
au gré du vent , 8c tenant un rafoir à la main.
Phèdre l’a décrit dans Tes fables, avec des ailes,/
des cheveux par devant, & chauve par derrière.
L ’allégorie de la figure deCalliftrate nous enfeigne
que l’occafion s’ échappe avec tant de rapidité ,
qu’ elle paroît marcher fur le tranchant d’ un rafoir ;
8c celle de la fable de Phèdre , que l’on ne
retrouve plus l’occafion quand elle eft une fois
échappée. L’ idée d’un poëte qui a appelé Yoc-
cafion le plus jeune des enfans de Saturne , eft
très-belle. Les Eléens avofent confacré un autel
à Cérus;
CERUS M.ÀNUS, c’ étoit le nom mvftérieux
donné à Janus dans les chants des Saliens : In
carminé Saliari 3 dit FeftllS ( in Matrem matutam) 3
Cerus Manus intelligitur creator bonus. Ce nom
fans doute étoit celui du Katpos ou du Cerus des
Grecs, dont nous avons parlé à l’article précédent
j car Janus étoit l’emblème du tems, comme
on peut le voir au mot Jan u s .
CÉRYCES , gens deftinés'd fervir dans les
facrifices chez, les Athéniens : ils reffembloient
à nos cweurs publics, 8c leur fonction étoit
d’annoncer au peuple les chofes , tant civiles
que facrées. On en élifoit deux, l’un pour l’aréopage
& l’autre pour l’archonte. Us dévoient
être tirés d’une famille athénienne , q u i, félon
Ifocrate, portoit le nom de Céryces, d’un certain
Céryx 3 fils de Mercure 8c de Pandrofe. Une
autre fonction des Céryces étoit d’ affommer les
taureaux , & de préparer les viéHmes , comme
faifoient à Rome les vi<5timaire$. Le'nom grec
Ktpu% étoit celui de tous les hérauts.
CÉRYX. Voye^ Cér y c e s . •
CÉSAR. Augufte ne fe nomma d’abord que
C&far divi f i l i u s & depuis Imperator 3 enfuite
Triumvir reipublica conjiituends. 3 pofterieurement
Auguftus. Enfin il y ajouta la puiffance du tribun,
qui le faifoit fouverain. Caligüla garda les trois
noms , lmp. C&f Aug. Le mpt de Ci far doit
généralement paflfer dans le haut empire pour un
nom de famille, plutôt que pour un nom de
dignité. Tous ceux qui ont été véritablement
Céfar, ou par naiftance, ou par adoption^ l’ont
porté avec juftice ; les autres ont affeCté de s’en
parer j pour fe concilier par-là l’amour & le ref-
pett des peuples. Dans le bas-empire, C&far ou
'Nobilis. C&far , défigna ceux qui étoient ou affo-
rlés à l’empire, ou héritiers préfomptifs ; cette
qualité fe mit alors après les noms du Prince qui
la portoit.
Caïus 8c Lucius, fris d’Agrippa, adoptés par
Augufte 3 Agrippa Pofthume , leur frère , Ger-
mariicus , Drufus , fils de Tibère , Néron &
Drufus 3 fils de Germanicus , & Britannicus, fils
de Claude, ont porté le nom de C&far3 fans
avoir jamais été Auguftes $ Tibère du téms d’An-
gufte, Néron fous Claude , Titus fous Yefpafien,
Domitien fous Vefpafien & Titu s, Trajan fous
Nerva, 8c Hadrien fur la fin de la vie de Trajan,
portoient fimplement le nom de C&far.
Le père Hardouin a foutenu que tous ceux qui
avoient porté le nom de Céfar, foit dans le haut,
foit dans le bas-empire , étoient véritablement
defcendans de Jules - Céfar. On s eft fortement
oppofé à cette opinion fingulière, dans plufieurs
differtations inférées dans les Mémoires de Trév
oux , des années 1727 8c 1728, & 1 on a prétendu
au contraire qu’après Néron , le^nom de
Céfar avoit ceffé d!être un nom de famille , &
étoit devenu fimplement un nom de dignité. Il
y a peut-être quelque chofe a dire contre ce
dernier fentiment 5 mais pour mettre ma penfée
dans tout fon jou r , dit le baron de la Baftie,
il me faudroit excéder les bornes que je me fuis
prefcrites dans ces remarques fur le père Jobert,
ainfi je renvoie cette differtation aux Mémoires
de l’Académie des Belles-Lettres. Tout ce que
je dirai en deux mots , c’eft que 1 opinion du
père Hardouin eft non-feulemerit contraire à tous
les hiftoriens , mais qu’elle eft meme détruite
parüne médaille de grand bronze, q ui, du cabinet
de Surbeck , avoit pafte dans celui de l abbé de
Rothelin. Elle eft de Vefpafiën j au revers ées
deux fils font repréfentés a (fis fur une efpèce de
tribunal : la légende eft T. ET. D. CAES. EX.
S. C. c’eft à-dire, Titus ET Domitianus CAESa-
res EX Senatus Confulto. La fo rm u le r Senatus
' Confulto, fe rapportant toujours aux titres exprimés
fur le côté de la médaillé ou elle fe trouve,
il eft vifible que fi Titus 8c Domitien .n’ont eu
le nom de Céfar que par'un decret du fenat, ce
nom ne leur appartenoit pas par le droit de leur
naiffançe.
On trouve, dit Winkelmaon {Hijt. de VArt.
/. 6. c. f. A . ) , dans plufieurs cabinets des têtes
antiques qui portent le nom de Cefar, 8c aucune
ne refifemble parfaitement aux têtes de cet empereur
que l’on voit fur Ces médaillés, Cette particularité
a fait douter un des plus grands con-
noifleurs en antiquité , le cardinal Alexandre
Albani, s’il s’étoit confervé de' véritables tetes
de Céfar. Rien de plus ridicule d’ailleurs que de
prétendre qu’un bufte du cardinal de Polignac foit
regardé comme un morceau unique, & comme un
portrait fait d’après le naturel ( Cabinet ae Polignac).
Je rapporterai encore un fait digne de remarque,
c’eft qu’une dame Romaine exigea par teftament
de fon mari, qu’il érigeât au Capitole a Cefar
une ftatue d’or du poids de cent livres C Conf.
L ip f Èleâior. I. I . c. p ) .
CÉSAR ( Caïus Julius).
Caïus Julius C&far., Imperator, DiÜator perpétuât.
Ses médailles font: .
RRR. en or.
Elles font beaucoup plus rares avec la tête de
Marc-Antoine .au revers ; ainfi que celles reftituéés
par Trajan, avec une vi&oire au revers.
K Celles également reftitaées, qui ont au revers
la figure de Vénus , font les plus rares de
tout,és.
R. en argent.
Certains revers font RR.
R. en G. B. au revers d’Augufte.
RR. en -G. B. avec fa tête feule.
RR. en M. 8c P. B. de colonie.
RR. en M. 8c P. B. grec.
Cé s a r ( Caïus ) . , fils, d’Agrippa. Voyei
Caïus-,
Cé s a r ( Lucius ) 3 fils d’Agrippa. Voye£ L u cius.
, -
CÉSARÉE, 8cc. Pour les médailles de toutes
les Céfarées-i voyez les articles CÆSAREA 8c
Cæ sa r é e .
CÉSARION, fils de Cléopâtre 8c de Jules-
Cëfar.
On a publié une médaillé de moyen bronze
grec de Céfarion 3 où l’on voit fa tête nue 8c
pofée fur une proue de vaiffeau > au revers font
les têtes accôllées d'Antoine 8c de Cléopâtre.
Cette médaille eft regardée avec raifon comme
fauffe.
CESEPH ( grand ) , grand argyre , monnoie
ancienne de l’Egypte & de l’Afie. Il eft évalué
à yz liv. — monnoie aéluelle de France.
Il valoit en monnoies des mêmes pays *
1 onces d’or ,
Ou 2 -fr dariques ,
Ou 6 ~ tétraftatères ,
Ou 12 { diftatères,
Ou 16 y héxadçagtnes,
Ou 25 tétradrachmes.
C eseph ( petit ) , monnoie ancienne de l’Egypte
& de l’Afîe. Voye^ T É t r a d r a c h m e .
GÉSONIE , femme de Caligüla. >
• Ses médailles font : c
O. en or , en argent & en bronze de Coin
fomain.
• RR. en M. B. avec le titre de SALUS au revers
de Caligüla , de la colonie de Carthage la
neuve. .
Il y a d’habiles antiquaires qui doutent que
cette médaille foit de Céfonie 3 8c qui croient ,
contre le fentiment de Vaillant, que c eft plutôt
là tête de la déeffe SALUS , qui y eft nommée.
C ESTAS, paroi (Te du Bourdelois , limitrophe ,
des landes^, & dans les graves de Bordeaux, au
comté d’Ornonj on y a découvert en 1742 un
temple oéfcogone, 8c plufieurs bas-reliefsp lef-
quefs défignent des fêtes de Cybè le, une initiation
à fes myftères , & un facrifice qu’on lui a
offert : on en peut voir la figure .& le plan
dans une Dijfertation fur ce temple , donnée .en
1743 par .M. Joubert, imprimée a Bordeaux ,
zn-12.
C E S T E • C Le ce fie étoit un gros gan-
GESTIPHORES. J J ,
telet de cu ir , garni de plomb, dont, les anciens
athlètes fe fervoient dans leurs exercices. Son
nom venoit de c&do , je bats, je frappe.
Calepin a cru que c’étoit une maffue , de laquelle
pendoient des balles de plomb attachées
par des morceaux de cuir. 11 fe trompe j car c étoit
feulement une longe de cuir garnie de clous ,
de plomb ou de fe r , dont on entouroit la main
en forme de liens croifés^, & même, le poignet-
avec une partie du bras , pour empecher qu ils
ne fulfent rompus ou démis, ou plutôt afin de
porter des coups plus violens. Scaliger, fonde fur
l’autorité de Servius , a prétendu que le cefie
couvroit une partie des épaulés ; mais dans tous
les anciens mOnumens, les differens contours
de courroies dont la main des luteurs eft armée,
ne paroilfent pas monter plus haut que le
Coude.
Les Grecs défignoient cette forte d’armes par
quatre noms différens ; f a v o i r u.vpftitx.ts ,
t*u\Ucu 8c r<p*ip*l. Le plus ordinaire étoit celui
d’m é v q u i fignifie à la lettre des courroies 5 elles
étoient faites.de cuir de boeuf non corroyé ,
defteché 8c par conféquent très-dur. On avoir
donné au cejie le nom de pvpftqx.es, non que ces
armes euflent aucune reffemblance avec la figure
des fourmis {pvppqx.es') , mais parce qu on fentoit
dans les parties qui en étoient frappées, , des
picottemens pareils à ceux que caufent ces
infe&es. La troifième efpèce, ou les meiliques,
étoit la plus ancienne chez les Grecs : c’ étoit un
fimple lacs de courroies très-déliées, qui enveloppant
uniquement la main dans le creux de
laquelle on les attachoit, laiffoient le poignet
8c les doigts à découvert. On conjecture que la
quatrième, efpèce étoit moins un gantelet qu une
• pelotte que les athlètes ferroient dans leurs mains,
8c qui n’étoit en ufage que dans les gymnaies ,
pour tenir lieu du cefte qu’on èmployoit dans
les combats , à peu-près comme dans nos Galles
d’armes ôn fe fert de fleurets au-lieu d’épée ^ Mém.
dé VAc. de Bell. L. t. n i . ).
Virgile a chanté le combat des cefiiphores Entelle
&: Darès ( Æ n e ia . v. 369. ). Valérius Flaccus en
a décrit un fécond ( Argonaut. iv. 160. ) plus
célèbre dans l’antiquité, celui de Po lux & d’A-
mycus, roi de Bébrycie, fil^ de Neptune. Un
vafe.cylindrique de métal, placé dans la galerie
du collège romain , nous offre la fuite de ce combat
terrible ,.c ’eft-à-dire, Amycus vaincu , lié à
un arbre par Pollux, 8c Mifïerve , Caftor avec un
Argonaute, témoins de la vengeance que fe prépara
à tirer le vainqueuff Winkelman en a placé
le déffm à la tête du chap. i. du liv. v . de fon
Hift. de l ’Art. Les artiftes pourront le confulter