
exercées, ou qu'ils exerçoient encore , mais qui i
ne pouyoient pas rendre encore le cheval public,
parce qu’ils n'avoienr pas accompli le te ms du
îervice militaire prefcrit par les loix. Pompée fut
nommé conful étant fimple chevalier , c’eft-à-
dire, comme l’obferve Dion , avant quil fût entré
dans le fénat. A cette époque il fe conforma à
l’ufage y & fe préfenta aux cenfeurs Catullus &
Gellius 3 tenant fon cheval par la bride. Ceux-ci
l'ayant interrogé fur le nombre des campagnes
prefcrites par les loix , & lui ayant demandé les
noms des généraux fous lefquels il avoit porté les
armes, il répondit qu’il avoit fait toutes ces campagnes
étant lui-même général.
Il étoit d’ufage à tous les cens, que les chevaliers
fe préfentaffent l’un après l’autre devant les
cenfeurs, ou devant les , empereurs fubftitués
aux cenfeurs, qui examinoient leur vie publique,
leur fervices militaires , & le foin qu’ils prenoient
du cheval public dont ils n'étoient que les dépo-
fitaires. Lorfque ces magiftrats trouvoient quelque
chofe à reprendre dans un chevalier , tantôt ils fe
contentoient de le blâmer, comme Suétone nous _
l ’apprend d’Augufte faifant l’ infpe&ion des chevaliers
(Aug. c. 39. n. 1 .Ji, en lui- remettant des
tablettes qui renfermoient des reproches, & en
l'obligeant à les lire tout bas fur le champ, tantôt
ils les blâmoient à haute voix & les notoient.
Quand la faute commife par un chevalier étoit
plus confîdérable, les cenfeurs l’effaçoient du
tableau des juges , ex albo judicum. Avoit-il commis
un crime , ou diflipé fes biens , on lui ôtoit
le cheval public & on le réduifoit à l’état de plébéien.
L’hiftoire romaine offre plufîeurs exemples
de cette dégradation , qui annoncent une vigueur
de difcipline très-étonnante. Mais le plus fingu-
lier de ces exemples, ell celui que„rapporte Aiilu-
Gelle ( tv. 20. ). Les cenfeurs Scipion Nafîca &
M. Popillius, faifant la revue des chevaliers, en
apperçurent un qui étoit fort gros & d’un embonpoint
extraordinaire , mais dont le cheval étoit
maigre & mal panfé. Comment fe fait-il , lui
dirent les cenfeurs, que vous êtes plus gros &
mieux portant que votre cheval ? 11 leur répondit
que la caufe en étoit facile à trouver, qu’il prenoit
lui-même le foin de fa perfonne, tandis que fon
cheval étoit confié à Statius, fon efclave. Les cenfeurs,
choqués d’une réponfe fi inconfidérée , lui
ôtèrent fon cheval, & le dégradèrent du rang de
chevalier.
CHEVELURE d’Heélor. Les Grecs entee-
doient par-là une chevelure longue par derrière,
& courte fur le front. Ils croyoient qu’Heétor
l’avoit portée ainfi pour faire oppofition avec
celle de Paris. Ce guerrier efféminé laiffoic croître
fa chevelure, & lui confaeroit un teins que le
vaillant Heétor donnoit aux armes, ou aux exercices
athlétiques. Les monumens offrent cependant
des variations relativement à la chevelure
d*He&or, & à fa barbe, qui eft tantôt courte^
ck -qui tantôt ne paroît en aucune manière, quoiqu’il
eut trente ans à fa mort.
Ch evelure de Bérénice, coma Bérénices. Les
anciens appeloient de ce nom les fept étoiles de
la queue du lio n , parce qu’ils penfoient que les
cheveux de Bérénice , reine d’Egypte, qu’elle
avoit offerts dans le temple de Vénus pour
demander le retour de fon mari , avoient été
enlevés par les dieux, placés dans le ciel, & changés
en ces fept étoiles. Le mathématicien Conon3
qui venoit de découvrir dans le ciel une nouvelle
conftellation , fit difparoïtre ces cheveux, &
publia qu’ils avoient été- changés en une conftellation,
qu’il nomma pour cette raifon chevelure
de Bérénice.
CHEVELUS, capillati. Nom que Dicenée
donna aux Goths, leur confeillant de porter toujours
une longue chevelure , pour les distinguer
des facrificateurs qu’il inftitua, & qu’ il nomma
■ pileatij couverts d’un chapeau ou d’un bonnet.
Dicenée vint dans le pays des Goths environ
quatre-vingt ans avant la naiflànce de Jefus-Chrift.
Décébale, Roi des Daces, ayant envoyé d’abord
à l’empereur Trajan des ambaffadeurs du rang
des capillati, qui étoient les moins considérables
, lui envoya enfuite des pileati, pour lui
faire plus d’honneur. Cependant les Goths & les
autres peuples du Septentrion faifoient autrefois
grand cas d’ une belle chevelure , & prenoient
grand foin de l’entretenir ; c’étoit même chez
les femmes une marque de virginité. Celles qui
étoient mariées , avoient la tête couverte , les
filles au contraire avoient la tête nue, laiffant
flotter leurs cheveux qui pendoient jufqu’à la
ceinture.
On donne plus particulièrement cette épithète
à un de nos rois, Clodion le chevelu, parce qu’il
portoit de grands cheveux > & , félon quelques
hiftpriens modernes, parce qu’ayant conquis une
partie des Gaules, il fit porter aux Gaulois les
cheveux que Jules-Céfar leur avoit fait couper.
Mais l ’abbé Trithème dit expreffément qu’après
fa conquête, Clodion fit tondre les Gaulois afin
de les diftinguer des FranG$, qui lui avoient aidé
à les fubjuguer. Le mot chevelu■ n’ eft plus en
ufage dans ce fens , fi ce n’eft en parlant des
anciens tems. Childebert, dans un décret qui fè
voit à la fin de la,loi falique, dit : que perfonne
des chevelus ne fe marie inceftueufement, &c.
Cet . article ne regarde que les chevelus, c’eft-à-
dire, les plus nobles des François qui étoient à
la cour, parce que ces mariages étoient plus
ordinaires parmi eux. La loi falique diftingue’deux
fortes de François, dont les uns étoient chevelus
& les autres ne l’écoient pas. Agathias dit que
ce fut l’ufage des rois françois de porter la longue
chevelurej il ajoute que leurs F11 jets avoient
les .cheveux coupés en rond autour de la tête-*
& qu'on ne leur permettoit pas aifement de Tes
laiffer croître.
C hevelus de Bellone , de Cérès 9 &c. ou
prêtres fanatiques. Voye^ Ca p il l a t i .
} ° fir!s’ dk Di° dore de s id ,e>
( lib. 1. pag. 16.) , fit ferment de ne fe point rafer
la tête , qu’il, ne fût revenu dans fa patrie C’eft-
l à , continue-t-il, l’origine de la coutume confiante
, jufqu’à ces derniers tems, chez les Egyptiens,
de ne point couper fes cheveux & fa barbe,
depuis le jour où l’on fort de fon pays jufqu’au
jour où l’on y revient.
On peut conclure de ce paffage, que les Egyptiens
fe rafoient habituellement la tê te , comme
le pratiquent encore aujourd’hui les Orientaux.
Hérodote l’afifure pofitivement des prêtres de
cette nation II dit (Euterp. p. 116 .) qu'ils fe
rafoient non-feulement toute la tête, mais encore
toutes les autres parties du corps, de crainte de
profaner le culte des dieux par quelque feuillure
fecrète , ou par la préfence de quelque infeéte
caché dans les poils.
Pour ce qui eft des Egyptiennes, il paroît par
les figures d’Ifis & des femmes de ce pays qui
fubfiftent encore, qu’elles confervoient leurs cheveux
, mais qu’ elles les coupoient carrément fur
le col. Elles les couvroient d’une efpèce de
bonnet affez maflif, fur lequel, ainfi que fur les
lourdes coëffures de leurs maris, le comte de
Caylus a fait des réflexions judicieufes ( Rech.
d'Antiq. v. pl. 60.). Cette coëffure d’une Egyptienne
eft , dit-il, trop épaiffe pour être formée
par les cheveux uaturels, elle me paroît plutôt
compofée d’un tiffu de laine. Elle eft divifée en plu-
fieurs flocons égaux entr’eux, & diftribués par
étages. On voit cette parure de tête fur des
monumens de différens pays, principalement fur
ceux de l’Afrique. Elle eft fur-tout bien marquée
fur les médailles de Jubâ, & fur celles des
rois Parthes. Ce genre de coëffure nous montre
que dans tous les tems les habitans ces pays les
plus chaude, ont cherché à fe garantir des ardeurs
du foleil par les coëffures les plus lourdes , ou
du moins les plus épaiffes. Celles des Egyptiens
paroiffent fermées le plus fouvent par des efpèces
de bonnets , dont l’épaiffeur eft confidérable j
quoique les monumens.ne les repréfentent que
par des lignes perpendiculaires* & horifontales,
qui ne donnent aucune idée de la nature & de
1'efpèce de leur étoffe, on pourroit auffi fuppofer
que i’ufage fubftitant aujourd’hui dans l’Orient,
& fur-tout en Turquie, d’augmenter l'ampleur
des coëffures félon le grade ou la dignité des^
perfonnes, fut connu & pratiqué dès-lors en
Egypte , relativement, à l’épaiffeur des bonnets
& à leur élévation.
La tête d’un bufte d'Harpocrate, publié par
Winkelman», dans fes Monumenti Inéditi, eft
rafée, à l’exception d’ une petite touffe de cheveux
au-deffus de l’oreille droite, & d’une treffe
qui tombe fur l’épaule. Cette pierre du baron de
Stofch eft remarquable par cette Angularité 5 car
ce dieu porte ordinairement des cheveux. On fait,
à la vérité que les prêtres (Rigaltii , Not. ad
Oneirocr. Artemidori, p. 123.,) égyptiens avoient
la tête avec les autres parties du corps rafées >
mais perfonne n’a parlé d’ un femblable Harpo-
crate. Macrobe ( Saturn. lib. 1. c. 21. p. 248.)
nous apprend que les Egyptiens repréfentoient
le foleil avec la tête rafée, excepté du côté droit,
où ils laiffoient quelques cheveux 5 & c’eftjufte-
ment de ce côté où l’Harpocrare a la treffe. Une
figure (Recueil d*Antiquités3 t. i l . pl. îv . n. I .)
d’Harpocrate, publiée par le comte de Caylus,
offre la même particularité j ce qui pourroit appuyer
le fentiment de Cuper, qui prétend qu'Harpo-
crate fignifioit le Soleil : lur quoi il a été repris
mal-à-propos par l’abbé Pluche ( Hifl. du C ie l,
t. 1 . p. 9 j. ). Dans le cabinet d’ un amateur de
Rome, il y a un beau bufle de marbre d’un enfant
de grandeur naturelle , qui n’a pas la tête rafée
entièrement , mais qui porte des boucles de
ßheveux feulement au côté droit j on pourroit
préfumer que c’étoit un enfant dévoué à Harpo-
crare, ou au Soleil. Cela eft conforme d’ailleurs
à la mode qui régna dans les bas fiècles de porter
les cheveux longs ( buonaroti , Obferv. Sopra i
Pétri Antichi , p. 270. ) d’un côté , & de les
couper affez courts de l’autre, mode qui avoit
régné auffi jadis chez les Egyptiens ( Herodot. I.
2. p. 73. lig. 13. Edit. Stepk. ).
On voit au cabinet du college de S. Ignace
dé Rome, un petit Harpocrate avec deux autres
figures de bronze véritablement égyptiennes, qui
portent cette boucle de cheveux unique. On la
voit auffi à la tête rafée d’une ftatue de marbre
noir du Capitole ( M u f Capitol, t. 3. tab. 8 7 .) ,
& à plu-fieuçs ftatues d’Harpocrate dans le cabinet
de Ste. Geneviève.
Chez les Grecs, les jeunes gens des deux fexes
ne coupoient leurs cheveux qu'à l’époque où ils
entroient dans l’adolefcence. Les jeunes filles les
coupoient la veille de leur mariage. Elles offraient
ordinairement leur première chevelure ( Pollux,
j t l . c. ,3 .) à Diane & aux Parques. Les jeunes
Trézéniens des deux fexes la confacroient à Hippolyte
, qui étoit mort fans avoir été marié. Les
filles qui alloient fubirlejoug de I'hymenée,confacroient
dans Mégare leur première chevelure à
Iphinoë , fille d’Alcathoüs, qui mourut vierge j
dans Sycone , à Hygée ; dans l’ifle de Déios , à
Héeaerge & à fa fbeur Opis ( P auf an. Attic.J ;
dans Argos & dans Athènes, à Minerve. Stacc
( Thebaid. lib. i l . ) fait mention de cette dernière
offrande :
.............................Hic more parent um
laß de s j thdlamis ubi caßa adoleßcertt a a s ,