
s’introduire dans les creux des yeux des chevaux.
On a prétendu de plus que la^ftatiie, le char 8c
les chevaux, étoient faits d’un feul bloc de marbre.
Mais toute cette defeription , dit le judicieux
Winkelmann, paroît être une fable grecque,
mérite d’être mife fur la même ligne que le récit
d’un autre écrivain grec du meme fiecle. Michel
Choniate, décrivant la tête d’ une ftatue de Junon,
tranfportée à Conftantinople , dit que quatre paires
de boeufs pouvoient à peine la tramer, tant elle
étoit pefante. . r
Hadrien fut enterré dans ce monument, ainli
que tous les Antonins. Pertinax y fit porter le
corps de Commode, 8c l’on y depofa aufli celui
i de Yérus. , c , .
Lorfque l’empereur Aurelien eut renferme le
champ de Mars dans l ’enceinte des murs de Rome ,
le maufolée d’Hadrien s’en trouva fi voifin ,qu il
devint une efpèce de citadelle vers le tems de
l’empereur Honorius, ou au moins fous Behlaire.
Les Romains s’en fervirent depuis comme d une
fortereiïe ; les Goths prirent plufieurs fois ce cha-
teau ; les Exocques de Ravenne 8c d autres enfuite
l’occupèrent, & le dégradèrent fucceflivement.
ADRIANOPOLIS, & femblables. K.H a d r ia -
NOPOLIS.
ADRIEN. V. Hadrien.
ADROGÂTÏON. C’étoit l’efpèce d’adoption
qui fe -pratiquoit à l’égard d’un homme libre.
Elle fe fai foit autrefois en préfence du peuple,
mais depuis en préfence du prince, ou du prêteur
qui le repréfentoit. V. Adoption.
ÀDRUMETE. V. H a d r u m e t o m .
ADSCRIPT1I gleb&3 étoient chez les Romains
des efclaves attachés à la culture de certaines
terres, 8c qui ne pouvoient être vendus qu avec
ces terres. , ' , A ,
ADSEDERE fignifioit dans le fenat, etre de
l’avis propofé ; parce que les fénateurs parloient
debout, 8c que ceux qui ne fe levoient pas, etoient
fenfés n’avoir aucune objeâion a faire contre
l’avis de l’opinant. t
A D S E N T IR Ï . Lorfque les foldats romains
agréoient les propofitions que leur faifoient les
commandans dans les allocutions, ils elevoient
les mains 8c la voix, 8c Frappoient leurs boucliers
avec les genoux j ce qui etoit appelé adfentiri.
Lucain décrit cet ajfentiment dans les vers fuiyans
( 386, lib. 1.) de la Pharfale :
His c un ci s. fimul adfenfere cohortes ,
Elatafque dite , qu&cünque ad bella vocaret,
Promijere manus : it tantus ad Athera clamor.
ADSERERE, Adsertio, Adsertor manu
in libertatem. Ces mots font relatifs à l’une des
manières par lçfquelles on aftranchifloit un efclave,