
où l’on voit les diplômes des rois Si des pontifes
accordés à cette eglife. 11 en eft fait mention au
quatrième tome de l ‘Efpagne illuftrée. Nous paf- 1 fons fous filence les catalogues de chartes 3 dont
on rencontre des exemples dans la nouvelle ( tom.
2. P' 755' ) bibliothèque du P. Labbe, & dans
le Monaflicon Angli'canum , fur f églife de Can-
torbéry ».
cc H ne faut pas fe figurer que l’arrangement
des pièces qui entroient dans 1 ts cartulaires , fut
fait au hafard 8c fans fyftême. « Dans ces recueils,
*> dit le favant M. Baluze , ( lettre pour fervir de !
» réponfe a divers écrits ) on gardoit ordinaire-
» ment quelque ordre : lesunsmettoient_au.com-
» mencement les bulles des papes enfuite les
» privilèges des empereurs 8c des rois, les con-
» ceflions des évêques & des grands feigneurs,
» & enfin les donationsdes particuliers : les autres,
» au contraire j mettoient en premier lieu les let- 53 très qui regardoient les églifes dépendantes de
» leurs abbayes , les a êtes qui concernoient leur
. 33 juridiction eccléfiaftique & temporelle , &
» enfin les bulles des Papes, & les privilèges des
» rois 8c des comtes^ D’autres rangeoient ces
» titres félon' les matières , mettant enfemble tout
» ce qui regardoit le même fujet. D’autres fui-
3?-voient feulement l’ordre du tems ».
cc On diftingue trois fortes de cartulaires proprement
dits. Les premiers ne font rien autre
chofe que des recueils de titres originaux. Les
féconds en 'font des copiés authentiques. Les
troifièmes ne paroiffent deflitués de toutes les
formalités juridiques, que parce qu’elles ne furent
introduites que long- tems après qu’ils furent
rédigés. IVous joignons à ces derniers ceux même
qui ont été dreffés depuis qu’on s’eft accoutumé
à vérifier les cartulaires. \\ en eft d’une autre
efpèce , fouvent intitulés chroniques, où les
chartes ne font pas toujours rapportées en entier.
Tantôt elles y font mutilées, tantôt abrégées,
& tantôt expliquées, foit par d’autres pièces ,
foit par les principes du fens commun, foit à la
lumière de l’hiftoire ou des connoiftances qu’ont
êu les auteurs de Ces cartulaires improprement
dits ».
• « Pour réunir dans un même corps des originaux
ou des copies authentiques, les deux premières
efpèces de cartulaires ne font rien perdre
en commun à ces titres , de l’autorité & de l’authenticité
dont chacun d’eux jouit en particulier.
Peut-on rien voir déplus authentique que le car- j
tu h. ire de Turin , intitulé ChryfobulU 8c Argyro-
hulU ? C’efb une efpèce de regiftre des diplômes ■
des empereurs grecs , qui appartenoit autrefois à :
un monaftère. La fignature de l’empereur en
cinabre ou vermillon celle do patriarche Jean
en ’encre commune, placées à la fin de ce cartu-
laire , font des preuves non équivoqûes de Ton
authenticité. Les cartulaires collationnés fur les. I
originaux par des perfonnes publiques, font ega.
lement foi en juftice ».
ec Les troifièmes, lorfqu’ils ont été copiés avant
l’ufage de collationner les cartulaires , ou du
moins avant la naifiance des différends pour lef- *
quels ils font produits devant les juges, doivent
fans doute être admis, mais fur-tput quand ils
onr été dreffés fous les yeux de perïonnages d’une
probité reconnue. Qui oferoit rejeter comme
indignes dè toute créance, des diplômes recueillis
par les foins & fous les ordres d’àufli faints per-
fonnages qu’un S. Odon, un S. Odilon, & tant
d’autres-grands hommes ? Tels font néanmoins
là plupart de ces anciens cartulaires des abbayes
».
- « Il ne feroit pas jufte de refufer aux quatrièmes
le rnênie degré de créance qu’on accorde à
des hiftoires compofées fur les monumens du
tems, puifqu’fis'n’en diffèrent que par des citations
plus fréquentes & plus étendues, 8c qu’afièz
fouvent même ils rapportent les pièces fans en
retrancher quoique ce loit. Toutes chofes égales,
I autorité de ceux-ci fera neanmoins inférieure
aux autres cartulaires', qui ont coutume de repré-
Tenter les chartes en entier, quoique l’autorité
des uns & des autres foit ordinairement préférable
à celle des anciens auteurs ».
CARVILIA, famille romaine, dont on n’a
des médailles que dans les recueils de Golfzius.
CARURA , mefure de capacité de l’Afîe & de
l’Egypte. Voyez Cgg.
CARUS.
Mar cu s A urelius Ca r u s A ug.
Ses médailles font :
RR- en or : il y en a de très-rares ; & celles fur
Jefquelles il porte les titres de Domino et Deo
Caro , font RRR.
RRR. en argent quinaire.
RR. en médaillons de bronze.
Et RRRR. avec fa têtè & celle de Carînus, &
au revers les quatre Taifons.
RR. en M.B. avec fa tête & celle du foleil en
regard.
On en trouve^ en P.B. avec les mêmes têtes;
elles ont pour légende Deo et Domino Caro.
C. en P.B. latin d’Egypte.
CAR VA. i
CARYATIDE. > Diane étoit hono rée d’un
CARYES. )
culte particulier à Cary a , ville de Laconie; ce
qui l’avoit fait furnommer Caryatide. L’analogie
des deux mots Cary a- 8c noix ou noyer,
fit inventer plufieurs fables fur cette ville. Cary a
étoit, félon Servi us , (Eclog. §. ) fille de Dion,
roi dè Laconie, & d’Yphithée. Cette nymphe
ayant allumé le feü de l’amour dans le coeur, de
Bacchus fur le mont Taygète., & ayant éveillé
par cette paflion la jaloufîe de fes foeurs, fe vit
gardée à vue par elles ; mais Bacchus, pour la 1
délivrer de cette captivité, la changea en noyer,
piane apprit cette fable aux Spartiates, quifiui
confacrèrent pour cette révélation un temple,
fous le nom de Diane Caryatide. Le Scholiafte de
Stace donne aux Cary es , fêtes établies en 1 honneur
de cette déeffe , une autre origine. De jeunes
filles jouant dans fon temple, qui menaçoit
ruine, & s’appercevant du malheur qui les menaçoit
, s’élancèrent fur un noyer & relièrent long-
tems fufpèndues'à fès branches. En reconnoiftance
les filles de Lacédémone honoroient tous les ans
Diane caryatide par des danfes & des chants.
CARYATIDES. Vitruve Çlib. i. c. i. ) nous a
appris ' l’origine de l’ornement d’archite^ure
appelé.-caryatides.- On,.peut croire d’après les
noms Atlantes 8c de Télamons, donnés,à des
figures d'hommes qui font les fonctions de caryatides
y que l’ufage de ces hommes-colonnes a précédé
la guerre des Perfes 8C des Grecs.^ Quoi
qu’il en foit de cette conjecture, voici le récit de
Vitruve : les habitansde Carye.3 ville de Laconie,
ayant formé une alliance avec les Perfes, ennemis
de la -Grèce, les Grecs afliégèrent leur ville,
la prirent, la renverfèrent de fond en comble ,
paflerent les hommes au fil de l’épée , emmenèrent
les Caryatides captives , les traînèrent en
triomphe, & les obligèrent à garder dans la fer-
vitude les habits longs avec leurs autres parures.
Pour perpétuer leur opprobre , les architectes
grecs firent des efpèces de pilaftre ou de colonne,
repréfentant des figures de femmes vêtues de
longues robes, & ils en formèrent le fût de la
colonne ionique. On appela caryatides ces figures
qui foutenoient avec une main le panier placé
fur leur tête, 8c fur lequel repofoient des corniches
ou d’autres faillies d’architeÇture. Les Grecs
en ufèrent de même avecTes Perfes ; 8c pour
éternifer le fouvenir de leur défaite , ils fubfti-
tuèrent des figures de Perfes aux Atlas 8c
aux Télamons. Voyez PERSIQUE (ordre). Le
nom de cariatydes a cependant prévalu dans 1 architecture
moderne , & l’on défigne par ce nom
générique les figures d’hommes ainfi que celles
de femmes, qui fervent de Rapport. L’ancienne
falle des gardes-fuiffes au Louvre, offre un beau
modèle en ce genre , dans les quatre caryatides
qui Rapportent une tribune, &qui immôrtalifent
le cifeau'de Jean Goujon.
L’attitude des caryatides paroît avoir été conf-
tante dans l’antiquité , du moins quant à la pofi-
tion du bras relçvé 8c placé en fupport ; car
Eucrate- ( Athen. Deipn. lih. 6.) fe trouvant à
dîner dans une maifon vieille & caduque, difoit
qu’il y falloit lever la main gauche au-deftiis de fa
tête en buvant, comme les caryatides.- Cependant
toutes les- caryatides antiques ne lèvent pas
ainfi les bras, 8c la plupart même les tiennent
abailfés lé long du corps, ou enveloppés dans
leurs amples vêtemens.
A Athènes, il y a des figures' de femmes avec
de longues treffes, qui foutiennent un portique
( Focock. Dcfcript. of the Eajl. t. //. p. p,. 163•)
du temple d’EreCthee ; mais aucun des voyageurs
connus ne nous a encore donné une defcription
exaCte de ces figures, d’après laquelle on puifle
dire avec certitude de quel tems eues font.
Paufanias n’en parle point. La figure perfique
(cet A t l a n t e dont nous avons fait mention
à fon article ) du palais Farnèfe a été trouvée,
à'ce qu’on prétend, près du Panthéon :
il eft à croire , dit Winkelmann , que c’eft une
de celles faites par Diogène d’Athènes , & qui
étoient placées fur la colonnade inférieure, du
temple, c’eft-à-dire, quelles ferv.oient de fe.cond
ordre de colonnes , à la place de l’attique qu où
y voit aéluellement. Les corniches actuelles
des colonnes d’en-bas n’ont pas la faillie néceft'aire
pour fervir de bafe à de pareilles figures ; mais il
faut fe rappeler que ce temple a été deux fois
la proie des flammes, & qu.’il a été rebâti par
Marc-Aurèle & par Septime - Sévère ; que par
conféquent il doit avoir éprouvé de grands chan-
gemens dans l’intérieur. 11 faut entr’autres que le
feu y ait détruit (Flin. Lib. xxxiv'. c. 7. HL xxxvt.
c. 5 & 1.) les chapiteaux fyracufîens de bronze ,
ou plutôt <ie bronze de Syracufe, lequel doit
avoir été une efpèce particulière de bronze com-
pofë de la combinaifon de différens métaux : le
temple de Vefta ( là.lib. xxxiv. c. 7. ) étoit couvert
de ce bronze de Syracufe. L’ordre attique
placé: fur les colonnes inférieures , qui étoit un
ouvrage çompofé ( Stuckely's Account ofa Roman
temple in Phi lo f . tranfacl. an. 1720. Déc. ) d’un
petit nombre 'de pilaftres faillans , 8c qu’on a
enlevé , il y a quelques années , d’une façon barbare
, n’étoit fans doute pas analogue à la grandeur
de ce temple ; & c’eft à la place de ces
pilaftres que doivent s’être trouvées anciennement
les caryatides ; du moins la grandeur de la figure
du palais Farnèfe s’accorde-t-elle avec la hauteur
de L’ordre attique, laquelle eft de près de dix-
neuf palmes (12 pieds). La demi-figure.a environ
huit palmes ( 5 P ^ s 4 Pouces ) 3 ^ ^ corbeille
qu’elle porte fur la tête en a deux^&r .demi
( 1 pieds 8 pouces). Ce que quelques écrivains
( Demontios. Gallus Rom. hofp. il. —Nardiüi
Rom. Ant. p. 383. ed. 1704. ) ont regardé jufqu’à
préfent comme de femblables Caryatides, fert-à
prouver leur grande ignorance. 11 y avoir une
efpèce particulière de caryatides ( Montfauc. Ant.
expliq. t. v. pl. 16.,p. J4. ) dans le tombeau de
l’affranchi de Sextus Pompeius „ où des figures nues
d’hommes portoient un chapiteau fur la tête, 8c
tenoient des deux mains une colonne droite , laquelle
cependant ne foutenoit rien.
Ce fut vers le tems-de Céfar , à ce que croit
Winkelmann , ( Hift. de l'Art, liv■ C. c. f . ) que
les deux ftatuaires athéniens, Criton & Nicolaus,
f arrivèrent à Rome. Les noms- de ces artiftes,
Q q q q H