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ans les fêtes appelées anagogies , à l'époque où
ils ceifoient de voir des pigeons fauvages voltiger
fur leurs bords- Ils imaginoient que Vénus
les quittoit alors pour aller en Lybie , 6c que
les pigeons lui fervoient d’efcorte. Elien ajoute
a ce récit , que neuf jours après » les mêmes
habitans voyoient paroïtre fur la mer du côté
de l'Afrique, une colombe purpurine, beaucoup
plus belle que les autres. C’é to it, félon eux ,
l ’avant-coureur de Vénusqui ramenoit les pigeons
à fa fuite j 6c ils célébroient l'arrivée de la déelfe
par les fêtes appelées catagogies.
ic a ta f y sa , qui ramène.*
Pline parle d'un groupe de Praxitèle, connu fous
cette dénomination. Les deux femmes qu'il repré-
fentoit étoient Proferpine, ramenée des enfers par
Cérès tenant des épis. On les voit au revers d'une
médaille d’or d’Antonia très-rare. Peut-être que
ce revers 6c la légende lætitia cos . n i. font
allufîon à quelque maladie de Faufline , jeune
fille de cet empereur 3 & à fa guérifon procurée
par les fecours de Fauftine , fa mère.
CATAIBATÈS ou D e fc çn fo r , furnom qui fut
donné à Jupiter , non parce qu’il defcendoit fur
la terre pour y voirTes maîtreflès-, mais pour
marquer qu’ il y faifoit fentir fa préfence par le
bruit du tonnerre3 parla foudre, par les éclairs,
ou par de véritables apparitions. 11 y avoit à
Olympie un autel confacré à Jupiter Cataibatés,;
& le Scarabée étoit fous fa protection >. félon
Ariftophane.
C A T A L A U N I 3 dans les Gaules.
Les médailles autonomes de ce peuple font :
jRRRR. en bronze. . . , Pellerin.
O . en or.
O. çn argent.
CATAMPO. Feftus dit qu’il y avoit un jeu
de ce nom, fans le diftinguer autrement. Scaliger
6 c Dacier croient y reconnoître ce jeu où les
enfans marchent fur leurs têtes & fur leurs
mains.
CATANA , etf Sicile, katanaian.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en argent.
C. en bronze,
O . en or.
Leurs types ordinaires font :
— Quadrige.
Bige. — Les bonnets des Diofcures.
— Foudre ailé.
—t- Femme debout.
— Les deux frères Amphinomus 6c Anapius,
qui emportent leurs père & mère.
CATAPAN , nom des gouverneurs que les
empereurs de Conftantinople envoyaient dans la
Pppille 6c dans la Calabre en Italie. Quelques
favans tirent l’origine de ce ‘mot de kut&%*(><»,
dont les Byfanrins fe fervoient pour manquer un
c -a T
homme d'autorité, chargé du commandement :
d’autres croient que c’eft un abrégé de
zruiTOKfdTafci, apres Vempereur-, ou lieutenant de
Vempereur, comme nous difons viceroi. Ducange
a donné une lifte exaéte de ces Catapans, qu'il
dit être néceffaire pour l’intelligence de l'hiftoire
byfantine, & il en fait monter le nombre à
foixante-un, depuis Etienne, furnomméMaxen-
c e , nommé le premier Catapan fous Bafîle le
Macédonien, qui commença à régner en 868,
jufqu’ à Etienne Patrian, qui occupa le dernier
cette dignité en 1071, tems vers lequel les Grecs
furent chaffés de la Calabre & de la Pouille par
les Normands.
Aujourd'hui on donne encore le nom de Caca-
pan , au magiftrat de la police de Naples.
CATAPELTE. Voyei Ca t a pu l t é .
CATAPHRACTE. Les Grecs & les Romains
appeloient cataphrattes des vaifleaux de guerre
longs & pontés 5 ce pont les faifoit diftinguer
des navires appelés a ph r a c tes. ( Voye^ ce mot).
Leur nom' grec xetrucppctKToç veut dire , couvert
de tout côté j & les Romains le tranfportèrent
dans leur langue, pour délîgner ces navires qu’ils
appeloient aufli tetta & confirata naves.
c a t a p h r a c t a i r .e s , Gn Ioit ainfi
CATAPHRACTE. S
dans les armées romaines des cavaliers armés de
toutes pièces •, ils étoient couverts de fer eux &
leurs chevaux j pour les chevaux, c’étoient des
lames de fe r , attachées & rangées comme des
plumes fur une toile. Tite-Live (x x x v . 48.) fait
mention des cataphrattes , d’où le père Montfau-
con conclut que cette forte de cavalerie étoit
ancienne. Il ajoute qu’alors elle faifoit la force
des armées. Il y avoit du tems de l’empereur
Conftançe dans l’armée romaine des- cataphrattes.
Ammien-Marcellin ( x v i. 10. ) dit que les Perfes
les appeloient Clibanaires y qu’ils portaient des
cuiraffes & des ceintures de fer ; & vous les
eufliezpris, ajoute le même auteur, plutôt pour
des ftatues de fer faites de la main de Praxitèle,
que pour des hommes vivans. Les lames de fer
qui compofoient les vêtemeris militaires des
cataphrattes , appelés du même nom , étoient
aiïemblées avec tant d’ art, que ce vêtement con-
fervoit toujours la même grâce dans tous les
mouvemens , & ne laiffoit aucune partie du corps
expofée. On en voit plufieurs fur la colonne
Trajane.
Antiochus , marchant contre Scipion Tafiati-
que, avoit trois mille cataphrattes , placés à., la
droite des phalangites. Les Grecs en avoient aufli
dans leurs troupes.
L’empereur Julien ( Orat. 1. p. 37. Edit. Lipf.)
attribuoit l’invention de cette armure & de cette
efpèce de cavalerie à l’empereur Conllance. Mais
nous avons vu plus haut Tite-Live en faire mention.
D’ailleurs les Parthes ( Plutarck. in Craffo. )
oppofèrent
C A T
©ppofèfertt aux légions de Craftus des cataphrattes
>, qu’ils placèrent à la tête de leur
armée.
CATAPlRATER.V'oytz'So'tïTtli.
CATAPLÉON. On appelait ainfi la tnnfiqne
pendant laquelle,.on danfoit ordinairement; la
pyrrhique en failant un cliquetis,d’arpies.
Î ^ T iP P r T p ’ I luntutiM.CATAPELTE. } • t i 'ehiap.ulti
étoit, félon la -plupart des tacticiens , la meme
tnachine de guerre que la Balisth - ( V ayrp ce
mot)., c'eft-i-dire, qu'elle leryoit à lancer de
grofles pierres, des traits, des javelots énormes,
,&c. Le chevalier Fol fart croi t que la .catapilif
ne lançoit pas des, .pierres comme la baliftè.,
mais des traits & des javelots. Pline allure que
les Syriens étoient les 'inventeurs de cette ma-
chine ( rrr. y6. ) : Catapultant Syr'i ..inycnérunt.
Cependant Diodore de Sicile fait honneur de
cette invention aux Syracufains, 8c la place fous
le règne de Deny-s l’ancien ( x iv . p- 219.). Les
Phéniciens, que l’on appeloit fouvent du nom
générique Syriens , fréquentaient tous les .ports
& toutes les ifîes de là Méditerranée, Ils y propagèrent
fans doute leurs arts 6c leur induftrie.
De Sicile la catapulte fut apportée en Grèce du
tems de Philippe , roi de Macédoine , comme
nous rapprenons de Plutarque ( Apophtegm. p.
2.19.1 ). « Archidame , dit-il, ayant vu un trait
énorme lancé.par la catapulte que Ton venoit
d’apporter tout récemment de la Sicile s’ écria
c’en .ell fait du courage &. de la valeur
La Ca t a pu l t e ‘ ou C a ta pe l t e étoit aufli
im inftrurhent de fupplice, qui fervoit j dit Suidas,
à fçrrer les pieds, comme les mcnottes ferroient
les mains. Plaute en parle ■ ( Curcid, v. 3. 12.) •:
i C A T
CÂTA SCOp IÂ . Venus, fut - a inf i _ appelée d u
mot tru»V gücfter ; parce quelle avoir a
Trézènes un temple'dans la partie du Stade ou
s’exerçoit Hyppolite, & où Phedre fe plaifoit a
contempler ce héros info'rtuné ( P a u fa n ia s Corinr
tkiac.). Voye^ SPECULATRIX.
• C A T A S T Â , "échafaud fur lequel on plaçoit
les enclaves qui étoient expofes en vente. Son
élévation.favocifbit l’examêfn que Ton laifoic de ■
tôus-les. membres de .cef malheureux. L e ;Scho-
liafte de-Perfe en: donne cette defeition Sat. v,.
77. ) : Veiiales gladiatores. in catafia jponebantur'y
ut in eis pv'ffent àrrenia -.membra eonfpici „ que les
Philologues ;ont-..,eiïtend.K. .d’un échafaud. Nous
croyons cependant quelle défigne plutôt une
'Cage dans laquelle on . renfermoit •eés. efclaVes ,
in catafia ponebantur , d’autant plus que Pline fe
fert aufli dansde même; cas. de la particule in j qui
déflgne la capacité frxxxv. .1.8- ) : Talon in catqfi'a
videre Chnyfogonum fyll&.
Nous comparons, la ..catafia au travail cette
.machine... de bois dans laquelle les maréchaux
refferrent les chevaux difficiles à ferrer,- Cette
comparai fou fe r t . à faire entendre plulieurs
paflages des âèles des martyrs & de Prudence ,
ou il efr parlé de la catafia dans laquelle on gpin-
dôît cés infortunes , polir leur brûler ou tenailler
les flancs -: tels font les vers fuivans de ce poète
-chétiens (-•zrtpt «-«p. x. 466.
Audite cunttï : clâmo-longé, predico 9
Emitto vocem- de edtafia. celjièr.- 1
Et le1 fuivant ( ibid. 1. 56; );.
■ V.erberum pofi yim crepantumpdfi catafia*
igneas.
Te nervo torquebp\3 itidem Ht catapulta foient.
, Il en, eft fait, fouvent mention dans, les aéles
des martyrs, où l’on décrit cette catapulte .comme
une efpèce de chevalet, equiîleus.'
CATARACTE. Les anciens nous ont 'enfeigné
la curé du ptérygion & de la cataratte. Ils ont
traité des maladies des yeux (.félon M. Bernard,
célèbre chirurgien anglois) aufli judicieusement
qti’âucuiï des ' ocùliftes ' modernes. Ceux-ci, s’ils
vouloient être de bonne-foi , eonviendroient,
ajoute-t-il, que toutes leurs théories & leurs
pratiques font une répétition pure & fimplè des
maîtres anciens.
CAT A S COPUS. \ ,
CATASCOPIUM. f petit- naure
que Ton envoyoit à la découverte, 6c qui por-
toit des lettres", comme lés brigand ns modernes-
ïfidore' ( x ; x . i;--) en donne • cette définition :
S cap ha 3 qïiA y.a rkrxonaç , rtayigium , quod Jpe-cu-
latorium dicitur x.UTa.Tx.owtx.\t ■ nhoiaia Plutarck. in
tatene. .
Antiquités , Tome /,
Notre comparaiTon fait encore mieux fentir la
différence qui étoit entre la catafia & le chevalet,
,eqûuleus.
CATASTOME. Hefy,chias appelle de ce nom
Tembouchure où la partie de la flûte que 1 on met
dans la bouche :.alors c’eft la meme ch-ofe qu O-
LiNOTJS. Voyei ce mot.
C ATA STROM AT 4 > \ nom des ponts ou
katastromata. 5 ,
planchers qui diftinguoient les navires appelés
cataphrattes , des aphr actes.. On n’ inventa le pont
qui régnoit fur toute la longueur du navire, que
depuis la guerre de T ro y e , & t ’ eft aux Thafiens
que Pline fait l’honneur de cette invention ( v u .
ï4 6 ïf). Il n’y avoir auparavant que -deux efpèces
d’échafauds, un à la poupe &: l’autre à Ja proue ,
fur lefquels fe plaçoient Jes combattans, comme
on le voit dans Homère ( Odyf. M. 229. )•
• 4 CATA STUS 'j' ce nom, dérivé -de catafia, machine
dans, laquelle on expofoit les efclaves en
Vsttte p. devint le nom générique de ces infortu-
S s s s