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BU R R A N IC A , boiflbn des gens de la campagne.
Cétoit du lait mêlé avec du moût. La
couleur rouffé de ce mélange le faifoit appeler
burrânicà, Burranica potio , dit Feftus , appellàtur
lalle commixtum fapa , a rufo colore, quem burrum
vocant. Cvide {Fa fi.Tr . 7 7 8 .) parle de cette
boiflbn :
D i im licett appofitâ Pelât in cratere camélia ,
Lac nitidum potes , purpureamque fapam,
BURRUS. Ce furaom délïgnoit un homme
dont les cheveux étoient roux ou très-blonds.
Martial a fait Une épigramme (r^. ,45-. L ) fur le
fils d'un certain Parthénius, qui portoit le nom
de Burrus :
H&c tibi pro nato plenâ dat l&tus acerrâ
Phoebe , Palatinus munera Parthénius y
Ut qu\ prima novo fignat quinquennia lufiro ,
Impleat innumeras Burrus OLympiadas.
BURSIO'j furnom de la famille J ulta.
BüSIRIS. L ’hiftoire de ce prince eft fort embrouillée.
Diodore dé Sicile parle de plufieurs
Bufiris qui ont régné en Egypte, 8c dont lé dernier
bâtit la fuperbe ville de Thèbes,'appelée par
les Egyptiens la Cité au Soleil. Suivant cet auteur,
Bufiris , en langue égyptienne, fignifioit le fèpulcrê
à Ofiris , 8c ceft-là l’origine de la fable tant cé--
lébrée par les Grecs, que Bufiris, roi d’Egypte,
étoit fi barbare , qu’il faifoit égorger tous les
étrangers. Tous ceux en effet qui' avoient les
cheveux roux, étoient immolés à Typhon j 8c
comme cette couleur étoit rare en Egypte, les
vi&imes étoient prefque toujours prifes parmi les
étrangers. On fuppofa enfuite que Bufiris avoit
été lui-même immolé par Hercule, qu’ il avoit
eu la hardieffe de traiter comme les autres. Voici
la fable telle qu’on la trouve chez les auteurs
grecs 8c latins.
Bufiris étoit fils1 de Neptune & de Lyfiniaflfe,
fille d’Epaphus 5 d’ antres difent de Lvbie t filk du
même Epaphus, laquelle donna fon nom 8c des
loix à la Lybie. Il regnoit en Egypte quand Hercule
y paffa, après avoir tué Anthée. La récolte
avant été très-mauvaife fur les bords du Nil pendant
neuf années de fuite, on vit arriver de Chypre
un devin nommé Thrafius, ou, félon quelques^
uns, Pygmalion, qui affura que, pour mettre fin
à ce fléau, il falloit immoler tous les ans un
étranger à Jupiter. Cette dénonciation prophétique
fut exécutée, par ordre de Bufiris, fur le
devin lui-même. Ovide appelle Thyefte celui qui
fut la première viéHme de ce facrifice. Bufiris
traitoit depuis de la même forte tous les étrangers.
On préparoit ce fort rigoureux à Hercule 5
on l’avoitpris, 8c on le menoit lié'à l’autel : mais
il rompit fes chaînes, tua Bufiris3 ïphidamas fon
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fils, Chalbes, fon héraut-d’armes. Virgile voulant
défigner la haine que l’on avoit pour la mémoire
de Bufiris j l’a furnoinmé illaudatus ( Geore
H' all Quis aut Euryfihea durum,
A ut illaudati nefeit Bufiridis aras ?
Cependant Ifocrate a compofé l’éloge de Bufiris.
B u s ir is , dans l’Egypte. b o ïCipitc2 N.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Hadrien.
B U S T A Ga l l i c a . .Après que les Gaulois qui
avoient pris Rome eurent été battus 8c repouflès
par Camille, on raflembla les corps de ceux qui
avoient péri dans le combat, 8c on les brûla dans
; l'endroit de Rome qui fut appelé pour cette raifon
bufta Gallica. C’eft Varron (de Lin g. Lut. iv. 32.)
qui nous apprend cette étymologie 5 8c Tite-Live
(x x ii. 14.) place les bufia Gallica au milieu de la
ville, media urbe. Marliani croit qu’ils étoient dans
• l’endroit où eft aujourd’hui l’églife de Saint-André
in Portogallo -, dans la quatrième région. Mais
Nardini 8c quelques autres les tranfportent dans
la troifième région, auprès du Colifée.
BUSTE. Les collerions d’antiques renferment
‘ plus de bufies que de ftatues ; mais tous les anciens
peuples n’ont pas contribué à cette abondance.
Le comte de Caylus a publié ( Rec. d’antiq. iv.
pl. 11. n. 4.) le deffin d’une tête fculptée par un
artifte égyptien». On doit la regarder, dit-il,
comme le fragment d’une ftatue j car je crois que
- l’on peut dire, avec certitude, que les Egyptiens
n’ont: point fait de bufies j du moins je n’en ai jamais
vu,?8c je n’en ai pas entendu citer” .
Quant aux Grecs, on peut regarder leurs bufies
comme des modèles inimitables, lors même qu’ils
travail loient à Rome fous les empereurs j de .forte
qu’il eft difficile de prononcer, en voyant un bufie
antique » s’il a été fait en Italie ou en Grèce.
On remarque avec étonnement, que, malgré
la décadence fenfible des arts fous les empereurs,,
leurs médailles Se la plupart des pierres gravées
qui les représentent, font néanmoins d’un travail
précieux 8e fini. Winkelmann nous apprendra les
raifons de cette fingularité. «Lorfque l’art, dit-il,
» (Hift. de l ’Art 3 l. 4. c. 6.) avança de plus en
» plus vers fa décadénce, 8e que le tems fut venu,
» où l’on fit moins de ftatues nouvelles, à caufe
»du grand nombre des anciennes, la principale
” occupation des artiftes fut de fculprer des têtes
» 8c des. bufies ; c ’eft auffi dans ces objets que le
» dernier tems de l’art s’eft fingulièrement diftin-
» g.ué. 11 n’eft donc pas fi étrange que quelques
u n s fe l’imaginent, de trouver non-feulement
» des bufies pa(fables, mais .encore de fort belles
» têtes, telles que celles de Macrin, de Septime-
■ » Sévère 8c de Caracaila.... Peut-être que Lyfippc
» n’auroit pas mieux fait la tête du Caracalla-Far-
» nèfe ; toute la différence qu’il y a , c’eft que le
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» maître qui fit ce bufie n’ auroit pas été capable
» de faire une figure comme Lyfippe ».
On trouve à Rome plufieurs bufies faits du tems
des Antonins, qui peuvent être regardés comme
des prodiges de l’art, relativement à leur exécution.
Dans la villa Borghèfe feule , on voit -trois
bufies de Lucius Vérus, 8c trois autres de Marc-
Aurèle, fur tout un de chacun de ces princes plus
grands que la nature, tous de la beauté la plus
parfaite. Ils furent découverts au commencement
de ce fièc'e fous de grandes dalles, a quatre milles
de Rome, dans l’endroit appelé Aqua Traverfa ,
fur la route de Florence. Le palais Rufpoli renferme
auffi un des plus beaux bufies de ce même
Lucius Vérus 5 c’eft le portrait de ce prince repré-
fenté dans fa jeunefte avec le menton ombragé
d’un léger duvet.
La beauté du travail des bufies antiques doit
encore être attribuée à deux ufages des Romains,
qui, en les multipliant à l’infini, accélérèrent les
progrès de l’art.
« La première de cescaufesdut, félon le comte
de Caylus (Rec. -iv. p. 240.), fufage que les Romains
avoiefit de placer dans les veftibules de
leurs maifons, connus fous le nom d’atrium , les ■
bufies de tous leurs parens défunts, avec une inf-
eription renfermant leurs noms, furnoms 8c qualités,
8c de les reprélenter avec leur habillement
ordinaire, ou avec celui de la plus grande dignité •
dont ils avoient été'revêtus. 11 faut convenir que
ces attentions contribuoient éflentiellement à faire
étudier la reflemblance, en même tems qu’elles
produifoient une agréable variété pour la décoration
: la vanité avoir autant de part que le fenti-
ment à cette conduite des Romains, 8c la fuperf-
tition fervoit encore de prétexte à cette même
vanité. Non-feulement ils faifoient participer ces
bufies, par leurs habillemens de deuil ou de fê te ,
à tous les événemens'heureux ou malheureux de
leurs familles} mais ils les faifoient^porter dans
leurs funérailles. Plus le nombre de ces bufies
étoit grand, plus la marche étoit pompeufe, 8c
plus la famille attiroit les regards. D’ailleurs,
quelques-unes de ces cérémonies étoient liées au
culte des dieux mânes ou domeftiques : ainfi, on
pourroit croire qu’indépendamment du crédit de
la fuperftition, le gouvernement cherchoit à entretenir
ces objets de morale, dans la vue d’adoucir
la férocité à laquelle tous les hommes font
portés, 8c principalement ceux qui compofent une
nation guerrière ».
On peut affigner pour fécondé caufe, avec le
meme comte ( Rec. 1. p. 169. ) , « Fufage des
Romains qui plaçoient un grand nombre de bufies
fur des gaines dans leurs maifons, leurs.bibliothèques
, leurs bains , leurs jardins , enfin aux
deux côtés de leurs portes, ( es derniers bufies
etoient le plus ordinairement à deux têtes, pour
la décoration intérieure Ôc extérieure, 8c ils étoient
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pofés fur les maffifs qui formoient la porte, laquelle
paroiffbit ordinairement libre 8c dégagée
de tout bâtiment. Le goût que les Romains avoient
pour la fculpture, s’étendoit plus loin que leurs
villes 8c que l’intérieur de leurs maifons. Leurs
campagnes étoient, pour ainfi dire , couvertes de
dieux-termes, 8c leurs chemins de Mercures 8c
d’autres dieux tutélaires. Ces ftatues toujours placées
dans les endroits les mieux cultivés ou les
plus fertiles, accompagnées de toutes les richefles
de la terre, dévoient produire des points-de-vue
d’une charmante variété, 8c former le plus agréable
fpeétacle au voyageur enchanté ».
Les bufies placés fur des gaines, ou Hermès ,
y étoient fixés.par des barres de métal qui les tra-
verfoient à la hauteur des épaules. On retrouve
_les trous qui les recevoient, dans un grand nombre
de bufies antiques. Ces barres fervoient auffi à
les tranfporter avec plus de facilité. On voit à
Portici deux bufies dune forme très-ancienne,
qui ont chacun ces deux barres ou anfes de métal
placées en faillie fur les côtés, pour aider à les
tranfporter 8c à les changer à volonté.
BUSTERIUS 8c B usterichus, divinité des
Germains, dont la ftatue fe voitaujourd hui dans
la fortereffe de Sondershufa ; elle étoit autrefois
dans celle de Rottembou'rg. On n’a point examiné
8c déterminé de quel métal ou de quel alliage cette
ftatue eft compofée. Elle porte la main droite fur
la ,tê te , 8c elle a un genou en terre. La main
gauche , qui étoit appuyée fur la cuiffe, manque
entièrement.
BUSTIRAPUS. Les Romains défignoient par
ce terme de mépris des gens de la lie du peuple ,
qui déroboient pour vivre les mets que l’on depo-
foit fur les bûchers 8c fur les tombeaux. Catulle
parle d’une femme qui étoit réduite à ce degré de
mifère (x ix . 1.) : '
Uxorne Meni , fspé quam in fepulcretis
Vidifiis ipfo rapere de rogo ccenam,
Ciim devolutum èx igné profequens panem ,
A femîrafo tunderetur ufiore.
BUSTUAR1Æ moecks. Ce mot ne défîgne
pas, comme l’ont penfé quelques interprètes, des
pleureufes gagées pour les funérailles 5 mais des
femmes de mauvaife vie qui fe cachoient dans
les endroits déferts 8c parmi les tombeaux. Martial
le donne à entendre très-claire ment dans ce
vers (/. 58. 8.) :
Abfcondunt fpurcas & monumenta lupas.
BU S TU A RU gladiatorts. C’étoient des gladiateurs
que l’on payoit pour combattre devant
les bûchers, afin de donner plus d’éclat aux funérailles
des riches.