
pareil à celui que Ton appelle camion dans les
atteliers de Paris , & ailleurs baquet.
On l’appelle aufli trahea , comme il paroît
d’après un ancien gloffaire, où on lit : ,
trahea.
CHAMYNA', furnom fous lequel Gérés étoit
adorée à Pife. Elle avoit un temple dans cette
v ille , au même endroit où l’on croyoit que la
terre s’étoit entrouverte pour donner paflage à
Pluton , lorfque ce dieu enleva Proferpine. On le
dérive de , hio y d’autres étymologiftes veulent
qu'il ait été donné à la déefle, parce que
fon temple avoit été bâti aux dépens d’un nommé
Chamynus.
CHÀNCEAU, bourg fitué à 7 lieues de Dijon,
où la Seine prend fa fource. On trouva en
1763 , dans une chénevière, au fud de Chan-
ceau , une galère de bronze , de deux pieds de
long fur huit pouces de large. Elle eft dans le
cabinet de M. le préfident de Bourbone à Dijon 5
M. de Ruffey croit que c’eft un monument gaulois,
un e x vo to placé dans un temple dédié au
dieu de la Seine par quelque' cher de nauto-
niers.
CHANCELIER. V o y e i Cancellarius.
ChK l LER' } CANDELABRE.^
CHANGER de maifon. Les calendes de juillet
étoient l’époque où les Romains changeoient de
maifon , démenagoient. Tibère .fit quitter le lati-
clave à un fénateur pour le punir de fon avarice.
Cet homme vil (Suée. c. 3 y. ) s’étoit retiré à'fa
maifon de campagne quelques jours avant le 1
juillet, pour ne rentrer dans Rome qu’après cette
époque, dans le deffein de louer à bas prix
quelque maifon que l’on auroit dédaigné d'occupé,.
\ Les anciens n’ont point connu
CHANGE. J r
ce commerce des banquiers, que nous appelons
change, & dont on attribue l’invention aux Juifs
chafles de France par Philippe-je-Bel. Ils ne pra-
tiquoient que le change r é e l, c’eff-à-dire, que
leurs changeurs, argêneuriïou nummularii, échan-
geoiept les pièces de monnoie ufées ou décriées,
contre des pièces neuves ( nuinmi afperi) , en
prenant un profit zppeléçafperatura y ils échan-
geoient aufli les pièces d’une grande'valeur contre
celles d'une moindre ; ils éprouvoient aufli les
monnoies, & c . Enfin ils repréfentoient fous
ce point de vue les changeurs de nos mon-
noies-
Le gain de ces argentant étant légitime, leur
profeflion n’auroit pas. été méprîfée, s’ ils n’y
euffent joint l’ ufure , ce ft à-dire, le prêt à un
intérêt 'exorbitant. On fait que Marc - Antoine
( Suit. Aug. c. z. ) reprochoit à Oélavien d’avoir
eu pour aïeul un argenearius , 8c que Caflius de
Parme l'appelait par dérifion le petit-fils d’im
argentan us. Ces argentarii tenoient les livres ou
les regiftres des autres ufuriers. lis fait oient de
plus les fondions de notaires, de receveurs j de
forte que l’on peut dire généralement que les
argentarii ou nummularii repréfentoient a la fois
nos changeurs , nos notaires & nos ufuriers.
Leurs bureaux étoient établis dans le Forum
Romanum y c’eft-là qu’ils exerçoient leurs fonctions,
fous l’infpeétion du préfet de la ville j &
lorfqu’ils ceffoient de s’y préfenter, leur banqueroute
étoit déclarée par ces mots : forç cejjit.
( Juvénal. Sat. xi. 48. ) î .
Nefcio quid fuper eft , & pallet fænoris auSlory
Qui vertere folum , Rajas & ad Oftia currunt.
Cedere namque foro non eft deterius, quam
Efquittas a frequenti migrare fuburra.
CHANTER. L’ufage de chanter dans les repas,
eft de la plus haute antiquité, comme nous le
voyons dans Homère. Tous les convives etoient
invités à chanter & à s’accompagner avec des
inftrumens. Ils fe paflbient à cet effet un rameau
de myrthe & une lyre. Le premier étoit porté
par celui qui chantait, & l’inftrument par celui
qui en jouoit (Ariftophan. Vefp. & Gruibus.).
On fait que Thémiftocle ayant refufé d’accepter
la lyre, parce qu’il ne favoit pas la pincer, fut
foupçonné d’avoir- reçu une mauvaife éduc'ation
{Ifid, il. if.):
Ce n’étoient pas feulement les jeunes gens
qui chantoient dans les feftins, rirais les vieillards
& les pères de famille chantoient aufli ,
I comme nous l’apprenons d’Horace (r/. FPlft* ï*
110. ) :
. . . . . Pueri patrefque feveri
Fronde comas vinffii coenant, èf-tarmina distant.
Valère Maxime ( il. 1. ) regrettoit beaucoup cet
ancien ufage, qui enflammoit de zèle & d’ardeur
les jeunes gens par le récit des exploits militaires
que chantoient leurs pères dans_ les feftins, &
c’eft à cet ufage qu’il attribuoit le courage des
Scipions, des Camilles , & c . Majores natu in
conviviis ad tibias egregia fuperiorum opéra car-
mine comprekenfa pangebant, quo ad ea imitanda
juventutem alacriorem redderent. Quid hoc fplen-
didius ? Quid etiam utîlius certamine ? Pubertas
canis fuum honorem redebat, defuntta virium curfu
suai ingrédient es aliuofim vitam favoris nutri-
mentis profequebatur. Quas athenas 3 quam feho-
lam , que alientgena ftudia huic domefticA difei-
pline prAtulerim ? Inde oriuntur Çamilli , Scipio
nés , Fabricii 3 Fabii 3 Uafcelli : ac'ne fingula
imperii noftri lumina percurrendo fim longior ,
inde , inauam , c&li clarijpma pars diyi fulfermt
csfares.
ufar es. Ce paflage eft curieux, & mérite f attention
des économiftes politiques..
CHANVRE. Pline (/. 19. c. 9.) diftingue trois
efpèces de chanvre , eftimées de fon tems, celui
d’Alabandus , celui de Mylafa 3 & celui de Rofs.3
qui s’élevoit aufli haut que les arbres du pays dest
Sabins : rofea agri Sabini arborum altitudinem
squat. On a apporté depuis deux ans de la Chine
une efpèce de chanvre, qui eft un véritable ar-
bufte 5 c’eft-là fans doute cette troilième efpèçe
.dont parle le naturalifte ancien.
Chez les Romains, le chanvre néceffaire aux
machines de guerre -, s’amaffbit par les ordres des
empereurs d’Occident en deux villes feulement,
à Ravenne en Italie, & à Vienne-dans les Gaules.
Celui qui en avoit l’intendance en-deçà des
Alpes, étoit appelé le procureur du linifice des
Gaules, & demeuroit à Vienne. ■
CH AON fuiviten Epire fon frère Hélénus, qüi
le tua par mégarde à la chafle. Hélénus pour
s’en confoler, donna fon nom à une partie de
l ’Epire ; qui fut'appelée Chaonie.
Les forêts & les colombes de la Chaonie étoient
célèbres. On vantoit le gland des premières ( Virg.
Georg. 1. 8. ) :
Liber & aima Ceres , veftro'fi munere tellus
Ckaoniam ping ni glandem mutavit ariftâ.
Servius dit que l’on attribuoit aux colombes
.de Chaon.it le don de' prophétie , parce que Pe-
liqdes, UiteUà'ai, défignoient dans la langue des
Theffaiiens les colombes & les devinerefles.
Properce donne aux colombes l’épithète ChaoniA
li.Eleg. 9. v. L) :
Non me ChaoniA vincant in amore columbs,
CHAONIES. Parthenîus ( Erot. 32.) dit qu’on
appeloit de ce nom des fêtes qui étoient célébrées
dans l’Epire, fans nous en donner aucun
détail.
CHAOS, C’étoit, félon.les poètes, une matière
première, exiftant de toute éternité fous une
feule forme , dans laquelle les principes de tous
les êtres particuliers étoient confondus. Dieu, ou
la nature elle-même, dit Ovide, fans rien changer,
.ne fit que débrouiller Je chaos 3 en féparant les
élémens, & plaçant chaque corps dans le lieu qui
lui convenoît.On fiippofoit cette matière première
& éternelle, parce qu’on ne pouvoit comprendre
que de rien quelque chofe pût être fait. Héfiode
dit que le chaos engendra l’Erèbe & la Nuit,
pour exprimer une chofe toute Ample , que cette
matière première étoit dans les ténèbres.
Le nom de chaos eft formé du grec %*tvu, je
■ fuis entr’ouvert, ou creux, que les Latins ren-
doient par le mot hio. Feftus dérive le nom 4.e Janus de cet hiare, en retranchant l’afpira-
Antiqiiiüs , Tome l%
I tion. Il dit que ce nom lui fut donné parce qu’il
I étoit le premier des dieux, celui auquel on
adreflbit les premières prières, comme au père
&'au commencement de toutes chofes. Car tout
ce qui exifte , a été fait dans le tems dont les
années font partie , & auquel préfide Janus. Les
deux vifages de ce, dieu des Latins annonçoient
fon origine, c’eft-à-dtre, quelque chofe de confus
& de mêlé , comme Je chaos des Grecs.
Cette do&rine eft expliquée, dans les vers fui-
vans de Septimius, que nous a confervés Teren-
tianus :
Jane pater, Jane tuens, dive biceps, btformis ,
O cate rerum fator , ôprincipium Deorum ,
Stridula cui lîrhina , 'cui cardines tumultûs »
Cui referata mugiunt aurea clauftra miindi ,
Tibi vêtus ara caluit Aborigineo facello.
CHAPEAU, foye^ Bonnet.
CHAPELLE. Voyei Ædes , Ædicula.
Chapelle de Paris ( Agate de la Ste. ). Voye^
A pothéose d’Augufte.,
CH^PONNÉ f Pou^et châtré. Nous donnerons
ici au mot de chapon une plus grande exten-
fîon-, & nous l’employenons aufli pour dé ligner
les poulets châtrés. Les Romains châtroient les
poulets & les engraiffoient avec foin 5 ils en
eurent par ce moyen dont le poids fut de feize
livres (de douze onces). Les habitans de Délos
furent les premiers qui chaponnèrent les coqs ,
félon le témoignage d’Athénée : de-là vint le nom
deliaci, pour défigner les hommes qui faifoient
cette opération.
CHAR. Les chars anciens étoient à deux ou
quatre roues y il y en a de ces deux fortes dans
les bas-reliefs , les médailles, les arcs de triomphe,
& autres monumens qui nous reftent de
l’antiquité. On y voit attelés tantôt des chevaux,
tantôt des lions, des tygres, des éléphans, &c.
On attribue 1 invention des chars ( VirglL
Georg. ni. 113. ) à Erichtonius , roi d’Athènes ,
que fes jambes torfes empêchoient d’aller à pied
ÇHygin. Aftron. Poet. tiî. 14. ) , à Triptolème
ou à Trochilus. Les Athéniens en faifoient
( Ariftid. Panqthen. ) honneur à Pallas ÿ Héfy-
chius dit enfin que Neptune apprit aux habitans
dè Barca à fe fervir des chars.
Des étymologiftes dérivent le mot currus ou
carras de carr , terme celtique dont il eft fait
mention dans les commentaires de Céfar. Cette
date eft ancienne. Le mot carr fe dit encore
aujourd’hui dans le même fers & avec la même
prononciation dans la langue Wallonne.
Les principaux chars des anciens font les chars
pour la courfe, appara chez les GTecs , currus
chez les Latins 5 les chars couverts, currus
A a a a a