
a u y tr ia ir e s à c om b a ttr e ; c’eft-à-dirc, on eft réduit
au dernier expédient. le s triaires ayant reçu
dans leurs intervalles les haftaires & les princes,
le redrefloient, ferroient leurs rangs pour ne
lamer aucune entrée à l’ennemi, & fondoient
tous enfemble fur lui avec furie, fachant bien
<ju ils navoient plus de troupes après eux fur
qui fonder quelqu'efpérance de foutien». P r im um
v e x i l l u m t r ia r io s d u c e b a t , v e te ra n um m i l i t em f p e c -
ta tA v i r t u t i s : f e c u n d um r o r a r io s , m in u s r o b o r is
A ta te , f a c i i f q u e : t e r t ium a c c e n fo s , m in im a f id u c ia 7^ jP 'um : eo . & *n p o f tr em am a c iem r e ji c ie b a n tu r .
U b i h i s o r d in ib u s e x e r c i tu s in f lr u f tu s e f f e t , h a f ia t i
om n ium p r im i p u g n am in ib a n t : f i h a f ia t i h o f iem
p r o fiig a r e n o n p o f f e n t , p e d e p r e f fo e o s r e t r o c e d e n te s
in in t e r v a l lo o r d in um p r in c ip e s r e c ip ie b a n t : tum
p r in c ip u m p u g n a e r a t ; h a f ia t i f e q u e b a n tu r : t r ia r i i
J u b v e x i l l i s c o n f id e b a n t , f in i f i r o c ru r e p o r r e c lo ,
J c u ta in n i x a k u m e r i s , k a f ia s fu b r e é lâ c u fp id e in
t e r r a f i x a s , h a u d f e c h s q u àm v a l lo f e p t a in h o r r e r e t
a c t e s , te n e n t e s . S i a p u d p r in c ip e s q u o q u e h a u d
j a t i s p r o fp e r e p u g n a tum e f f e t , h. p r im a a c ié a d
t r ia r io s f e n f im r e fe r e b a n tu r ; in d e r em a d t r ia r io s
r e d i if fe , c îim la b o r a tu r , p r o v e r b io in c r e b u it . T r i a r i i
e o n fu r g e n te s , u b i in in t e r v a l la o r d in um fu o r um
p r in c ip e s & k a f ta t o s r e c e p if fe n t , e x t em p lo c om -
p r e jf is o r d in ib u s v e lu t c la u d e b a n t v i a s : u h o q u e
c o n t in e n te a gm in e , j a m n u l lâ f p e p o f i f è r e l i é l â ,
en h o f iem in c id e b a n t .
On ne formoit pas toujours Tordre de bataille
par manipules, c eft-à-dire, par haftaires, princes
& triaires j mais on le formoit quelquefois par
cohortes, & alors ces trois divifîons étoient réunies
en une feule. La formation par cohortes étoit
plus ufitée dans les marches, & celle par manipules
dans les batailles , fans exclusion cependant
de Tune ou de l’autre. C’eft une erreur d’attribuer
à Marius la formation par cohortes. Elle
étoit connue dans l’ancienne république, mais
elle devint plus ufitée depuis ce général.
Acies défignoit proprement les troupes romaines
j pour les diftinguer des alliés & des auxiliaires.
Ceux-ci formoient les ailes; tandis que
Je corps à.’armée 3 acies, ne comprenoit que les
foldats romains. Tite-Live le dit expreflfément,
V 37 * 39 - ) : Romani mediam aciem, comua Latini
tenuerunt.
A g m e n , efeadron ou bataillon. Ce mot a
fouvent été confondu avec celui d'a c i e s , fur-tout
par les écrivains des bas - liècles. Les premiers
Romains avoient généralement deux a gm en de
forme différente, ou deux ordres de bataille ;
l° . pour fortir-des camps, on plaçoit à la tête,
des troupes T élite des foldats, appelés e x t r a o r d i -
n a r i i , qui avoient leur quaïtier auprès de la porte
Prétorienne j a leur fuite marchoit l’aile droite
des allies, des Latins, par exemple; les bagages
des e x t r a o r d in a r i i & des alliés les fuivoient réunis
enfemble. Venoit enfuite chaque légion fuivie
de fon bagage, marchant à la fuite l’une de Tautre ;
& la marche etoit fermée par le bagage de Taile
gauche des allies, qui fuivoit cette aile. L ’ordre
de la marche étoit renverfé quand on rentroit
dans le camp ; de manière qu’elle étoit fermée
par les ^ extraordinarii. Ces évolutions étoient
annoncées par les trompettes. Ils faifoient retentir
trois fois le fon de leurs inftrumens. A la première,
on abâttoit les tentes; à la fécondé, on
chargeoit le bagage fur les chariots & fur les
betes de fomme ; Se à la troilïème, l ’avant-garde
fe mettoit en marche.
Le fécond ordre dfr bataille étoit employé
dans les marches au travers dés pays découverts,
ou dans le voilïnage de l’ennemi. On divifoit
toutes les troupes en trois corps, au-devant de
chacun defquels étoit placé fon bagage : c’étoient
les haftaires, les princes & les triaires. Lorfqu’on
marchoit^ fans crainte & fans défiance, Yarmée
fe formoit en colonne, & alors la file, verfus,
furpaffoit en longueur le rang, jugum. Ces marches
ordinaires étoient réglées a vingt mille pas
chaque jour; 8c lesmarches forcées à vingt-quatre
mille.
Agmen pilatum , troupe formée en colonne ,
de pilum, trait fort long auquel elle reffembloit.
Agmen quadratum. Le fens de ce mot a beaucoup
varié chez les écrivains latins : tantôt il
lignifie un ordre de bataille, dans lequel le, bagage,
placé au centre, eft devancé & fuivi par
les troupes^ : tantôt un bataillon faifant face des
quatre cotes : tantôt enfin une armée rangée en
bataille félon la forme ordinaire, dans un ter-
rein ouvert; parce qu’alors en la voyant de front,
on pouvoit la croire aufli profonde qu’étendue*
E x e s . c i t u $ défignoit la réunion de différentes
troupes fous un même chef, foit qu’elles fuflent
en marche, ou campées & retranchées, ou en
garnifon dans les villes, ou rangées en bataille.
Non - feulement le mot exercitus défignoit des
troupes de différentes nations, de diverfesefpèces,
de cavalerie ou d’infanterie, . mais encore une
flotte, lorfqu’elle étoit dçftinée à l’appui des
troupes de terre.
ARMENIACUS. Voyez Arménique.
_ ARMÉNIE. Le feul roi d3Arménie dont on
ait des médailles, eft Artavafde, roi des rois.
La tête de ce roi & des autres princes auxquels
Y Arménie a été foumife, eft ordinairement coè'ffée
de la tiare.
^ On connoît deux autres rois d*Arménie, qui
régnoient du tems des croifades : Lépn I; Haiton.
Arménie, ap.menia. Cette contrée, réduite
en province romaine, a fait frapper des médailles
impériales grecques en l’honneur de Trajan,
de Verus, de Sept.-Sévère.
Son fymbole ordinaire eft la tiare, & Je carquois
avec des flèches.
On a quelques médailles avec des légendes en
ancienne langue arménienne : elles n’ont pas encore
été expliquées.
ARM ÉN IEN S, ( ère d e s ) L ’ère des Armé-
niens, appelée dans quelques titres françois TJ5-
treure des Ermines, commença Tan de J C . 552 ,
un mardi, 9 de juillet. C’eft l’époque du concile
de T ib e n , où les Arméniens ayant confirmé la
condamnation du concile de C a lc éd o in e , qu’ ils
avoient prononcée Tan ƒ 3 6 au concile de T h é v is ,
consommèrent leur fcnifme. « Les Arméniens,
.** dît M. Frére t, (Mém.de VAcad, des B . L . t. 19 ^
*> p . 85 ) fe fervent aujourd’hui d’ une année com-
*> p o fe e , comme celle des anciens Perfan s, de
*> douze m o is , de trente jours chacun & de cinq
n^épagomènes. Cette année eft abfolument v ague ,
*• fans aucune intercalation, & elle remonte tous
»• les quatre ans d’un jou r dans Tannée Julienne.
» Elle fert dans le pays pour les a&es & pour
» la date des lettres ; mais en même - tems on
» emploie une autre an n é e , qui eft proprement
*> Tannée Eccléfiaftique, & qui fert dans la Litur-
30 g is j pour régler la célébration de la pâque &
M des fê te s , le tems des jeûn es, & tout ce qui a
» rapport à la religion :• cette année eft fix e , au
*® moyen d’un fixième épagomène qu’on ajoute
* tous les quatre ans; mais le Nourous, ou pre-
»» mier jour de Tannée, qui commence avec le
*> mois Navazardij eft fixé depuis long-tems au
.w 11 du mois d’août de Tannée Julienne, & il
M ne s’en écarte plus. >®
Dans la fu it e , ajoute le même au teur, lorf-
»* que les Arméniens fe réconcilièrent avec TégliTe
la t in e , & qu’ une partie (fentr’euxreconnurent
M les papes de Rome , dans une efpèce de con-
» cile tenu à K h e rn a , au quatorzième fiècle ;
» (c’eft le . concile dit Ckarnenfe, tenu Tan de
m J. C. 13 3 0 ) ils admirent la forme de Tannée
» Julienne , que le commerce avec les Francs
9» leur avoit rendue familière. Le s aéles du eon-
9» cile de Sife joignent Tan 756 de l’ère arnfé-
* nienne avec Tan 1307 de l’ère vu lg a ire , &
99 datent dans Tune & Tautre année par le 19
»’ mars. Dans le concile d ’A d én a , tenu en 1316 ,
99 où il fut queftion du calendrier, on ne fe fert
99 que des mois juliens & de l ’ère vulgaire ; & en-
»9 core-aujourd’h u i, lorfque les Arméniens traitent
99 avec les Oc ciden tau x, ils emploient les mois
» juliens. 93 Dans une réponfe de M. Arnaud au
miniftre Clau de, fur la perpétuité de la f o i , imprimée
en 1 6 7 1 , on vo it une lettre de J acques,
Catholique dés Arméniens, datée du 12 avril de
Tan 1120 de l’ère des Arméniens ; ce qui revient
à notre année 16 7 1 . Nous ajouterons que les
Arméniens datent aufli par les années du monde
fuivant T ère de Conftantinople, & qu’ ils joignent
quelquefois dans leurs aétes cette façon de fup-
pater les tems à celle qui leur eft propre.
Mois Romains.
1 1 A o û t ,
10 Septembre,
10 Octobre,
Mois Arméniens.
Nàvazardi.
Hôri.
Sahomi.
9 Novembre, Dré Thari.
9 Décembre, Kagoth.Sv
8 Janvier, Aracz.
7 Février, Malégi.
9 Mars, Arcki.
8 A vr il, Angi.^
8 Mai, Mariri.
7 Juin, Marcacz,
7 Juillet, Bérodiez.
Acéliacz ou les cinq épagomènes, & les lix
dans les années abondantes. ( L'Art de vérifier
les dates, &C.
ARMÉNIQUE, Armenicüs, Armeniacus, fur-
nom donné à Néron, à M.-Aurèle & à Lucius
Vérus. On le trouve dans Capitolin & fur leurs
médailles : n e r o c æ s a r a u g u s t u s ; & au revers
: ARMENIAC. — ANTONINUS AU G. ARMENIACUS.
— IMP. L. AUREL. AUG.... ARM EN .
ou a r m e n i a ou a r m e n ia c u s . Il faut traduire
Arménique & non pas Arméniaque.
ARMES. On rapporte ordinairement aux Egyptiens
l’invention , ou au moins la perfection des
premières armes que les hommes civilifés ayens
employées. C’eft des Phéniciens, colonie des
Egyptiens, que les Grecs en apprirent lu fa ge }
& c’eft pour cacher cette origine , qu’ils firenç
honneur de l’invention des armes, tantôt à Mars*
pour qui Vulcain travailloit dans les forges de
Lemnos, & tantôt à Bacchus, dans fon expédition
de l’Inde.
Les armes des héros Grecs étoient de bronze
& non de fer ; Héfîode le dit expreffément,
(Oper. & Dier. v. 149.) airtfi que Paufanias ,
( Lacon. ) & Lucrèce : Sed prius ans erat quàm
ferri cognitus ufus. On y employoit quelquefois
l’étain ; au moins Homère Tanure-t-il des bottines
ou plutôt de l’armure des jambes d’Achille (II. s .) ,
de la cuiraffe d’Agamemnon (Iliad. A .) , & du
bouclier d’Enée. Qn fait que le mélange appelé
bronze fe fait avec du cuivre & de l’étain. L ’or
& l’argent fervirent quelquefois à orner les armes
des héros ; mais ils n’en furent jamais la matière
qu’entre lés mains des efféminés. Les armes de
Glaucus,.danS l’Iliade, font ornées avec les métaux
précieux; celles du vaillant Diomède ne font
que de bronze'. Homère compare à une femme
Amphimaque, dont les armes étoient dorées.
Les Perfes, amollis par le luxe, chargeoient
leurs armes d’or & de perles, & elles devinrent
la proie des foldats grecs, qui n’étoient couverts
que d’airain. Lés héros & les chefs de ces derniers
n’admirênt les métaux précieux que pour
orner leurs armes. Elles étoient damafquinées,
& Ton y gravoit les hauts-faits des ancêtres,
les bienfaits des dieux, des fymboles, tels que
des lions, des dragons. Mais ce qu’ils y recher-
choient le plus après la bonté de la trempe, étoit
l’éclat que leur donnoit un poli v if, & qui éblouif-
foit les ennemis.
Toutes les armes peuvent être diilinguée-s en